27 décembre 2007

PRÉSIDENTIELLES AMÉRICAINES

C’est officiel : Bush n’a jamais été élu !

Article de morice corrigé par do

http://mai68.org/ag/1288.htm
http://cronstadt.org/ag/1288.htm
http://kalachnikov.org/ag/1288.htm
L'article de morice : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33140

La nouvelle est venue de l’Ohio ce 15 décembre 2007 dans une relative indifférence. On se souvient que lors des dernières élections présidentielles américaines en 2004, cet État avait joué un rôle-clef, Kerry pouvant encore l’emporter si l’Ohio votait démocrate. Ce ne fut pas le cas ; mais, très vite, pendant la soirée électorale elle-même, des voix s’étaient faites entendre pour accuser le clan Bush de trucages et de malversations. Le soir-même, alors que l’issue est encore incertaine et que les blogs passent la soirée à comparer les sondages sortie des urnes aux résultats qui apparaissent sur les téléviseurs, le monde s’inquiète. George W. Bush pas vraiment : il sait qu’il va gagner. Et pour cause.

C’est la deuxième fois que cela se produit, l’élection de 2000 ayant vu l’épisode épique du recomptage des fiches cartonnées de la Floride occuper plusieurs semaines de suite les écrans de télévision américains. Pour mémoire, le perdant, c’était le nouveau prix Nobel, Al Gore, qui avait donc lui aussi été... élu président des États-Unis ! Bush, le lendemain de sa seconde "élection" avait surpris les commentateurs en montrant une étrange quiétude dans son ranch, la même qu’il affichera au fond d’une école pendant les attentats contre le WTC. Bush sait quelque chose, mais ne peut dire quoi. En l’occurrence pour l’Ohio, où son ami Diebold a mis en place des machines à voter qui, quoi qu’il arrive, lui assurent d’être élu. Les machines étaient vérolées, tout le monde s’en doutait. Mais aujourd’hui, on en a la preuve formelle.

C’est Jennifer Brunner, la nouvelle responsable du vote dans l’État de l'Ohio, qui le dit ce jour, elle qui restera peut-être dans l’Histoire pour affirmer que si le matériel dont elle a aujourd'hui la charge n’est pas assez sûr pour fonctionner correctement en 2008, c'est qu’en 2004 il ne l’était pas non plus ; et que, par conséquent, cette année-là l’élection en Ohio a été faussée, et la présidentielle avec. "It was worse than I anticipated" ("c’est pire que prévu"), dit-elle aujourd’hui à propos des cinq modèles différents de machines à voter installés dans l’État. Tous les moyens de fraude découverts par Jennifer Brunner avaient été détectés depuis longtemps par des activistes tels BradBlog et BlackBox, et raillés en direct avec brio par John Stewart, lors d’une émission restée culte du Daily Show avec l’ineffable John Hogman, que d’aucuns connaissent par ailleurs.

"At polling stations, teams working on the study were able to pick locks to access memory cards and use hand-held devices to plug false vote counts into machines. At boards of election, they were able to introduce malignant software into servers." Les votes, dans le système Diebold, étaient stockés sur des cartes PCMCIA verrouillées par une clef du même modèle que celles qui figurent sur les bars de chambre d’hôtel, à savoir un modèle répandu partout et copiable à n’importe quelle échoppe du coin. Il est facile de remplacer en 15 secondes cette carte PCMCIA par une autre munie d’un logiciel qui, ayant 4 lignes de code supplémentaires seulement, est capable de modifier tous les décomptes en faveur de tel ou tel candidat. La démonstration a été faite également par BradBlog.

Le soir, des camionnettes pick-up venaient ramasser les cartes PCMCIA ; celles-ci étaient entassées dans des sacs type sac de sport non fermés, sans aucun scellé ; à l’arrière, le véhicule portait un superbe autocollant de soutien à la campagne de George W. Bush. La feuille d’émargement des bureaux de vote, contenant en filigrane le logo de l’État ou un insigne fédéral, avait été remplacée par de simples photocopies. Bref, les deux élections consécutives de G. W. Bush ont été entachées de graves malversations, dont l’Ohio a été l’endroit privilégié, cet État étant un pion obligatoire sur l’échiquier de la conquête électorale et de la stratégie républicaine.

