VIVE LA RÉVOLUTION

Le banco-centralisme

samedi 2 mars 2024, par do (Date de rédaction antérieure : 24 août 2021).

Le banco-centralisme est une théorie développée par Luniterre.

Voici le banco-centralisme tel que je le comprends. Voici comment on peut le vulgariser.

Le banco-centralisme succède au capitalisme.

Je pense que la théorie de Luniterre est bien plus facile à accepter et à comprendre en commençant par faire remarquer que les prix sont complètement déconnectés de la réalité (la société de l’arnaque) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article11966

Ensuite, il faut expliquer la théorie de la plus-value à ceux qui ne la connaissent pas. Ce qui n’est pas compliqué : le prix d’une marchandise est égal au temps de travail humain nécessaire à sa production. La plus-value est la différence entre ce prix, et le prix qu’est payé le travail humain par le capitaliste. Je crois que tout le monde peut comprendre ça.

Et, tout de suite après, commencer directement par la fin du raisonnement de Luniterre : Comme bientôt toutes lignes de production existeront sans aucun travailleur (humain), la plus-value disparaitra complètement. Donc, l’argent devrait disparaître avec elle. Donc, seuls les grands-maîtres de la monnaie (les banco-centralistes, ceux à qui appartiennent les banques centrales) peuvent conserver le pouvoir à condition de rendre artificiellement indispensable l’utilisation de l’argent.

Après, ceux qui veulent plus de précisions liront les articles de Luniterre sur ce site. Je lui laisse le soin de mettre en commentaire les liens qu’il juge indispensables.

Bien à vous,
do
http://mai68.org

Note du 28 avril 2022 :

Dans sa réponse :http://mai68.org/spip2/spip.php?article9503

Luniterre estime que j’aurais dû expliquer "le point de passage dialectique d’une situation à l’autre". Il exprime lui-même d’une façon claire et concise le passage du capitalisme au banco-centralisme comme ceci :

>>> LE MONDE CAPITALISTE, C’EST UN MONDE OU LE CAPITAL CROIT EN MÊME TEMPS QUE LES FORCES PRODUCTIVES, ET OU IL CROIT PLUS VITE QUE LA DETTE QUI L’A GÉNÉRÉ.

LE MONDE DU CAPITALISME EST UN MONDE OU LE CAPITAL S’ACCUMULE DAVANTAGE ET PLUS VITE QUE LA DETTE.

*****************

>>> LE MONDE BANCO-CENTRALISTE, C’EST UN MONDE OU LES FORCES PRODUCTIVES ET LE CAPITAL CONTINUENT DE CROITRE ET DE S’ACCUMULER, MAIS MOINS VITE QUE LA DETTE QUI LES A GÉNÉRÉ.

LE MONDE DU BANCO-CENTRALISME EST UN MONDE OU LA DETTE S’ACCUMULE DAVANTAGE ET PLUS VITE QUE LE CAPITAL.

Référence : http://mai68.org/spip2/spip.php?article8724

Autrement dit :

Le capitaliste emprunte pour investir. Il a donc une dette. Mais, cet investissement va lui rapporter du fric. Son capital augmente. Si la quantité de fric qu’il gagne est plus grande que ce qu’il doit, il va pouvoir rembourser sa dette. Il conserve le pouvoir.

Mais, s’il ne gagne pas assez de fric pour pouvoir rembourser, il perd le pouvoir au profit des propriétaires des banques centrales (à qui il doit son fric en dernier recours), selon le principe de l’esclavage par la dette. La banque centrale fait de lui ce qu’elle veut. Avec sa planche à billet, elle peut continuer à lui prêter du fric ou cesser. Il obéit.

L’argent devient totalement artificiel à partir du moment où toutes les lignes de production sont sans travailleurs. Donc, la banque centrale peut émettre autant d’argent qu’elle le veut et le distribuer à qui elle veut.

Dès lors tout le pouvoir appartiendra d’une façon absolue à une partie infime de la population, énormément plus petite que le nombre actuel des capitalistes.

