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Qui était George Floyd, le "doux géant" dont la mort embrase l’Amérique ?

dimanche 31 mai 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 30 mai 2020).

Qui était George Floyd, le "doux géant" dont la mort embrase l’Amérique ?

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30 mai 2020 17:05

La rédaction de LCI

PORTRAIT - Le 25 mai dernier à Minneapolis, George Floyd, un homme de 46 ans, afro-américain, est mort lors d’une interpellation, maintenu au sol par un policier, Derek Chauvin. Sportif accompli dans sa jeunesse, père de deux enfants et en quête d’une nouvelle vie, qui était George Floyd ?

Un "doux géant". Voici comment était décrit George Floyd par toutes les personnes l’ayant connu de son vivant. Le 25 mai dernier, cet homme de 46 ans, afro-américain, a trouvé la mort, face contre terre, manifestement étouffé par le genou d’un policier, Derek Chauvin, lors d’une interpellation à Minneapolis. Ce dernier a été arrêté vendredi et inculpé d’homicide involontaire. Au total, quatre policiers ont été licenciés. La mort de George Floyd suscite, depuis, un vif émoi dans tout le pays, des manifestations se multipliant dans plusieurs villes, notamment à New York, Washington ou encore Oakland. Partout, les manifestants dénoncent bavures policières sur fond de racisme.

Un athlète prometteur

Avant de mourir tragiquement lors de cette interpellation à Minneapolis, George Floyd, né en Caroline du Sud, a vécu une grande partie de sa vie à Houston, au Texas. Dans sa jeunesse, George Floyd a excellé dans le football américain et le basketball, qu’il pratiquait avec un de ses amis de longue date, devenue une star de la NBA, Stephen Jackson.

"On s’appelait Twin (ndlr : Jumeau)", a raconté M. Jackson, très ému, dans une vidéo sur Instagram. "Il était en train de changer sa vie", déménageant au Minnesota pour le travail afin de subvenir aux besoins de ses enfants, a-t-il expliqué, avant d’ajouter : "Mon gars faisait tout ce qu’il fallait, et ils me l’ont tué."

Un père dévoué

Comme l’affirme l’ancienne gloire des parquets, George Floyd était, selon les médias américains, père de deux enfants. Roxie Washington, la mère de sa fille de six ans à Houston, l’a décrit comme un père dévoué : "Parce qu’il était si grand, les gens pensaient qu’il cherchait la bagarre. Mais c’était une personne aimante, et il aimait sa fille" a-t-elle dit, citée par le Houston Chronicle.

Outre ses talents d’athlète, George Floyd a également été un visage du monde de la musique à Houston, faisant partie de la Screwed Up Click, groupe très important de la scène rap de la ville dans les années 1990, lancé par DJ Screw, grande figure du rap du sud des Etats-Unis décédée le 16 novembre 2000, et créateur du "chopped and screwed", un style de rap dans lequel le morceau est "ralenti et haché".

La victime et son meurtrier, collègues dans une discothèque

A Minneapolis, où il s’est installé en 2018, le "géant" – il mesurait deux mètres – a d’abord officié en tant que camionneur puis comme agent de sécurité dans un restaurant, le Conga Latin Bistro, avant que le confinement ne lui coûte son emploi. "Il nous faisait nous sentir en sécurité", a témoigné Luz Maria Gonzalez, une cliente régulière de l’établissement, auprès de la radio publique NPR.

Floyd a également travaillé comme agent de sécurité au El Nuevo Rodeo, dans le centre-ville de Minneapolis et a côtoyé un certain Derek Chauvin, son meurtrier présumé, qui officiait également comme agent de sécurité dans l’établissement. "Ils étaient tous les deux des agents de sécurité de ce restaurant. Alors, l’officier Chauvin connaissait George. Ils étaient collègues depuis très longtemps", a déclaré Andrea Jenkins, la vice-présidente du conseil municipal de Minneapolis, à CNN.

« C’est exactement ce qu’ils ont fait. Ils ont tué mon frère. Il criait à l’aide. » Bridgett Floyd, soeur de la victime à NBC News.

"Je me souviens qu’il disait vouloir toucher le monde. Il voulait avoir un impact sur le monde", a raconté Jonathan Veal, un ami d’enfance, à la chaîne KPRC à Houston, où ils sont allés ensemble au lycée Jack Yates. "Tout le monde aimait mon frère. C’est un doux géant, il ne fait jamais de mal à personne" a dit Philonese Floyd, le frère de la victime, mardi à CNN.

Sa sœur Bridgett Floyd, n’a pas condamné une bavure policière, mais un meurtre. "C’est exactement ce qu’ils ont fait. Ils ont tué mon frère. Il criait à l’aide", a-t-elle dit à NBC News. Pour Courtney Ross, sa petite amie interrogée par CBS News, George Floyd "n’était rien de moins qu’un ange envoyé sur terre". "Et nous l’avons diabolisé, et nous l’avons tué", a-t-elle fustigé.


Note de do : Le fait que le policier incriminé dans la mort de George Floyd avait déjà fait l’objet de 18 signalements est une preuve que c’est la police en soi qui est coupable !

Le policier incriminé dans la mort de George Floyd avait déjà fait l’objet de 18 signalements

30 mai 14:18

Felicia Sideris

Tous deux, George Floyd et son assassin Derek Chauvin, étaient agents de sécurité d’un même restaurant, et ont été collègues très longtemps.

