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La société de consommation contestée en mai 68

mercredi 8 mars 2023 (Date de rédaction antérieure : 1er février 2023).

En, mai 68, la critique de la société de consommation ne consistait pas à reprocher aux personnes d’acheter trop de marchandises, mais à reprocher à la société elle-même de tout transformer en marchandises. processus parfois appelé "réification".

Ce sont les objets transformés en marchandises qui se consomment. Ainsi l’expression situationniste "Consommez plus vous vivrez moins" prend un tout autre sens bien plus profond que celui qu’ont imaginé bien des gens. Ce qui se consomme se consume. Ce qui se consomme consume. Qui consomme se consume.

La société du spectacle est aussi appelée "société spectaculaire marchande". En fait la critique de la société de consommation n’est ni plus ni moins que celle de la société du spectacle. Cette critique n’a donc pas grand chose à voir la morale de la sobriété.

Au contraire, la revue Potlach, ancêtre de la revue Internationale Situationniste tirait son nom d’une pratique qui consistait à offrir une fête à tout casser, les invités étant mis au défit de faire mieux la prochaine fois. La plus belle fête situationniste étant mai 68, on se demande qui sera capable de faire mieux, et quand ?

Voici divers textes trouvés sur internet qui pourront peut-être alimenter ceux qui ont faim.

réification : https://www.universalis.fr/encyclop…

Le concept de réification est lié au développement de la pensée marxiste. Chez Marx et chez Lukács ensuite, il agit comme concept théorique et politique. L’influence de la dialectique hégélienne se fait sentir dans le mécanisme de dépassement envisagé par ces deux auteurs. Il n’en demeure pas moins que Marx avait, sous le nom de fétichisme de la marchandise, mis à jour un des mécanismes mentaux les plus importants de la société produisant pour le marché. La richesse des études auxquelles ce concept a donné naissance en témoigne. En revanche, la sociologie durkheimienne pas plus que la sociologie dite américaine ne l’ont retenu. Il faut d’ailleurs ajouter que le marxisme stalinien le rejeta tout autant, comme l’atteste la condamnation officielle du livre de Lukács, Histoire et conscience de classe (1923). Certes, on peut trouver chez Durkheim une théorie de l’aliénation religieuse comme fausse conscience dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse (1912). Il manque cependant à ce point de vue trop strictement mécaniste de donner au plan de la conscience l’importance qu’il a, ce qui permet de son côté à la pensée marxiste de connoter par la notion d’intérêt la réification constatée aussi bien par Durkheim. C’est faute d’avoir pensé la rétroaction dialectique de la conscience sur la structure réificationnelle de la société, que la pensée durkheimienne s’est vue dans l’impossibilité de saisir le phénomène de réification dans sa complexité et, par conséquent, de lui accorder la place qui lui revient.

L’abstraction de la marchandise et ses conséquences

Le domaine économique

La théorie de la réification trouve sa source dans l’analyse marxienne de la marchandise. Dans Le Capital (liv. Ier, chap. Ier), Marx étudie le processus historique à travers lequel le produit du travail se transforme en marchandise en même temps que la valeur du produit devient elle-même valeur d’ échange. La constitution de la marchandise en tant que telle va donc de pair avec la prédominance de la valeur d’échange sur la valeur d’usage ; elle implique, d’autre part, l’élaboration de l’équivalent général, la forme « argent ».

Or, ce qui intéresse Marx dans la quatrième partie de son chapitre sur la marchandise, ce sont les transformations que la généralisation de l’échange détermine, non seulement sur la chose échangée, la marchandise, mais sur les acteurs mêmes de l’échange, les producteurs-acheteurs. Pour ces derniers, dit Marx, « les rapports de leurs travaux privés apparaissent ce qu’ils sont, c’est-à-dire non des rapports sociaux immédiats des personnes dans leurs travaux mêmes, mais bien plutôt des rapports sociaux entre les choses » (Le Capital, liv. Ier). Marx pose ainsi la détermination sociologique du phénomène qu’il étudie.

Ce n’est en effet qu’à partir du moment où la forme « marchandise » est devenue la forme générale des produits du travail qu’apparaissent l’égalité et l’équivalence de tous les travaux en tant que travaux humains, concomitamment avec l’idée de l’égalité humaine. Le lien nécessaire qui unit ces phénomènes explique, selon Marx, qu’Aristote ait pu génialement découvrir le rapport d’égalité de valeur entre les produits échangés, mais ne pas comprendre le contenu réel de ce rapport, c’est-à-dire l’égalité des travaux humains ; en effet, la société grecque reposait sur le travail des esclaves et avait donc pour fondement naturel l’inégalité des hommes et de leur force de travail.

