VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Comaguer 471 - 27 Mars 2022 - Maîdan 2014 (PDF, DOC)

Comaguer 471 - 27 Mars 2022 - Maîdan 2014 (PDF, DOC)

lundi 28 mars 2022, par SUN TZU (Date de rédaction antérieure : 28 mars 2022).

Bulletin COMAGUER n° 471

27 Mars 2022

Version PDF : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/Coma…

Version DOC : http://mai68.org/spip2/IMG/doc/Coma…

***

Depuis quelques jours il est possible, malgré la lourde propagande médiatico gouvernementale, de lire ou de visionner des documents donnant à comprendre ce qu’est l’Ukraine contemporaine et particulièrement ce qu’elle est devenue à partir du moment où elle est devenue un champ d’activité pour les révolutions de couleur orchestrées par les Etats-Unis.

La première tentative est la révolution « orange » de 2004.Celle-ci permet d’obtenir que Viktor Yanukovych élu à la présidence de la République au deuxième tour de l’élection tenue le 21 Novembre 2004 accepte sous la pression de la rue et après les visites à Kiev de rien moins que Henry Kissinger et Zbignew Brzesinski et les soutiens publics de John Mac Cain, Hillary Clinton Lech Walesa et JM Barroso , alors président de la commission européenne avant de prendre la direction de la banque Goldman Sachss que soit organisé un troisième tour non prévu dans la constitution mais accepté par la Cour suprême qui voit sa défaite au profit du leader « orange » Viktor Yuschenko .

L’élection présidentielle suivante en 2010 est à nouveau remportée par Viktor Yanukovych. Le parti « orange » est représenté par Mme Timoshenko qui a pris la place de Viktor Yuschenko.

D’une présidentielle à l’autre la sociologie ukrainienne électorale ne varie guère et la coupure entre l’Est et le sud-est où domine le parti des région de Yanukovych et l’ouest nord ouest où dominent les pro-occidentaux et leur composante néonazie se maintient.

C’est donc dans ce contexte politique passablement agité sur fond de régression économique qu’a lieu l’élection de 2014 gagnée à nouveau par Yanukovych. C’en est trop pour le camp occidental. Il faut orchestrer une vraie rupture à son profit. S’en suit MAIDAN 2, la revolution d’abord colorée puis sanglante le renversement du gouvernement et la fuite de Yanukovych en Russie.

Pour bien comprendre ce qui se joue à ce moment là nous vous invitons à lire l’analyse réalisée sur place et à chaud fin février 2014 par les militants du Parti Communiste bolchevique de toute l’Union Soviétique (PC b tUS). Ce texte a été traduit en français et publié par Jacques Lejeune dans le bulletin « Nouvelles d’Urss » dont il était également l’éditeur. Ce bulletin n’a pas survécu au décès de son fondateur mais sa lecture qui comporte de nombreux témoignages sur les luttes sociales en Russie, au Kazakhstan en Ukraine après 1991 donne à comprendre ce qu’a représenté pour la classe ouvrière soviétique l’écroulement de l’URSS. Le salaire minimum mensuel en Ukraine aujourd’hui s’élève à 133€.

L’intérêt de l’article réside dans le fait qu’il s’agit d’un point de vue de classe sur le coup d’état de Maidan, et sur son importance politique mondiale puisqu’il constitue l’achèvement de l’encerclement de la Russie par l’OTAN. Ce qui conduit in fine le PCB t US à s’inquiéter de la faiblesse militaire de la Russie face à son ennemi déclaré, faiblesse qu’il impute à Poutine.

Huit ans ont passé depuis.

***

Ces jours derniers, le monde a frémi de ce qui s’est produit et continue de se produire en Ukraine. Pour la première fois, après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 191+5, dans ce très grand pays européen, ancienne république de l’U.R.S.S., les fascistes ont pris le pouvoir.

