
Alors que la loi El Khomri démarre une phase de lancement décisive au parlement, la lutte des opposants semble nettement privée de perspectives.
Et pourtant les dernières mobilisations on montré une résistance de fond de la base. Et surtout, malgré les pirouettes du gouvernement, consacrées par la droite comme des "renoncements", l’opinion publique reste très majoritairement hostile à cette loi.
Et pour cause, car le principe de l’inversion de la hiérarchie des normes reste son fond, et constitue toujours un recul social inacceptable.
(…)
De sorte que, dans tous les cas de figure, l’opposition à cette loi a tout lieu de se considérer comme légitime. Reste à savoir si elle a réellement la capacité et la volonté de manifester cette légitimité …
A la suite de la pétition massive, qui en fut la première forme d’expression, cette légitimité du refus s’est trouvée de fait transposée aux directions syndicales CGT et FO, qui ont permis de donner un caractère massif aux manifestations engendrées par diverses mouvances spontanéistes sur les réseaux sociaux.(…)
Mais l’évolution du mouvement est désormais telle que (…) Les rodomontades officielles de cet apparent "front du refus" CGT-FO avaient donc, et ont encore, clairement désormais, pour seul but la volonté d’encadrer et de récupérer le mouvement spontané au profit des bureaucraties syndicales en perte d’influence, mais nullement de le mener à bien en termes de lutte de classes.
Au moment précis où le processus législatif entame une phase décisive, l’absence de toute perspective de résistance concrète de la part de ce prétendu "front du refus" CGT-FO est l’aveu le plus criant de leur forfaiture, au quel fait écho le silence assourdissant des "nuits debout" …
(…) En ce début Mai, une seule vraie question se pose à ceux qui luttent sincèrement pour l’objectif impératif et vital du retrait total de ce projet de loi :
Veut-on reprendre l’initiative et remporter la victoire nécessaire pour le mouvement ouvrier contre la loi El Khomri, ou bien veut-on attendre passivement que les politiciens de tous bords, mais tous au chevet du capital, et leurs acolytes bureaucrates syndicaux réformistes achèvent de faire leur petite cuisine sur le dos du mouvement de masse ?
En deux mots, veut-on capituler ou vaincre ?