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L’entretien de l’auteur de REBELLES ! avec la revue RÉBELLION

vendredi 29 avril 2022, par do (Date de rédaction antérieure : 29 avril 2022).

INCORRIGIBLES ? Les VIEUX POLITICARDS d’une très " VIEILLE GAUCHE", et d’une "EXTRÊME_GAUCHE" en DÉCOMPOSITION, parviendront-ils à ÉCŒURER notre PEUPLE, en le détournant durablement del’ ENGAGEMENT POLITIQUE ? À l’heure des dernières CABRIOLES PRÉDIDENTIALISTES de " MONSIEUR " ÉLISEZ-MOI PREMIER MINISTRE ", l’entretien, DÉCAPANT, de l’auteur de REBELLES !, accordé auxanimateurs de la revue " RÉBELLION", proches des courants du " NATIONAL BOLCHEVISME" RUSSE, ou SERBE, de l’IMMORTEL Edouard LIMONOV, remet quelques PENDULES à l’ HEURE : "

https://espoir2013.blogspot.com/202…

29 avril 2022

Jean-Paul Cruse, comment avez-vous rejoint le mouvement maoïste français ? Ce choix est-il uniquement idéologique ?

C’est clairement l’impact de la guerre du Vietnam. Mes camarades et moi, nés entre 1943 et 1950, juste après la deuxième guerre mondiale, marquées, pour la plupart, « à la vie, à la mort », par l’héroïsme de parents résistants, vivants, ou pas, communistes, gaullistes, chrétiens, ou, parfois, nationalistes d’extrême-droite issus de l’Action Française, etc., nous vivons avec une grande intensité l’expérience des luttes de Libération en expansion effervescente sur les terres de l’ancienne Indochine française.

C’est l’époque de l’hégémonie du marxisme-léninisme althussérien (…) Au moment où, précisément, Robert Linhart, né, dans la clandestinité, en 1944, (…) et, de très loin, le plus brillant, et le plus authentiquement engagé des élèves du grand « caïman » de la rue d’Ulm, découvre les textes des Communistes chinois, nous les fait lire, et nous incite à éviter les pièges et les impasses du marxisme universitaire européen, et à donner, « résolument », priorité à la « pratique ». Une pratique dont un aspect est l’action militante en usine avec l’ « établissement », ce mouvement grandiose de jeunes intellectuels ressuscitant la politique comme « mystique » (a-religieuse) au sens où l’entendirent Charles Péguy, puis Simone Weil, les « prêtres ouvriers », puis les « prêtres-guerilleros » des « théologies de Libération » d’Amérique Latine, ou des Caraïbes. L’autre dimension de cet engagement « pratique » se situant dans la « pratique politico-militaire » des Groupes de Propagande et d’Action des Comités Vietnam de Base ( CVB), à la source des premières flammes de mai 1968, nées de l’ « opération-éclair » du 44 rue de Rennes, le 30 avril, suivie par la « mise en auto-défense » du « campus » de Nanterre, « à la Chinoise », aux premières heures de Mai. Etc.

C’est des GPA des CVB que vont surgir la plupart des « cadres politico-militaires » de la Gauche prolétarienne ( GP), l’année suivante. Une histoire, donc, bien différente des galipettes porno-médiatico-politiciennes de « Dany Cochon Rose »,pour ne pas dire « Dany Pédo », ou des pitreries de BHL, Serge July, Attalisé à mort, engraissé jusqu’à la gueule à la table du bouffeur d’ortolans aux canines limées, François Mitterrand-Bousquet, puis boudiné dans des costumes 3 pièces à rayures, ridicules, lui donnant une allure de maquereau à l’ancienne, et, finalement, « remercié » comme un valet de plume usé jusqu’au trognon, ou une vieille courtisane aux charmes amollis, par le fringant Edouard de Rothschild, à qui il venait de vendre Libération - et son âme, ou supposée telle.

Vous avez appartenu au noyau fondateur de la « Gauche Prolétarienne » : comment définir ce groupe ? Qu’impliquait le militantisme dans cette organisation ?

La GP naît, début 1969, (…) sur une base précisément « maoïste » - dépassant dans la plus superbe des insolences, le marxisme-léninisme européen fossilisé, qui se meurt alors, de Berlin à Prague, puis Moscou, et se stérilise sur les derniers pavés de Paris. Maoïste, elle a pour principe fondamental la « ligne de masse », telle que l’a conçue Mao, en dépassement/rupture avec la théorie de l’ « importation » du savoir marxiste dans un prolétariat (présumé) inculte, présente, hélas, dans lune formule malheureuse du « Que Faire ? » de Lénine. Une toute autre pensée, dans une toute autre époque, qui n’est plus celle des impérialismes arrogants, déchiquetant les chairs tendres de la planète, mais celle de peuples en marche, dressés, debout, fiers, conscients, et conquérants, achevant, aux fond de fosses à « pieux punji », qui l’ empalent, le « Tigre en papier » à l’agonie. Aube d’une nouvelle ère, « post-impérialiste »,la nôtre.

Quelle était la place de la pensée de Mao dans le maoïsme français ? Comment expliquer son impact sur les intellectuels français ?

D’abord, que ce point soit bien clair, il s’agit d’une pensée ! Fût-elle venue, non « sur des pattes de colombe », ni dans le confort mortifère des séminaires, cénacles et grimoires, mais sous la forme d’idéogrammes, jetés pour l’occasion, par poignées, griffonnées sous la mitraille, et sous la pluie du ciel, à l’intention de cadres de combat issus de la pire misère des campagnes, devenus des cavaliers, bottés et crottés, assemblés à la hâte, pour les conférences, clandestines, d’un parti révolutionnaire né des armes et des larmes, au profond des marais, des montagnes…

Cette place fut donc, pour nous, centrale. A mille lieues du « maoïsme » mondain, demi-mondain, et Tiers-Mondain, du journal Le Monde, à l’époque, ou du très honorable Jean-Luc Godard, calvino-maoïste libertin resté jusque’à ce jour, qu’on sache, fidèle à sa jeunesse - à la jeunesse du monde, qui fut aussi la nôtre, et, vaille que vaille, le demeure.

