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Tarnac - 25 octobre 2012 - La DCRI avait bel et bien menti !

vendredi 9 mars 2018 (Date de rédaction antérieure : 25 octobre 2012).

Tarnac, le relevé bancaire qui change la donne

http://www.liberation.fr/societe/20…

24 octobre 2012 à 15:00 (Mis à jour : 18:28)

Le « Canard enchaîné » révèle que la carte bancaire de Yildune Lévy a été utilisée à Paris au moment du sabotage de la voie TGV, en Seine-et-Marne. Un acte dont elle est soupçonnée, avec son compagnon Julien Coupat, depuis 2008.

Par PATRICIA TOURANCHEAU

Le Canard Enchaîné révèle un indice matériel majeur qui tend à dédouaner Yildune Lévy, 29 ans, de son implication supposée avec son compagnon Julien Coupat, 38 ans, du sabotage d’une ligne de TGV, le 8 novembre 2008. Selon les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat), le couple se serait trouvé à Dhuisy, en Seine-et-Marne, à bord d’une vieille Mercedes, pour poser un fer à béton sur un caténaire à l’aide d’une perche, entre 4 heures et 4h20 du matin. Or, selon l’hebdomadaire satirique, la carte bancaire d’Yildune Levy, mise en examen dans cette affaire dite de Tarnac et incarcérée un temps, a été utilisée à 2h44 à Pigalle, à Paris, ce 8 novembre 2008, pour retirer 40 euros, loin du lieu de la dégradation que la justice relie à « une entreprise terroriste ».

Trois jours après le sabotage, Yildune Lévy, Julien Coupat et sept autres personnes avaient été placés en garde à vue et pour quatre jours, tous avaient été mis en examen. Pour l’un des avocats de Yildune Levy, Me Jérémy Assous, « cet élément anéantit définitivement la version policière, déjà mise à mal par un grand nombre de contradictions ».

La jeune femme et son compagnon ont toujours admis leur virée en Seine-et-Marne dans la soirée du 7 novembre, au Trilport dans une pizzeria, mais pas du côté des voies ferrées de Dhuisy. Selon l’avocat, Julien Coupat et Yildune Lévy ont dit qu’ils avaient dîné dans une pizzeria au Trilport puis avaient dormi dans leur voiture, l’hôtel du Mouflon d’or étant complet. Réveillés par le froid, ils s’étaient rendus dans un « endroit reculé à quelques minutes de là » pour « faire un câlin », avant de rentrer à Paris.

« Une erreur de retranscription »

Dans le procès-verbal numéro 104, pièce maîtresse de l’instruction, la Sdat, qui reprend les étapes de dix-sept heures de filature de Coupat-Lévy, dit qu’une « approche piétonne » de la Mercedes au Trilport a permis de voir le couple endormi à l’intérieur dans des sacs de couchage et de la « buée sur les vitres ». Jusque-là, tout le monde est d’accord. Ensuite, les policiers écrivent que la Mercedes aurait redémarré à 3h50 pour se trouver à Dhuisy à 4 heures. Impossible, à moins de rouler à 159 km/heure pour parcourir les 26,6 km… Les policiers ont donc invoqué « une erreur de retranscription » qu’ils ont corrigée pour ramener l’heure du démarrage à 3h30. Puis, les « vingt policiers, répartis en douze véhicules » comme ils le prétendent, positionnent étrangement la Mercedes en des points différents autour du pont ferroviaire de Dhuisy, sans les voir sortir des perches ou poser un crochet. Pour Me Assous, « les policiers n’ont rien vu, rien entendu, c’est la preuve que Julien Coupat et Yildune Lévy n’y étaient pas et que le PV de synthèse numéro 104 est un faux ». Une juge d’instruction de Nanterre, Nathalie Turquey, enquête depuis un an sur la plainte des avocats du groupe de Tarnac pour « faux en écritures publiques » contre des officiers de police judiciaire.

L’apparition tardive des relevés bancaires de Yildune Lévy s’explique selon Me Assous par le fait que la Sdat les a exploités fin 2011 pour chercher à prouver l’achat de tubes en PVC dans un Bricorama — en vain — puis ne les a versés au dossier qu’en juin 2012 : « Yildune Lévy ne s’est pas expliquée en garde à vue à ce propos car on ne lui a posé aucune question sur ce qu’elle a fait, et si elle avait prêté sa carte bancaire pour se forger un alibi, elle l’aurait invoqué. » Retournement de situation : l’élément que les enquêteurs escomptaient à charge devient à décharge. C’est l’analyse défendue par le groupe de « soutien aux inculpés du 11 novembre » sur son blog : « Si cet extrait de compte avait révélé un retrait de liquide à côté des voies ou à côté d’on ne sait quel magasin de bricolage où personne ne l’a vue, cela aurait été annoncé comme la preuve de sa culpabilité. Elle aurait alors pu dire qu’elle avait prêté sa carte mais on imagine bien que la police l’aurait accusée de mentir. Ironie d’une instruction purement à charge. »

Sans le vouloir, la Sdat a apporté un indice en or à Yildune Lévy.

