NE DITES PLUS DROIT DE CUISSAGE
MAIS TROUSSAGE DE DOMESTIQUE
(Slogan de la bourgeoisie toujours aussi phallocrate qu’avant mai 68)
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DSK : « LE TROUSSAGE D’UNE DOMESTIQUE », ÇA FAIT MARRER J-F KAHN
Avec l’affaire DSK, on assiste, hélas, à un flot nauséabond de blagues sexistes et autres réactions misogynes. Est-ce nécessaire de rappeler que dans cette histoire, il existe une victime présumée, au même titre que l’accusé ? Nicolas Sarkozy a demandé à ses ministres de ne pas faire de commentaire. Une consigne qui aurait sans doute dû s’appliquer à Jean-François Kahn, fondateur de l’hebdomadaire Marianne. Lundi 16 mai sur France Culture, le journaliste a qualifié cette Strauss-Kahn gate d’un simple « troussage de domestique ». Délicat. Tout comme ces gloussements issus de l’assistance qui témoignent de cette banalisation de la violence sexuelle. Que Jean-François Kahn entende défendre son « ami » en affirmant être « pratiquement certain qu’il n’y a pas eu une tentative violente de viol », c’est compréhensible. Qu’il laisse son inconscient – dont on ose espérer qu’il n’est pas celui d’une partie de la gent masculine – s’exprimer ainsi sur le thème de la soubrette, que l’on peut renverser à loisir, est inacceptable. Choquée par les propos de Jean-François Kahn, l’association Paroles de Femme est montée au créneau. « L’expression "troussage d’une domestique" montre non seulement son mépris pour les classes sociales populaires mais traduit également sa confusion entre viol et simple badinage amoureux », a déclaré la présidente de l’association, Olivia Cattan.
Alors oui, Jean-François Kahn a bien tenté de présenter ses excuses dans Le Nouvel Observateur avec un laconique « cette formule, c’est une connerie ». En réalité, il voulait simplement dire que DSK « n’avait pas commis quelque chose d’horrible, qu’il avait juste essayé de l’embrasser ». C’est sûr, ainsi on comprend mieux la bêtise machiste.
Sabrina Pons le 19 mai 2011