Salut à toutes et à tous,
Parmi les sectes évangéliques, il y a celles des chrétiens sionistes qui ont joué récemment un rôle immense dans l’élection du très réactionnaire Donald Trump aux USA.
Voici ce que dit Wikipedia sur les chrétiens sionistes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sionisme_chr%C3%A9tien
Extrait :
« Le sionisme chrétien est le nom donné à la croyance d’un certain nombre de chrétiens, en particulier des chrétiens évangéliques, que la création de l’État d’Israël en 1948 est en accord avec les prophéties bibliques, et prépare ainsi le retour de Jésus comme Christ en gloire de l’Apocalypse (Christ Pantocrator).
« Cette croyance se distingue des présentations "non religieuses" du sionisme par son ancrage dans une tradition théologique et biblique. Les chrétiens sionistes considèrent comme un commandement divin d’aimer et soutenir le peuple juif élu par Dieu et l’État d’Israël. Le sionisme chrétien rassemble différents groupes, généralement fondamentalistes, croyant que la judaïsation de la Palestine historique, couvrant l’actuel État d’Israël et les territoires palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, est une obligation divine qui ramènera Jésus sur terre, le fera définitivement reconnaître comme Messie et assurera le triomphe de Dieu sur les forces du mal à l’issue de l’apocalypse.
« Cette croyance se distingue du soutien traditionnel et non messianique à Israël et au sionisme de nombreux chrétiens, pour lesquels ce soutien résulte d’un engagement moral et politique, et non religieux.
« Le sionisme chrétien s’est progressivement développé aux États-Unis où il est devenu une composante de la droite évangélique et bénéficie de la bienveillance du mouvement néoconservateur. »
Note de do : dans l’avant dernier paragraphe ci-dessus cité, Wikipedia fait une lourde erreur, car les catholiques (du moins tous les cathos de base que j’ai rencontré-e-s, qu’ils soient de gauche ou de droite) soutiennent non pas Israël, mais la Palestine. Et ce, justement pour des raisons morales ! Mais, il ne faut pas s’étonner d’une telle "erreur", vu que le Wikipedia français est souvent infesté par les sionistes, qui font tout ce qu’ils peuvent pour contrôler tout ce que dit Wikipedia quand cela a un rapport avec Israël !
On avait beaucoup parlé des chrétiens sionistes à l’époque des élections de G.W. Bush à la télévision en France, c’est comme cela que j’avais appris leur existence et connu leur nombre qui était, selon les émissions, 40 millions ou 80 millions. Mais le chiffre de 80 millions était celui qui revenait le plus souvent.
Il y a quelques années, mettons deux ans, quelques émissions de télévisions en France ont dit que l’Église catholique se faisait du souci à cause de conversions de plus en plus nombreuses au christianisme évangélique en Amérique latine. Ce sont ces églises évangéliques qui ont fait passer le NON au référendum sur les premiers accords de paix avec les FARC de Colombie :
http://mai68.org/spip/spip.php?article11607
Les églises évangéliques sont souvent très réactionnaires en Amérique, contrairement à l’église catholique d’Amérique Latine dont une large fraction avait adopté la théologie de la libération, et dont les petits curés des villages révoltés acceptaient que la messe du dimanche devienne systématiquement réunion de préparation à la guérilla contre la dictature.
Il faut dire que le Pape Jean XXIII avait autorisé, avec le concile Vatican II, les peuples opprimés à se défendre par les armes contre leurs dictateurs.
Il faut savoir aussi qu’en France le CCFD est une organisation catholique très très à gauche et très proche de la théologie de la libération d’Amérique Latine. Le CCFD faisait par exemple la quête dans les églises françaises pour soutenir le mouvement de libération canaque (Nouvelle Calédonie). Cela avait fait un clash dans l’Église catholique et le Figaro avait fait des articles pour faire exclure le CCFD.
Quelques années plus tôt, Monseigneur Romero, l’archevêque de San Salvador, proche de la théologie de la libération, fut assassiné. Précisément le 24 mars 1980. J’ai eu en main un petit livre écrit par les jésuites qui reprochaient au pape l’assassinat de Monseigneur Romero. Les jésuites disaient que cet archevêque récupérait les petits curés de la théologie de la libération et les conservait ainsi au sein de l’Église catholique. Les jésuites démontraient donc que c’était une erreur de la part du Vatican d’avoir fait ou d’avoir laissé assassiner Monseigneur Romero par la CIA.
Les jésuites ont la réputation d’être souvent de gauche et s’étaient beaucoup occupé des Indiens pendant les premiers temps de la conquête de l’Amérique par l’envahisseur blanc. Voir le film Mission. Tout ce que l’on sait sur ces Indiens, on le sait presqu’exclusivement grâce aux jésuites, alors que les conquérants auraient préféré que l’histoire de ces civilisations précolombiennes reste inconnue, soit oubliée, un peu comme si ces civilisations n’avaient jamais existé. Comme pour la Palestine au sujet de laquelle les sionistes ont fait croire aux Juifs qu’elle était une terre sans peuple destinée à un peuple sans terre.
La théologie de la libération est basée sur le mythe de Moïse libérant les Juifs de l’oppression du pharaon. Ce mythe servant à prouver que la révolution est possible.
Vers la fin de ces années 1980, à l’époque ou l’Église se demandait si elle allait ou non se séparer du CCFD français, il a failli y avoir une scission, l’Église catholique partant de son côté et la théologie de la libération et le CCFD de l’autre. Une scission comme à l’époque de la séparation entre les catholiques et les orthodoxes !
Cela aurait été très grave pour l’Église, puisqu’en Amérique Latine, une grande partie de l’Église adhérait totalement à la théologie de la libération. Ce schisme a été évité de justesse. Il faut dire que le pape de l’époque était ultra-réactionnaire, il s’agissait de Jean-Paul II, qui avait joué aussi un grand rôle dans la très catholique Pologne pour faire s’effondrer l’URSS et le communisme des pays de l’Est. Jean-paul II soutenant à fond la grève des chantiers navals de Gdansk et Solidarnosc, le syndicat de Lech Walesa financé en sous-main par la CIA.
Cela n’aurait rien d’étonnant que les impérialistes américains aient financé aussi les très réactionnaires églises évangélistes en Amérique Latine afin d’éliminer petit à petit la théologie de la libération qu’ils jugeaient, et jugent certainement encore, bien trop dangereuse.
C’est ainsi que le NON l’a emporté lors du référendum sur le premier accord de paix signé par l’actuel État colombien avec les FARC.
Bien à vous,
do
15 novembre 2016
http://mai68.org
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