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Sarkozy a détruit la libye et un demi-million de vies, et a été condamné à seulement cinq ans de prison !

samedi 27 septembre 2025, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 27 septembre 2025).

Note de do :

Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, mais relaxé des chefs de corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics.

qwant, 27 septembre 2025 :

https://www.qwant.com/?q=Sarkozy+co…

Mustafa Fetouri, vivant à l’étranger, ne doit pas être tout à fait au courant. Sarkozy n’a même pas été condamné "à cinq ans de prison pour infraction au financement de campagne électorale" ; mais, seulement pour association de malfaiteur. À part ça, il a tout à fait raison sur la destruction de la Libye.

La condamnation de Sarkozy ne porte pas spécifiquement sur des infractions au financement de campagne, mais sur son implication dans une association de malfaiteurs visant à obtenir des soutiens financiers libyens.


Cet homme a détruit un pays et un demi-million de vies et a été condamné à cinq ans de prison.

https://swentr.site/news/625339-sar…

28 septembre 2025

Mustafa Fetouri, universitaire libyen, journaliste et analyste primé

La condamnation de l’ancien président français est un rare aperçu de justice – mais son véritable crime reste impuni.

L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable et condamné à cinq ans de prison pour infraction au financement de campagne électorale, une décision historique dans une affaire qui a longtemps captivé la politique parisienne.

Le tribunal a conclu que Sarkozy avait dépassé les plafonds de dépenses légaux lors de sa campagne présidentielle de 2007 et s’était livré à un complot visant à dissimuler l’origine des fonds illicites reçus de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, comme l’ont démontré divers éléments de preuve.

Cependant, si la condamnation vise l’argent, elle laisse de côté le lourd tribut humain de ses décisions de politique étrangère : de l’intervention en Libye de 2011 à sa succession de guerres, à l’effondrement des États et aux crises provoquées par les migrations en Méditerranée et au Sahel. Autrement dit, la justice française peut sanctionner les euros illicites, mais elle ne tient pas compte du sang versé pour obtenir un changement de régime.

Plus tôt cette année, alors que j’évoquais la saga entourant les fonds de campagne de Sarkozy, une source anonyme, corroborée par un ancien responsable des services de renseignement libyens, a révélé pour la première fois qu’« une partie de l’argent proviendrait des services de renseignement libyens, acheminé de l’autre côté de la frontière italienne par une agente ».

Si le tribunal n’a pas établi de lien définitif entre ces fonds et les dépenses de campagne de Sarkozy, ces allégations font écho à celles de Ziad Takieddine, décédé à Beyrouth le 23 septembre. Il avait affirmé avoir transporté de l’argent de responsables libyens vers Paris. La piste obscure des intermédiaires souligne la complexité des réseaux financiers et la manière dont l’influence étrangère secrète peut s’immiscer dans la politique intérieure, même lorsque la justice ne parvient pas à prouver une utilisation directe.

Les conséquences de l’intervention de Sarkozy en Libye vont bien au-delà des scandales financiers. En menant la France – et plus tard l’ensemble de l’OTAN – dans l’opération de changement de régime de 2011 contre Mouammar Kadhafi, il a contribué au démantèlement des institutions libyennes, créant un vide qui a permis aux réseaux djihadistes de s’étendre au Sahel.

Quatorze ans plus tard, la Libye ne s’est toujours pas remise de cette invasion. L’instabilité qui en a résulté a déclenché des vagues de déplacements, forçant des milliers de migrants à risquer la traversée de la Méditerranée en quête de sécurité. Ce qui n’était au départ qu’une « intervention humanitaire » s’est transformé en une cascade de conséquences imprévues : affaiblissement des États, insécurité régionale et crise humanitaire à laquelle l’Europe est toujours confrontée plus de dix ans plus tard. Les décisions de Sarkozy illustrent comment les choix de politique étrangère peuvent avoir des effets profonds et durables, dépassant largement la sphère politique ou financière immédiate.

Le pari libyen de Sarkozy continue de se répercuter en Afrique, où le ressentiment envers la France s’est exacerbé dans un contexte de coups d’État, d’instabilité politique et d’interventions étrangères continues. Du Mali et du Niger au Burkina Faso, le sentiment antifrançais a connu une forte montée, alimenté par le sentiment d’arrogance néocoloniale et de promesses non tenues.

Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 23 septembre 2023, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a rappelé l’autorisation donnée par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2011 d’intervenir militairement en Libye, soulignant qu’elle allait à l’encontre des objections des dirigeants africains et avait entraîné « des conséquences qui ont déstabilisé durablement ce pays frère ainsi que toute la région ».