Vous avez été un des cadres du service d’ordre de la Gauche Prolétarienne et vous êtes connu pour avoir participé à la Nouvelle Résistance Populaire (NRP). Quelle était la place de la violence dans votre démarche ? Comment expliquer l’absence d’un mouvement du type des Brigades Rouges en France ?

La GP n’avait pas de Service d’Ordre. Étant au Service que du Peuple, et de l’Ordre, qui lui est cher. Ce mouvement, voué à l’édification, au fil d’âpres épreuves, fondatrices, d’un « Parti Prolétarien » digne de son époque, à la hauteur. C’est la dimension d’ensemble de son activité, de sa « pratique », qui se situait dans l’ordre, chevaleresque-prolétarien, du « politico-militaire » où « le Parti commande au Fusil » ( Mao) avant même qu’émerge le fusil, puisque l’action violente, que nous avons, certes, en partage, et qui ne porte, sans doute, que sur des symboles bien matériels, comme les Grands Bureaux des Houillères du Nord ou des Chantiers Navals de Saint-Nazaire, incendies au » cock » en riposte à d’abjects « assassinats » de prolétaires, présentés, jusque-là, comme des « accidents du travail », ou bien charnels, dans la chair, châtiée, de tristes sires de la « petite-maîtrise », servile jusqu’ au fasciste, raciste, des grandes usines rongées par le « Taylorisme-Fordisme », n’a pour vocation, assumée, réfléchie, « que » de « préparer la phase suivante » : la lutte armée, sous la forme - maoïste- de la « Guerre Populaire Prolongée », la GPP - horizon stratégique de la GP.

On parle parfois d’un discours ouvertement populiste pour définir la manière qu’avait la Gauche Prolétarienne de s’adresser aux classes populaires. En même temps, la plupart des cadres du maoïsme venaient de la bourgeoisie et de l’université. Avec le recul, pensez-vous qu’il y avait eu un rendez-vous raté entre le maoïsme et le peuple à cause de cela ?

On leur dit « Servir le Peuple », « Peuple Souverain », » Cause du Peuple », plus récemment, dans la lignée, « Front du Peuple », ils répondent -et ânonnent - « Populisme ». Ils ont raison. En un sens. Mais ils ont tort.

Car qu’est-ce que le « populisme » ? C’est flatter le peuple. Le caresser dans le sens du poil. Lui dire » vote pour moi, et tu verras ! ». Au lieu de dire au peuple : » Lève-toi, et marche ! ». Dans le sens de l’expression chinoise « fanshen », par quoi Mao, place Tien Aimen, en 1949, amorce son discours de victoire, en Moïse surgi des flots couleur de sang d’une immense Mer…Rouge. « Fanshen ! » Il s’est levé, le peuple chinois, comme se dé-courbe le paysan penché sur l’or vert de la rizière…

Venus de la bourgeoisie universitaire, teintée de marxisme à l’ancienne, pour la majorité, de grandes familles industrielles chrétiennes radicalisées au fil des guerres, pour d’autres - dont l’auteur de ces lignes -, mais aussi de la classe ouvrière du « pays noir » charbonnier, du Bâtiment, dans la Nièvre, comme Pierre Hespel, ou de la métallurgie, les fondateurs n’ont pas raté leur rendez-vous avec le peuple. Ils l’ont pleinement honoré. Pour cette raison, ils ont été brisés.

Et cela, faute de s’être munis, suffisamment tôt, de l’arme dont aucun mouvement révolutionnaire ne saurait se priver, sous peine de mort, comme l’ont démontré, successivement, les expériences russes, chinoises, vietnamiennes, cubaines, Sud-Africaine, etc. Cette arme, c’est un Service de Renseignement et de contre-ingérence. Nous avons créé le nôtre, le Service de Renseignement de la Nouvelle Résistance Populaire (SRNRP). Nous l’avons fait. Et fort bien fait. Mais trop tard…

Vous avez participé au mouvement d’établissement en usine et en région des membres de la GP. Cette expérience vous a-t-elle marqué profondément ?

Élevé dans le confort, au sein d’une grande famille bourgeoise, employant un nombreux personnel de maison, je n’avais jamais fait, ni mon lit, ni ma chambre, ni la vaisselle. Je n’vais rien fait de mes mains - sauf à la barre d’un dériveur, rivé à l’écoute de grand’ voile, ou de foc, dans le grand vent, ou passant un ballon ovale, ou plaquant, sur un terrain de rugby, ou encore, un peu plus tard, sur un tatami de Karaté…

J’ai donc vécu l’ « établissement », à l’âge de 20ans, sorti de l’univers des épais dictionnaires Gaffiot de Latin,ou de Grec, des grands Livres de la Bible, de Homère, Thucydide, Montaigne, Montesquieu, Sade, Hegel, Marx, Lénine, Freud, Heidegger, Althusser, Lacan, etc. comme un choc. La fatigue, d’abord. L’épuisement. Le premier café du matin, en « 3X8, aux abords de l’usine, au côté de buveurs de blanc sec, acide, ou de Calva, dès l’ aube…La rudesse et la finesse de la culture ouvrière, très vite… « A la vie, à la mort », c’est refuser d’enfouir cette expérience dans l’Oubli, ou, pire encore, le Reniement, le Repentir de ce qui ne fut ni Erreur, ni Faute.mais Épreuve de Vérité, Ordalie…Mieux : Baptême…

La dissolution de la Gauche Prolétarienne reste un événement majeur pour l’histoire de la liquidation du « gauchisme ». Pouvez-vous revenir sur cet épisode ?