TARNAC - soutien aux inculpés du 11 novembre :

http://www.soutien11novembre.org

Tarnac - Preuves que les inculpés sont innocents :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1495

2 Messages de forum

  • Révélations

    http://www.soutien11novembre.org/spip.php?article577

    mercredi 24 octobre 2012, par soutien11novembre

    Comme chacun aura pu le lire ces dernières 24H, un nouvel élément du dossier vient une fois de plus balayer la version policière. Jusqu’ici, nous avions été habitué à ce que chaque nouvelle révélation sur les faux de la SDAT soit suivi (ou tout juste précédé) par un contre-feu plus ou moins misérable. Cela ne semble pas être le cas cette fois-ci (mais nous mettrons plus cela sur le compte de l’épuisement que du fair-play). A peine avons nous eu droit à de médiocres baragouinages policiers parus sur le site du nouvel obs 1h30 avant la publication du Canard Enchaîné. Autant y répondre.

    Pourquoi Yldune Lévy ne s’est pas servi de ce retrait d’argent pour démonter la version policière dès le 1er Jour de GAV ?

    Il faut tout d’abord savoir que :

    — La police n’a jamais posé une seule question sur les heures auxquelles Julien et Yildune se sont déplacés. Ce que l’on peut comprendre aux vues du nombre d’invraisemblances dont le PV est truffé. C’est d’ailleurs cela qui explique que SELON LEUR PROPRES DECLARATIONS : à aucun moment les policiers ne voient quoi que ce soit de ce qu’ils accusent les inculpés d’avoir fait.

    — Tout aussi étrangement, les 4, 8 ou 20 policiers qui les suivaient (La police ne semble toujours pas d’accord sur la composition de leurs effectifs ce soir-là) n’ont manifestement pas daigné maintenir la filature après leur réveil et départ effectif de Seine-et-Marne. De ce fait le procès-verbal de filature s’arrête de toute façon, même en tant que faux, au moment où la voiture arrive à Paris. La police n’avait donc aucun intérêt à les interroger sur une partie de la nuit sur laquelle ils n’avaient aucune information, même prétendue.

    — Lors de cette GAV, la quasi-totalité des questions portaient sur l’engagement politique d’Yildune, ses lectures, ses amitiés, ses idées. Parmi les quelques questions qui portaient sur les sabotages, la seule chose que tentèrent les enquêteurs fut de lui faire avouer qu’elle avait poser des crochets sur des caténaires et d’avoir été à proximité des voies. Ce qu’elle a farouchement nié. Pendant 96H.

    Il faudrait donc reformuler la question que pose la SDAT et que reprend certains journalistes :

    Pourquoi Yildune Lévy, au bout de 96H de GAV et neuf passages devant des médecins, n’a-t-elle pas imaginé que la police avait menti sur les horaires de filature dans le PV auquel elle n’a eu accès que des mois plus tard ? ou Pourquoi n’a-t-elle pas imaginé que ce retrait d’argent parfaitement anodin à son retour à Paris pourrait invalider un mensonge policier dont elle n’a à ce moment pas connaissance ?

    Quelle tête de linotte !

    On pourrait ensuite se poser légitimement la question : pourquoi ne s’en est-elle pas souvenue plus tard ?

    Bizarrement, alors que les relevés de compte de dizaines de personnes ont été demandés par le magistrat dès la fin des GAV, celui Yildune et seulement le sien, n’apparaîtra dans le dossier qu’en juin 2012. Soit trois ans et demi plus tard.

    Pour la défense, il a toujours été question de démontrer que ces sabotages n’avaient pas été possibles et que toute l’instruction n’était qu’une manoeuvre politique. Ce n’est qu’au bout d’un an et demi qu’en travaillant sur le dossier techniquement, que nous nous sommes aperçus des dizaines de contradictions présentes dans ce PV de filature. Nous les avons exposées et démontrées, devant le juge comme devant la presse. Et pendant tout ce temps, alors que la police avait parfaitement connaissance de ce retrait d’argent, bizarrement, le document devait traîner dans un tiroir, attendant son heure.

    La défense s’est donc attelé à démontrer que TOUT ce qui était écrit dans le PV de filature était incohérent, fantaisiste, matériellement impossible et donc faux. Elle n’a malheureusement pas pensé à contester ce qui n’était ni dans le PV ni dans le dossier.

    C’est vrai, un an et demi après la nuit du 7 novembre 2008, Yildune Lévy aurait pu se souvenir qu’elle avait tiré 40 euros à 2H50 du matin et non à 4H. Quelle tête de linotte !

    La vérité c’est certainement qu’elle ne s’en est souvenu que lorsque l’extrait de compte fut joint au dossier, et qu’elle put le lire. Bizarrement, l’analyse des mouvements sur ce compte par la SDAT prétendait qu’il n’y avait rien pouvant l’incriminer, c’est à dire rien d’intéressant pour l’enquête. Heureusement que nous avons pensé à le regarder en détail, 3 ans et demi plus tard. Car aucun juge ni aucun policier n’a jugé bon de s’interroger sur cette pièce qui invalidait toute leur enquête.

    C’est donc un drôle de moment dans cette instruction où, après avoir dû démontrer que toutes les allégations de la police étaient fausses, il nous faut maintenant démontrer que la seule preuve matérielle de tout le dossier est vraie ! En somme, il nous faut tout faire.

    Si cet extrait de compte avait révélé un retrait de liquide à côté des voies ou à côté d’on ne sait quel magasin de bricolage où personne ne l’a vu, cela aurait été annoncé comme LA PREUVE de sa culpabilité. Elle aurait alors pu dire qu’elle avait prêté sa carte mais on imagine bien que la police l’aurait accusé de mentir. Ironie d’une instruction purement à charge et prête à tordre le cou à la réalité comme au bon sens pour couvrir les mensonges de la police anti-terroriste.

    Oui, on peut prêter une CB. Tout comme on peut être policier et raconter n’importe quoi.

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