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Palestine - Qu’est-ce que la bande de Gaza ?

jeudi 15 février 2024, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 15 février 2024).

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12 février 2024

Assawra

Qu’est-ce que la bande de Gaza ? Ou plutôt « qu’était-ce ? ». Nul ne sait ce qu’il restera de ce territoire entièrement clos par l’armée israélienne, coincé entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée. Il mesure 41 km en longueur et de 6 à 12 km en largeur, soit une superficie de 365 km2.

Dans cet espace s’entassent 2,23 millions d’habitants (6 000 habitants au km2, l’une des densités les plus élevées au monde) dont 1,7 million de réfugiés. On y trouve aussi un millier de chrétiens, avec leurs églises dont l’une a été bombardée en octobre 2023. Huit camps de réfugiés, de constructions de fortune au bord de rues étroites, mais aussi des villes, dont celle de Gaza et ses quelque 780 000 habitants. Univers en réduction, la bande de Gaza, c’était aussi des routes, des hôtels, des restaurants de poisson grillé, des tours en verre, des plages, des écoles, des universités, des librairies, des hôpitaux, des jardins, des vergers, des souks, des petites entreprises. Ce sont aussi des écoliers en robe rayée bleu et blanc pour les filles, chemises bleues pour les garçons : l’uniforme des 500 000 élèves des établissements de L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). La pauvreté et le chômage sont massifs : près de 80 % de la population survit grâce à l’aide humanitaire.

Les Gazaouis ne pouvaient sortir qu’en tout petit nombre — quelque 18 000 travailleurs étaient autorisés à se rendre quotidiennement en Israël avant le 7 octobre. Même filtrage au compte-gouttes par l’Égypte au terminal de Rafah, au sud du territoire. Un seul passage, Kerem Shalom, permettait l’importation de biens, en quantité insuffisante.

UN TERRITOIRE DESSINÉ PAR LES CONFLITS

La bande de Gaza, territoire très anciennement peuplé, situé au carrefour des routes et des empires dès l’Antiquité, a été dessinée par les conflits modernes. Après la première guerre mondiale, elle passe de l’empire ottoman au mandat britannique. À la création d’Israël en 1948, elle est administrée par l’Égypte, mais garde un statut « autonome ». La ligne d’armistice de 1949 est transformée en frontière durable.

Gaza est brièvement occupée par Israël en 1956-1957. Les Palestiniens résistent et les affrontements font un millier de morts. Elle est conquise par les Israéliens pendant la guerre de 1967. Des colons s’y installent en 1970. Leurs maisons, leurs serres et leurs jardins verdoyants — ils pompent la plus grande partie de l’eau — interdisent l’accès à la mer à de nombreux habitants.

C’est dans la bande de Gaza que la résistance palestinienne armée après 1967 est la plus active, menée par le Fatah de Yasser Arafat. Il faudra l’offensive menée par le général Ariel Sharon, futur premier ministre, pour en venir à bout. Mais l’opposition à l’occupation reste puissante, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) s’y renforce, tandis que les Frères musulmans restent à l’écart. C’est à Gaza qu’éclate en 1987 la première Intifada, la « révolte des pierres » qui sera durement réprimée, comme en Cisjordanie. Événement capital, les Frères musulmans locaux fondent alors le Hamas, qui décide de s’impliquer dans la lutte nationale.

SOUS BLOCUS

En 1994, à la suite des accords d’Oslo (1993), c’est à Gaza que Yasser Arafat retourne pour établir le premier siège de l’Autorité palestinienne, qu’il déplacera ensuite à Ramallah. Le Hamas se lance dans des attentats-suicides en Israël, tandis que le processus d’Oslo s’enlise. Mais l’armée et les colons partent en 2005 : Israël veut se concentrer sur la colonisation de la Cisjordanie. Devenu premier ministre, Sharon a en effet décidé de se retirer du territoire, ce qui entraîne le départ des 8 000 colons. Sans aucun soldat israélien à l’intérieur, Gaza reste, selon la définition des Nations unies « un territoire occupé », ou comme le disent les Palestiniens, une « grande prison à ciel ouvert dont les geôliers sont à l’extérieur ».

Bastion du Hamas, Gaza aide celui-ci à gagner les élections législatives palestiniennes de 2006. L’Autorité palestinienne et les États occidentaux refusent de reconnaître le résultat de ce scrutin pourtant démocratique, et le Hamas, après de violents affrontements avec le Fatah, installe son pouvoir dans la bande côtière en 2007. Les Israéliens vont jouer sur cette division entre la Cisjordanie et Gaza, instaurer un blocus total contre le territoire, tout en permettant à cette « entité hostile », de survivre, notamment grâce au transfert de fonds réguliers du Qatar.

