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La formule de Marx qui résume le Capital en deux lignes !!! (Grundrisse)

samedi 12 décembre 2020, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 12 décembre 2020).

En réponse au camarade Recocom, suite à un échange sur les origines du gauchisme et sur l’importance de la valeur d’usage dans les Grundrisse de Marx >>>

Bonjour, camarade !

[…]Étant donné que jusqu’à preuve du contraire, nous ne sommes guère plus qu’une poignée de ML, je trouve donc dommage que l’on ne sache pas distinguer politiquement le gauchisme du trotskysme, ce qui est pourtant nécessaire pour comprendre les quelques restes actifs de la « gauche » française et les origines historiques qui les conditionnent.

D’un point de vue ML, les deux ouvrages de Lénine déterminants sur le sujet sont :

La maladie infantile du Communisme (Le Gauchisme)

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2020/12/lenine-la-maladie-infantile-du-communisme-le-gauchisme.pdf

Sur l’infantilisme de gauche et les idées petites-bourgeoises

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2019/05/05mai1918_lenine_sur-linfantilisme-de-gauche.pdf

Ce deuxième texte est en réalité le plus ancien (Mai 1918), et présente en outre l’intérêt historique d’être le texte fondateur des principes économiques de la NEP, même s’ils n’ont pu être mis en œuvre qu’à partir de 1921. Ce qui dément les prétentions actuelles du trotskysme à en être l’origine, via un hypothétique texte de Trotsky sur le sujet.

L’évolution du rapport de la loi de la valeur au socialisme en URSS a été étudiée, sur TML, notamment dans cet article :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/05/17/marx-200-ans-quelle-signification-de-son-detour-russe/

Le principal courant gauchiste au début des années 20 était alors en Hollande, sous l’influence de Pannekoek, même s’il n’est pas directement personnellement nommé dans l’ouvrage de Lénine de cette même année 20.

L’autre tendance importante et toujours existante est le Bordiguisme, fondé en Italie par Bordiga, où il reste sans doute un courant plus important que le trotskysme, et qui a également essaimé à l’international.

Un autre courant, mais spécifiquement italien, durant les années 70, est l’operaïsme, « potere operaio », qui a également donné « lotta continua », deux courants par contre très influents sur la classe ouvrière italienne, dans les années 68 et suivantes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lotta…

Un groupe franco-belge, cité par le camarade Gérard Bad, semble néanmoins encore s’en réclamer :

http://www.mouvement-communiste.com/

Peu influentes sur la classe ouvrière en France, les « têtes pensantes » bordiguistes françaises des années 60 furent Castoriadis (Socialisme ou Barbarie), Camatte (Invariance), Dangeville, premier « traducteur » des Grundrisse.

Un autre courant gauchiste, survivant en France, mais pas bordiguiste, est le CCI :

https://fr.internationalism.org/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anton…

[Reçu par e-mail de Gérard Bad >>> pour info>>> la gauche "germano hollandaise" de Pannekoek existe toujours sous une forme éclatée qui est conforme avec la suprématie de l’organisation des conseils finalement assez proche des anarchistes mais aussi de "spartacus de rosa luxemburg". Les conseils ont été un moment dans l’histoire et le titre de conseilliste que l’on nous donne à ce niveau n’ est qu’un moyen de nous situer. Pour Lénine ce courant se sont les gauchistes, d’ ailleurs il y a une réponse de Herman Gorter à Lénine sur le sujet "lettre ouverte au camarade Lénine" ed. Spartacus .Le dernier théoricien en date de ce mouvement fut Paul Mattick. Le groupe Echange vient de l’ association entre Henri Simon toujours vivant et alerte à 97 ans et Cajo Brendel un Hollandais qui a connu Pannekoek. En ce qui concerne Loren nous le connaissions quand il était en France, mais depuis son retour aux USA les liens se sont distendus.]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bordi…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Socia…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Invar…)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger…

Un autre « traducteur » gauchiste de Marx est Maximilien Rubel, particulièrement antisoviétique et auteur de la « traduction officielle » du Capital aux éditions de la Pléiade, encore utilisée aujourd’hui, malgré de nombreuses manipulations du texte, qui ne sont pas que des « erreurs » ou approximations, mais parfois carrément des apocryphes de Rubel en remplacement ou en « plus » du texte de Marx ! Sans préjudice de l’ordre des chapitres, qui n’est pas non plus respecté selon l’original !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maxim…

Il faut donc comprendre que si le gauchisme a peu influencé directement la classe ouvrière, il a par contre eu une très grosse influence sur l’intelligentsia et la vie culturelle des classes moyennes en France, et donc sur l’ensemble de la gauche française, en fait.

