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11 décembre 2022 : Halimou-du-genou a encore frappé !
Républicains et démocrates
Bonnet blanc et blanc bonnet impérialistes
Dans son dernier éditorial mensuel, le directeur du Monde diplomatique persiste et signe pour créer la confusion dans l’esprit des lecteurs . Cette fois-ci en entretenant celle-ci à propos du clivage politicien made in USA entre des républicains en principe situés à droite et des démocrates que l’on dit situés à gauche alors que les appellations censées définir les partis correspondants sont moins contrôlées que jamais. Pour Serge Halimi, en effet, il ne fait pas de doute que le président actuel des Etats-Unis et le parti qui le soutient appartiennent toujours au camp de la gauche en dépit de leur engagement belliciste contre « un adversaire aussi rebutant [sic] que le présidant Vladimir Poutine ». Il suffira de les classer dans « la gauche atlantiste » voire, suprême audace de la part du patron d’un journal qui a pris fait et cause par ailleurs pour le régime criminel ukro-nazi de Zelinski, dans « la gauche impérialiste qui vient ». Comme si les Démocrates n’avaient pas alterné au pouvoir avec les Républicains pour mener depuis des lustres la même politique fondamentalement impérialiste et euro-atlantiste, par-delà des modalités diverses de sa mise en œuvre !
En réalité, Serge Halimi sait fort bien que ce qu’on appelle « la gauche » aux Etats-Unis comme en Europe, si on laisse de côté les minorités qualifiées de gauchistes encore que certaines d’entre elles, trotskistes ou libertaires comme en France, aient rallié la droite en matière de géopolitique, n’est qu’une deuxième droite pour qui le capitalisme est devenu aussi l’horizon indépassable de notre temps et de ceux à venir pour peu qu’il rompe, ne serait-ce que partiellement, avec son cours néo-libéral actuel. Quoi qu’il en soit, il est symptomatique que le directeur d’un journal considéré encore comme une bible dans nos milieux progressistes en vienne à recourir à des oxymores tels que « gauche atlantiste » et « gauche impérialiste » pour qualifier sans les disqualifier des forces politiques tournant carrément le dos, sur le plan international, aux idéaux d’émancipation censés fonder leur légitimité et leur raison d’être. À quand une « gauche capitaliste » ?
Note 1 : Serge Halimi, « Impérialisme de la vertu »