Très simple. Issus de la « guerre froide », et, plus loin encore, des tragédies jumelles des deux guerres mondiales, les venimeux réseaux de l’anti-communisme de toujours, animés, à l’époque,par un protégé de la Banque Worms, et d’une grande famille de la finance juive portant ce nom, poursuivie pour kollaboration avec l’occupant, le socialiste « pacifiste » Georges Albertini, conseiller de Georges Pompidou et du P-dg (socialiste) de Renault, Dreyfus ( Pierre),étroitement lié la DST et à la CIA, avait, avant-même la « Tempête de Mai », apprécié le potentiel des « établis », et, plus largement, des « marxistes-léninistes » à l’ancienne, pour un travail de sape contre le PCF, et la CGT, dans les « forteresses ouvrières », en fait, branlantes, de la fin desannées 1960.

Quand nous réalisons nos premières percées, de Flins à Billancourt, en passant par les Batignolles de Nantes ( Creusot-Loire), la Coder de Marseille, ou les Chantiers Navals du Pas-de-Calais ou de Basse Loire, ces réseaux politiques, policiers, et patronaux, proches aussi des Trotskistes « Lambertistes » des frères Jospin, de Cambadélis, Harlem Désir, Julien Dray, Edwy Plenel, sans doute, et…Mélenchon, sans aucune doute, comprennent qu’à tolérer, ou soutenir, dans l’ombre, contre le PCF, les « établis », devenus « les Maos », implantés au coeur du jeune prolétariat arabe comme dans les plus anciens bastions de la classe ouvrière historique, blanche, ils vont se pendre les pieds dans le tapis, en laissant émerger un Parti Prolétarien, antiimpérialiste, anti-sioniste, anti-électoraliste, plus radical et 1000 fois plus dangereux, pour la bourgeoisie dominante, que le vieil appareil rouillé de Thorez et Duclos, devenu celui de Marchais.

La décision est prise, donc, froidement, de faire exploser la GP en exécutant un de ses militants ouvriers les plus emblématiques, à la porte Zola de Billancourt - avec la complicité active d’éléments d’extrême-droite activiste passés dans l’orbite de la CIA, et bien présents dans les Hauts-de Seine, jusqu’à Boulogne et Billancourt.

Le calcul s’avère excellent. A une exception près,le noyau dirigeant de la GP s’effondre - hanté, d’ailleurs, par la peur, au second degré, de voir les amis de l’ouvrier assassiné crier, à juste titre, vengeance, exiger qu’on retrouve le tueur, et qu’on l’abatte, et s’en prendre aux dirigeants faillis se dérobant à leur devoir.

La panique s’érige, comme, en ces circonstances, c’est la règle, en théorie. Epuisés, démoralisés, saoulés de discours liquidateurs, défaitistes, ou corrompus par diverses promesses d’ascension, ou de re-insertion, sociale, et culturelle, des bataillons entiers de militants de la petite-bourgeoisie radicalisée, ou de secteurs dela classe ouvrière en voie d’intégration, se débandent.,Une partie tombant, au passage, dans le piège « BR ». Et c’est Action Directe, forme française dégradée, anarchisante, manipulée, des puissantes Brigades Rouges italiennes, et, comme elles, infiltrée par différents services, pas tous européens…

On vous retrouve journaliste à Libération dans les années 1970-80. C’est une poursuite de votre engagement politique sous une nouvelle forme ?

C’est un discret « coup de piston » de la Nouvelle Résistance Populaire ( NRP) qui me propulse à Libération, dont j’étais, en fait, assez distant, depuis son premier virage, d’un quotidien de combat au services des luttes populaires à un journal mis au service de l’idéologie jouissive de la frange de la petite bourgeoisie révolutionnaire passée de « servir le peuple » à s’asservir son petit ego, son petit nombril, et tout ce qui est petit, de haut en bas. Au milieu des années 1970, July,qui ne s’est pas encore arrogé les pleins pouvoirs, s’inquiète de l’infiltration, autour de lui, d’un clan de magouilleurs issus des honorables Cahiers de Mai, autour de Péninou, Kravetz, Bouguereau, Gérard Dupuy, Françoise Fillinger, gilles Bresson, etc.,penchant du côté de Michel Rocard.Il cherche un contrepoids, plus radical, plus militant, plus proche de l’esprit GP, et du premier » Libé » ;mais « sachant aussi écrire, et bien écrire ». Il demande conseil à notre ami Maurice Brover, « Momo », fils d’un héros du groupe Manouchian ( « L’ Affiche Rouge ») abattu en 1944, et né, lui-même, le 8 mai 1945, ça ne s’invente pas, « numéro 2 » de notre branche armée clandestine, jamais dissoute, ou numéro 1-bis, qui, comme une bonne partie d’entre nous, n’a renoncé a rien, et partage avec Serge les faveurs d’une de leurs plus ferventes admiratrices, un peu maigre, avec un vilain nez, mais du caractère, et, d’après des sources sûres, de beaux seins. Sans même m’en dire un mot, « Momo », qui m’a personnellement formé dans les luttes violentes pour le Vietnam, et a failli tuer Roger Holeindre en le poussant sous les roues d’un autobus de passage, à la sortie du 44 rue de Rennes, lui conseille de m’envoyer un émissaire, à Nantes.

Je vivais toujours dans cette belle ville, où je m’étais « établi », en 1969, en usine, puis chez les paysans (…) Gilles Bresson, qui suit, depuis Paris, la riche actualité ouvrière et paysanne à Nantes-Saint-Nazaire,et que je pilote, à l’occasion, vient me proposer l’embauche « de la part de Serge ». Je résiste quelques temps,. Mais j’ai besoin de manger, nous avons un enfant, (…) et j’ai toujours rêvé d’un destin de journaliste… J’accepte. Une autre histoire commence…

Comme l’hebdo est-il passé du maoïsme au libéralisme dans sa version « Gauche bienpensante » ?

