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comaguer
Bulletin 624
03.10.2025
La réunification allemande,un anniversaire
oublié
***
A cette occasion Maria Zakharova , la porte-parole du Ministère des
Affaires Etrangères de la Fédération de Russie a publié un commentaire très
documenté qui dans sa conclusion invite le gouvernement allemand à s’occuper de
ses affaires intérieures plutôt que de créer un climat de guerre en
Europe.
« Le
3 octobre, cela fera 35 ans depuis la soi-disant réunification de l'Allemagne,
officiellement déclarée après l'entrée en vigueur en 1990 du « Traité sur
l'établissement de l'unité allemande » entre la RDA et la RFA, qui a été signé
le 31 août de la même année, 1990.
Divisée
après sa défaite lors de la Seconde Guerre mondiale par les efforts des « alliés
» occidentaux, l'Allemagne a pu retrouver son unité après la fin de la guerre
froide, principalement grâce à la position ferme et de principe de notre pays.
Rappelons que l'URSS était un opposant catégorique à la division de
l'Allemagne.
À
l'époque, il nous semblait vraiment que les Allemands, divisés par ces deux
événements pendant 45 ans, avaient tiré une leçon historique complète et
méritaient le droit à la souveraineté en tant qu'État unifié. Il est regrettable
que l'Allemagne unifiée n'ait pas réussi le test de
maturité.
On
ne peut parler de souveraineté et d'indépendance en ce qui concerne la RFA
moderne que de manière conditionnelle. Paradoxalement, mais c'est vrai, la RFA
et la RDA, chacune séparément, étaient beaucoup plus indépendantes dans leurs
prises de décision que l'Allemagne « unifiée » actuelle. La RFA n'a toujours pas
de constitution complète.
Et
en termes de sa propre unification, l'Allemagne a également largement échoué au
cours des 35 dernières années, restant un pays profondément divisé, toujours
divisé entre citoyens de première et de deuxième classe.
Au
lieu d'unir le peuple divisé, les dirigeants de l'Allemagne de l'Ouest de
l'époque ont choisi la voie de la colonisation de l'ancienne RDA. La
discrimination ciblée et généralisée à l'encontre de la population des terres
orientales est un fait indéniable. L'industrie et l'agriculture autrefois
prospères de l'ancienne RDA ont été détruites, de nombreuses villes et villages
se sont dépeuplés, les jeunes ayant fui à la recherche de travail, et les
retraités, calomniés par la propagande officielle qui les accuse d'avoir
prétendument consacré leur vie et leur travail au « régime communiste
totalitaire », y vivent désormais leurs derniers jours.
Il
subsiste un écart de revenus important entre les Allemands de l'Ouest et ceux de
l'Est, qui ne gagnent que 76 % du salaire de leurs collègues occidentaux et sont
contraints de travailler davantage. Le taux de natalité sur le territoire de
l'ancienne RDA n'atteint plus que 60 % de son niveau de
1990.
Selon
les statistiques allemandes, en 35 ans de « miracle » de l'unité allemande, la
population des terres orientales est passée de 17 millions à 12,4 millions
d'habitants. Et cela sans tenir compte de l'afflux massif de migrants après 2015
! La Saxe-Anhalt (26 %) et la Thuringe (20 %) ont perdu le plus
d'habitants.
Il
n'est pas surprenant que les électeurs de l'est de l'Allemagne soutiennent
massivement le parti « Alternative pour l'Allemagne », que les autorités ont
déclaré extrémiste, qualifiant ainsi des millions de leurs concitoyens de l'est
d'extrémistes.
Les
Allemands de l'Est, même ceux qui sont nés plusieurs années après la
réunification, ne se sentent pas comme des citoyens à part entière de leur
propre pays. Même la propagande officielle ne peut plus cacher ce
fait.
Le
rapport 2024 « Sur l'état de l'unité allemande » indique que parmi les
dirigeants à différents niveaux, les personnes originaires des Länder de l'Est
représentent 12,1 % dans l'ensemble, 8,3 % dans le domaine scientifique, 4,5 %
dans le domaine économique et 0 % parmi les cadres supérieurs de la
Bundeswehr.
Dans
le même temps, comme l'a récemment déploré le ministre-président de Saxe, M.
Kretschmer, les soldats de base sont majoritairement originaires de l'Est,
tandis que les contrats les plus lucratifs dans le cadre du programme de
remilitarisation radicale de l'économie du pays sont attribués à des entreprises
des Länder de l'Ouest. Et cela se passe en Allemagne, qui, selon son chancelier
fédéral, n'est plus en état de paix.
