C’est une profession qui ne se voit pas quand tout fonctionne bien : une rue propre, on ne la remarque pas. Il s’agit d’un métier dont le résultat est fondé sur son invisibilité, et c’est bien la difficulté de ce type de profession. Les éboueurs ne sont vus que lorsqu’ils font grève.
Au début du XIXe siècle, nous nous sommes mis à collecter les déchets au moment où l’on n’utilisait plus les rebuts comme des matières premières secondaires. Ces ordures dans les rues disent donc des choses de notre usage des ressources.
Par ailleurs, depuis qu’on les collecte, la quantité de déchets n’a cessé d’augmenter. Cela est lié à la fois à l’augmentation de la population, mais aussi à celle de la production d’objets et de biens. Ce que l’on jette est in fine l’envers de ce que l’on consomme et de ce que l’on produit. Nous vivons dans une société de production et de consommation de masse, mais aussi, en un sens, de poubellisation de masse.