Le camarade Gérard Bad, ( http://spartacus1918.canalblog.com/  ) lui, se réclame essentiellement de Loren Goldner, dont on peut trouver quelques écrits ici :

http://ecritscorsaires.free.fr/arti…

http://ecritscorsaires.free.fr/arti…

Un autre courant plus récent et assez influent actuellement sur le mouvement gauchiste est celui de la « Wertkritik », dont j’ai entrepris une critique suite au mouvement anti-loi El Khomri :

Marx au banc d’essai de l’Histoire (Contre la « Wertkritik », trois articles sur l’économie politique du socialisme)

https://tribunemlreypa.wordpress.com/marx-au-banc-dessai-de-lhistoire-contre-la-wertkritik-trois-articles-sur-leconomie-politique-du-socialisme/

Un autre courant important en France, dans les années 60, et notamment, en 1968, est celui du situationnisme, fondé par Guy Debord, et qui, politiquement, peut être apparenté au gauchisme, mais n’en tire pourtant pas son origine historique, qui lui est spécifique. Il est le créateur d’un concept critique entièrement nouveau, celui de la « société du spectacle » (titre de son ouvrage central), et donc de la critique de la société spectaculaire marchande. Une approche théorique tout à fait intéressante et utile de l’évolution du capitalisme moderne, nonobstant les dérives gauchisantes propres à l’origine sociale petite-bourgeoise de Debord.

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2018/10/societe_du_spectacle-debord.pdf

C’est de ce courant que se réclame le camarade Do (Site >>> Vive la Révolution ! ), en même temps que de l’anarchisme de Durruti, ce qui n’est effectivement pas incompatible.

En rapport avec notre débat, le camarade Gérard Bad nous a récemment envoyé divers liens, dont l’un concernant une analyse marxiste du phénomène « Bitcoins ». Critiquant assez justement les délires de certains pseudos-« marxistes » à ce sujet, elle établit la position du Bitcoin en termes de « création de valeur », et notamment, dans le rapport « valeur d’usage-valeur d’échange ».

http://echangesmouvemen.canalblog.c…

Je la trouve essentiellement pertinente, avec une réserve relative, néanmoins, sur le fait que la distinction « valeur d’usage/valeur d’échange » se ramène à un dualisme « valeur subjective/valeur objective ». Même si cette limite parait effectivement suffisante pour le cas du Bitcoin, il serait donc néanmoins dangereux et même carrément faux d’en faire une généralité.

C’est ce que l’on a vu au cours du débat, que tu n’as peut-être pas lu, à propos du film « hold-up » : les chaussures « baskets de marque » que les gamins des banlieues font acheter à leurs parents ont donc effectivement une « survaleur », en réalité entièrement subjective, par rapport aux chaussures « génériques », sans marque socialement connue, mais il s’agit là précisément d’une valeur d’usage social purement subjective, donc, ce qui n’empêche pas que ces baskets ont aussi une valeur d’usage très objective, et qui correspond tout à fait objectivement à leur fonction première : « ne pas marcher pieds nus sur le bitume ».

Et l’une et l’autre sont possiblement quantifiables, en termes d’analyse de la valeur.

Et elles n’ont pas forcément la même fonction dans la circulation du capital.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/11/28/a-propos-du-film-hold-up-denoncant-un-coup-detat-mondial/

Dans un autre lien, également assez intéressant, par bien des aspects, et également envoyé par le camarade Gérard Bad, se trouve longuement discutée, en réponse à un ouvrage émanant de la « Wertkritik », la notion de travail productif, selon les secteurs d’activité.

https://lorage.org/2020/11/24/grand…

Se trouve donc mise en question la « productivité » des différentes activités de services, selon leur nature.