15 Messages de forum

  • Le banco-centralisme 24 août 2021 17:55, par Dominique

    Comme bientôt toutes lignes de production existeront sans aucun travailleur

    Il n’y arriveront pas.

    D’abord car les machines coûtent cher. On le voit par exemple avec la guerre en Afghanistan où la principale raison qui poussent les USA à se retirer est qu’ils n’ont plus les moyens de financer cette guerre.

    Ensuite car l’environnement est déjà trop foutu pour pouvoir en supporter plus. Avec au moins 50% du vivant détruit à jamais, la solution finale par extermination des conditions nécessaires à la vie qu’est le mode de vie techno-capitaliste est dans sa phase finale.

    Le seul réchauffement climatique donne déjà des signes d’emballement avec le dégazage du méthane contenu dans les calottes polaires, les glaciers et le permafrost, ce qui implique qu’il a déjà dépassé le point de non retour et que de ce seul fait, nous allons nous retrouver très rapidement dans des conditions comparables à celles de l’extinction du Pervien. Quand il fait entre 50 à 60 degrés la journée, il n’y a plus de Vie comme nous la connaissons.

    Certains auteurs de science-fiction parlent de la singularité, le jour où les machines prendront le pouvoir et se passeront de nous pour instaurer un nouvel ordre du vivant, celui des machines, des clics, des clacs et des bip-bips. Mais cela n’arrivera pas car indépendamment dz réchauffement climatique, le vivant est en train de s’effondrer à une vitesse qui n’a aucun précédant dans l’histoire de la planète bleue, aujourd’hui la planète qui pue de plus en plus.

    Cela n’arrivera pas car le toujours plus de machines, de technologies industrielles, est en train d’exterminer les conditions nécessaires à la Vie à une vitesse qui continue d’accélérer avec chaque nouvelle technique industrielle brevetée pour faire la richesse matérielle de ses actionnaires.

    Où alors c’est que je me trompe et que les machines auront pris le pouvoir sur une planète transformée en astéroïde.

    Je connais un seul moyen pour éviter cela, la résistance.
    https://deepgreenresistance.org

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    • Le banco-centralisme 25 août 2021 03:05, par do

      Salut Dominique,

      Tu dis : « Il n’y arriveront pas. D’abord car les machines coûtent cher. »

      Les machines coûtent chers à condition qu’elles soient fabriquées par du travail humain ; puisque le prix d’un marchandise correspond au temps de travail social moyen nécessaire à sa production.

      Ce n’est pas un problème : déjà au tout début des années 1980 il y avait des robots qui fabriquaient des robots au pied du Fujiyama !

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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      • Le banco-centralisme 25 août 2021 12:24, par Dominique

        Salut do,

        Pour fabriquer une machine, il y a beaucoup de main-d’oeuvre car il faut inclure les coûts de développement, lesquels sont liés à des postes de travail à haute valeur ajoutée généralement bien payés. Le pays qui monte, la Chine, dépense des sommes faramineuses non seulement pour des machines pour la production, mais aussi en R&D et pour les écoles et universités. Il y a de nombreuses choses que les machines ne savent pas faire. Par exemple construire un porte-avion où une maison.

        Ce sont principalement les ouvriers peu qualifiés qui se retrouvent au chômage du fait des machines. Les luddites l’avaient bien compris et c’est toujours vrai aujourd’hui. Ce qui a changé est le niveau minimum de qualification pour espérer pouvoir trouver un job. Du temps des luddites, il fallait être habile de ses mains. Aujourd’hui, il faut une licence universitaire ou être ingénieur. Le système éducatif des pays industrialisés à suivi cette évolution. Comme elle investi plus que les autres dans l’éducation, la Chine n’est plus seulement l’atelier de la planète, elle est en train de devenir le labo de développement de la civilisation techno-capitaliste.

        Lausanne fut la première ville d’Europe à être quadrillée de caméra de surveillance. Aujourd’hui, si les médias occidentaux dominants critiquent la Chine pour sa surveillance généralisée de sa population, c’est que ce pays est devenu leader mondial du développement des technologies utilisées pour cela. Qui avait entendu parler de Huawey il y a 10 ans ? Personne ou presque. Si les USA ne veulent pas de Huawey, c’est parce que leur secret défense ne contrôle pas la technologie chinoise.