L’hebdo ? Vous voulez dire le Quotidien ? A l’approche de 1981, il entre en crise.July, dont le coeur, et le portefeuille, balancent entre Rocard et Giscard, prépare son ralliement au vainqueur. Ce sera Mitterrand, devant lequel il ira se prosterner, à l’Élysée. Le journal s’affadit. Il se « recentre ». Une écrasante majorité de journalistes rêvent de vrais salaires - à l’époque, c’est le SMIG…- , de notes de frais dans les grands restaurants, de reconnaissance dans la bonne société « bobo ».

Début 1981 ,ils votent à July « les pleins pouvoirs »,pour « dissoudre l’équipe », et en « reconstruire une », en reprenant ceux qu’il aura sélectionnés, sur des critères connus de lui seul. Avec une toute poignée de braves, je lance une section CGT, d’abord clandestine, avec l’appui discret du Syndicat Cgt des Journalistes, de celui des Correcteurs, du Comité Intersyndical du Livre Parisien (le puissant « Syndicat du Livre », alors dirigé par le redoutable Roger Lancry). July tente d’obtenir le licenciement de son premier délégué syndical par un inspecteur du travail fasciné par les « Petites Annonces » que dévorent les amateurs de « plaisirs interdits », je riposte par une grève de la faim, au lendemain-même de l’entrée de Mitterrand à l’ Elysée.Je ne peux pas perdre…

Petit à petit, à contre-courant, mais avec l’appui d’un bon noyau chez les correcteurs, monteurs, et autres clavistes, la lutte pour les droits syndicaux, pour la liberté dans l’entreprise, pour les salaires, un treizième mois, l’application des Conventions Collectives, la création d’un Comité d’Entreprise, dont je serai élu secrétaire, une crèche, etc.

Mais, sur le plan journalistique, c’est une interminable mise au « placard », réduit à rédiger des colonnes brèves, entrecoupée par quelques coups fumants - les premiers vagissements du journalisme d’investigation à la française, où brillera mon « pote » Denis Robert, proche du syndicat, puis de la CFDT, qui s’engouffre dans la brèche…

Comment débute votre participation à l’Idiot International ? Quel souvenir gardez vous de Jean Edern Hallier et de la rédaction ?

Etroitement lié à Jacques Vergès, qui me téléphone tous les matins, au réveil, qui me tutoie, et que je tutoie, qui m’appelle « Polo », quand je l’appelle « Jacquot »,je m’appuie sur lui pour développer le petit Service de Renseignement clandestin que nous avons mis sur pied, « Momo » Brover, et moi-même, dans les coulisses de la NRP : le SR/NRP. Avec l’appui, notamment, d’anciens ouvriers maghrébins de Renault-Billancourt, proches de Pierre Overney, actifs, depuis leur propre élimination de l’usine, dans « le grand village arabe » des nuits parisienne, que j’évoque abondamment dans mon tout-premier livre, j’ai publié quelques révélations saignantes dans le cadre de l’affaire Jobic, du nom de ce jeune commissaire de police, brillantissime, gaulliste de conviction, chrétien à la foi chevillée au corps, faussement accusé de « proxénétisme », lynché par toute la presse pourrie, emprisonné, traîné au tribunal, puis spectaculairement acquitté, réintégré et réhabilité. Ayant réussi, par miracles publier, dans Libération, de solides révélations, dont le procès apportera confirmation éclatante, spectaculaire, je me suis fait de très bons amis dans la PJ, milieu qui ne m’était, a priori, pas favorable - c’est une litote - mais qui s’était massivement mobilisé pour la défense du « Petit Prince du Quai des Orfèvres », condamné d’avance par tous les Plenel de la terre. De la brigade Criminelle à la Brigade de Répression du Banditisme ( BRP),et des « Stups » à l’anti-gang ( BRI) les rares « papiers » que j’étais parvenu à publier, dans mon propre journal, au prix d’acrobaties journalistiques à très haut risque, avaient été très lus dans la police. A cette occasion, j’avais fait l’expérience d’une méthode d’ « info-guérilla » qui allait me servir, par la suite, pour « L’Idiot », en publiant dans d’autres colonnes, des informations que je peinais à « sortir » dans le quotidien qui m’employait, et, tout de même, me payait…Toujours avec l’aide de nos solides petits réseaux du SR-NRP, infiltrés peu à peu à l’intérieur de Libération, puis dans d’autres rédactions, je parviens, dans la foulée, à élargir mon premier cheptel d’informateurs de la PJ au milieu professionnel voisin des RG, un tout autre monde, où nous allons capturer une « prise » de premier ordre, un fonctionnaire brillant, progressiste, intègre et courageux, qu’on finira par découvrir pendu à l’escalier de son modeste pavillon. Grâce à lui, je parviendrai à approcher la fameuse commissaire RG Brigitte Henri, fille de Résistants des Vosges, spécialiste des affaires de corruption politique, nourrie d’informations de première bourre par quelques rescapés notre « saga » des maos dans la région de Grenoble. Brigitte sera la cible d’une opération de déstabilisation redoutable auquel je consacrerai, plus tard, mon second livre « Un Corbeau au coeur de l’Etat ». Mais avant d’en venir là, les sentiers de l’investigation journalistique « à la française », l’anti-Plenel, donc, m’auront amené à piger pour « L’Idiot International », dans la fameuse affaire Doucé - du nom de ce pasteur baptiste proche des sectes évangéliques nord-américaine, liées elles-mêmes à la CIA et aux discrets services de renseignement militaire l’OTAN, qui détenait un prodigieux fichier de prédateurs pédophiles-criminels de la bien nommée « bourgeoisie rose », et dont on découvrira le cadavre, déchiqueté par les chevreuils, les rats, et diverses bestioles, dans une grande forêt d’Île de France, à proximité de la résidence secondaire d’un « grand flic » des RG, après que le bon pasteur eut mystérieusement disparu, interpellé, à domicile, par une équipe de vrai-faux policiers l’emmenant, eut-il alors le temps de lancer, « pour un rendez-vous au Château » - L’Elysée ? - Deux ans après l’affaire Jobic, je publie, donc, une ou deux piges sur cette affaire dans les colonnes de « L’Idiot International », où Jean-Edern Hallier vient de m’ouvrir les bras. Il hait « Libé », Serge July, qu’il a croisé, dans sa Jaguar, sur la route de Flins, en mai 1968, François Mitterrand, le préfet Bousquet, Attali, Pierre Bergé,l e sinistre préfet Bousquet, amateur d’ortolans de Latche ( Landes) , et toute la clique. Fantasque écrivain, sur-doué, polémiste incisif, ami de Vergès, de Fidel Castro, et de Henri Krasucki, Jean-Edern est l’enfant d’un général Hallier, dont un autre fils, Laurent, frère de Jean-Edern, donc, et membre actif de la rédaction de « L’Idiot », a exercé, c’est moins connu, la discrète fonction d’ attaché militaire de l’ambassade de France en Arabie Saoudite - qui ne l’éloigne pas des milieux du renseignement militaire… Personnage discret et distingué, cultivée, de grande valeur, Laurent fera tout pour protéger son frère - dont le parcours étincelant s’achèvera, malgré tout, sur un trottoir de Deauville, aux premières heures du matin, et sans témoin - chute à vélo…