Les évènements qui ont précédé le coup de force de sont développés impétueusement. Le 18 février, à l’appel d’Oleg Tyaghnibok, leader de la « Svoboda » bandéraienne national-fasciste, il a été procédé à une marche « pacifique » vers la Rada suprême afin d’exercer une pression sur les députes dans le but de les faire revenir à la Constitution de 2004. Au cours de cette marche, de nouveau, du côté des bandes radicales de droite, des cocktails Molotov, mélanges incendiaires, ont été lancés et des coups de feu ont été tirés. Du côté des organes du maintien de l’ordre légal, il a été répondu par des grenades assourdissantes et des canons à eau. Ce n’est que le 20 février qu’il leur a été permis de faire usage de leurs armes à feu Sur les toits des immeubles tout comme lors de la période du coup de force sanglant yel­tsinien des 3 et 4 octobre 1993 à Moscou, avec le soutien de l’Occident des tireurs d’élite ont fait leur apparition et ont tiré pour la défaite des deux parties en présence au conflit

Comme résultat de la bacchanale sanglante déchaînée par les deux clans de la bourgeoisie —d’une part, le clan de V. Yanoukovitch qui exprime les intérêts du gros capital oligarchique et, d’autre part, le clan également oligarchique, le clan national-bandéraien (la « Bat’kivchtchina » de A. Yatsényouk, l’« Oudar » de Y. Klitchko, la « Svobo­da » de O. Tyaghnibok) à ce moment-là dans l’opposition, qui reflète les intérêts de la petite et moyenne bourgeoisie nationaliste, ainsi que d’une partie du gros Capital orienté sur l’U.E. et placé sous l’entier contrôle du capital américano-sio­niste, de l’impérialisme américano-OTANien qui mène la lutte pour la domination mondiale — près de 100 personnes sont mortes et environ un millier d’autres ont été blessées des deux côte du conflit durant les journées d’opposition au Maidan à Kiev. Le 20 février, les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et de la Pologne sont arrivés à Kiev. Sous leur pression, Yanoukovitch a signé un accord avec les représentants de l’opposition pro-occidentale relatif au retour à la Constitution de 2004, qui limite le pouvoir du président, et aux élections anticipées du chef de l’État ukrainien. En fait, V. Yanoukovitch a signé, par la médiation des émissaires « démocratiques » occidentaux, un acte de capitulation entre les mains des représentants de la bourgeoisie compradore vénale, encore plus réactionnaire, et qui prêche les idées du fascisme.

Le 22 février, le Président de l’Ukraine V. Yanoukovitch a fui lâchement et ignominieuse­ment avec toutes sa compagnie, abandonnant le poste de chef de l’État. La clique de l’opposition de la bourgeoisie s’est alors emparée sur-le-champ du pouvoir dans le pays, constituant une nouvelle direction du Conseil suprême, dont l’un des leaders de la « Bat’kivchtchina » A. Tourtchinov a été élu président également confirmé pour remplir la fonction de président de l’Ukraine. Ce sont des représentants de l’ancienne opposition qui ont été nommés à tous les postes clés de l’état. En particulier, c’est le président de la « Svoboda » O. Makhnitski qui a été confirmé comme procureur général de l’Ukraine. A présent, ce sont donc des bandéraiens qui vont administrer la « justice » en Ukraine, bien entendu à la manière bandéraienne nationale-fasciste. Les élections du président de l’Ukraine ont été fixées au 25 mai. La formation d’une majorité de coalition va bon train à la Rada suprême pour constituer le gouvernement.

Les travailleurs d’Ukraine se sont mis sur le dos, au prix de leur sang, à la place d’une clique d’oppresseurs, une autre clique, encore plus réactionnaire. Le coup de force fasciste commencé en Ukraine fin novembre 2013, avec le plein soutien de l’Occident et payé par lui, est accompli. Une dictature bandéraienne nationale-fasciste a été instaurée dans le pays.

Les fascistes bandéraIens abattent avec acharnement dans toute l’Ukraine les monuments au guide du prolétariat mondial Vladimir Ilitch Lénine, tentant par cela de faire disparaître tout souvenir de Lénine, de la période soviétique de vie, de l’amitié des peuples et de l’internationalisme prolétarien, en particulier dans la jeunesse ouest-ukrainienne, trompée et intoxiquée par les idées des fascistes bandéralens, laquelle comprend pourtant parfaitement que ce n’est que sous le Drapeau rouge, armée des idées du marxisme-léninisme, que la classe ouvrière, les travailleurs de l’Ukraine, pourront opposer de la résistance au fascisme.

