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Le coup d’État de Pinochet contre Allende au Chili le 11 septembre 1973

samedi 9 septembre 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 8 octobre 2010).

16 janvier 2000

http://mai68.org/journal/N29/16janvier2000.htm

http://lacarmagnole.free.fr/journal/N29/16janvier2000.htm

http://vlr.chez.com/journal/N29/16janvier2000.htm

PINOCHET

On a plus de Chance de passer en jugement si on tue un homme ou une femme que si on en tue mille : Lors de son coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili, Pinochet a tué 300 000 personnes en 15 jours.

« ALLENDE SALVADOR (1908-1973) : Président du Chili sous le gouvernement d’Unité populaire, Salvador Allende restera dans l’histoire comme le premier leader politique ayant dirigé une tentative de « transition pacifique » et dans la légalité vers le socialisme. » C’est ce qu’en dit l’encyclopædia Universalis.

Le 4 septembre 1970, après une période de fascisme et de domination U.S., le représentant de l’union de la gauche chilienne, Salvador Allende, est élu à la tête du pays. En juillet 1971, il nationalise les mines de cuivre. Ce minerais était la principale source de devises du pays.

Salvador Allende prétendait essayer de réaliser au Chili une révolution non-violente. Mais peu après l’élection d’Allende, Fidel Castro vint lui rendre visite. Il lui tint à peu près ce discours : « Les révolutions ne se votent pas, elles se font. Et elles se font les armes à la main, car l’ennemi ne se laisse pas faire, et des armes, il en a, et n’hésite pas à s’en servir. » Ensuite, Fidel offrit à Allende le cadeau qu’il lui avait amené depuis Cuba : une belle kalachnikov AK47.

Allende ne comprit rien au discours de Fidel ; mais, par politesse, accepta son cadeau. Les dirigeants sont loin d’être toujours les gens les plus intelligents. La preuve en est qu’au Chili, la population pauvre était bien d’accord avec ce qu’avait dit Fidel. Ça faisait déjà un bon moment qu’elle avait compris que "l’arme de la critique ne remplacera jamais la critique par les armes".

La population du Chili prit surtout l’élection d’Allende pour un signe indiquant qu’il était temps de passer à l’action. Elle se mit à faire des grèves dures dans les usines. Mais aussi, et peut-être surtout, elle occupa les terres appartenant aux riches, et tantôt se les partagea, tantôt les cultiva en commun. Les gens partaient du principe que la terre appartient à ceux qui la cultivent. On peut donc constater que, comme dans la fRANCE de 1936, les pauvres du Chili du début des années 1970 ne font pas confiance aux dirigeants pour faire la révolution à leur place.

Pour tuer la tentative révolutionnaire européenne de 1936, révolution dont les Espagnols étaient le fer de lance, le pouvoir mit en scène la deuxième guerre mondiale. Mais au Chili, colonie Américaine, c’est avec l’argent du capitalisme Américain (notamment la compagnie I.T.T.) et avec les agents de la C.I.A., que les U.S.A., ce modèle de démocratie, assassinèrent la révolution.

Nous avons vu que pour l’essentiel, ce qu’exporte le Chili, c’est le cuivre, dont les mines avaient été nationalisées dès juillet 1971. Les capitalistes Américains se démerdèrent pour faire chuter le cours du cuivre de 60%.

Le Chili est un pays longiligne où, par conséquent, les transports sont encore bien plus importants qu’ailleurs. Dans le Chili du début des années 1970, il n’y avait pas de trains, ou si peu. Tout se transportait par camions. La C.I.A. déclencha une grève chez les camionneurs. Dès qu’un camionneur se mettait en grève, la C.I.A. le payait deux fois plus que ce qu’il aurait gagné en continuant à travailler.

La baisse du cours du cuivre appauvrit énormément le pays et la grève quasi totale des camionneurs sema un bordel monstre. Le but de tout ça était de préparer et de justifier le futur coup d’état de Pinochet.

Pinochet était le chef des armées d’Allende. Ce con avait confiance en lui. Tous les Chiliens savaient que Pinochet préparait un coup d’État, sauf Allende. Trois mois avant le coup d’État, un million de Chiliens manifestèrent devant les fenêtres d’Allende pour lui réclamer des armes ("El pueblo, armado, jamás sera vencido"). Mais Allende refusa en prétendant qu’il n’y aurait pas de coup d’État, qu’il avait confiance en Pinochet, son ministre des armées.
Une semaine avant le coup d’état, un million deux cent mille Chiliens manifestèrent à nouveau devant la demeure d’Allende. Ils étaient encore venu lui réclamer des armes. Ce con refusa de nouveau…

Une semaine après, le 11 septembre 1973, Pinochet fit son coup d’État. Il prit le pouvoir avec une armée de seulement 60 000 conscrits (pas des militaires de métier, mais des civils faisant leur service militaire ; je ne sais pas combien ils furent payés). Quant à Allende, Pinochet raconta qu’il s’était suicidé pendant le coup d’État, mais il paraît qu’il mourut les armes à la main dans son palais de "La Moneda", qu’il se décida enfin, mais bien trop tard, à se servir de la Kalachnikov de Fidel. À part peut-être Allende et son petit groupe, les seuls qui tentèrent de s’opposer militairement aux petits soldats de Pinochet furent les marins (ils sont souvent dans le bon camp, comme ceux du Potemkine ou ceux de Kronstadt, en Russie. En 1917, Trotsky disait des marins de Kronstadt qu’ils étaient le fer de lance de la révolution. D’ailleurs, quand en 1921 ils se révoltèrent contre la trahison de la révolution par Lénine et Trotsky, ce dernier, à la tête de l’armée "rouge", dut les massacrer pour que le parti puisse continuer à régner à la place du prolétariat).

