Sans compter que les éoliennes individuelles produisent l’électricité sur les lieux de consommation de l’énergie, et cela ceux qui profitent de la gabegie actuelle en matière d’énergie ne le veulent pas pour au moins deux raisons :
* Cela rend les consommateurs d’énergie indépendants. Et cela évidemment autant les producteurs que les fournisseurs d’énergie ne le veulent pas.
* Cela permet d’éviter les pertes d’énergie dues au transport, lesquelles sont énormes, 50 % par temps sec pour un petit pays comme la Suisse et cela par temps sec et pour son seul réseau très haute tension. À rajouter les pertes de transformation, plus celles sur les réseaux haute, moyenne et basse tension. Et quand le temps est humide, les pertes de transport augmentent (*). Ce qui signifie non seulement des pertes monumentales et donc un gaspillage à l’avenant, mais aussi que les prix au consommateur tiennent compte de ces pertes et que par conséquent, plus il y a de pertes dans le réseau de distribution, plus producteurs et distributeurs-fournisseurs vont pouvoir nous facturer.
Dans les deux cas, indépendance des consommateurs d’énergie et pertes de transport, la question de savoir quel type de centrale nous voulons est un marché de dupes, la vraie question étant de délocaliser la production sur le lieu de sa consommation, et par conséquent de savoir si nous voulons des centrales qui sont de toutes façons contraires à nos intérêts bien compris.
Pour mémoire, la technologie pour produire l’électricité sur les lieux de sa consommation est aussi vieille que l’électricité elle-même.
(*) Par une nuit très moite, humide et pluvieuse en Suède, j’ai vu une ligne très haute tension dont tous les pylônes étaient auréolés de bleu. L’eau court-circuitait les isolateurs et l’électricité en profitait pour partir dans les pylônes et dans la terre. Cela faisait comme les flammèches que l’on peut voir en montagne avant les orages. Toute la moitié supérieure de chaque pylône, ce qui fait quand même beaucoup, était couverte en permanence de ces éclairs. Je n’ose imaginer le rendement du réseau dans de telles conditions. Et bien sur, les distributeurs ne donnent plus ce genre de statistique, le chiffre que je donne plus haut vient d’une brochure d’une campagne de votation contre des lignes électriques en Suisse dans les années 80.
De plus, en plus des champs magnétiques, chaque mètre de chaque fil de chaque ligne très haute tension produit plusieurs grammes d’ozone à l’heure, ceci dans un endroit où il n’a rien à faire. L’ozone (O3) est instable, ce qui implique qu’il ne va jamais atteindre la couche d’ozone mais va se combiner sur place avec ce qu’il trouve, ce qui entre autre augmente l’acidité de l’air, des pluies et des sols.
De plus, la teneur en ozone de l’air est utilisée par les plantes pour savoir s’il fait jour et si elles doivent travailler (faire la photosynthèse) ou s’il fait nuit et si elles doivent se reposer. Cette teneur est plus importante le jour, ce qui fait que les plantes éprouvent un stress considérable près de telles lignes électriques.
La forêt bavaroise fut la première forêt d’Europe sillonnée par des lignes électriques très haute tension et elle fut aussi la première à souffrir des "pluies acides" désignées comme cause de la "mort des forêts". La combinaison de l’augmentation de l’acidité et du stress fait qu’aujourd’hui de grandes parties de cette forêt qui fut une des plus belles d’Europe, ressemble à une forêt du Vietnam après un bombardement au napalm. Il ne reste plus que des troncs calcinés.
Donc, les autoroutes énergétiques comme ils appellent le réseau électrique global sont un triple désastre. C’est une gabegie économie qui équivaut pour le consommateur à subventionner des monopoles dont il n’a pas besoin. C’est une gabegie énergétique caractérisée par un gaspillage insensé qui gonfle les profits de ces monopoles. C’est une gabegie écologique qui tue les écosystèmes.