Quelques foyers de résistance à l’offensive du fascisme bandéraien se sont organisés dans quelques régions orientales et sud-orientales de l’Ukraine, en Crimée ; organisés par les travailleurs, mais pour le moment essentiellement sous la conduite de groupes bourgeois bien déterminés, d’orientation favorable à la Russie.

Nous, les bolchéviks, déclarons que la victoire sur le fascisme, qui est généré et développé par le gros capital sioniste transnational, ne peut être remportée qu’en abolissant la propriété privée, en nationalisant la propriété des oligarques et autres voleurs, qu’en liquidant le pouvoir de la bourgeoisie.

La demeure du voleur Yanou­kovitch, éblouissante de luxe, le cède-t-elle vraiment en luxe aux villas des oligarques ukrainiens (de Kolomoiski, par exemple) ou autres ? Les actuels gouvernants de l’Ukraine déclarent déjà que les caisses de l’Ukraine sont vides, tandis que le pays se trouve en état de pré-cessation de paiement par la faute de l’ancien gouvernement de N. Azarov. Et voilà qu’il se répète le même tour de passe-passe qu’au début de 2010, lorsque la clique Yanoukovitch-Azarov de la bourgeoisie arrivant au pouvoir faisait mention de l’état catastrophique de l’économie de l’Ukraine par la faute du régime précédent de Youchtchenko-Timoshenko.

Et les appels vont déjà bon train aux structures financières internationales, à l’U.E. et au F.M.I., en les priant de bien vouloir leur accorder un soutien financier de l’ordre de 35 milliards de dollars. La direction du F.M.I. a déjà donné son accord préalable de crédit au « nouveau pouvoir légitime ». Bien entendu, aux conditions habituelles du F.M.I. : augmentation des tarifs des services publics, gel des salaires et de tous les versements sociaux.

Les travailleurs d’Ukraine paieront, pour l’installation au pouvoir des nationalistes et des fascistes bandéraiens, non seulement par leur sang, mais’ également par la chute ultérieure de leur niveau de vie et par leur paupérisation. L’heure da dégrisement du peuple laborieux d’Ukraine arrivera très vite. Lorsque les travailleurs d’Ukraine, en particulier d’Ukraine occidentale, comprendront que les victimes qu’ils ont immolées l’ont été en vain, que les nationaux-fascistes usurpateurs du pouvoir les ont trompés une nouvelle fois, et que ces der­niers ont déjà commencé à se quereller jusqu’à échanger des coups pour les postes clés à l’intérieur de l’État, la colère du peuple sera alors terrible.

L’actuel maïdane, qui se débat sous des drapeaux jaunes-bleus pétlyouraiens et rouges-noirs bandéralens étrangers au peuple, se transformera alors en un maidane à Drapeaux rouges prolétariens qui se lancera dans la lutte pour l’anéantissement final et sans retour du pouvoir du capital.

* * *

Les programmes des actuels bandéraiens, pogromistes et radicaux de droite, héritiers des SA-Sturmabteilungen1 hitlériennes, maîtres idéologiques du coup de force fasciste, le « Svoboda » d’Oleg Tyaghnibok, le « Trident » et. Bandera de Dm. Yaroche et autres sont pleins de haine pour le grand peuple russe, débordants de russophobie zoologique et d’anticommunisme. Leur offensive est en cours contre la grande langue russe qui est la langue de communication internationale de tous les peuples slaves, de tous les peuples de 1’ancienne U.R.S.S.

Les bandéraiens fraient un chemin aux idées d’interdiction de l’usage de la langue russe en Ukraine avec poursuites contre ceux qui oseraient l’utiliser en s’adressant à autrui et dans les jeux d’écritures en ukrainien. Une telle violence ne peut pas ne pas provoquer de la résistance de la part de ceux pour qui la langue russe est la langue maternelle depuis déjà de nombreuses générations. Les vandales détruisent non seulement les monuments à Lénine, mais même encore d’autres monuments (comme par exemple celui à Mikhahil Koutouzov, grand chef d’armée de la Russie, héros de la Guerre patriotique de 1812…).