Pour ne pas laisser votre question sans réponse, j’honore et je salue ici la mémoire de Jean-Edern, à qui n’aura manqué, selon le mot de son frère Laurent, « que quelques années pour accoucher du destin à la Victor Hugo qu’il portait en lui sans avoir eu, sans doute,, le temps de la maturation nécessaire » Vous avez été le déclencheur - à votre corps défendant ? - de l’affaire des « rouges-bruns ». Comment expliquez- vous le scandale de votre article , « Vers un Front National », et les réactions de vos confrères ? A l’Idiot, donc, dont je rejoins le comité de rédaction, chaque semaine, dans le somptueux salon du grand appartement de la Place des Vosges où résonnent les accords d’un piano, tandis que la jeune et jolie masseuse brune, potelée, de l’étage au-dessus, nous honore, à l’occasion, de ses visites, de ses charmes, et et de son merveilleux sourire, je ne publie, au départ, que des articles sur les « affaires », qui plombent en rafale les dernières années, difficiles, et sanglantes du règne de Mitterrand. Il y a matière…Mais un jour, Marc Cohen, rédacteur en chef, communiste pur et dur, dont je suis devenu, et resté, l’ami de confiance, du « brûlot » de Jean- Edern, me suggère un changement de registre : « tu ne nous ferais pas un édito, ou un billet, politique ? » - Nous sommes au printemps 1993. La » go-gauche » est en débandade. Elle vient de prendre une raclée spectaculaire aux élections législatives, au grand désespoir du cauteleux «  Tonton », de « Tatie Danielle »,proche, de son côté, du malheureux pasteur Doucé, et du trouble Garde des Sceaux Pierre Arpaillange, proche des réseaux parisiens la CIA qu’un de mes papiers de « Libé » a fait sauter, en octobre 1990. J’y révélais une audition, par la Brigade Criminelle de la Préfecture de Police de Paris, de l’inspecteur des RG Jean-Marc Dufourg, client de Jacques Vergès, devenu son ami, et le mien. Ce fonctionnaire rugueux au bel accent gascon est fortement soupçonné ‘avoir « tamponné », enlevé, et, qui sait, torturé, puis étranglé, le regretté Pasteur Doucé, dans une affaire de chantage sexuel au plus profond des Ecuries d’Augias de la «  bourgeoisie rose », nuance sado-pédo. Sous ma plume innocente, le « journal de July » ( qui n’a pas vu venir le tir…),révèle cette audition, ignorée de toute la presse, et surtout son contenu. « Arrêtez de « chiquer », Dufourg, et passez aux aveux », lui a dit, les yeux dans les yeux, le «  grand patron » de la « Crim’ ». « Vous êtes un collègue. Je témoignerai en votre faveur devant la Cour d’Assises. On plaidera l’ « accident de travail », et vous vous en tirerez avec 5 ans… » - «  Monsieur Riou, je ne prendrai ni 5 ans, ni 10, ni 20. Aujourd’hui, votre service reçoit mes déclarations sur PV. Je fais vous faire 3 révélations. La semaine prochaine, je vous en ferai 3 autres. Et la semaine d’après ? Il n’y aura pas de semaine d’après…Entre temps, vous aurez sauté »…Et d’enchaîner sur la mission confiée à son groupe des « enquêtes réservées » des renseignements Généraux de la Préfecturede Police de Paris ( G.E.R. des RGPP), consistant à recourir aux talents « d’une prostituée oeuvrant sous le nom de Junon », priée, par les RG, de » fournir de très jeunes prostitués, mâle et femelle, pour jeter dans les pattes du Garde des Sceaux ». Notoirement homosexuel, et fier de l’être, mais pas forcément pédéraste, ou pédophile, en dépit de la présence, dans son entourage professionnel et personnel rapproché, de très jeunes magistrats aux beaux yeux battus, hissés par leurs diverses qualités et à l’issue de diverses galipettes administratives, aux plus hautes fonctions judiciaires, à l’issue de parcours météoriques, Pierre Arpaillange, homme de la « gauche laïque », aussi violemment hostile aux musulmans qu’aux communistes, s’opposait, alors, avec la dernière énergies la mise en liberté d’un militant libanais de la Résistance Palestinienne, Anis Naccache, condamné et emprisonné en France à la suite d’un attentat, dont Roland Duma avait cru pouvoir promettre l’élargissement aux Iraniens, dans le cadre de négociations secrètes visant à faire cesser une sanglante série d’attentats contre la France liés au complexe contentieux nucléaire Eurodif. Peu après la démission du Ministre de la Justice, Naccache fut libéré, et gagna Téhéran. Il y coule, qu’on sache des jours heureux. Son avocat n’était autre que notre ami Vergès. Arpaillange n’était pas le seul à coincer sur l’Iran. Se battant, lui aussi, contre tout compromis, le général Audran, spécialiste, peu connu du grand public, des transactions internationales d’armement, impliqué dans des accords avec l’Irak, ennemi de l’Iran, est mort, abattu de plusieurs balles de gros calibre, à l’entrée de son domicile privé, en rentrant d’un voyage en Allemagne, seul, au volant de sa berline, sans les gardes du corps de la DGSE l’accompagnant habituellement. Georges Besse, dont le nom sera donné au centre de retraitement nucléaire de Tricastin, qu’il dirigeait avant d’être nommé P-dg de Renault, sera abattu de la même façon, de plusieurs balles. Dans son cas, comme dans celui d’Audran, l’ assassinat sera revendiqué par Action Directe, dont les naïfs mais énergiques « pistoleros » furent, peut-être, les exécuteurs - après avoir été astucieusement orientés vers leurs cibles…Michel Baroin, ancien commissaire de la DST, signataire franc-maçon de très haut niveau, très au fait des questions nucléaires, actif, comme les infortunés Audran et Besse, dans le lobby « laïque » hostile à toute négociation avec l’Iran, n’a pas été assassiné par balles. Il est mort dans l’accident, inexpliqué, de son avion, s’écrasant sur les flancs du Mont Cameroun… Dès ce moment, donc, en1990, autour du petit commando de dynamiteurs de la « bourgeoisie rose », pédo-criminelle prédatrice corrompue jusque’à l’os, pour ne pas parler