Dans
ce contexte, les tentatives constantes des Allemands de donner des leçons aux
autres pays et peuples sur la manière de vivre « correctement » et sur ce qu'il
faut faire semblent encore plus absurdes. Ils feraient mieux de s'occuper
d'eux-mêmes. »
***
La réunification de l’Allemagne a été remarquablement analysée par
l’économiste italien Vladimiro Giacche dans son livre publié en 2015 aux
éditions Delga
Le
Second Anschluss
La
réunification de l’Allemagne. Un des plus beaux succès de l’Europe issue de la
chute du mur de Berlin ? La réalité est bien différente.
25
ans après, la distance entre les deux parties de l’Allemagne continue à
s’accentuer, malgré les transferts d’argent public du gouvernement fédéral et de
l’Europe. Fort d’une recherche scrupuleuse et des témoignages des principaux
acteurs, l’auteur montre comment la réunification a signifié la complète
désindustrialisation de l’Allemagne de l’Est, la perte de millions de postes de
travail, et une émigration vers l’ouest qui dépeuple des villes
entières.
Le
patrimoine économique du pays le plus prospère du bloc de l’Est a ainsi été
dilapidé, spolié, saccagé, au prétexte d’une intégration à l’idéologie libérale
dominante.
Après
les ravages que cette même politique aveugle cause aux pays du Sud de l’Europe
et au notre également, force est de constater que l’histoire de cette union qui
divise parle également à notre présent.
Vladimiro
GIACCHÉ
***
Le
second Anschluss et l’OTAN
Cet
anniversaire est l’occasion de rappeler que l’absorption de la RDA par la RFA a
permis de faire progresser la frontière de l’OTAN d’environ 200 km vers l’Est
jusqu’à la frontière polonaise. Les inquiétudes russes ont été à l’époque
apaisées par tous les messieurs bons-offices de l’Ouest :Kohl et Mitterrand
en particulier affirmant que l’OTAN n’irait pas plus loin. Paroles en l’air
jamais reprises par Bush et a fortiori jamais inscrites dans un traité. Il n’en
fallut pas plus pour que la Russie très affaiblie et très naïve dissolve le
Pacte de Varsovie et que toutes les troupes russes installées dans les
démocraties populaires rentrent au pays.
Le
champ était libre …
Le
12 Mars 1999, Pologne, Hongrie et Tchéquie rentraient dans
l’OTAN.
Suivirent
le 29 Mars 2004 Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie et Slovaquie. Il
ne restait plus qu’à faire entrer l’Ukraine pour que l’OTAN ses troupes, ses
généraux étasuniens, ses bombardiers nucléaires atteignent la frontière
occidentale de la Fédération de Russie. L’enjeu était d’importance :
L’Ukraine est le plus vaste pays d’Europe et son intégration à l’OTAN aurait
fait avancer la limite de l’OTAN de plus de 1300 km vers l’Est à 300 km de
Moscou.
Malgré
un premier coup d’Etat électoral pro-occidental en 2004, l’Ukraine résistait. Il
fallut donc recourir à un second coup d’Etat, violent celui-là,en 2014 pour
évincer le gouvernement élu et mettre à la tête du pays des dirigeants
sélectionnés par l’OTAN. A juste titre, la Russie se mit alors à exiger des
garanties de sécurité, c’est-à-dire un engagement de ne pas faire entrer
l’Ukraine dans l’OTAN. Elle pensait y parvenir avec les accords de Minsk mais
signer avec des tricheurs, Mme Merkel et Mr Hollande en l’occurrence,était vain
. Les tricheurs agissaient sur ordre du patron étasunien qui tenait lui plus que
jamais à son avancée de 1300 kmvers l’Est.En Décembre 2021, la Russie proposait
encore un accord écrit garantissant sa sécurité, c’est-à-dire un engagement à ne
pas l’envahir. Aucune réponse ne parvint de Washington.
La
suite est connue et ce qui se joue en ce moment même est la mise en échec d’un
projet stratégique conçu dès la fin de la seconde guerre mondiale et poursuivi
opiniâtrement par l’impérialisme étasunien . En participant stupidement à
ce projet la France met son avenir entre les mains d’un pays outre atlantique
qui se sert d’elle comme d’un laquais borné et méprisé. On pense à cette vieille
règle médiévale régissant les rapports entre le seigneur et le
serf
POIGNEZ
VILAIN , IL VOUS OINDRA