Trois ans après les faits, on apprend donc que ce ne sont pas les urnes qui ont porté G. W. Bush au pouvoir, mais les ordinateurs. Jennifer Brunner propose purement et simplement de remplacer, dans 50 des 88 comtés de l’Ohio, TOUTES les machines de type Diebold et consorts, et de les remplacer par des modèles à scanner, qui liront le vote effectué sur une feuille remplie à la main par l'électeur. C’est un gigantesque pas en arrière, au coût exorbitant, mais nécessaire selon elle pour respecter pleinement le droit de vote, floué en Ohio comme ailleurs. Jennifer Brunner a en fait mis trois ans pour amasser toutes les preuves d’une forfaiture manifeste, celle de son prédécesseur, J. Kenneth Blackwell, responsable de la tenue des élections en 2004 pour tout l’État alors qu’il était en même temps vice-président de la direction de la campagne de G. W. Bush en Ohio (1). Il avait été en 2000 en Floride "principal electoral system adviser" pour l’équipe Bush durant le recompte en Floride. En 2004, il a vainement tenté de devenir gouverneur de l’Ohio, avant d’être distancé par un démocrate.

[Note (1) de do : ce mélange des genres fut identique en fRANCE en 2007 où l'un des candidats à l'élection présidentielle était en même temps LE ministre des élections. Il s'agit bien sûr du Sakonazi, admirateur et élève de George W. Bush ; car, en fRANCE, le ministre de l'intérieur est en même temps ministre des élections ! Franchement, puisque Sarkozy était le ministre des élections et qu'il s'est présenté aux dites élections, il aurait vraiment fallu qu'il soit très con pour les perdre ! Car le ministre des élections peut tricher comme il le veut, puisque c'est lui qui vérifie la triche !]

Le travail de Jennifer Brunner a d’abord consisté à prendre en compte les plaintes des électeurs, dont celles du comté de Cuyahoga County, qui inclut la ville de Cleveland, dans lequel des employés chargés du décompte des voix avaient manifestement et maladroitement trafiqué les résultats. Ils n’étaient pas les seuls ; car, dans d’autres comtés aussi, G. W. Bush s’est retrouvé à deux reprises avoir à lui seul plus de voix que d’inscrits. À côté, Jean Tiberi, à Paris, a joué voici quelques années dans la catégorie des poids mouches. Le recompte des votes a été extrêmement difficile, voire impossible, à effectuer ; car, avant de quitter son poste, Blackwell avait tout simplement détruit les récépissés de vote de 56 des 88 comtés de l'Ohio. "Accidentellement" bien entendu, selon la thèse officielle. Les preuves auraient dû être gardées pendant 22 mois après l’élection, selon la loi fédérale.

Un juge chargé de l’affaire n’hésitant pas à dire "but the rule of law says that when evidence is destroyed it creates a presumption that the people who destroyed evidence did so because it would have proved the contention of the other side". À savoir que ceux qui ont détruit les preuves l’ont fait sciemment pour cacher leurs manigances et surtout pour cacher que le parti adverse l’avait emporté ! Parmi ces preuves, la découverte d’étrangetés, telle que des votes accordés à Bush dans la "BibleBelt", partie la plus conservatrice de l’État, et qui portaient deux lignes plus loin l’acquiescement au mariage gay (on vote pour plusieurs choses en même temps aux États-Unis). Ou des voix venues de nulle part ayant apporté un soutien non négligeable non pas à Kerry, mais à d’obscurs candidats démocrates situés en bas des feuilles de vote, privant le premier de scores importants. La meilleure preuve étant encore celle du comté de Warren County où, en raison d’une hypothétique "attaque terroriste" annoncée par la CIA au nom du Homeland Security, tous les bulletins de vote avaient été amenés à l'intérieur d'une salle qui est ensuite restée fermée pendant plusieurs heures... avec au final la découverte de 22 000 bulletins de vote en trop...

Ou à Clermont, où là on a utilisé une autre technique : des autocollants blancs placés sur le nom de Kerry pour leurrer les machines à lecture optique du comté... Sans oublier les 129 000 bulletins rejetés pour diverses raisons, dont... 94 000 en provenance de bureaux de votes favorables à Kerry, qui auraient dû lui apporter selon les observateurs au moins 26 000 votes de plus. Selon d’autres observateurs, douze moyens différents de tricher ont été employés. Au total, on évalue à quelque 350 000 le nombre de bulletins volés à Kerry, qui perd au final avec 136 483 bulletins d’écart seulement.