La trahison de Kadhafi, autrefois considéré comme un allié stratégique potentiel, est devenue un symbole du mépris des dirigeants occidentaux pour la souveraineté africaine, illustrant comment les tentatives de changement de régime peuvent laisser un continent aux prises avec leurs conséquences pendant des années. La condamnation de Sarkozy pour violations du financement de campagne, bien que significative à Paris, ne saurait effacer le bouleversement géopolitique plus large que ses décisions ont déclenché – une prise de conscience de l’ombre persistante de l’ingérence néocoloniale. Beaucoup pensent que les services de renseignement français ont joué un rôle dans l’assassinat de Kadhafi afin de dissimuler le scandale du financement de la campagne.

La condamnation de Sarkozy révèle la corruption morale qui sous-tend le discours occidental sur l’intervention humanitaire, mais ne parvient pas à l’obliger à rendre des comptes. De l’Irak à l’Afghanistan, de la Libye à la Syrie et à Gaza, l’idée que l’action militaire puisse être justifiée par de simples raisons humanitaires a été maintes fois discréditée. Les dirigeants vantent leur responsabilité de protéger, mais trop souvent, les interventions servent des intérêts stratégiques, politiques ou financiers, laissant derrière elles destructions, déplacements et morts. L’attention portée par la Cour française aux fonds de campagne illicites souligne cette hypocrisie : le détournement de fonds peut être sanctionné, mais le coût humain exorbitant des guerres menées par l’Occident reste inconnu, témoignant tristement de l’impunité dont jouissent ceux qui orchestrent des interventions sous couvert de moralité.

En fin de compte, cela devrait susciter un débat plus large sur les limites de la responsabilité occidentale. Les tribunaux peuvent cibler les violations du financement des campagnes électorales, mais il n’existe aucun mécanisme permettant de tenir les dirigeants et les États qu’ils dirigent responsables des guerres qu’ils déclenchent sous de faux prétextes. Cette affaire révèle le caractère sélectif de la justice : les irrégularités financières mineures sont punies, mais les effusions de sang, l’effondrement de l’État et les souffrances de masse restent impunis. La disgrâce de Sarkozy est symbolique : elle démontre que le contrôle juridique et moral peut atteindre même les plus puissants, mais seulement si le système choisit les crimes à poursuivre.

Elle offre également un rare aperçu de la responsabilité dans un système conçu pour protéger la puissance occidentale. Elle démontre que même des présidents peuvent tomber lorsque le contrôle juridique révèle leurs erreurs financières, mais elle révèle aussi la sélectivité aveuglante de la justice. Pour qu’une véritable responsabilité existe un jour, elle doit s’étendre au-delà des euros et s’étendre aux vies, aux décisions et aux politiques qui façonnent le destin des nations. En attendant, l’impunité structurelle de la puissance occidentale perdure, laissant le monde supporter les conséquences de décisions dont personne n’est tenu responsable.

2 Messages de forum

  • Bonjour,

    L’intervention militaire en Libye a été autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2011. A partir de là, il est difficile d’incriminer uniquement le président Nicolas Sarkozy, qui en a profité pour régler ses comptes personnels avec le colonel Kadhafi comme un vulgaire truand qui ne veut pas rembourser les dettes contractées.

    Je crois effectivement que ce sont des agents de la DGSE qui - sur ordre - ont liquidé le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne…

    Le brillant analyste Mustafa Futeri oublie de souligner que la Justice française comme pour l’affaire Karachi n’est intervenue dans le destin de Sarkozy que parce que les journalistes Arfi, Lhomme et d’autres de Mediapart ont enquêté.

    Il n’y aurait jamais eu de procès sur les financements lybiens de la campagne présidentielle si Mediapart n’avait pas fait ce travail méritoire mais parcellaire et discriminant (en effet Segolène Royal, elle aussi, avait touché 25 millions d’euros).

    Dans la destruction totale de la Libye et son démembrement, des personnalités françaises comme Bernard Henri Lévy appelé à l’époque "le ministre de la Guerre" par Alain Juppé lui-même ont été épargnés.

    Pourquoi ?

    Si on peut jubiler de voir en prison, Sarko, pour 5 ans, il ne faut pas oublier qu’il n’est qu’un bouc émissaire et que les responsables "blancs et friqués" de la mort de millions d’Africains ne seront jamais jugés.

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