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L’État britannique a couvert un vaste réseau pédocriminel

samedi 17 mai 2025, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 mai 2025).

Kincora, la honte du Royaume-Uni : un livre accuse Mountbatten et l’État britannique d’avoir couvert un vaste réseau pédocriminel

https://www.breizh-info.com/2025/05…

17 mai 2025

C’est un livre explosif qui pourrait bien raviver l’un des plus sombres secrets de l’histoire britannique contemporaine. Dans Kincora : Britain’s Shame (Merrion Press, 2025), le journaliste d’investigation Chris Moore livre les fruits de plusieurs décennies de recherches sur le foyer pour garçons de Kincora, à Belfast. Ce lieu, censé accueillir des mineurs en difficulté, fut en réalité le théâtre d’abus sexuels systématiques impliquant des figures de pouvoir, des membres des services de renseignement… et même un haut membre de la famille royale britannique : Lord Mountbatten.

Un foyer, des enfants, et des bourreaux en col blanc

Le foyer de Kincora a ouvert ses portes en 1958, dans la banlieue est de Belfast. Présenté comme un centre de réhabilitation pour adolescents défavorisés, il fut dirigé pendant des années par Joseph Mains, épaulé par Raymond Semple et William McGrath — tous trois désormais identifiés comme des pédocriminels notoires.

Dès les années 1970, des signalements s’accumulent. Des garçons se plaignent d’agressions sexuelles répétées. La police vient, note, repart. Aucune mesure n’est prise. Pourquoi ? Parce que derrière ce système de prédation se cacherait un vaste réseau de compromission impliquant l’élite politique, judiciaire, policière et même les services secrets britanniques, en particulier le MI5.

Mountbatten, « roi des pédophiles » selon une victime

Dans son livre, Chris Moore donne la parole à Arthur Smyth, aujourd’hui exilé en Australie. L’homme affirme avoir été violé à l’âge de 11 ans par Lord Louis Mountbatten, mentor du roi Charles III et cousin de la reine Élisabeth II. Il ne découvre l’identité de son agresseur qu’en 1979, en reconnaissant son visage dans les médias après son assassinat par l’IRA.

Arthur se souvient d’un « homme charismatique, intouchable, et pourtant monstrueux ». Il raconte les agressions, les menaces, les douches obligées après les viols. « À mes yeux, ce n’était pas un lord, c’était le roi des pédophiles », confie-t-il à Moore.

Deux autres victimes présumées témoignent dans l’ouvrage, dont Richard Kerr, envoyé à Kincora à 14 ans. Il évoque des déplacements dans des hôtels et des propriétés privées, y compris au château de Classiebawn, pour des « rencontres » avec Mountbatten, orchestrées par des agents de sécurité.

MI5 et l’État britannique dans le viseur

Chris Moore révèle que le MI5 aurait infiltré le foyer de Kincora, utilisant McGrath comme agent et couvrant sciemment ses crimes pour faire chanter des personnalités compromises sexuellement. Des documents confidentiels et témoignages d’enquêteurs laissent penser que les services secrets ont entravé plusieurs enquêtes et obtenu l’annulation d’une enquête judiciaire sous Margaret Thatcher.

Un officier de renseignement, Brian Gemmell, rapporte avoir été prié d’abandonner ses investigations en 1975. Des photographies d’hommes politiques et de magistrats visitant Kincora circulaient déjà, selon un enquêteur de l’époque. En vain.

En 1981, Mains, Semple et McGrath sont condamnés pour l’abus d’une dizaine de garçons. Mais pour Moore, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

En 2017, une commission officielle a conclu que les abus étaient le fait de quelques individus isolés, sans lien avec l’État. Une version que Chris Moore démonte point par point, documents à l’appui. Il affirme que des centaines de pages d’archives ont été détruites ou classées jusqu’en 2065, voire 2085. Un mur du silence dont l’objectif est clair : protéger les institutions et la monarchie.

« Kincora est devenu la honte de l’establishment britannique. Peu importe les tentatives d’étouffement, cette affaire ne disparaîtra pas », écrit-il.

Kincora : Britain’s Shame – Mountbatten, MI5, the Belfast Boys’ Home Sex Abuse Scandal and the British Cover-Up, par Chris Moore, publié chez Merrion Press.

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