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Guerre à Gaza : l’espoir d’un cessez-le-feu durable

mercredi 15 janvier 2025, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 15 janvier 2025).

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15 janvier 2025

L’Humanité du 14 janvier 2025

Un accord sur Gaza a été trouvé et devait être finalisé. Des dizaines de prisonniers israéliens et palestiniens pourraient être libérés, dont Marwan Barghouti, et une trêve entrer en vigueur. Mais jusqu’à l’annonce officielle la prudence était de mise. Un chercheur palestinien mettait en garde contre un « optimisme excessif ».

On en parlait avec insistance ces dernières semaines. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, parlait même d’un « accord très proche ». Finalement les négociations concernant la guerre à Gaza sont en train d’aboutir. L’accord aurait été finalisé au Qatar, mais la publication officielle était encore attendue mardi en fin d’après-midi.

Le site Doha News parlait d’un « dernier cycle » de pourparlers indirects entre le Hamas et Israël. Le groupe islamiste palestinien a expliqué qu’il espérait un « accord clair et global » à l’issue d’un cycle de négociations pour une trêve dans l’enclave. Il a indiqué dans un communiqué avoir tenu des consultations avec les dirigeants d’autres factions palestiniennes « où il les a informés des progrès réalisés dans les négociations en cours » dans la capitale qatarie, ajoutant que la conclusion de l’accord « a atteint sa phase finale ». De son côté, le Djihad islamique, qui détient également des otages, a annoncé l’envoi d’une délégation mardi dans la nuit.

Mettre fin aux combats

Depuis seize mois, le Qatar, l’Égypte et les États-Unis travaillent pour négocier un accord de cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre et à garantir le retour des prisonniers israéliens. Leurs efforts n’ont jusqu’à présent abouti qu’à une seule percée : une trêve d’une semaine en novembre 2023, au cours de laquelle 80 otages israéliens et une vingtaine d’autres ont été libérés en échange de près de 250 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Dans un discours prononcé lundi 13 janvier, Joe Biden a fait savoir que l’accord « mettrait fin aux combats, assurerait la sécurité d’Israël et nous permettrait d’augmenter considérablement l’aide humanitaire aux Palestiniens qui ont terriblement souffert dans cette guerre déclenchée par le Hamas ».

Une déclaration très optimiste, mais qui montre une nouvelle fois le parti pris états-unien. Donald Trump, qui prend ses fonctions dans quelques jours, le 20 janvier, a laissé entendre lundi que les négociations visant à obtenir la libération des otages détenus à Gaza pourraient être sur le point d’aboutir, prévenant des conséquences désastreuses d’un échec des pourparlers.

Un accord qui aurait pu être conclu bien avant

Dans une interview accordée à Newsmax, Trump a indiqué que les parties impliquées étaient « très proches d’y parvenir ». Le milliardaire a une nouvelle fois prévenu : « S’ils ne le font pas, il y aura beaucoup de problèmes là-bas – beaucoup de problèmes comme ils n’en ont jamais vu auparavant. Ils le feront. » Il a ajouté que, selon ce qu’il avait compris, « il y a eu une poignée de main » et qu’un accord « pourrait être conclu peut-être d’ici à la fin de la semaine ».

Or de nombreux observateurs font remarquer que cet accord aurait en réalité pu être conclu il y a de longs mois. « Nous avons perdu plus de six mois uniquement à cause de l’égoïsme de Netanyahou, qui n’a cessé de tergiverser et de saper l’accord en permanence », dénonce Moustafa Barghouti, à la tête de l’Initiative nationale palestinienne, mouvement se réclamant de la gauche palestinienne, et membre de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). « Des milliers de vies auraient été sauvées s’il avait permis la mise en œuvre de cet accord, y compris la vie de nombreux prisonniers israéliens, tués par les bombardements de leur propre armée. »

De fait, Netanyahou accepte maintenant un accord qu’il aurait pu signer cet été. « Mais les otages malades qui pourrissent dans des tunnels privés d’oxygène depuis quinze mois et les plus de 120 soldats israéliens tués depuis qu’il a refusé un précédent accord sont le cadet de ses soucis. Voilà qui il est et ce qu’il est », écrit le quotidien israélien Haaretz.

Benyamin Netanyahou a préféré attendre l’intronisation de son ami Trump, tout en étant sous la pression de celui-ci, soucieux d’arriver à la Maison-Blanche avec une telle réalisation à son actif. Car, côté américain, l’équipe de négociateurs était composée de membres de l’administration Biden et de ceux qui vont travailler sous Donald Trump.

Présence ou non de l’armée israélienne

Un responsable israélien a déclaré que les négociations étaient à un stade avancé pour la libération, dans un premier temps, de 33 des 98 captifs dans le cadre de l’accord, a rapporté Reuters. Parmi les libérés, des enfants, des femmes, des hommes de plus de 50 ans et des personnes blessées ou malades.

Selon The New Arab, le 16e jour de la trêve les négociations débuteront sur la deuxième étape au cours de laquelle les captifs encore vivants – soldats de sexe masculin et hommes en âge de porter les armes – pourront être libérés. Au cours de cette étape, les corps des captifs morts seront également restitués.

La question importante réside dans la présence ou non de l’armée israélienne. Un désengagement progressif pourrait avoir lieu d’abord au sud, avec certains arrangements dans le corridor Philadelphie, cette bande qui sépare Gaza de l’Égypte. Les Gazaouis déplacés pourraient alors être autorisés à rentrer dans le Nord après un contrôle visant à vérifier qu’aucune arme n’est transportée.

Barghouti libéré ?

« Les voitures, les charrettes tirées par des animaux et les camions seraient autorisés à traverser un passage adjacent à la route principale nord-sud Salah ad-Din, surveillé par une machine à rayons X exploitée par une équipe de sécurité technique qataro-égyptienne », écrit même la BBC.

Autant d’informations à prendre avec précaution. Plus d’un millier de prisonniers palestiniens pourraient ainsi être libérés. Parmi eux, ceux âgés de plus de 60 ans et condamnés à des peines de prison à vie. Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), pourraient ainsi retrouver la liberté.

Mais Israël a déjà prévenu que ce type de prisonniers ne pourraient pas rester en Cisjordanie. Hani Al Masri, directeur de Masarat, le Centre palestinien d’études stratégiques, met en garde « contre un optimisme excessif », car « Benyamin Netanyahou peut encore tout saboter ». Dans la seule journée du mardi 14 janvier, vingt Palestiniens ont trouvé la mort dans des bombardements israéliens.

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