C’est un sujet qui fait débat chez les économistes se réclamant du marxisme ou se disant simplement « marxiens » mais se référant aux concepts marxistes de la loi de la valeur.

Sur TML cette problématique a été abordée principalement dans cet article :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/08/08/de-la-loi-de-la-valeur-et-de-lintegration-de-leconomie-de-services-au-secteur-productif/

Évidemment, c’est une question fondamentale, en regard de la disproportion sans cesse croissante entre prolétariat industriel, devenu minoritaire, et secteur « tertiaire », c’est-à-dire essentiellement les activités de service, mais aussi, commerciales, et bien d’autres…

L’article cité par Gérard Bad explore notamment la création de valeurs précisément « subjectives », comme la publicité, et essaye de les replacer dans le cadre productif.

Par rapport aux approches restrictives de la notion de travail productif qui semble émaner à la fois de la « Wertkritik », qui y voit purement et simplement une « disparition de la valeur » et de nombre de « marxistes » ou pseudos-tels qui se veulent « orthodoxes », la position de l’article semble aller au contraire vers une généralisation très extensive de la notion de travail productif, ce qui expliquerait assez formellement la survie du capitalisme, mais pas du tout son endettement systémique actuel.

Personnellement, je constate donc que l’on ne peut pas trancher ce débat de manière aussi simpliste, ni dans un sens, ni dans l’autre, sans faire une analyse bien plus complète de la valeur encore actuellement produite par le système.

Le fait est que si Marx évacue la notion de valeur d’usage dès les premières pages du Capital, et contrairement aux Grundrisse, en apparence, c’est simplement que cela correspondait à l’économie de son temps, encore essentiellement placée sous l’empire de la nécessité immédiate, et dans laquelle la notion de subjectivité occupait très peu de place… Même s’il ne pose pas d’égalité entre valeur d’échange et valeur d’usage, dans le contexte de l’économie industrielle de son époque, on peut dire qu’elle est sous-entendue, sans qu’il y ait nécessité de la formaliser.

Pourtant, la notion de valeur d’usage ressort donc nécessairement à propos de la force de travail et de la plus-value qui en résulte.

Dans les Grundrisse, il a assez vite abouti à cette formule :

"Labour is not only the use value which confronts capital, but, rather, it is the use value of capital itself.”

"Le travail n’est pas seulement la valeur d’usage qui confronte le capital, mais, plutôt, il est la valeur d’usage du capital lui-même".

Encore plus incisif dans le texte original :

« Die Arbeit ist nicht nur der dem Kapital gegenüberstehende Gebrauchswert, sondern sie ist der Gebrauchswert des Kapitals selbst. »

« Le travail n’est pas seulement la valeur d’usage faisant face au capital, mais il est la valeur d’usage du capital lui-même. »

A revoir dans la traduction française que tu as maintenant entre les mains… !

Cette formule à la fois simplissime et transcendante s’explique par le fait que la valeur de la production est toujours une somme de travail objectivé :

Valeur d’usage des matières premières + valeur d’usage du capital fixe (machines) + valeur d’usage de la force de travail.

Sachant évidemment que la valeur d’usage des matières premières et de la machinerie sont déjà elles-mêmes le résultat d’une force de travail objectivée, il lui est donc naturellement possible de résumer ainsi le capital à sa composante « travail ».

Le résultat intéressant de cette formule est actuellement pour nous de constater ce qui se passe avec l’évolution des termes de la somme. Il est clair que si la partie « valeur d’usage du capital fixe » (+ « valeur d’usage des matières premières ») devient prépondérante par rapport à l’ensemble, et surtout, par rapport à la valeur d’usage de la force de travail, le capital perd progressivement mais carrément et irrémédiablement sa capacité productrice en termes de plus-value réelle, absolue et même relative.

C’est pourquoi les processus actuels de création de valeur doivent être sérieusement analysés, chacun avec sa spécificité dans les différents processus productifs et dans les activités tertiaires, de services et autres.

S’il y a désormais une forte prépondérance avérée du capital fixe dans le processus productif, alors il faut bien admettre qu’une grande partie de la production est elle-même la résultante et la transformation directe de la valeur d’usage du capital fixe (…et des matières premières), et qu’elle circule donc directement et essentiellement comme valeur d’usage, et non plus uniquement comme valeur d’échange des produits du travail vivant.