        L’enjeu principal du passe sanitaire est qu’il permet d’imposer un contrôle social totalitaire à la chinoise partout où il est mis en oeuvre. Quand on voit la façon autoritaire et la mauvaise foi dont les élites font preuve pour l’imposer, cela me fait bien plus peur que le banco-centralisme, ceci car le banco-centralisme n’est que le boulier comptable de la société eugéniste v2.0 qu’elles veulent imposer.

        Un autre élément important pourquoi il n’y arriveront pas est qu’en plus du réchauffement climatique, le techno-capitalisme est confronté aux limites physiques du techno-capitalisme. La crise de 2008 fut causée par la montée rapide des prix du brut et ce n’est pas un hasard si 2008 est officiellement selon l’ONU, l’année où la production mondiale de pétrole a atteint son pic. Aujourd’hui, en raison d’une pénurie mondiale de puces informatiques, plusieurs des plus grands constructeurs automobiles ont annoncé qu’ils allaient fermer la production de plusieurs de leurs usines pendant plusieurs mois.

        Comme les élites ne peuvent pas agir sur une offre qui dépend in fine des stocks de ressources naturelles en voie d’épuisement rapide, elles agissent sur la demande, sur nous. Comme en pus la plupart des gens n’en ont pas conscience, cela est beaucoup plus inquiétant que la couleur du boulier comptable de la société eugéniste v 2.0 qui commence à se mettre en place entre autre à grands coups de transhumanisme. Des exosquelettes pour les soldats, contrôle social totalitaire et autoritaire ainsi que des expériences médicales aux effets secondaires inconnus et multiples pour les peuples. Et ce n’est que le début si les peuples ne se réveillent pas maintenant.

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        • Le banco-centralisme 25 août 2021 12:44, par do

          Salut Dominique,

          Tu dis : « Pour fabriquer une machine, il y a beaucoup de main-d’oeuvre car il faut inclure les coûts de développement, lesquels sont liés à des postes de travail à haute valeur ajoutée généralement bien payé »

          Réponse : Ce sera fait aussi par des machines munies d’intelligence artificielle.

          Amicalement
          do
          http://mai68.org

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          • Le banco-centralisme 25 août 2021 18:52, par Dominique

            Do, c’est déjà le cas. De nombreuses chaînes de montage sont automatisées. Or une chaîne de montage sert à construire des machines, que ce soit un téléphone, une voiture ou un robot pour chaîne de montage.

            Je sais aussi qu’avec l’arrivée sans fin de nouvelles technologies, les limites de ce qu’il est possible de faire sont en permanence repoussées. Ce qui implique que l’ère du travail facile à trouver est terminée depuis au moins 20 ans dans les pays industrialisé et que depuis, cette tendance n’a fait qu’empirer. D’où le banco-centralisme et son revenu inconditionnel.

            Ce qui est plus inquiétant est que ce revenu inconditionnel et tout le reste de la société sera de plus en plus couplé avec les technologies de surveillance et de contrôle social. Ce qui est au cœur du transhumanisme est l’union des technologies mécaniques, électroniques, chimique et biologique avec les sciences cognitives. Ils font une simulation d’épidémie et hop, le monde se retrouvent avec une succession de vraies épidémies de covid, ceci tandis que les peuples de nombreux pays doivent faire face à une instrumentalisation et une infantilisation totale des citoyens par des élites sans conscience.

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    • Le banco-centralisme 25 août 2021 21:06, par Luniterre

      Ton propos, Dominique, est truffé de contradictions internes que tu ne vois pas parce que au lieu d’analyser rationnellement tu es aveuglé par ta vision messianique de la fin d’une société industrielle que tu détestes.

      Tu prêtes à l’analyse du banco-centralisme les éléments d’une critique du capitalisme, ce qu’il n’est pas, essentiellement, mais bien plutôt un dépassement de celle-ci, en fonction du dépassement déjà effectif du capitalisme par le banco-centralisme.

