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9 octobre 2025
Assawra
Les proches des passagers concernées ont depuis multiplié les appels afin que le Quai d’Orsay et l’Élysée agissent. L’équipe du rappeur Youssef Swatt’s (présent à la fête de l’Humanité) appelle « son public, ses amis et sa famille à se mobiliser, à rejoindre les blocages et à interpeller les autorités ». / Freedom Flotilla
Les huit navires de la Freedom Flotilla Coalition et de la Thousand Madleens to Gaza ont été interceptés illégalement par l’armée israélienne dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 octobre 2025. 150 participants sont victimes de cette nouvelle violation du droit international commise par Tel-Aviv. Comme pour les membres de la Global Sumud Flotilla, ces derniers vont être incarcérés.
Conforté par la passivité de la communauté internationale, Israël continue de piétiner les droits humains. Tel-Aviv a de nouveau intercepté illégalement, dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 octobre 2025, à 4 h 27, des navires à destination de la bande de Gaza. Les huit bateaux qui composent l’alliance de la Freedom Flotilla Coalition et de la Thousand Madleens to Gaza ont donc dû arrêter leur trajet alors qu’ils se trouvaient dans les eaux internationales. 150 civils ont été arrêtés.
Les forces armées d’occupation israéliennes mettent ainsi un terme à cette nouvelle tentative d’aider un peuple palestinien condamné à mort. Rasée, théâtre d’un génocide filmé en direct et d’une famine documentée par les instances internationales, l’enclave palestinienne reste quant à elle victime d’un blocus. Cette nouvelle Flottille transportait pour « 110 000 dollars d’aide sous la forme de médicaments, d’équipements respiratoires et de produits de nutrition destinés aux hôpitaux de Gaza qui sont à court de provisions », ont rappelé les organisateurs.
« Ces graves offensives sont constitutives de violations du droit international »
« Les menaces proférées par le ministre (de la Sécurité nationale) israélien Itamar Ben Gvir, de même que la propagande du gouvernement israélien visant à les désigner comme « terroristes », indiquent par ailleurs qu’ils sont exposés à d’importants risques de mauvais traitements », ont immédiatement alerté les avocats des vingt-sept passagers français.
Nino Arnaud, Elsa Marcel, Adrien Mawas et Sarah Sameur ajoutent que « ces graves offensives sont non seulement constitutives de violations des règles impératives du droit international humanitaire et du droit maritime international, mais portent également atteinte aux droits fondamentaux les plus élémentaires des civils incarcérés ».
Les proches des passagers concernées ont depuis multiplié les appels afin que le Quai d’Orsay et l’Élysée agissent. L’équipe du rappeur Youssef Swatt’s (présent à la fête de l’Humanité) appelle « son public, ses amis et sa famille à se mobiliser, à rejoindre les blocages et à interpeller les autorités ». La France insoumise demande, de son côté, à ce que le plus de monde possible « interpelle Macron » pour exiger la libération des députées Alma Dufour et Farida Amrani, comme « celle de tous les passagers ». L’eurodéputée écologiste Mélissa Camara était aussi à bord.
« Une attaque contre la liberté de la presse »
L’agence photographique Encrage, dont le membre Tulyppe a été arrêté, rappelle qu’emprisonner des journalistes « constitue une attaque contre la liberté de la presse et le droit d’informer » et appelle « l’ensemble de la profession à se mobiliser pour demander leur libération et leur protection ». De même pour le Média, qui exige que le reporter Andreï Manivit soit libéré. Une demande appuyée par la directrice de la rédaction de Mediapart, Carine Fouteau, qui a réagi à l’intervention illégale d’Israël sur le blog du média d’investigation. « Nous dénonçons l’arrestation illégale de notre confrère (Tulyppe), ainsi que du reporter Andreï Manivit (le Média) et du journaliste indépendant Charles Villa, et de tou·tes les journalistes qui ont, avant eux, connu le même sort, et notamment Émilien Urbach (l’Humanité) et Yanis Mhamdi (Blast) », a-t-elle écrit.
Seulement une semaine après l’interception des 42 navires composant la Global Sumud Flotilla, Israël n’hésite pas à de nouveau garder captif des ressortissants du monde entier. Surtout que, comme le rappelle le collectif d’avocats français, « il est désormais avéré que des militants ont été victimes de menaces, de violences physiques et d’humiliations ».
Si la majorité des participants à la Sumud ont été libérés, neuf d’entre eux restent incarcérés en Israël : un Espagnol, deux Marocains, trois Norvégiens, deux Argentins et un Nigérian.
Tom Demars-Granja
L’Humanité du 08 octobre 2025