Il fallait l’avènement de la société bourgeoise échangiste et capitaliste, et le développement de l’idéologie égalitariste pour que le contenu réel de la valeur puisse être établi en toute clarté. Or, comme on[…]


https://www.dygest.co/guy-debord/la…

« Le situationnisme est d’abord une critique radicale de notre société. C’est une critique du monde nouveau qui se construit à l’époque, celui de la société de consommation, ou bien de la « marchandisation du monde ». En d’autres termes, tout devient consommable, et le mode même de fonctionnement de la société de consommation est de rendre tout consommable. Un exemple contemporain parlant pourrait être celui du concept de Airbnb : une chambre libre dans un appartement peut être louée à la nuit pour plus de rentabilité. La chambre qui pouvait être une chambre d’ami devient alors une marchandise. Pour les situationnistes, le monde se transforme en société de consommation géante dans laquelle tout est voué à devenir marchandise. »


https://www.radiofrance.fr/francecu…

« L’Internationale Situationniste (I.S.) est une organisation artistique et politique qui a mis en œuvre une critique radicale de la société de consommation en plein cœur des Trente Glorieuses. »


https://www.scienceshumaines.com/la…

« Fondée en 1957 à l’initiative de Guy Debord, proche du mouvement Socialisme ou barbarie animé par Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, elle dénonce l’aliénation de la vie quotidienne dominée parle le capitalisme et «  la société industrielle de consommation  » (l’expression du philosophe marxiste Henri Lefebvre fera florès  !). Le vrai problème révolutionnaire est celui des loisirs, est-il affirmé. Les situationnistes se livrent à une lecture critique du marxisme et de l’anarchisme qu’ils propulsent dans les poubelles de l’histoire pour inviter à une «  révolution intégrale  » et à une société sans maîtres ni esclaves.

La Société du spectacle de Guy Debord et le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations de Raoul Vaneigem, tous deux parus en 1967, deviennent de véritables bréviaires pour toute une partie de la génération soixante-huitarde. Critique du consumérisme qui envahit toute la vie sociale, de la télévision et de toutes les «  machines  » de consommation, du pouvoir absolu des biens sur les hommes, le situationnisme exalte la créativité, la spontanéité, la «  subjectivité radicale  »  : «  Vivre sans temps morts, jouir sans entraves  ». »


https://1000idcg.com/societe-specta…

« La société du spectacle est un avatar du capitalisme. Guy Debord dénonce dans La Société du Spectacle la domination sans partage, mais sous une nouvelle configuration, de l’économie marchande, ainsi que les nouvelles techniques de gouvernement qui l’accompagnent. Celles-ci ont fait naître de nouvelles formes d’aliénation de l’individu qui, plus insidieuses et beaucoup plus profondes, vont jusqu’à priver la vie humaine de son authenticité.

Le capitalisme selon Marx

La société du spectacle fait advenir le règne de la marchandise. Reprenant à son compte et prolongeant la thèse du fétichisme de la marchandise de Marx, Guy Debord affirme que l’aliénation propre à la société de consommation repose sur l’emprise de la marchandise sur toute perspective de vie. « C’est le principe du fétichisme de la marchandise, écrit-il, la domination de la société par « des choses suprasensibles bien que sensibles », qui s’accomplit absolument dans le spectacle, où le mode sensible se trouve remplacé par une sélection d’images qui existe au-dessus de lui, et qui en même temps s’est fait reconnaître comme le sensible par excellence » (La Société du Spectacle, thèse 36). Dans son sens économique, ainsi, le concept de spectacle renvoie au mode de production capitaliste moderne, capable de reproduire les marchandises à l’infini, de les faire toujours plus nombreuses et de dissimuler l’unité de leur fondement idéologique par leur variété toujours plus grande. Pour Guy Debord, le spectacle est plus précisément le moment où la production économique a réussi à envahir et à occuper tout l’espace social, à donner à chaque chose une dimension marchande. Ce faisant, la société du spectacle impose à l’individu une existence illusoire dont l’horizon se résume à celui de son rôle de consommateur. »

https://www.cairn.info/revue-vingti…

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