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Palestine - Retour à la case prison pour Ahed Tamimi - Pétition

mercredi 14 février 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 14 février 2018).

Retour à la case prison pour Ahed Tamimi

https://www.letemps.ch/monde/retour-case-prison-ahed-tamimi

Luis Lema
Publié mardi 13 février 2018 à 21:07
modifié mardi 13 février 2018 à 21:07

Après une première séance, à huis clos, devant un tribunal militaire, la jeune Palestinienne a été remise en détention. Une initiative en sa faveur a recueilli plus d’un million et demi de signatures

Fadi Quran refait rapidement le calcul : douze chefs d’inculpation ont été retenus contre la jeune Palestinienne Ahed Tamimi et, pour l’instant, douze témoins (tous des militaires) ont été désignés pour être appelés à la barre. A raison d’une séance par mois, le procès devrait durer au moins deux ans. D’ici là, celle qui s’est convertie en jeune passionaria de la Palestine aura largement atteint sa majorité. Et la ferveur internationale qui s’est soulevée en sa faveur pourrait fort bien être retombée.

Cette ferveur était à son apogée mardi au sein du Tribunal militaire israélien de la prison d’Ofer, en Cisjordanie occupée. Emoi dans l’assistance lors de l’entrée d’Ahed Tamimi – qui a fêté son 17e anniversaire en prison fin janvier –, poignets et chevilles menottés. Presque immédiatement, le juge ordonne l’évacuation du public, composé surtout de diplomates étrangers et de journalistes, afin de « protéger la mineure » de toute cette agitation.

« Tout cela a été clairement arrangé à l’avance, s’emporte Fadi Quran, notamment responsable en Palestine d’Avaaz, un site qui récolte des pétitions et qui se veut « le plus grand mouvement citoyen mondial en ligne pour le changement ». « Le juge est un militaire, le procureur est un militaire, les témoins sont des militaires… C’est symptomatique du système juridique israélien à l’égard des Palestiniens. Cela n’a rien à voir avec la justice », soutient-il au téléphone depuis Ramallah, en rappelant que le taux de condamnation est de 99% devant les tribunaux militaires israéliens.

Une famille qui milite depuis des décennies

Originaire de Nabi Saleh, un village très frondeur de Cisjordanie où se rassemblent souvent des militants occidentaux pro-palestiniens, Ahed Tamimi a été arrêtée le 19 décembre, après qu’une vidéo l’a montrée en train de s’en prendre à des soldats israéliens et giflant l’un d’eux. Alors que les soldats restaient étonnamment impassibles, le geste a été interprété par une partie de l’opinion publique israélienne comme une « humiliation » qui demandait une réponse musclée. Preuve du raidissement des opinions à l’œuvre en Israël, le débat s’est vite enflammé. « Ce n’est pas une petite fille mais une terroriste », jugeait à son égard la ministre israélienne de la Culture, Miri Regev. Avant d’ajouter une conclusion lourde de sous-entendus : « Elle n’a pas sa place dans notre pays, ni ailleurs. »

En réalité, malgré son jeune âge, Ahed Tamimi n’en était pas à son baptême du feu. Elle est née dans une famille qui milite depuis des décennies pour la lutte non violente contre l’occupation ; d’autres vidéos la montrent toute jeune, le visage rougi par le soleil, harcelant les militaires. Mi-décembre, les circonstances étaient toutefois un peu différentes : peu avant, Mohammed Tamimi, le cousin d’Ahed âgé de 15 ans, venait de recevoir en pleine tête une balle israélienne qui l’a laissé longtemps entre la vie et la mort et a nécessité par la suite de lui retirer une partie du crâne.

12 000 enfants détenus

A Ramallah, Fadi Quran met en avant cette notoriété (les vidéos ont toutes été regardées plusieurs millions de fois) pour expliquer la curiosité que suscite ce procès. Depuis l’an 2000, quelque 12 000 enfants palestiniens auraient été détenus dans les prisons israéliennes, où ils seraient actuellement 371 (313 selon les autorités israéliennes). « Par sa réaction, Ahed Tamimi s’est distinguée de l’attitude que l’on attend d’un enfant victime, poursuit Fadi Quran. En plus, sa chevelure blonde et ses yeux clairs font qu’il est beaucoup plus facile, pour l’opinion occidentale, de s’identifier à elle. Tous les parents peuvent imaginer leur enfant à sa place. »

Un député israélien en vue, Michael Oren, en est venu à avouer qu’il avait dirigé une enquête parlementaire secrète pour déterminer si la jeune Palestinienne n’était pas en réalité une « actrice » européenne chargée de promouvoir la cause palestinienne. De son côté, la pétition lancée il y a un mois par Avaaz a déjà récolté plus de 1,7 million de signatures. Et l’organisation entend utiliser ce soutien pour faire pression sur les gouvernements européens afin de contraindre Israël à appliquer notamment la Convention relative aux droits de l’enfant. Un texte auquel Israël a adhéré, même si cet Etat reste le seul au monde, selon l’Unicef, à juger systématiquement les enfants (palestiniens) devant des tribunaux militaires.

Pétition Avaaz pour libérer Ahed Tamimi :

https://secure.avaaz.org/campaign/fr/free_ahed_mor_fb1/

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