      Le banco-centralisme n’a pas pour but de faire survivre le capitalisme, à moyen et plus long terme, mais de lui substituer un nouveau système de domination de classe fondé sur le monopole de la production de toutes valeurs d’usage, et non pas sur la rentabilité financière.

      C’est un mode de survie adapté aux nouvelles conditions créées par les forces productives modernes, mais uniquement destiné à la survie d’une classe dominante restreinte et d’un minimum de laquais et de serviteurs qui lui seront encore éventuellement nécessaires.

      À terme il implique une telle dépopulation, genre 80%, voire plus, qu’un nouvel "équilibre" entre les restes de ressources et ces restes d’"humanité " est parfaitement possible et stabiliserait la situation planétaire.

      Dans une certaine limite, les banco-centralistes sont des écologistes encore plus radicaux que toi et ta pseudo-"résistance"…!

      Et à peu près aussi "humanistes", quant au résultat final escompté, quoi que tu en penses !

      Luniterre

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      • Le banco-centralisme 25 août 2021 23:05, par Luniterre

        CORRECTIF >>> évidemment, il faut lire :

        « Tu prêtes à l’analyse du banco-centralisme les éléments d’une critique du capitalisme, ce qu’elle n’est pas, essentiellement, mais bien plutôt un dépassement de celle-ci, en fonction du dépassement déjà effectif du capitalisme par le banco-centralisme. »

        Luniterre

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  • Le banco-centralisme 28 avril 2022 19:51, par do

    Le passage du capitalisme au banco-centralisme :

    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

    >>> LE MONDE CAPITALISTE, C’EST UN MONDE OU LE CAPITAL CROIT EN MÊME TEMPS QUE LES FORCES PRODUCTIVES, ET OU IL CROIT PLUS VITE QUE LA DETTE QUI L’A GÉNÉRÉ.

    LE MONDE DU CAPITALISME EST UN MONDE OU LE CAPITAL S’ACCUMULE DAVANTAGE ET PLUS VITE QUE LA DETTE.

    *****************

    >>> LE MONDE BANCO-CENTRALISTE, C’EST UN MONDE OU LES FORCES PRODUCTIVES ET LE CAPITAL CONTINUENT DE CROITRE ET DE S’ACCUMULER, MAIS MOINS VITE QUE LA DETTE QUI LES A GÉNÉRÉ.

    LE MONDE DU BANCO-CENTRALISME EST UN MONDE OU LA DETTE S’ACCUMULE DAVANTAGE ET PLUS VITE QUE LE CAPITAL.

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  • Le banco-centralisme 28 avril 2022 20:06, par do

    Banco-centralisme, autres liens utiles :

    « Great Reset » : le banco-centralisme est-il un « complot pervers » ou simplement la conséquence incontournable d’une évolution systémique ?

    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

    Coronavirus - Le confinement est une guerre sans guerre (vidéo 17’28)

    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

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  • Le banco-centralisme 3 mars 09:30, par Luniterre

    Pour aller plus loin sur la compréhension de la transition actuelle, et principalement depuis la crise de 2007-2008, du capitalisme vers le banco-centralisme, l’article qui "résume" autant qu’il est possible la logique de cette évolution :

    Cinq différences essentielles entre l’époque de Marx et la nôtre (Nouvelle édition)

    http://cieldefrance.eklablog.com/cinq-differences-essentielles-entre-l-epoque-de-marx-et-la-notre-nouve-a215228819

    +Nombreux liens sur le sujet, à la suite

    **********************************

    Dans le contexte 2023-2024 :

    Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?

    http://cieldefrance.eklablog.com/fini-2023-bapteme-de-2024-deux-gouttes-d-eau-ou-deux-gouttes-de-sang-a215224737

    ***************************

    La guerre actuelle de l’Occident contre la Russie : encore une guerre de classes ? Mais de quelles classes ???

    http://cieldefrance.eklablog.com/la-guerre-actuelle-de-l-occident-contre-la-russie-encore-une-guerre-de-a215484205

    **********************************

    Mais pour véritablement comprendre l’évolution actuelle il faut donc remonter aux origines du capitalisme industriel, et, dix ans avant Le Capital, ça se trouve dans les "Grundrisse", qui sont, comme le titre l’indique, le plan général de l’œuvre de Marx, tel qu’il la projetait, sans malheureusement pouvoir la compléter, au terme de sa vie.

