Je ne partage pas, comme vous le savez, les « alternatives vertes » proposées dans différents domaines par ceux que j’appelle les escrologistes, soit les partisans, conscients ou non, involontaires ou non, d’un capitalisme « durable ». Dans une brochure récente, Le siècle vert, Régis Debray, national-étatiste invétéré, par ailleurs, qui a bouffé à pas mal de râteliers assez putrides, a néanmoins pointé avec lucidité certaines des impasses où pouvaient mener les délires de la collapsologie. En guise d’introduction, il paraphrase ironiquement les deux premières phrases du Manifeste communiste : « Un spectre hante l’Occident : l’effondrement du système Terre. Toutes les puissances du monde ancien cherchent à contenir et conjurer l’inquiétude montante. ». Ensuite, il décrit avec entrain quelques unes des manifestations — au sens propre et figuré du terme — plus dérisoires les unes que les autres de cet « internationalisme de l’angoisse ».
Vous trouverez dans le fichier joint la version française d’un article qui remplace un exposé-video « en distanciel »[sic] que je devais faire la semaine dernière à l’Université Nationale Autonome de Mexico (UNAM), sur l’invitation de jeunes thésards latinos en sociologie ou géographie urbaine. Cela dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la publication de La révolution urbaine de Henri Lefebvre. Néanmoins, en raison de mon incompétence technique, de la vétusté de mon ordi. ou de la saturation des réseaux, cela n’a pu se faire. Mais j’avais rédigé l’article que l’on m’avait demandé qui doit paraître avec d’autres sur un site interuniversitaire continental.
Ce topo est tributaire de la situation française où la pollution escrologiste n’a pas épargné la recherche urbaine. Partant du postulat en forme de constat selon lequel « la ville » et plus récemment « la métropole » seraient une Babylone mythifiée et, pour les anarchoïdes épris de radicalité, une hydre capitaliste qui ne pourrait que détruire le milieu environnant rural ou « naturel », ainsi que l’existence quotidienne de « selzéceu » — écriture « inclusive » revisitée ! — qui l’habitent, des chercheurs tout de vert vêtus ont trouvé la planche de salut vers une société plus conviviale et plus respectueuse de la biosphère : la fuite vers des terres non ou peu urbanisées du territoire national. Supposément demeurées à l’écart de l’avancée dévastatrice d’un « capitalisme non régulé », elles seraient par essence propices à l’aménagement d’un mode de vie écologiquement responsable, moins inégalitaire et solidaire.
C’est à combattre cette vision urbanophobe, aussi irénique qu’illusoire, typique de l’imaginaire d’un bobotariat urbain à bout de souffle anticapitaliste, que cet article est consacré.
Il existe deux versions de ce texte. Dont une est un brouillon. Et une est corrigée. Que celles et ceux qui manquent de temps ne lisent que la version corrigée.
Voici le brouillon en DOC : http://mai68.org/spip2/IMG/doc/La-p…
Voici le brouillon en PDF : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/La-p…
Voici la version corrigée en DOC : http://mai68.org/spip2/IMG/doc/La-p…
Voici la version corrigée en PDF : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/La-p…