des chairs molles, en formation autour de Vergès, du capitaine Barril, et de ma modeste personne, « Le Bon, la Brute, et le Truand » (ordre inversé),un cercle de haine commente à serrer son garrot. Trop bondas assez brute, aussi truand que je peux, sans doute, je ne vois rien venir… Quand Marc Cohen, donc, me prie de bien vouloir changer mon fusil d’épaule, et m’exprimer sur la situation politique, en tant que telle, en quittant les bordures, dans les pages de « L’Idiot » L’Idiot »,, il sait fort bien ce qu’il fait, lui. Je n’ignore pas, tout de même, de mon côté, que, militant de choc des Jeunesses Communistes ( JC), et toujours, en1993, animateur d’ un Collectif Communiste des Travailleurs des Media » du PCF, que j’ai rejoint, il est un proche de Pierre Zarka, dynamique dirigeant des JC promu directeur de L’Humanité, succédant à Roland Leroy… . « Marchais s’est enfin résolu à passer la main », me confie Marc. « C’est Pierrot qui va prendre la suite. C’est plié. C’est pour le prochain congrès, en 1994. Mais nous ne voulons pas que ça se passe par le seul jeu de l’appareil. Il faut qu’il y ait débat, sur le fond des orientations, « rouge bleublanc rouge ». C’est ton boulot avec ce texte ». Compris, chef. Je m’y colle. En 2 heures, sur la console d’ordinateur de mon poste de travail de Libé. Pas mécontent de ma première ébauche, jaillie d’un trait, je hume en peu le vent, flairant que certains passages, au moins, vont faire tousser. J’accompagne donc l’envoi du texte à notre ami, qui est aussi mon rédacteur en chef à «  L’Idiot », et mon référent communiste, au coeur des arcanes du Parti, d’un bref commentaire : « Fais le lire à Zarka, soigneusement, s’il te plaît. S’il faut changer une virgule, un mot, ou plus, pourquoi pas ? Je ne voudrais pas que ce petit texte la source d’un problème… ». En principe, personne ne sait que, délégué Cgt à Libé, j’ai clandestinement rejoint le PCF pour y contribuer à l’orientation souverainiste, anti-Maastricht, anti-impérialiste, anti-sioniste, « bleu-blanc-rougeblack blanc beur » qui se cristallise autour de Zarka, et dont cet édito doit faire claquer l’étendard, formant « dazibao », annonciateur de la Révolution Culturelle à la française dont nous portons le rêve, mais je souhaite verrouiller la chose… - Retour de ce brouillon. Quelques changements de virgules…En route… Et bonjour la tempête…Des centaines d’articles contre nous, dans toute la presse, nationale et internationale, tous servilement copiés les uns sur les autres, à partir d’une note des RG, centrée sur les dangers d’une succession, prolétarienne, internationaliste radicale, et, donc, patriotique, place du Colonel Fabien.reprise dans une feuille de chou du Ministère de l’Intérieur, puis dans Le Monde, le « Canard » effectivement et résolument « enchaîné »,et Libération, consciencieusement asservi, dans la pire des dérives,… « Vers un Front national », est-il écrit, sous ma signature, en première page de « L’Idiot ». « Et, pour le commenter, dès la première ligne, en « chapeau », on ne peut plus explicite, juste sous le titre : « 1995, comme 1945 : l’avenir est au rapprochement des communistes et des gaullistes, pour une politique autoritaire de redressement du pays. »…De la première à la dernière ligne, une cotèrent rigoureuse, incisive, jusqu’à la chute, sur cette « union du bleu blanc rouge avec le blanc beur » que, 5 ans plus tard, une marée de jeunes gens, garçons et filles, descendus de leurs effervescentes et fraternelles cités du « 9-3 » pour fêter Zinedine Zidane, Lilian Thuram, et la blondeurs resplendissante de l’ultime buteur, Emmanuel Petit, en brandissant l’oriflamme de la « colline inspirée » de Valmy, de la « France Libre », et des maquis du Vercors, viendra, pour notre plus grand bonheur, incarner. Nous voici, donc, unanimement traités de nazis, sous l’impulsion première d’un sycophantes de Prisunic alors enraciné, avant une fuite honteuse, sur les terres du socialiste kollaborateur Pierre Laval, justement fusillé à la Libération, mais dont l’héritage perdure dans les milieux, nauséabonds, de l’anarcho-syndicalisme anti-communiste et du trotskisme « lambertiste », greffés sur les anciens réseaux de Georges Albertini Quelles ont été les conséquences personnelles de cette affaire sur votre vie ? Costaud, sans doute, peau dure, tannée au grand soleil, dans le déferlement des vagues mauvaises de la « passe nord » mordant le Cap-Ferret, endurci dans le travail d’usine, puis, fourche en main, à la campagne, la clandestinité, la prison, puis de longues années de «  placard »,à « Libé », je n’en suis pas, pour autant, invulnérable. Je vais morfler, perdant quelques amis, les faibles, mais sauvant, de justesse, sous la protection de mon double statut d’élu de la Société des Rédacteurs au Conseil de Surveillance, et de délégué syndical CGT, sous la sauvagerie spirituelle, politique, et physique, des solides « rotos » du « Syndicat du Livre, impeccables, mon statut de journaliste dans le journal qui me refuse, même, un « droit de réponse »…Et je finirai, 18 mois plus tard, sanglé dans le « parachute doré » de copieuses indemnités âprement et victorieusement négociées à « Libération » ( guillemets), par aller « me faire pendre ailleurs » - dans les espaces de travail, solidement sécurisés, savamment protégés, de la société « Secrets » du Capitaine Barril, où je contribue, de mon mieux, à la mise au point de « Haute Protection », sa lettre confidentielle de choc, prisée dans les milieux du renseignement « parallèle » issus du BCRA du Colonel Passy ( et de mon père…), tout en donnant la main à ses équipes dans diverses activités,et en accédant, au côté de ce combattant exceptionnel, et à son service, au très honorable statut de « Nègre » blanc ( au coeur rouge) pour son opus majeur, «  Guerres Secrètes à L’Elysée ».