    Autre misère de la "gauche" française : aucune traduction française ni complète ni correcte, en ligne.

    Par chance, l’édition anglaise "Marxists.org" est assez correcte :

    Grundrisse -VO allemande

    http://dhcm.inkrit.org/wp-content/data/mew42.pdf

    Traduction anglaise

    https://www.marxists.org/archive/marx/works/1857/grundrisse/

    https://www.marxists.org/archive/marx/works/download/pdf/grundrisse.pdf

    *********************************

    + DE LIENS VERS LES ORIGINAUX DE MARX >>>

    https://archivmarx.wordpress.com/

    *********************************

    PNG - 660.4 ko

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  • le monétarisme 4 mars 07:02, par Damien Costy

    en réalité, il ne s’agit pas de banco-centralisme ms de monétarisme.

    et le remplacement du capitalisme par le monétarisme (1 capitalisme atténué) c effectué entre le 15 septembre 2008 (crise économique mondiale markant le début de la f1 du capitalisme) et le 20 janvier 2017 (investiture de donald trump à la présidence des états-unis).

    et le monétarisme prendra f1 lorsque les élites mondiales supprimeront la monnaie dans 1 vaine tentative de mettre en place les monnaies numériques étatisées (dites monnaies de banques centrales) en remplacement des monnaies classiques (probablement en 2024).

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    • le monétarisme 4 mars 17:46, par Luniterre

      Tel que vous la résumez à l’extrême, votre définition du "monétarisme" est exactement celle du banco-centralisme, si vous avez réellement lu les articles à ce sujet.

      Encore que l’on ne voit pas vraiment ce que peut être un "capitalisme atténué" : un concept que vous devriez développer, pour que l’on comprenne où vous voulez vraiment en venir en termes d’analyse économique.

      Par ailleurs, la définition usuelle du "monétarisme" ne correspond pas, même approximativement, à votre propos.

      S’il y a vraiment un rapprochement à faire, selon vous, merci de préciser votre pensée, là encore !

      En espérant donc, de votre part, une contribution utile au débat.

      Luniterre

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      • le monétarisme 5 mars 13:07, par Luniterre

        CORRECTIF :

        "Telle que vous la résumez à l’extrême, votre définition du "monétarisme" est exactement celle du banco-centralisme, si vous avez réellement lu les articles à ce sujet."

        ***********************

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  • Le banco-centralisme 6 mars 10:06, par Luniterre

    De ma "rencontre" (sur le web…) avec "Lucifer" et de quelques conclusions à en tirer…

    *****************************

    Si l’on fait une recherche « Damien Costy » sur le net on reconnaît la trace particulière de cet internaute à son style particulièrement « f1 » (*) et au fait qu’il semble suivre par exemple deux sujets typiques et typiquement « mystiques » :

    _la « f1 du monde », avec les habituelles « prophéties » à la clef, sur le sujet, et leurs plantages comiques récurrents, dont ceux de « Damien Costy » sont une illustration parmi d’autres…

    _l’autre sujet récurrent de « Damien Costy » est sa revendication d’être « luciférien », sinon d’être « lucifer » lui-même, comme cela lui arrive de « contresigner », en quelque sorte, ses posts…

    Avec néanmoins un relatif « second degré », semble-t-il, du moins, on l’espère pour lui… A toute « f1 » utile, serait-on tenter de préciser…

    Avec son style « f1 du monde » caractéristique « Damien Costy » est ainsi en quelque sorte le « Max Verstappen » des forums, mais sans les « arrêts au stand » qui lui éviteraient de finir très rapidement sur les jantes à chaque sortie…

    Il n’y a donc guère d’autre « développement de sa pensée économique » à en attendre qu’un énième micro-manifeste « néo-luciférien » dans son inénarrable style télégraphique…

    Au-delà de l’aspect plus ou moins délibérément caricatural, tant du « personnage internautique » que de son intervention, son type de post est en réalité tout à fait emblématique de la culture « internautique » de notre époque.

