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Y’a-t-il une vie avant la mort en Tunisie ?

vendredi 30 juillet 2010, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 30 juillet 2010).

Y’a-t-il une vie avant la mort en Tunisie ?

Par

BIJU

EN CE 25 JUILLET THERMIDOR, CHERS TUNISENS « FAITES LA REPUBLIQUE ».

La liberté douce et dangereuse est mère de la république , res publica , chose publique , c’est-à-dire l’exercice de sa seule souveraineté par le peuple , mais la foireuse revendication de ben Ali , ou pire la pédante explication de certains pédants qui nous affirment que même dans la dictature , ses tenants et ses hommes de mains sont pour la république , la langue de bois de certains est aussi stupide que la propagande du régime , en Tunisie c’est pire qu’une monarchie éclairée , c’est le pouvoir absolu du bey de Carthage et cela n’a rien à voir avec la république ni de prés ni de loin.

Res publica :la souveraineté d’un pays , exercée directement par le peuple à travers ses élus , c’est clair et net et ce n’est pas , cela n’a jamais été le cas en TUNISIE.

Je ne sais rien des tunisiens éristiques , mais j’aime infiniment le feu qui dévore le tunisien d’aujourd’hui , quelque part il me dérange et ma quiétude et mes certitudes ,tant mieux , je suis vivant , ce feu ardent , il m’interpelle sur l’intime et l’universel et entre lui et moi tout coule de source , c’est le mystère du trou noir et du sens de la vie , je ne veux rien chercher et rien savoir de cette emprise qui me compresse l’esprit et l’âme , vivre son chaos me suffit amplement.

La liberté comme le salut, comme un rêve, la liberté vivante, imposante et belliqueuse qui nous absout du dérisoire de la mort.

La liberté dans la sève et le TOUT de l’acte accompli, n’importe quel acte, même celui des chiens.

Morte même sous les décombres et l’opulence , brumeuse , brûlante , violente , nue , soudaine , sombre , puritaine , printanière , mutante , salope , gironde , traîtresse à sa propre folie, la liberté à tout prix. Celle qui nous envahit par le premier et le dernier cri. Celle qui entre par le silence, les mansardes des prisons et les portes défoncées.Et les yeux aveuglés, les bouches cousus et les poitrines écrasées. La liberté droite , oblique , tordue , sensuelle , contraignante , délinquante , dévoyée , délimitant e , généreuse , calmante , sereine , franche la liberté dans le baiser de ma mère. Je t’adore maman, ce n’est la faute de personne, si la haine mauve ose tout, et qu’on ne veut pas s’abaisser à sa misère.

Une seule et unique chose dans cette vie codée et codifiée, cernée de chiffres, de zooms et de miradors, dans cette horreur grise qui fait les crépuscules, c’est la liberté, 37,2 le matin, c’est pire que la plus nymphomane des maîtresses. C’est un état premier et second d’une totale disponibilité et d’amour et de jouissance, d’une totale ouverture vers le bonheur absolu parce qu’il se suffit à lui-même.

LA LIBERTÉ.

L’écrire et la revendiquer , en ces lieux de décombres qu’est ma Tunisie , c’est m’astreindre à un état de malheur linéaire et circonstancié , tellement nous sommes nous autres tunisiens au fond du gouffre depuis longtemps , nous avons touché le fond et nous creusons encore.

Je n’ai rien à lui offrir.

vingt ans et des murmures et un bilan général digne de papillon le bagnard.

  • Le temps d’exil et de coma de mon cher pote, frangin de la neuille, l’honorable maître de cérémonie SK.
  • Le temps d’exil même intérieur d’AZ et ceux des dizaines d’oncles , de cousins emmurés et les larmes taries des visiteurs , le poids calamiteux des couffins de l’ordinaire pour le goût et pour la tendresse.
  • Le temps de la marée destructrice et haineuse du général FOLAMOUR de Carthage.
  • Le temps additionné de solitude, de mépris et d’humiliations de dix millions d’âmes qui font mon peuple chéri.

-Où j’ai paumé mon flingue ????

La liberté qui nous incombe aujourd’hui ? c’est de se lever et marcher même crosse en l’air vers un destin que nous aurons imaginé et écrit tous ensemble , et ne parler de nous qu’en ce domaine divin où précisément tout le MOI s’évanouit :celui de l’amour de notre terre , et pour cela , les moroses , ne tournons pas le dos à nos vérités , je vous le dis , regardons nous une seule fois , vraiment , en face et ce qui est prédis impossible ne sera plus que l’écume des jours.