On vous retrouve ensuite impliquer dans des actions de terrain pour défendre les Sans-Abri, ou les Gilets Jaunes. La lutte pour la « Cause du peuple » est toujours pour vous essentielle ?

Rien de nouveau sous le soleil. L’action avec les Sans Abri, considérés comme une force, digne, et non comme des victimes, ne s’inscrit pas seulement dans le sillage de lumière de l’ Abbé Pierre, saint homme passé par les épreuves du Vercors, icône des sculpturales professionnelles de la rue Blondel, qu’il évangélise en soutane, et qu’elles bichonnent. Elle se situe dans le droit fil de la «  saga des « maos », qui défilaient, en masses leurs côté, au lentemain-même de l’assassinat de Pierre Overney, et dont un jeune militant,Jean-Baptiste Eyraud, allait, plus tard, et jusqu’à ce jour, devenu l’infatigable « Babar » au visage christique de « Droit au Logement », le D.A.L., auquel nous allons nous allier a Aubervilliers (93) au « service du peuple » des « Sans Papiers,Sans Toit Sans Rien », jusque’à faire exploser le pouvoir socialiste ( PS) tenant alors l’Hôtel de Ville de la commune de Charles Tillon, devenue celle de Pierre Laval, puis de « Didier Dénonce » ( Daenincx). Là-dessus, oui !,les Gilets Jaunes, imprévisible Résurrection de Mai 1968, dans une dimension de « Front du Peuple », épuré, enfin émancipé de l’idéologie « libérale-libertaire dégoûtante imaginée, en choeur, par « Dany Pédo », Serge July et Alain Madelin, pour tenter, sans succès, de nous détruire. Dans l’Aquitaine de mon adolescence, en bord de mer, où je me suis replié, ressourcé, et compte bien, le plus tard possible, quitter une « vallée de larmes » transfigurée en sentier de la guerre de toutes les Résistances, et des plus improbables Reconquêtes, je me suis, en effet, immergé au sein de Gilets Jaunes ici particulièrement toniques, dans les « couloirs de pauvreté » bordant les terres des grands vins, et les sites touristiques les plus prospères. Sur les ronds points, et dans les réunions, jusque dans la confection, revendiquée, de cylindrées d’ « auto-défense » en caoutchouc durci d’au moins 80 centimètres sur 10 de diamètre, ce sont, ici, des femmes, de solides mères de famille de 40à60 ans, et plus, élevant, seules, leur marmaille, travaillant dans les secteurs de la Santé, ou comme auxiliaires de vie, etc., qui ont pris la tête de ce mouvement. Qui ne nous éloigne nullement des Sans Abri, nombreux à survivre dans les bois, sous de petites tentes ou des abris de fortune, dans des carcasses de caravane, ou de voitures, à portée de tir des grands hôtels de la côte, u d’immenses et luxueuses villas vides les trois-quart de l’acnée,et pour certains, donc, déjà, « squattées »…Alors, oui, plus que jamais, et jusqu’au dénier soufflet,La Cause du Peuple, « Servir le Peuple ». Et , comme le chante si bien la jeune et jolie « Zaz », en fin de parcours, « crever, la main sur le coeur »

Question : Juste un mot sur le retour de la guerre en Europe ?

Réponse :

