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17 mai 2025 à 8h51
par A. LG avec AFP
- Une femme en état de mort cérébrale et enceinte est maintenue artificiellement en vie depuis trois mois aux États-Unis, affirme sa mère.
- Cette dernière dénonce l’absence de choix imposé à la famille au profit d’une loi anti-avortement.
- Des associations et démocrates ont fustigé vendredi les effets des politiques anti-avortement.
"Cette décision aurait dû nous revenir". Une femme en état de mort cérébrale et enceinte est maintenue artificiellement en vie depuis trois mois aux États-Unis, selon le récit de sa mère, April Newkirk, qui s’est désolée cette semaine auprès d’un média local de l’État de Géorgie, dans le sud-est du pays, de l’absence de choix imposé à la famille.
Cette dernière affirme que sa fille Adriana Smith, âgée de 30 ans, a souffert en février d’un grave problème de santé ayant conduit, après une apparente erreur médicale, à l’arrêt total et irrémédiable de son cerveau. La jeune femme, déjà mère d’un petit garçon et infirmière de profession, était alors enceinte de neuf semaines. Selon sa mère, l’hôpital la soignant la maintient depuis en vie artificiellement afin de se conformer avec une loi décriée de Géorgie, interdisant les avortements à partir du moment où une activité cardiaque est détectée chez le fœtus.
"Nous aurions dû avoir le choix"
Adriana Smith serait ainsi sous assistance respiratoire depuis trois mois afin de permettre au fœtus de grandir et d’être accouché, bien que selon sa mère, les médecins ne soient pas certains de sa santé ni de sa viabilité."Je ne dis pas que nous aurions choisi d’interrompre sa grossesse, mais ce que je dis, c’est que nous aurions dû avoir le choix", a insisté April Newkirk.
Cette situation a vivement fait réagir vendredi des associations et démocrates, qui ont fustigé les effets des politiques anti-avortements. "Chacun mérite de décider de ce qui est le mieux pour sa famille, son avenir et sa vie", a ainsi souligné l’élue Nikema Williams dans un communiqué, accusant le président Donald Trump et le gouverneur républicain de Géorgie de forcer "les gens à endurer une douleur inimaginable". "Adriana méritait d’être prise au sérieux par ses professionnels de la santé (…) et sa famille méritait d’avoir le droit de prendre des décisions concernant ses soins médicaux", a insisté de son côté Monica Simpson de l’association SisterSong, regrettant le fait que de nombreuses femmes noires, comme Mme Smith, soient sujettes à un plus grand risque d’erreurs médicales.
Depuis l’annulation de la garantie fédérale du droit à l’avortement en 2022 par la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, les États ont retrouvé toute latitude pour légiférer dans le domaine. Un revirement auquel Donald Trump, qui lors de son premier mandat a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême, se félicite souvent d’avoir contribué.
L’hôpital dans lequel Adriana Smith est traitée à Atlanta n’a pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.