    Une culture « connectée » mais qui n’avait jusqu’ici jamais atteint un tel degré de « déconnexion », précisément, d’avec la réalité !

    Que chacun vienne sur le net avec son propre univers mental et l’y « importe » plus ou moins tel quel, au départ, c’est évidemment une loi assez inévitable du genre, mais le principe même du débat est de savoir si la confrontation des divers univers mentaux contribue à l’évolution des uns et des autres, et ainsi à l’évolution générale de la culture internautique, voire, tant qu’à faire, à l’émergence de quelque chose de réellement novateur, et pourquoi-pas, d’enfin réellement positif et efficace.

    La seule émergence sociale un tant doit peu significative, en France, que l’on puisse essentiellement attribuer au net, ce fut le mouvement des « Gilets Jaunes ». Si d’autres mouvements sociaux ont utilisé le net pour tenter de gagner en expansion, on ne peut pas dire qu’ils y aient réellement pris naissance. Le cas « intermédiaire » est peut-être celui des « Nuits Debout », mais qui se sont « greffées », en quelque sorte, sur le mouvement social syndical contre la « Loi Travail » et l’ont en pratique « achevé » plutôt que de constituer une réelle émergence.

    Le terme d’émergence a ici une importance fondamentale, puisque l’émergence est le principe même de l’évolution, et donc, du changement réel et significatif.

    Dans le cours de l’évolution l’émergence est significative par le fait qu’une espèce « émergente » présente des caractéristiques particulières qui deviennent celles précisément « particulières » de cette espèce et s’établissent, pour la durée de vie de cette espèce nouvelle, sans retour possible aux caractéristiques devenues « archaïques » des espèces plus anciennes.

    Il en va de même des phénomènes économiques et sociaux. A ce titre on ne peut que constater l’échec, en termes d’évolution, de mouvements tels que les « Gilets Jaunes » ou les « Nuits Debout » : ils n’ont engendré aucun changement irréversible.

    On ne peut évidemment pas présumer du fait que la chose n’aura jamais lieu, à l’avenir, mais le fait est donc qu’au-delà de sa propre émergence et de l’emprise durable, sinon irréversible, qu’il a acquis sur la société, internet n’a engendré aucun mouvement social ou politique qui soit significativement différent de ce qui lui préexistait.

    Le net « interactif » a pourtant déjà une trentaine d’années sous la forme des blogs et donc accessible à tout un chacun. C’est donc en soi un phénomène émergent et durable, y compris et surtout à l’échelle des changements politiques et sociaux intervenus à l’échelle mondiale, durant la même période. Par contraste, donc, si le net a joué évidemment un rôle fondamental en termes d’évolution des infrastructures économiques et sociales, on ne peut que constater qu’il n’a pas vraiment joué le même rôle en termes de superstructures des mouvements politiques et sociaux, contrairement à ce qui est souvent revendiqué dans telle ou telle « étude » sur le sujet.

    S’il a joué un rôle, c’est donc un rôle nettement conservateur, à plus d’un titre, des superstructures sociales et politiques préexistantes.

    Un rôle réactionnaire, en fait, même, par rapport aux changements possibles, et même nécessaires, et dont certains pourtant rendus potentiellement possibles par son principe même d’interactivité.

    Réactionnaire au sens premier du terme, selon lequel il a donc fait obstacle à l’expression concrète de ces changements, c’est-à-dire à leur concrétisation dans la pratique.

    Pourtant, ici, deux réflexions s’imposent :

    _Jusqu’à un passé relativement récent, on ne peut pas dire que la « liberté d’expression » ait été en cause dans cet état de fait, ni même, tout étant relatif, qu’elle le soit radicalement davantage aujourd’hui, malgré l’efficacité des algorithmes de censure : ils sont un frein considérable et efficace mais pas encore une « gomme » radicale, en terme d’interactivité potentielle.