Les différences entre les résultats "effectifs" et les prévisions des sondages sortie des urnes ont étonné tous les observateurs, car ce type de sondages donne des résultats extrêmement précis. Selon CNN, les sondages sortie des urnes ("exit polls") donnaient Kerry gagnant avec 4,2 % d'avance. La petite Wonkette, l’un des plus fins observateurs de la vie politique américaine, le soir même, en direct, annonce exactement la même chose, et affirme que Kerry a déjà gagné. Pour elle, c’est plié... mais, très vite, elle constate en direct à la télévision que les "fromages" statistiques s'inversent, et s’en inquiète en direct. Bush l’emporte le lendemain de 2,5 % des voix, ce qui fait un écart prévisionnel de 6,7 %, chose tout simplement impossible !

Le nombre des nouveaux électeurs est lui aussi extraordinaire ; et ce, dans trois comtés principalement. À Warren County, qui a vu sa population croître de 14,75 % par rapport à 2000, le nombre des électeurs augmente de 29,66 %. La marge de la victoire de Bush y passe de 29 176 à 41 124 votes. À Clermont County, la population augmente de 4,39 %, et le nombre des électeurs de 10,20 % : la marge de la victoire de Bush passe de 26 202 à 36 376 votes. Enfin, à Butler County, qui n’augmente sa population que de 3,12 %, le nombre des électeurs augmente de 10,06 %, et la marge de la victoire de Bush passe de 40 197 à 52 550 votes. Au total, sur trois comtés seulement, Bush engrange 130 050 voix de différence... alors qu’il emporte l’Ohio avec 136 483 votes d’écart seulement...

À propos de cette découverte sensationnelle, on notera au passage qu’il n’y a eu aucune "théorie du complot", simplement des preuves retrouvées après de longues vérifications. Mais ces découvertes, qui posent le problème de la légitimité même de la présence au sommet de l’État US de G. W. Bush, en appellent automatiquement d’autres : un homme qui a réussi à deux reprises à tromper à ce point ses concitoyens peut aller encore plus loin dans l’abject. Y compris tout faire, sans aucun scrupule, pour arriver à ses fins. Quel que soit l’obstacle. En 2001, George W. Bush souhaite entrer en guerre par tous les moyens contre l'Irak. N’y parvenant pas, il va créer le mythe des armes de destruction massive irakiennes en fabriquant de fausses preuves. Il y eut un long cheminement de manipulations médiatiques destiné à influencer l’opinion publique américaine, et cela a réussi en définitive. Cela a réussi grâce à un événement extraordinaire : l’effondrement du World Trade Center le 11 septembre 2001 ! :

http://mai68.org/pages-speciales/911/911.htm

Maintenant, à vous de savoir si George W. Bush, qui a manipulé la démocratie au point de réussir à se faire sacrer deux fois "président" des USA sans avoir jamais gagné les élections pour de vrai, est digne de confiance quand il nous balance des explications abracadabrantesques sur d’extraordinaires pilotes qui, paraît-il, après 20 heures de leçon seulement sur un simple Cessna, deviennent capables de voler en rase-mottes avec un engin de plus de cent tonnes, ou de réussir à viser en pleine ville des tours après avoir réussi un arrondi parfait à 650 km/h, malgré les vents tourbillonnants et l’absence de guidage au sol : ce qu’ils ont fait, aucun pilote ne l’aurait fait, pour paraphraser Guillaumet.

Personnellement, comme pour la récente affaire iranienne, j’ai toujours eu du mal à faire confiance à ce président-menteur en chef. Cet homme a toujours menti ; depuis le début. Ceux qui croient encore à sa reconversion religieuse et à son abstinence alcoolique en seront bientôt pour leurs frais eux aussi. George W. Bush restera dans l’Histoire comme le président du mensonge. C’est désormais indéniable. Pire : ça vient juste d’être prouvé.

 

Note de do :

Lire sur ce sujet mon texte daté du 2 novembre 2004 :

http://mai68.org/ag/756.htm

Ainsi que cette démonstration :

http://mai68.org/ag/1265.htm



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