Note du 14 juin 2016, 19h46 : sur France 3, ils n’ont toujours pas parlé de la gigantesque manif de paris ! Ils ont préféré parler d’un fait divers présenté comme un acte terroriste majeur. C’est donc que notre manif leur fait très peur ! Ils parlent enfin de la manif à 19h46, ce n’est que le troisième titre. Il y a eu d’abord les flics tués, puis Orlando et enfin nous. Les gens du pouvoir veulent nous faire comprendre en procédant ainsi qu’il se foutent de nous et de tout ce qu’on peut faire ; et c’est vrai qu’ils se foutent de notre gueule, mais ils ne s’en foutront pas longtemps !
22 mars 2016 : Attentat terroriste en Belgique
24 mars 2016 : grandes manifs contre la Loi Travail
19 mai 2016 : Crash du vol MS804 d’EgyptAir
19 mai 2016 : Journée nationale de grandes manifs
13-14 juin 2016 : Assassinat d’un flic et de sa femme à Paris
14 juin 2016 : Gigantesque manif nationale à Paris
Drôles de coïncidences, n’est-ce pas, tous ces événements spectaculaires qui arrivent pile au bon moment pour occulter nos manifs ?
Vous y croyez, vous, aux coïncidences ?
Depuis la manif des flics du 18 mai 2016, toute une série de coïncidences ont fait en sorte qu’on ne parle plus du combat contre la Loi Travail, ou en tout cas qu’on le fasse passer au second plan.
On a commencé par culpabiliser les émeutiers avec la bagnole de flics brûlée le 18 mai ; puis, à partir du 19 mai, pourtant journée nationale de grandes manifs, on a occupé les ondes avec le crash de l’avion d’EgyptAir ; ensuite est venu le déluge avec les terribles inondations ; puis la compétition entre hooligans anglais et russes (paraît même que c’est les Russes qu’ont gagné puisque seuls des Anglais se sont retrouvés à l’hôpital) ; puis le massacre d’Orlando aux USA ; et, en ce moment même (il est environ 00h45 le 14 juin 2016 au moment où j’écris ces lignes), soit quelques heures avant la grande manif nationale du 14 juin 2016 à Paris, les ondes sont occupées par le spectacle d’un flic assassiné de neuf coups de couteau (encore la haine des flics mise ici en spectacle), d’explosions causées par les flics pour pénétrer dans l’appartement où le "forcené" tenait la femme du flic assassiné et leur bébé de trois ans en otage. Quand les flics ont pu pénétrer dans l’appart, ils ont trouvé le bébé vivant et la femme morte. On nous dit que c’est le "forcené" qui l’a tuée, mais… et si c’était l’une des explosions déclenchées par les forces de police qui l’avait tuée ? même si tel est le cas, ce qui n’aurait rien d’étonnant, on nous dira quand même que c’est le tueur fou qui l’a tuée, et que la police a été exemplaire, et que c’est un devoir citoyen d’aimer les keufs !
En tout cas, les circonstances sont contre nous, tout est fait pour que les journalistes aient autre chose à faire que se concentrer sur ce qui est vraiment important : le combat contre la Loi Travail.
Croyez-vous vraiment qu’il soit possible que tous ces nombreux événements spectaculaires, venus comme qui dirait se succéder l’un à la suite de l’autre pour faire passer durablement au second plan la lutte des classes soient dus à un gigantesque concours de circonstance, à une simple succession de nombreux hasards malencontreux ?
On peut bien entendu se dire que ce n’est qu’une apparence due au fait que les médias ont été incités par le pouvoir qui les finance à mettre la loupe sur certaines choses plutôt que sur d’autres ; mais, tout de même, la question reste posée : ces événements — dont chacun est arrivé au bon moment pour être exploité par les médias afin de camoufler le combat contre la Loi Travail — sont-ils tous arrivés sans qu’« on » leur donne un coup de pouce ?