Tous les 30 avril, je revois cette séquence des chars de l’Armée Populaire du Vietnam renversant les grilles du palais présidentiel de Saïgon. Mettant un terme à une guerre de libération de 30 ans où un petit peuple d’Asie avait mis en échec la France d’abord, puis la première puissance du monde, ainsi que le point final à l’ère des empires occidentaux initiée au XIXe siècle.
Ce qui me revient au moment de ce 50e anniversaire me renvoie, et cela ne va pas surprendre, à tous ces révolutionnaires purs et durs, trotskistes, maoïstes, anarchistes qui passaient leur temps à donner des leçons à la classe ouvrière et à cracher sur le PCF. Eh bien, tous ceux-là, à l’exception de l’unique Alain Krivine se sont renié et ont changé de camp. Pour peupler les conseils d’administration, les cabinets ministériels, et les comités de rédaction des chiens de garde.
Reconvertis dans le service des puissants, tous ces petits-bourgeois s’étaient mis avec aisance au service de l’empire américain. Ils avaient auparavant pris la pose en applaudissant la révolution culturelle, puis été d’une discrétion de violettes sur l’abomination « Khmers rouges ». Après la défaite américaine au Vietnam, on les vit relayer les campagnes contre le pays martyr, ne mégotant pas leur appui, en particulier au soutien occidental aux Khmers rouges pourtant chassés grâce à l’intervention vietnamienne qui avait mis fin au génocide.
























