    _Jusqu’à présent, également, on ne peut pas non plus parler d’internet comme une « entité » en soi, même si cela peut changer rapidement, avec l’extension de l’IA. (**)

    La configuration générale actuelle de l’internet est donc établie non pas par les internautes, mais bien par les autorités « médiatiques » des classes dominantes. Le « dosage » des différents types d’expression que l’internaute y rencontre est donc nettement étudié et contrôlé pour y faire « apparaître », selon les demandes des internautes, une « vision » du monde qui leur donne l’illusion d’une « liberté d’expression », d’un « pluralisme », etc…, mais sans que ce qui pourrait déboucher sur des changements sociaux réels ne puisse y apparaître comme une perspective réellement séduisante et suscitant le passage à l’action concrète pour sa réalisation.

    Mais plus habilement encore, le contrôle « algorithmique » du net fait qu’avec quelques termes « personnalisés », l’internaute se trouve assez rapidement face à quelques prolongements de l’univers mental qu’il y a déjà apporté lui-même, de sorte que le net devient pour lui, sans même qu’il en soit conscient, la plupart du temps, bien davantage un « miroir » reflétant son propre univers mental qu’une « fenêtre » ouverte sur le monde et sur d’autres « perspectives », à tous points de vue.

    L’internaute éprouve ainsi rapidement un sentiment d’ « expansion » de son propre univers mental, et la tendance instinctive est donc aussitôt de chercher davantage d’ « expansion » de son univers mental, plutôt que la confrontation avec des éléments de réalité qui puissent remettre en cause ce sentiment de « confort » intellectuel expansif et extensible.

    Et paradoxalement, à priori, même au fil des « débats », chacun fait de son post une nouvelle « extension » de son propre univers mental, plutôt qu’une « passerelle » vers les univers mentaux d’autres intervenants. Le fait est donc ainsi simplement que trente ans d’« interactivité » des blogueurs sur le net sont essentiellement trente ans de « dialogues de sourds », à quelques exceptions près, sans doute, mais trop minoritaires pour avoir un impact quelconque sur la réalité sociale de notre monde.

    Et le banco-centralisme, dans tout ça ?

    L’affirmation ou la négation, pour lui, de l’émergence et de l’existence du phénomène banco-centraliste est le point simple et unique du bref post de « lucifer-Damien Costy » sur VLR.

    On ne reviendra pas, ici, sur le fait que les rares déterminants cités par lui sont précisément des éléments de la définition même du banco-centralisme.

    C’est déjà, à ce titre, plutôt un élément en faveur d’une évaluation positive, tout étant relatif, de sa perception de la réalité du phénomène lui-même.

    La réaction majoritaire des lecteurs du sujet étant plutôt précisément une « non-réaction », un déni par le silence, en quelque sorte, ou bien une négation de fait par le simple « échappatoire » de parler d’autre chose, en regard du sujet éventuellement « commenté » : le « non-commentaire » néanmoins expressément formulé, même si « indirectement » !

    Face à un élément qui ne rentre pas dans le schéma des « univers mentaux » douillettement installés sur le net, « échappatoire » et silence sont deux formes de contorsions intellectuelles pour éviter la confrontation avec le réel.

    « Lucifer » a quant à lui trouvé un autre truc : donner au nouveau phénomène le nom d’un autre, préexistant, pour le faire rentrer sans heurt dans son petit « enfer » personnel.

    Mais ce qui « préexiste » au nouveau est aussi parfois ce qui disparaît avec son émergence, ou peu après.

    « Peu après », ce qui peut donc impliquer une période transitoire de coexistence des deux phénomènes.

    « Peu après », ce qui, en termes de période historique, peut être relativement long, en regard d’une durée de vie humaine. Ce qui peut rendre le nouveau, pour la période « transitoire », difficile à distinguer de l’ancien.

    La base de l’expansion du capitalisme, pour Marx, c’est son élargissement par le travail productif humain, et, pour l’essentiel, par celui du prolétariat industriel. Pour Marx, différentes formes du capital ont précédé l’émergence du capital industriel, mais il est clair que le capitalisme tel qu’il le définit, aussi bien dans les Grundrisse que dans Le Capital, c’est le capitalisme industriel.

