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GAZA - Israël laisse passer un peu d’aide

vendredi 5 avril 2024, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 5 avril 2024).

Après les mises en garde de Joe Biden, Israël annonce permettre la livraison « temporaire » d’aide dans le nord de la bande de Gaza

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5 avril 2024

Assawra

L’aide humanitaire sera acheminée par le port israélien d’Ashdod et le point de passage d’Erez, au nord de la bande de Gaza. Le président américain avait prévenu jeudi le premier ministre israélien que la politique américaine à l’égard de l’Etat hébreu serait déterminée par les « mesures concrètes » prises pour protéger les civils palestiniens.

Les pressions de Joe Biden commencent-elles à porter leurs fruits ? Israël a annoncé, vendredi 5 avril, permettre la livraison « temporaire » d’aide dans le nord de la bande de Gaza, via le port d’Ashdod et le point de passage d’Erez. Le cabinet de guerre a autorisé le gouvernement à « prendre des mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire » afin d’« éviter une crise humanitaire » et « assurer la poursuite des combats », a déclaré le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un communiqué, quelques heures après une mise en garde du président américain.

Selon ce communiqué, Israël va autoriser l’acheminement « temporaire » de l’aide humanitaire par le port israélien d’Ashdod, à 40 kilomètres au nord de Gaza, et le point de passage d’Erez, dans le nord de l’enclave palestinienne. Les autorités vont aussi permettre « l’augmentation de l’aide jordanienne par Kerem Shalom », poste-frontière du sud d’Israël.

Protéger les civils

« Ces mesures (…) doivent maintenant être mises rapidement et complètement en œuvre », a réagi dans un communiqué, Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Au cours d’un entretien téléphonique avec Benyamin Nétanyahou, jeudi – le premier depuis le 18 mars –, Joe Biden avait laissé entendre, pour la première fois, que les Etats-Unis mettaient en garde Israël sur leur soutien. Joe Biden « a clairement affirmé que la politique américaine à l’égard de Gaza serait déterminée par notre évaluation des mesures concrètes prises par Israël » pour protéger les civils, a rapporté la Maison Blanche dans un communiqué.

« Le président Biden a souligné que les frappes contre les travailleurs humanitaires et la situation humanitaire générale [à Gaza] sont inacceptables », a affirmé la Maison Blanche, ajoutant que le président américain avait, durant cet appel, « insisté sur la nécessité pour Israël d’annoncer et de mettre en œuvre une série de mesures spécifiques, concrètes et mesurables pour remédier aux dommages causés aux civils, aux souffrances humanitaires », et pour assurer « la sécurité des travailleurs humanitaires ». Alors que la bande de Gaza est confrontée à un drame humanitaire, la mort lundi dans des frappes israéliennes des sept travailleurs de l’ONG World Central Kitchen (WCK), basée aux Etats-Unis, a accru le mécontentement international.

Mécontentement croissant

M. Biden a également exhorté M. Nétanyahou à « conclure sans délai un accord » pour un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza. « Ce que nous attendons et espérons voir dans les heures et les jours à venir, c’est une augmentation spectaculaire de l’aide humanitaire, l’ouverture de nouveaux points de passage et une réduction de la violence à l’encontre des civils et certainement des travailleurs humanitaires », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

L’appel téléphonique entre Joe Biden et Benyamin Nétanyahou s’inscrit dans un contexte de « mécontentement croissant » de Washington face à son allié, a confirmé le porte-parole. Selon The New York Times, Jill Biden a demandé à son mari de mettre fin au conflit dans la bande de Gaza.

Les relations entre les deux pays se sont tendues depuis que Washington a permis le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU, fin mars, d’une résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat », rejeté par Israël et sans effet sur le terrain.

Les Etats-Unis auraient toutefois autorisé le transfert de milliers de bombes vers Israël ce lundi, rapportent The Washington Post et CNN, citant plusieurs responsables américains.

Selon le ministère de la santé du Hamas, plus de 33 000 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis l’attaque du mouvement islamiste contre Israël, le 7 octobre 2023. Les bombardements et l’offensive terrestre des forces israéliennes ainsi que le siège total du territoire palestinien ont provoqué un désastre humanitaire.

Le Monde du 04 avril 2024

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