Salut Do,
Je viens d’apprendre avec retard — je ne lis ni ne regarde ou écoute les médias dominants — la mort (du corona virus) de l’un des renégats trotskos les plus en vue, Henri Weber, ex-fondateur et dirigeant de la JCR devenu sénateur et député européen fabiusien.
Je l’ai connu juste un peu avant de partir à Cuba alors que je venais d’adhérer à l’orga. trotskiste. Un personnage intelligent et brillant, mais typique de l’arrivisme, la rouerie et la versatilité de la néo-petite bourgeoisie intellectuelle gauchiste, comme Régis Debray, Bernard Kouchner ou Roland Castro. Il dira plus tard à propos de « La deuxième droite », que j’avais écrit avec Louis Janover, que c’était « un bon livre au service d’une mauvaise cause ». Nous y avions érigé Weber avec deux autres de son acabit en archétype du carriériste cynique et sans scrupules.
J’ai vu que sa mort avait donné lieu à une dégelée d’hommages par des pires crapules du complexe politico-médiatique. Même Carla Bruni s’y est mis en tant que "amie très chère” de l’épouse de Weber, Fabienne Servan-Schreiber.
Côté trotskos dégénérés, c’est la divine Ludivine Bantigny, ex-militante de la LCR, qui été chargée de lui tresser des lauriers — mêlés à quelques épines pour la forme — , en compagnie de Ugo Palheta, un « anti-fa » diplômé bien pensant. Certes, à défaut d’avoir connu la période où Weber se prétendait, comme tous les militants trotskos et maos (moi compris) de l’époque, révolutionnaires, elle a quand même pondu un ouvrage sur mai 68… en laissant de côté la nature de classe du mouvement. À cet égard, ce papier nécrologique est révélateur du niveau d’(in-)conscience de classe de la gauche « radicale » actuelle.
Serais-tu intéressé par un papier sur papier sur le sujet ? Ces néo-petits bourgeois qui parlent au nom des petites gens pour se faire grands grands ?
Cordialement
Jean-Pierre
18 mai 2020