VIVE LA RÉVOLUTION

Salles de shoot

lundi 21 décembre 2009, par anonyme

"Salles de conso", "piqueries", "drogatoriums" ou encore "salles de shoot", les mots ne manquent pas pour désigner des lieux qui pourtant n’existent pas encore en France : des endroits où les toxicomanes pourraient consommer crack, héroïne, cocaïne, dans une relative sécurité et un accompagnement compassionnel… De quoi s’agit-il en réalité ? De cacher les toxicomanes dans des centres, sous couvert de prise en charge médicale ? D’imposer, au nom d’une soi-disant réduction des risques, l’implantation de lieux permettant aux "accros" de venir se piquer dans un espace réservé, financé par la collectivité et géré par des travailleurs sociaux ? C’est cela, la grande idée de M. Le Guen, médecin, parlementaire et membre du conseil d’administration de l’APHP, pour améliorer la santé de nos concitoyens : leur proposer des lieux afin que les drogués puissent continuer à se détruire, dans la discrétion et rester entre eux, dans un espace qui leur serait dédié. Sous prétexte de lutter contre les overdoses, le sida, l’hépatite C, les partisans de ces salles en appellent clairement à la reconnaissance du statut "d’usager de drogues" plutôt qu’à un objectif de sevrage qui seul devrait être poursuivi. Toutes les expériences menées à travers le monde, notamment en Suisse et en Allemagne, démontrent que l’ouverture de ces salles de consommation, bien loin d’aider les toxicomanes, aggrave le problème à plusieurs titres. Elles encouragent l’augmentation de la consommation voire même l’initiation de nouveaux usagers qui, rassurés par la présence de personnel médical, vont oser prendre plus de risques avec des doses plus fortes. Elles contribuent au maintien d’une habitude, au lieu d’inciter l’utilisateur à arrêter. En effet, l’existence de ces lieux peut être interprétée comme une acceptation tacite de la société de l’usage de substances pourtant illégales, particulièrement chez les jeunes qui peuvent y voir une certaine légitimation de cette pratique. Ce qui est en soi un paradoxe. Enfin, les risques de troubles à l’ordre public, à proximité de ces salles, qui attirent dealers et usagers, sont évidents. En résumé, pour un bénéfice très discutable, la mise en place de telles structures revient à donner le sentiment que les pouvoirs publics accompagnent la consommation des drogues, ce qui d’un point de vue moral est inacceptable et tout à fait condamnable tant dans cette proposition que dans celle de Daniel Vaillant de dépénaliser le cannabis ou des Verts, de légaliser l’ensemble des drogues. Quant à ceux dont le métier est de soigner, ceux qui s’efforcent de prévenir l’usage des drogues, quel signe d’encouragement vont-ils voir dans ce compromis fataliste et immoral ? La lutte contre la toxicomanie est un enjeu de santé publique. Elle doit mobiliser l’ensemble des acteurs publics. Non par la création d’ "anti-chambres de la mort " qui seraient des prémices à la reconnaissance, la légalisation ou la dépénalisation de l’usage des drogues, et ne sont en aucun cas des réponses porteuses d’espérance." bla bla…

Nous n’allons pas plus loin, la suite est de la même farine. Ce Jean-François Lamour est une belle ordure !

Pendant ce temps dans nos riantes campagnes :

"La diffusion de l’héroïne en milieu rural s’observe désormais partout en France. La Mildt le constate depuis quelques années. L’organisme avoue ne pas disposer d’éléments statistiques fiables sur le sujet. "C’est une tendance relativement nouvelle, il y a forcément un décalage entre le déclenchement d’un phénomène et son appréhension." Dans son plan d’action 2008 - 2011, l’organisme annonce l’ouverture de 380 points d’information et d’écoute à destination des jeunes. "Les zones rurales ne seront pas oubliées", promet la Mildt.

Deux députés UMP des Côtes-d’Armor et de l’Isère, Marc le Fur et Jacques Remiller, se sont emparés du sujet en interpellant le ministre de l’intérieur par des questions écrites au mois de janvier 2009. Pas sûr que le message soit encore bien passé. Dans son plan d’action contre la drogue et les conduites addictives 2009, la préfecture de l’Eure n’a pas jugé utile de renforcer les actions de prévention dans le secteur de Pont- Audemer. Les moyens ont été concentrés dans les zones urbaines du département. Pourtant, le document identifie le secteur Pont-Audemer comme un lieu "réputé pour sa forte consommation d’héroïne"… Pendant ce temps, Tristan concasse quelques cailloux de "râbla" à l’aide de sa carte bleue. La prochaine trace brune sera pour lui."

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