Les petits soldats de Pinochet tuèrent les officiers marins et l’affaire fut réglée. La population n’a pas même pu tenter une quelconque résistance : elle n’était pas armée. Dommage, si le million de personnes qui voulaient des armes les avaient obtenues, avec ses 60 000 conscrits, Pinochet se serait senti ridicule et n’aurait même pas essayé de prendre le pouvoir. Ça prouve que pour s’armer, la population n’aurait pas dû demander la permission à Allende. À personne, d’ailleurs.

C’est à partir de maintenant que ça devient particulièrement intéressant. Dès que Pinochet est au pouvoir, il proclame un couvre-feu absolu de 48H. Couvre-feu de jour comme de nuit. Pendant ces 48 heures-là, toute personne trouvée dans la rue, de jour comme de nuit, est immédiatement passée par les armes. Sans même une quelconque mascarade de jugement, bien entendu.

Avant Allende, au Chili, le pouvoir était entre les mains de fascistes au service des U.S.A. Ils avaient mis en fiche quelques 300 000 "gauchistes", avec noms, prénoms, adresses, idées politiques et tout le tintoin. Après l’élection d’Allende, la population lui demanda de détruire ce fichier. Il a dit non. Personne sait pourquoi. Ainsi, pendant les 48H. de couvre-feu où les gens étaient bloqués dans leurs domiciles, les petits soldats de Pinochet disposèrent de toutes les informations suffisantes pour aller ramasser les "gauchistes" chez eux. Ils les arrêtèrent à peu près tous, puisqu’à cause du couvre-feu il était presque impossible de s’enfuir ou de savoir ce qui se passait.

C’est alors qu’on vit la fonction réelle des stades de foot (le Vel d’hiv à Paris avait servi un peu à la même chose pour les Juifs) : les 300 000 personnes furent enfermées dans les stades, et surveillées par les petits soldats pour qu’elles ne s’échappent pas..

Pinochet les tua toutes. J’ai bien dit toutes. Il lui fallut 15 jours, pour ça. Les 300 000 Chiliens connus par la police secrète pour leurs idées ou pour leurs activité d’extrème gauche furent tous assassinés. Afin d’être sûr qu’une révolution ne puisse pas revenir de sitôt au Chili. Un excellent film, "Missing", parle de tout ça. Mais aujourd’hui, en fRANCE, personne ne veut passer ce film. C’est la censure. Un livre très bien existe aussi, qui s’appelle aussi "Missing" et d’où est tiré le film. Peut-être pourrez-vous le trouver. Cependant, pour une fois, le film est mieux que le livre.

Répétons-le : en 15 jours, Pinochet assassina tous ou presque tous les Chiliens qui auraient pu réagir contre sa dictature. Mais, bien sûr, il en resta quelques-uns, et cela prit du temps pour les éliminer. C’est surtout de ceux-là qu’on parle, je pense, quand on dit que Pinochet a tué et torturé 3000 personnes.

D’ailleurs c’est rigolo, mais le chiffre de 3000 est celui donné par les actuels pinochetistes du Chili. Et, comme c’est curieux, c’est ce chiffre-là, avec cette origine là, qui est repris par les médias occidentaux, par les "démocraties" occidentales.

Comme 3000 c’est pas beaucoup, et que Pinochet est malade, il va pouvoir rentrer tranquillement chez lui. Par contre, si vous alliez tuer Pinochet, ce qui serait bien compréhensible, il ne faudrait surtout pas vous faire coincer. On vous foutrait en tôle pour longtemps. C’est arrivé à Christian Didié qui, le 8 juin 1993, exécuta René Bousquet, l’ancien chef de la police sous Vichy, qui avait livré le plus de Juifs possible aux Allemands. Non seulement vous iriez en prison pour un bon bout de temps, mais en plus vous seriez traité de "déséquilibré" par les médias, même par "Le Monde". Bien entendu, quand on exécute un salaud de la dimension de René Bousquet, être "déséquilibré", ce n’est pas considéré comme une maladie, sinon personne n’aurait dit ça de Christian Didié, de peur qu’il ne puisse, à cause de ça, rentrer tranquillement chez lui, comme Pinochet. Quoique là, je me trompe sûrement. Même si Christian Didié avait été considéré comme malade par la "justice", il n’aurait pas pu rentrer chez lui : il n’avait pas tué assez de gens…

Il faut donner des médailles à Christian Didié, et une grosse rente à vie. Il faut le libérer et espérer qu’il aille exécuter Pinochet.

Le simple fait que la "démocratie" occidentale mette un Christian Didié en prison et envisage de libérer Pinochet et Maurice Papon nous dévoile la face cachée de cette "démocratie".

VIVE CHRISTIAN DIDIÉ, LIBÉRONS-LE !

Texte publié le 16 janvier 2000.

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