Et dans ce cas les superprofits du capital ne sont plus uniquement, ni même, peut-être, plus essentiellement, le résultat de la plus-value encore extraite, mais bien une marge de profit essentiellement fictive et ne permettant pas de compenser, faute de valeur nouvelle réellement créée en quantité suffisante, l’endettement global croissant du système, devenu précisément systémique et irréversible.

C’est ce qui explique logiquement le comportement actuellement autrement irrationnel de la bourgeoisie mondialiste dans ce qui apparaîtrait comme une dérive insensée vers un endettement sans issue malgré la destruction massive de forces productives.

A terme, la seule issue de sauvegarde de la domination de classe est d’organiser le monopole des valeurs d’usage produites comme moyen de tenir les masses prolétariennes dans la dépendance de leurs nécessités vitales immédiates, en contrôlant le cycle de la dette, comme le font déjà les principales Banques Centrales, et déjà de façon coordonnée à l’échelle mondiale.  

Et faute de tirer une plus-value significative d’un tel rapport social, autant réduire, logiquement, les forces productives au strict minimum « vital » nécessaire, plus de quoi créer le fameux « tittytainment » pour, malheureusement, abrutir suffisamment les masses…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Titty…

Et au besoin, réduire les masses prolétariennes superfétatoires elles-mêmes, dans la foulée, ce qui semble également malheureusement possible avec leur « complicité » même, sous l’emprise du règne de la peur que l’on voit déjà s’installer, sans résistance actuellement notoirement suffisante pour arrêter ce processus.

L’analyse contraire (Viriato/Alonso, Bad & autres), implique donc le remboursement de la dette, d’une manière ou d’une autre, mais ce qui implique toujours une relance massive de la production de plus-value, et donc une relance économique massive, avec réembauche massive sous l’effet de la demande mondiale, etc…

Alors que 12 ans après la crise de 2008, les faibles tentatives de concrétiser un début de remboursement de l’arriéré de la dette contractée en « solution » de cette précédente crise ont précisément contribué à précipiter la suivante, dans laquelle nous sommes encore, et pour la quelle la BCE vient juste de rajouter 500 Milliards d’Euros aux 1350 déjà injectés depuis Mars, sans oublier les 1300 octroyés aux banques, le 18 Juin dernier, au taux négatif de -1% !!! Plus 260 Milliards prochainement « levés » par l’Etat français, sur les marchés, etc… etc… Et tout ça, évidemment, sans préjudice des dettes précédentes…

Donc, évidemment, si le « miracle » du remboursement de la dette se produit dans les années à venir et un autre « miracle », que je sois encore là pour le voir, il faudra remiser les Grundrisse au grenier ou ailleurs, et je ferais donc bien volontiers mon autocritique… !!!

Bien à toi,

Amicalement,

Luniterre

PS : le passage incluant la formule simplifiée par Marx se trouve page 236 de cette édition anglaise :

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2020/04/marx_grundrisse-english.pdf

Et page 233 de cette édition du texte original :

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2020/12/marx-grundrisse-texte-original-complet.pdf

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La formule de Marx qui résume le Capital en deux lignes !!! (Grundrisse)

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/12/12/la-formule-de-marx-qui-resume-le-capital-en-deux-lignes-grundrisse/

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POUR ALLER PLUS LOIN >>>

« Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/11/merveilleux-monde-dapres-face-a-lemergence-du-banco-centralisme-quelle-forme-de-resistance/

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ML AU 21e SIÈCLE [Marxisme-Léninisme, Marx, Lénine, ML, en deux mots, c’est quoi ? (Partie 3)]

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/01/ml-au-21e-siecle-marxisme-leninisme-marx-lenine-ml-en-deux-mots-cest-quoi-partie-3/

VOIR AUSSI >>>

« Vous avez aimé la première vague et le confinement … ?

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/10/13/vous-avez-aime-la-premiere-vague-et-le-confinement/

4 Messages de forum

  • Salut Lunierre,

    « la NEP, même s’ils n’ont pu être mis en œuvre qu’à partir de 1921. Ce qui dément les prétentions actuelles du trotskysme à en être l’origine, via un hypothétique texte de Trotsky sur le sujet. »

    J’ai lu dans un livre consacré à Cronstadt que Trotski avait combattu la NEP ; et, bien avant cette lecture, je me souviens aussi que c’était ce que disaient les lambertistes et les adhérents de la Ligue : que Trotski disait que la NEP était une grave erreur.