Au 14 mars 2022, à l’heure, donc, où se termine cet entretien, dont je vous remercie vivement, un retour à la Paix semble possible, dans notre Europe qui n’a jamais été un « continent », mais demeure, géographie oblige, un archipel, découpé à l’Occident de l’immense espace asiatique, l’ouvrant sur l’Atlantique, comme sur la Méditerranée, valve d’échanges de civilisations, bordant l’Afrique et le « Moyen-Orient compliqué »… La Paix s’était enfuie nos rivages dans les horreurs sanglantes de la crise balkanique, à la fin du XX me sicle, où les forces d’une « Organisation du Traité de l’ Atlantique Nord ( OTAN), débordant de leurs bases, et de leur vocation théorique, et hors de tout mandat de l’ONU, en violation, donc, du « Droit International », ou supposé tel, avaient déchaîné les forces de la Guerre, faisant exploser les frontières internationalement reconnues d’un petit État nimbée de gloire. Mais il n’était nulle part écrit que cet accès d’hystérie bellicistes, belligène, s’inscrirait dans de nouvelles « Tables de la Loi » (hors-la-loi) sans créer précéder sans faire exemple, sans entraîner d’autres puissances à s’engouffrer dans cette brèche, en piétinant, à leur tour, ce « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » que l’ONU, naissante, avait dynamité en Palestine, en y imposant un « État d’Israël » avec l’appui de la France corrompue jusqu’à l’os de la IV ème République, de la Grande-Bretagne, et de Staline - avant que les États-Unis de Truman, d’abord hésitants, attachés à leur « politique arabe », et Wahhabite, mais surtout pétrolière. Il n’est pas étonnant, donc, que la Russie de Vladimir Poutine, poussée à bout par l’extension, vers l’ Est, visant Moscou, d’une alliance militaire hostile ( l’ OTAN), et solidaire des minorités opprimées, russophones et russophiles, d’une Ukraine Orientale de tradition chrétienne orthodoxe, ait pris le risque, plus ou moins calculé, d’une épreuve de force militaire, aux objectifs situés sur une échelle graduée, en fonction de l’évolution des rapports de force politiques, diplomatiques, et, in fine, militaires, l’option la plus réaliste consistant à protéger, de façon sûre, les enclaves républicaines autonomes du Donbass, et de Louhansk, tout en imposant, pour l’Ukraine toute entière, un statut de neutralité, garantie par un accord de Sécurité Européenne, négociée entre toutes les parties, hors OTAN, avec démantèlement des résidus « Bandéristes », de l’époque des « Einsatzgruppen », de Babi Yar, et de la « Shoah par balles »,ou, plus récemment, de l’Oradour d’Odessa… Si toutefois le régime de Kiev devrait s’effondrer rapidement, laissant un vide de pouvoir, dans la capitale, une toute autre configuration serait à examiner… Plus largement, encore, l’ « opération militaire spéciale » de l’armée russe en Ukraine, initiative à très hauts risques ne saurait s’analyser de façon complète sans prendre en compte la conviction, commune à la Russie, à la Chine, et à tant et tant d’autres, que la roue de l’histoire a tourné, Washington ayant perdu, aux yeux du monde, le « Big Stick », et ne restant le «  gendarme du monde », ou son Maître, que sur le plan d’une rhétorique sans force. Sans doute peut-on décrypter là l’idée que le moment est venu d’inscrire dans la réalité historique, sur le terrain, dans une nouvelle configuration géopolitique, globale, mondiale, cette nouvelle situation du « mouvement réel » où s’abolit « l’état actuel » - selon la robuste expression de Karl Marx pour définir le communisme, comme dynamique à l’oeuvre dans le chaos des contractions vivantes, effectives, et pas seulement comme idéal…. Quoi qu’il en soit, le cycle actuellement en cours, dont la fin, seule, donnera le sens historique de long terme, sera venu confirmer la thèse fondamentale de Rebelles !, sur l’entrée des peuples et des nations dans une ère nouvelle, « post-impérialiste »,le « Tigre de Papier » se trouvant désormais durablement ou définitivement édenté. Les forces neuves aimantées par l’expérience chinoise, dans une rupture radicale avec le « V.O.M. », le Vieil Ordre du Monde, sont, donc, à pied d’oeuvre pour l’édification d’un « N.O.M. », « Nouvel Ordre du Monde », sauvegardant les chances de Paix et de Concorde entre civilisations multiples, différentes, appelées à s’enrichir mutuellement, sur le plan spirituel et pas seulement matériel selon le principe « gagnantgagnant

Vous faites partie des Boomers » et des anciens « soixante-huitards » . Comment voyez vous l’évolution de cette génération ? Pensez-vous que le jugement négatif que portent les plus jeunes sur elle fondé ?

On essaie d’enfoncer dans le crâne de la génération de nos enfants, souvent, déjà, pères, et mères, de nos petits-enfants, que nous avons, globalement, trahi, que nous nous sommes repentis, reniés, après avoir entraîné des dizaines de milliers de rebelles sur des chemins ne menant à nulle part. C’est faux. Mais ça fonctionne. Ou ça a fonctionné. Une bourgeoisie «  bobo », rose à l’extérieur, pourrie à l’intérieur, a bourgeonné, c’est un fait, sur le fumier des années 1980 - années Mitterrand, pour nous, années Thatcher-Reagan-Mitterrand, plus largement.… Mais cette bourgeoisie jouisseurs au petit-pied, égoïste, individualiste, prédatrice, rentière de situations acquises en rampant, entre, de nos jours, en collision avec une autre bourgeoisie, plus fidèle à l’esprit révolutionnaire et progressiste, propre à la bourgeoisie d’ aventuriers, de créateurs, d’entrepreneurs, qui donna toute sa dynamique au mode de production capitaliste, ressourçant la spiritualité chrétienne dans le catholicisme social, un protestantisme européen plus fidèle à Thomas Müntzer qu’à Luther, homme de main des princes germaniques, ou Calvin, fondé de pouvoir des gros marchands de Genève. Cette bourgeoisie là tourne aujourd’hui, ses regards vers la « bourgeoisie rouge », chinoise, son incroyable dynamisme, et sa participation, consciente, ou, s’il le faut, sollicitée, à la création d’une société nouvelle : « capitalisme d’État sous dictature du prolétariat », selon l’expression quelques peu absconse, ou même barbare, de Lénine agonisant, laissant, comme testament, une « Nouvelle Politique Economique » ( N.E.P.) retourna aux dynamiques créatrices, incontournables, d’un « mode de production capitaliste » enfin émancipé de la « dictature de capital », chose que, de son temps, les rapportas de force géopolitiques internationaux ne permettaient pas, le poids des vieilles idées du marxisme collectiviste européen du XIX ème siècle, à peine russifié (asiatisé ?) en 1917 contribuant, aussi, à l’interdire… A t on toujours raison de se révolter ?

  • Plus que jamais ! Et d’abord, contre ce que Nijinsky nommait « la mort de l’esprit ».

 ».

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