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Génocideur des Palestiniens, Netanyahou voudrait se présenter en défenseur des Druzes

lundi 5 mai 2025, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 5 mai 2025).

Comment Netanyahou tente de déstabiliser la Syrie

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5 mai 2025

Assawra

Des soldats israéliens empêchent une famille druze d’approcher la frontière, le 3 mai 2025, près de Majdal Shams, sur le plateau du Golan occupé. / Jalaa MAREY / AFP

Le premier ministre israélien continue à mener ses guerres et se présente en protecteur des minorités, notamment les Druzes, alors qu’il occupe des territoires, comme dans le Sud syrien. L’aviation israélienne a bombardé plusieurs sites.

Massacreur des Palestiniens, Benyamin Netanyahou voudrait se présenter en défenseur des Druzes. L’armée israélienne a ainsi annoncé, samedi 3 mai, être déployée dans le sud de la Syrie, se disant prête à intervenir pour protéger des villages druzes, après des heurts meurtriers en début de semaine entre forces loyalistes et membres de cette minorité religieuse. « Leur présence serait limitée à la province de Quneitra, où ils ont établi des positions après la chute du régime d’Assad » en décembre, a affirmé à l’AFP un responsable druze dans la province de Soueïda.

Dans la nuit de vendredi à samedi, « cinq citoyens druzes syriens ont été évacués pour recevoir des soins médicaux en Israël (…) après avoir été blessés en territoire syrien », ont déclaré les Israéliens. Ils auraient été transportés en voiture jusqu’au village de Hadar, où les forces israéliennes les ont pris en charge.

Ce village est à cheval sur la zone théoriquement démilitarisée à l’est de la ligne de cessez-le-feu de 1973 entre la Syrie et Israël, sur le Golan syrien en partie occupé depuis 1967 et annexé en 1981. Les soldats israéliens ont été déployés dans cette zone après la chute de Bachar Al Assad en décembre.

Instabilité persistante en Syrie

Dans le même temps, l’aviation israélienne a mené une série de frappes aériennes aux abords de Damas et à travers la Syrie. Celles-ci ont visé un site militaire syrien à Harasta, dans la banlieue de la capitale, ainsi que des cibles non identifiées dans les provinces de Deraa, dans le Sud, et de Hama, dans le nord-ouest du pays. Vendredi, Tel-Aviv avait annoncé avoir procédé à des bombardements près du palais présidentiel en guise d’avertissement contre toute atteinte aux Druzes de Syrie.

En début de semaine dernière, des violences à Jaramana, en banlieue de Damas, à majorité druze, à Sahnaya, à une quinzaine de kilomètres de la capitale, où vivent des Druzes et des chrétiens, et à Soueïda ont fait 102 morts dans les deux camps. Des combats qui ont été déclenchés par une attaque de groupes armés proches du nouveau pouvoir à Jaramana, suite à la diffusion d’un message audio faussement attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. Les autorités syriennes ont mis en cause des éléments échappant à leur contrôle. Mais ces attaques ne sont pas sans rappeler celles menées au mois de mars contre la minorité alaouite qui avaient fait plus de 1 700 morts.

Ces violences illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement, le 8 décembre, de Bachar Al Assad par une coalition de rebelles islamistes radicaux, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dirigée par Ahmed Al Charaa, devenu président intérimaire. Une situation qu’Israël entend utiliser en tentant d’instrumentaliser à son profit les craintes de la population afin d’affaiblir ou de déstabiliser ses voisins arabes. Aux États-nations existants, Israël verrait bien des micro-États formés sur des bases confessionnelles et/ou ethniques.

Accords d’Abraham

Le nouveau pouvoir syrien est d’autant plus fragile qu’en son sein coexistent différentes forces dont les liens sont ténus. Le 25 avril, Ahmed Al Charaa aurait assuré à un parlementaire états-unien, Cory Mills, que la Syrie souhaitait, « dans de bonnes conditions », faire partie des accords d’Abraham, qui prévoient la normalisation des relations avec Israël, déjà ratifiés par les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Il a fait volte-face il y a cinq jours, invoquant l’occupation des territoires. Une déclaration peu consistante en réalité.

Dès la chute de l’ancien régime, Benyamin Netanyahou avait « exigé la démilitarisation totale du sud de la Syrie » afin de « contrer toute menace » contre son pays. Ses troupes avaient même avancé au-delà de la zone tampon définie par les Nations unies, sans que le pouvoir central ne s’y oppose. Israël joue également sur les divisions existantes.

Cheikh Hikmat Al Hijri, l’un des trois chefs spirituels druzes syriens, a publié une déclaration appelant à la protection des Druzes du sud de la Syrie, demandant aux forces internationales d’« intervenir immédiatement pour maintenir la paix ». Les deux autres chefs religieux ont choisi de négocier directement avec Damas et ont rejeté les appels à une intervention internationale en Syrie. Le premier ministre israélien cherche également à se gagner les sympathies de la population druze qui vit sur le plateau du Golan occupé. Pas sûr qu’il y parvienne, mais il sait que l’instabilité ne peut que profiter à Israël.

Pierre Barbancey
L’Humanité du 04 mai 2025

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