En 2018 et 2019, c’est la « Marche du retour ». Des Gazaouis, femmes et hommes de tous âges, manifestent contre la clôture israélienne. Ils se font abattre comme au stand de tir par les snipers israéliens. Bilan : 230 morts et plus de 7 000 blessés par balles, souvent amputés.

Ce dramatique épisode confirme qu’à Gaza aussi, toute manifestation pacifique est écrasée par les armes. Différentes guerres (en 2006, 2008-2009, 2012, 2014, 2021, au printemps 2023), opposent Israël et le Hamas, soutenu par ses alliés, notamment le Djihad islamique, avant celle, d’une dimension inégalée, qui a entraîné un nombre de morts et de destructions sans précédent.

Pierre Prier
Orient XXI du 1er novembre 2023

Pour aller plus loin :

  • Jean-Pierre Filiu, Histoire de Gaza, Fayard, 2015
  • Amira Hass, Boire la mer à Gaza, chronique 1993-1996, La Fabrique éditions, 2001

1 Message

  • Palestine - Qu’est-ce que la bande de Gaza ? 15 février 21:40, par a_suivre

    Fiche-info 76, publiée en septembre 2012 : Cette fiche-info traite des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés

    Les colonies représen-tent depuis longtemps un obstacle majeur à la paix entre Israël et les Palestiniens. La popula-tion israélienne attirée par les colonies est souvent animée par une idéologie et des croyances religieuses intransigeantes selon lesquelles toute la région située entre le Jourdain et la Méditerranée appartiendrait en exclusivité au peuple juif.

    Ces colons n’hésitent souvent pas à recourir à la violence contre les populations civiles palestiniennes pour affirmer leurs croyances[7]. La construction de colonies sur des terres palestiniennes a aussi créé un « état de fait » qui rend de plus en plus difficile, tant d’un point de vue logistique que politique, la mise en place d’une solution à deux États.

    L’expansion de l’infrastructure israélienne et de son appareil de sécurité dans les colonies à partir du territoire israélien à proprement dit pose également des problèmes économiques et politiques pour les Palestiniens.

    Un réseau de routes réservées aux populations juives et reliant les colonies entre elles et au territoire israélien, ainsi que les postes de contrôle des forces militaires israéliennes ont, de fait, découpé les TPO en 43 collectivités non contiguës et isolées[8], rendant ainsi presque impossible la création d’un État palestinien[9].

    On dénombre actuellement 121 colonies israéliennes[1] et 102 avant-postes israéliens[2] regroupant près de 500 000 colons[3] sur des terres palestiniennes occupées (TPO) militairement par Israël depuis 1967 (la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et plateau du Golan).

    Les colonies en tant que telles ne couvrent que 2 % des territoires palestiniens occupés. Toutefois, en comptant le réseau de routes réservées aux Israéliens, les bases militaires, les zones tampons autour des colonies et celles de chaque côté du Mur de séparation, zones complètement inaccessibles aux Palestiniens, 40 % au moins de la Cisjordanie est sous contrôle israélien[4].

    L’expansion des colonies est le résultat des efforts méthodiques déployés par le gouvernement israélien pour établir sa propre population civile sur des terres palestiniennes en vue de consolider son emprise sur les TPO[5]. Tous les gouvernements israéliens depuis 1967, quelle que soit leur appartenance politique, ont travaillé activement à l’expansion des colonies[6].

    Les colonies sont illégales selon diverses dispositions du droit international.

    L’article 49, alinéa 6 de la QuatrièmeConvention de Genève, dont Israël est signataire, stipule que « La Puissance occupante ne pourra procéder à la dépor-tation ou au transfert d’une partie de sa population civile dans le territoire occupé par elle[10] ».

    Le Statut de Rome qui énonce les règles de la Cour pénale internationale (CPI) définit explicitement le transfert par une puissance occupante d’une partie de sa population civile dans le territoire qu’elle occupe comme un crime de guerre punissable en vertu de la CPI[11] [12].]

    En 2004, la Cour interna-tionale de Justice a statué formellement que les établisse-ments israéliens en territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, étaient contraires au droit international[13]. Enfin, la résolution 465 du Conseil de sécurité de l’ONU de 1980 stipule que « toutes les mesures prises par Israël pour modifier le caractère physique, la composition démogra-phique, la structure institutionnelle ou le statut des territoi-res palestiniens (…) occupés depuis 1967 » par la construc-tion de colonies contreviennent directement au droit international, dont la Quatrième Convention de Genève[14].

    Source : https://fr-cjpme.nationbuilder.com/….

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