La vie est la meilleure école contre Ben Atchoum la mort, car au jour d’aujourd’hui, dans ce village qui est le monde, chaque événement qu’elle nous propose peut devenir un support de la liberté.

Là en ce lieu devant l’immensité du Djérid, la volupté océane du nord, la fièvre du sud et les aurores de nos quatre point cardinaux, devant la mer frangine et l’extase de sentir les miens, à la Tunisie tous reconnaissants, tous les miens ces tunisiens limités par l’ordure à l’injonction et aux interdits.

JE SAIS.

Que tant que l’âme de ma Tunisie n’est pas touchée, tant qu’elle méprise et oublie les rôdeurs à ses périphéries, l’espoir est en nous et la force aussi.

Mais aussi tant que cette attente de liberté est pauvrement limitée à une adhésion intellectuelle, plus ou moins fluctuante, ON EST ENCORE VRAIMENT LOIN DU COMPTE.

Oui tout doit être passé au tamis de ce corps social en dégénérescence planifiée ; inculquée par doses homéopathiques par des sorciers malfaisants. Concevoir la liberté comme faire l‘amour , ses réalités métaphysiques comme si on devait vivre l’éternité , écrire sur elles et les provoquer , en parler ne suffira jamais , il faut les atteindre pour enfin réveiller le volcan qui dort en chaque tunisien.

Se lever et se détourner de toute spéculation inutile et toujours essayer de saisir l’essentiel, ce que sont la vacuité, la liberté, la connaissance, la culture, le débat, le courage, la tendresse et autres « abstractions » qu’on abandonne d’ordinaire aux pseudos élites autoproclamés, et qui sont généralement bornés face aux stigmates qui font une nation et un pays, je hais les poètes tunisiens qui parlent de beauté et qui pointent au sinistére de la torture de ben Ali. Depuis toujours dans notre Tunisie, il y’a eu un mystère dans la vie courante, une permanence du merveilleux caché, combien de peuples et de passions dorment dans ses sédiments, dites moi ? c’est pour cela qu’à travers toutes nos luttes et nos souffrances et notre train-train quotidien , l’intuition ne doit jamais nous quitter , et veillons à ne jamais nous perdre de vue , que ce bonheur inouï , la liberté , cette joie ineffable , terrible et douce ne se trouve qu’en nous , dans le plus profond de notre être.Aussi , demandons à notre histoire , à nos anciens , à nos dinosaures et à nos maîtres , de nous rapprocher toujours de ce centre absolu et intime de notre pérennité , en nous aidant à écarter les voiles , les brumes et les brouillards de la haine et du mensonge , qui nous le dissimulent.

On est jeune et libres , plein de vie et d’avenir et d’envies , le monde nous appartient , l’argent , les situations , les filles et tout le reste , nous sommes des milliers de jeunes tunisiens de part le monde qui au-delà de ces choses , notre cœur et notre esprit battent au diapason des fièvres de notre patrie.Il serait simple de dire à cette Tunisie chérie , nous on vit notre vie , TU NE NOUS CONCERNES PAS !! TU NE NOUS CONCERNES PLUS !!!

Mais c’est terrible de se suicider, de mourir.

C’est terrible la brûlure de ce cordon ombilical qui n’a jamais été brisé ni par le nom, ni par la parole, ni par la mémoire, ni par les cheveux gris de nos parents.

C’est formidable, formidable dans son vrai sens lexique, ce lien aphrodisiaque, ce complexe d’oedipe que beaucoup d’entre nous ont avec la Tunisie.

Plus fort et présent qu’avec ma mère, tout simplement et innocemment parce que ma mère chérie est vivante, vivante et heureuse.

Mais pas ma Tunisie.

Ouvrir nos esprits, ouvrir nos cœurs, ouvrir nos yeux, ne plus se croire, ni se sentir seul et à l’écart du monde, et pousser par notre fraternité et notre amour notre destin à s’accomplir malgré tout, malgré nous surtout. Être notre république occupée par les forces des ténèbres sans jamais renoncer à notre liberté, et surtout rester debout et s’endurcir à leur seule vérité.

Réveiller ces légions de gisants qui s’épuisent à demander au temps qui passe si il y’a une vie après la mort. Ce qui est sûr c’est qu’il n’y’a déjà pas de vie avant la mort dans cette Tunisie violée par ben Ali.

TABARKA-TUNISIE 25 THERMIDOR Par elkhadra

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