
( 2e partie )
…Un Marx contre le prolétariat ?
Sous la logorrhée « marxienne » de la « wertkritik », qui tente de refiler, sinon d’imposer, sa propre schizophrénie à tout ce qui ose contester la domination du capitalisme, c’est bien d’une négation, contre l’évidence, de la lutte des classes, qu’il s’agit. Derrière le jeu ubuesque de la « contradiction » « Marx ésotérique/Marx exotérique » le poisson, mal noyé, et pour cause, remonte à la surface :
" La reconnaissance de l’impossibilité de l’affirmation du prolétariat comme solution de la crise capitaliste a pour corollaire une définition du communisme qui, passant par la négation du prolétariat et n’ayant donc aucune base actuelle, doit nécessairement rester beaucoup plus abstraite que les formulations reposant sur l’affirmation du prolétariat. Dans les conditions actuelles, toute recherche d’une définition du communisme doit résolument rompre avec toutes les catégories qui servent à analyser et critiquer le mode de production capitaliste. »
Peut-on être plus clair ?
En même temps, c’est la reconnaissance d’une dissimulation « nécessaire » de cette « théorie » fumeuse… On comprend aisément pourquoi !
Pour le prolétaire, échanger sa force de travail contre une somme d’argent, puis cet argent contre les marchandises et les services nécessaires à la survie en société, c’est la manifestation concrète de ce que la valeur est échange, comme nous l’explique si bien Lénine, résumant Marx.
C’est ce que nous avons déjà vu dans la première partie de cette étude :
Contre la schizophrénie néo-gauchiste de la « wertkritik »,
Lénine, 1 Marx et ça repart !!
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/08/20/contre-la-schizophrenie-neo-gauchiste-de-la-wertkritik-lenine-1-marx-et-ca-repart/
De sorte que « abolir la valeur », comme prétend pouvoir le faire, ici et maintenant, la wertkritik, c’est d’abord abolir la notion d’échange…
Accordons leur un point, c’est bien ce que Marx avait en vue, pour la phase supérieure du communisme :
» Dans une phase supérieure de la société communiste, quand (…) toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l’horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! »
Satisfaire ses besoins sans avoir nécessairement à échanger sa force de travail contre les biens et services, cela suppose donc une société d’abondance, un développement sans limites contraignantes des forces productives, sans limites de ressources…
Dans le monde actuel, on voit tout de suite ce qu’il en est… A l’époque de Marx, cette problématique des limites ne semblait pas primordiale, et en tous cas, pas incontournable.
Il n’en posait pas moins la nécessité d’une période de transition…