INTERPELLATION - Derek Chauvin, le policier accusé d’avoir étouffé George Floyd lors de son arrestation, a été interpellé ce vendredi pour homicide involontaire. Il avait fait l’objet de 18 plaintes en interne mais celles-ci n’avaient jamais donné lieu à sanction.

Son visage a marqué les esprits. Sa liberté a provoqué la colère. Celui qui est accusé d’avoir asphyxié George Floyd est désormais arrêté. "Le policier impliqué dans la mort de M. Floyd, qui a été identifié comme Derek Chauvin, a été placé en détention" par la police criminelle, a annoncé ce vendredi 29 mai le commissaire John Harrington, du département de la Sécurité civile du Minnesota. Il est inculpé d’acte cruel et dangereux ayant causé la mort et d’homicide involontaire.

Dans la police depuis 19 ans, ce quadragénaire est celui qu’on voit dans la vidéo de l’arrestation de George Floyd, qui a précédé sa mort. Filmé le genou sur la tête de cet Afro-américain décédé peu après, il a ravivé les plaies raciales des Etats-Unis.

Plusieurs plaintes à son actif

A 44 ans, Derek Chauvin a été licencié, comme trois autres policiers, après les faits. Mais cette annonce du maire de la ville, Jacob Frey, n’avait pas suffi à calmer la colère de la population, outrée par les images de l’arrestation violente de cet Afro-américain. Les habitants de Minneapolis sont sortis dans la rue, créant de nouvelles scènes de violences urbaines. Une situation qui a poussé au déploiement de 500 soldats de la garde nationale.

Entre autres raisons de cette colère, l’impunité à laquelle les forces de l’ordre auraient le droit. Et pour cause, l’officier, qui a rejoint les rangs de la police de Minneapolis en 2001, avait déjà été impliqué dans plusieurs incidents. En tout, il a fait l’objet de 18 plaintes en interne, selon le département de police, qui n’a cependant pas précisé de quelles infractions il s’agissait.

Mais les médias locaux ont fouillé son passé. Et retrouvé plusieurs articles le concernant. Ainsi, le plus grand quotidien de l’État du Minnesota, Star Tribune, rappelle qu’en 2008, l’homme avait tiré et blessé un individu sans armes après un appel pour violences domestiques. The Daily Beast note quant à lui que Derek Chauvin était l’un des cinq officiers mis en congé forcé de trois jours après la mort d’un individu lors d’une opération policière. Les autorités avaient par la suite déterminées que cette équipe avait agi "de manière appropriée" en abattant le jeune homme de 23 ans et ses hommes avaient pu reprendre du service.

Chacune des plaintes disponibles sur la base de données en ligne d’un collectif qui documente les cas de violence policières, montrent qu’elles se sont toutes conclues par "aucune sanction" ou uniquement une lettre d’avertissement. Ce groupe, baptisé le Communities United Against Police Brutality - littéralement les Communautés unies contre la brutalité policière - reproche également à cet individu d’avoir indirectement provoqué la mort de trois personnes. Elles sont décédées après qu’une voiture, que poursuivaient Derek Chauvin et un autre agent, les a heurtées, en 2005. Une situation qui est loin d’être une exception. A ses côtés, l’officier Tou Thao, lui aussi limogé, a six plaintes à son actif, dont l’une est toujours en cours.

Un pro-Trump ?

Dès l’identité du policier révélée, les réseaux sociaux se sont empressés d’en savoir plus sur cet homme dont le visage symbolise aux yeux de nombreux Américains celui de la violence policière contre les personnes racisées. Une publication a alors rapidement laissé penser que cet ancien officier était sur la scène lors d’un rassemblement pro-Trump en octobre dernier dans le Minnesota.

Le cliché montre en effet plusieurs officiers souriants debout aux côtés du président des Etats-Unis dans des t-shirts où est inscrit "Cops for Trump" (la police avec Trump). USA Today a cependant révélé que l’homme en question était en fait Mike Gallagher, le président d’un syndicat de police.

Connaissait-il George Floyd ?

C’est l’une des grandes interrogations soulevées ce vendredi. Et si l’homme arrêté pour homicide involontaire connaissait sa victime présumée ? C’est en tout cas ce qu’avancent de nombreuses sources interrogées par les médias américains. En premier lieu la patronne d’un resto-bar. Interrogée par la chaîne locale KSTP, elle a révélé que les deux hommes étaient collègues de travail jusqu’en 2019 au El Nuevo Rodeo, dans le centre-ville de Minneapolis. "Ils travaillaient ensemble en même temps. C’est juste que Chauvin a travaillé à l’extérieur et que les gardes de sécurité [dont George Floyd faisait partie ndlr.] étaient à l’intérieur."

La vice-présidente du conseil municipal de Minneapolis a ensuite corroboré cette information. Auprès de MSNBC, Andrea Jenkins a affirmé que les deux individus étaient "tous les deux des agents de sécurité de ce restaurant", et qu’ils étaient collègues "très longtemps".

De nombreuses interrogations persistent donc. Et seuls les résultats de l’autopsie et les conclusions des enquêtes fédérales et locales pourront permettre d’établir les responsabilités de ce drame qui embrase l’Amérique.

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