    L’expansion du capitalisme, selon Marx, se fait donc suivant la loi de la valeur, telle que précisément liée au travail productif du prolétariat industriel. Dès son époque déjà, avec la baisse tendancielle du taux de profit, elle dépend donc de l’expansion du prolétariat industriel.

    Contrairement à une lecture biaisée par le contexte idéologique, et surtout, ultérieur, la fin du capitalisme est d’abord et avant tout liée à celle du prolétariat industriel, à sa fin totale, évidemment, mais déjà à sa réduction, en proportion de l’investissement en capital fixe, c’est-à-dire en machinerie, essentiellement, et en machinerie de plus en plus automatisée, donc, telle que déjà émergente du vivant de Marx, à l’époque de la machinerie à vapeur.

    Évidemment, la période d’expansion du capitalisme et du prolétariat industriel, qui s’est achevée, en France, au milieu des années 70 du siècle dernier, n’est pas allée sans crises qui auraient pu entraîner sa fin « révolutionnaire », en quelque sorte « prématurée » par rapport à son cycle « naturel » complet, et c’est bien ce que Marx espérait et exprimait déjà, à l’occasion, dans ses écrits, et d’autres auteurs marxistes à la suite, mais cela ne signifie pas pour autant que la fin du capitalisme soit nécessairement le fruit des luttes sociales : au contraire, dans sa période de rétractation, et plus elle avance, et plus il se rapproche de sa fin « naturelle », faute d’une quantité suffisante de plus-value, même « relative » à extraire du prolétariat industriel, pour son élargissement, et même, son simple renouvellement, en proportion des investissements nécessaires en capital fixe, stériles en termes de plus-value, mais incontournables, en termes de concurrence « mondialisée ».

    Le capital fixe, c’est toujours du capital, évidemment, mais dans la mesure où il n’est plus suffisamment « irrigué » par le travail productif humain, son cycle de renouvellement, en termes d’investissements, repose donc essentiellement sur le cycle de la dette, qu’elle soit publique ou privée, et le « profit capitaliste » « comptabilisé » aussi bien sur le bilan de l’entreprise que sur le compte en banque du « capitaliste » n’est plus qu’une fraction ainsi formellement « capitalisée » de la dette globale du système, « irriguée », elle, par les « liquidités » déversées par les banques centrales : de l’argent créé ex-nihilo et non pas de la « valeur », au sens réellement capitaliste du terme, extraite du travail productif humain.

    La « valeur » de la production n’est plus, pour l’essentiel, que la « valeur » d’amortissement et de renouvellement du capital fixe, déjà essentiellement de la dette, et le « bénéfice » de ce « capitaliste » une fraction de l’élargissement de la dette banco-centralisée : c’est pourquoi on ne parle plus de « capitalisme », mais bien de banco-centralisme.

    Évidemment, dans la période de « transition », il y a toute une gamme de situations possibles entre l’« ancien » capitalisme, réellement digne de ce nom et le nouveau banco-centralisme, émergent.

    Mais ce que nous enseigne l’histoire économique du monde, depuis la crise de 2007-2008, c’est bien que le mouvement vers le « nouveau » système de domination de classe, banco-centraliste, est irréversible, tout comme l’était le mouvement vers le capitalisme industriel, au début du XIXe siècle.

    La lutte contre les vestiges du capitalisme n’est évidemment pas forcément dénuée de sens, mais une réelle alternative sociale ne pourra se construire que dans la lutte contre le banco-centralisme.

    Luniterre

    http://cieldefrance.eklablog.com/de-ma-rencontre-sur-le-web-avec-lucifer-et-de-quelques-conclusions-a-e-a215500265

    (* http://ekladata.com/HMGz1l6MJ8fwxciCSBJjH_RIMaA/Quelques-perles-luciferiennes-de-Damien-Costy-.pdf )

    (** J’ai testé ChatGPT : les questions qui fâchent…

    http://cieldefrance.eklablog.com/j-ai-teste-chatgpt-les-questions-qui-fachent-a215444145 )

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