    « situationnisme, fondé par Guy Debord » C’est une erreur, les situationnistes dénonçaient le situationnisme.

    Amicalement,
    do
    http://mai68.org

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    • Bonjour, camarade !

      Sur le situationnisme, je te laisse la responsabilité de tes propos, n’étant pas à ce point spécialiste de la question !

      Personnellement, en tant que ML, j’apprécie simplement l’apport de Debord à la critique moderne du capital, qui aborde une relecture non dogmatique de Marx, ce qui est une des choses actuellement les plus nécessaires !

      Concernant Trotsky, on en a déjà parlé plusieurs fois ici même, notamment à la suite de notre controverse sue la Révolution espagnole.

      Effectivement, ce que disaient les trotskystes du temps où le "gauchisme" était à la mode en France, après Mai 68, et ce qu’ils disent maintenant, ce n’est plus du tout la même chose !

      >>>opportunisme !!!

      La réalité historique est que Trotsky s’est allié, au début des années 20, avec la fraction gauchiste du parti bolchévique, qui combattait effectivement la NEP, alors que lui-même était réellement et franchement pour, au fond, ce qu’il était donc obligé de dissimuler plus ou moins grossièrement, pour tenir simplement cette alliance aussi longtemps que possible, contre Staline !

      Mais tous ses écrits au sujet de l’économie attestent qu’il privilégiait l’action du marché par rapport au plan, qui eut donc tout à fait cessé d’être "socialiste", eut-il pris le pouvoir ! >>>

      « L’assainissement des relations économiques avec les campagnes constituait sans nul doute la tâche la plus urgente et la plus épineuse de la Nep. L’expérience montra vite que l’industrie elle-même, bien que socialisée, avait besoin des méthodes de calcul monétaire élaborées par le capitalisme. Le plan ne saurait reposer sur les seules données de l’intelligence. Le jeu de l’offre et de la demande reste pour lui, et pour longtemps encore, la base matérielle indispensable et le correctif sauveur. »

      In "La Révolution trahie" …par Trotsky !!!

      https://www.marxists.org/francais/t…

      Conception type "socialisme de marché", qu’il théorise ainsi, en 1939 >>>

      « En acceptant ou en rejetant les marchan­dises, le marché, arène de l’échange, décide si elles contiennent ou ne contiennent pas de travail socialement nécessaire, détermine ainsi les quantités des différentes espèces de marchandises nécessaires à la société, et, par conséquent, aussi la distribution de la force de travail entre les différentes branches de la production. »

      >>> prééminence de la loi du marché sur la loi de la valeur, soit la conception ultra-libérale de la prétendue "main du marché" comme moyen de régulation économique !

      Aux antipodes du marxisme, donc.

      Même Keynes, en comparaison, fait figure de gauchiste, à côté d’une telle approche de la question !

      De nombreux liens et débats à suivre sur TML, sur ces questions, à partir de l’article "Le Bloc et la Faille", où je remets à jour tous les liens essentiels sur la question.

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/12/04/le-bloc-et-la-faille/

      Bien à toi,

      Amicalement,

      Luniterre

      PS : à partir de la faillite et de la fin de la NEP, une grande partie des gauchistes, dont Alexandra Kollontaï, se sont ralliés à la majorité du parti bolchévique, où ils ont précisément exercé une influence dominante dans le domaine de l’économie, ce qui a également posé des problèmes, mais moins graves que la NEP, malgré tout.

      Staline cherchait à en revenir à une conception du plan tenant compte de la répartition nécessaire en valeur-travail, sans réintroduire le marché, et même en faisant reculer les échanges monétaires, notamment par le moyen des Stations Machines-tracteurs travaillant pour les Kolkhozes sur une base d’échange services contre produits.

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/05/17/marx-200-ans-quelle-signification-de-son-detour-russe/

      https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2017/11/les-problemes-economiques-du-socialisme-en-urss.pdf

      .

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