Les bandéraiene trompent insolemment la jeunesse ouest-ukrainienne en l’ayant éduquée durant plus de 20 ans dans l’idée que les suppôts et bourreaux fascistes — Bandéra, Choukhévitch, les sou­dards de l’OUN-UPA sont des héros, tandis que Lénine et Staline ne sont que des tyrans sanguinaires.

Et les jeunes gens ne savent donc pas, en raison de cette actuelle instruction d’orientation anticommuniste et antisoviétique, de cette instruction qui fausse la vérité historique, que c’est précisément au temps de Staline qu’ont été réunies toutes les terres ukrainiennes en un seul état ukrainien, que c’est sous le Drapeau rouge qu’a été remportée la victoire sur le fascisme par l’ensemble du peuple soviétique inspiré par les idées du marxisme-léninisme, par l’ensemble du peuple soviétique défendant sa Patrie, défendant victorieusement y compris la liberté et l’indépendance de l’Ukraine, en sauvant le monde entier du fascisme.

On nous appelle à rejoindre l’Europe. Mais enfin, l’Ukraine ne se trouve-t-elle pas déjà justement en plein centre de l’Europe ? De plus, dans la période soviétique, la République socialiste soviétique ukrainienne faisait partie, au sein de l’U.R.S.S., de la dizaine de pays les plus hautement développés du monde, les travailleurs d’Ukraine avaient un travail permanent, percevaient régulièrement un salaire, avaient la certitude de leur lendemain, et la population de l’Ukraine croissait régulièrement, atteignant 52,2 millions d’habitants au début de 1992.

Au bout de 10 ans déjà de prétendue « indépendance », au début de l’an 2000, l’O.N.U. classait l’Ukraine parmi les cinq nations de la planète en voie d’extinction. Actuellement, selon les données officielles, la population du pays ne dépasse que peu les 45 millions d’habitants et, en tenant compte des six millions qui sont partis à l’étranger à la recherche d’un salaire, l’actuelle Ukraine « indépendante » et « souveraine » ne compte pas plus de 38 millions d’habitants.

En signant l’accord d’association avec l’U.E., l’Ukraine2 perdra le restant de sa production de haute technicité, renoncera définitivement à son indépendance économique et, par suite, politique. Des centaines de milliers de travailleurs d’Ukraine seront jetés à la rue, venant grossir l’armée de plusieurs millions de chômeurs.

* * *

Les évènements qui se produisent en Ukraine ont une portée non seulement intérieure, mais également internationale.

L’Ukraine s’est transformée à l’instant présent en point principal, en nœud principal des contradictions de l’ensemble du système capitaliste mondial, elle se transforme en une arène générale de la lutte internationale entre le Travail et le Capital.

Le système capitaliste mondial traverse présentement une crise extrêmement profonde à laquelle il n’y a pas d’issue. Pour prolonger son existence, l’impérialisme OTAN provoque alors des guerres dans le monde entier, détruisant les pays et asservissant les peuples, s’emparant de leurs ressources naturelles et de leurs matières premières.

Le capital américano-sioniste jette un regard cupide sur la Russie, ambitionnent de la soumettre, de mettre ses très riches réserves de pétrole et de gaz à son service, ainsi que toutes ses autres richesses naturelles, et de transformer son peuple en esclaves des firmes et banques transnationales.

La menace du déclenchement d’une troisième guerre mondiale grandit, à l’occasion de laquelle les sionistes tenteront d’entraîner l’Ukraine en opposant les deux peuples frères, en les aiguillonnant l’un contre l’autre dans une boucherie fratricide. C’est justement ce même but d’aiguillonnement des peuples frères que poursuivent également les bandéraîens de la « Svoboda », du « Trident » et des autres organisations nationalistes et nationales-fascistes menées à la bride par le capital américano-sioniste et entretenues par lui. Les travailleurs d’Ukraine, de Russie, des autres peuples frères de l’ex-U.R.S.S., les travailleurs du monde entier, ne doivent nourrir aucune illusion en ce qui concerne le régime de Poutine.

Durant les années de règne yeltsino-poutinien les Forces armées de la Russie ont été presque complètement détruites et ne sont plus que l’ombre pâlotte de l’Armée soviétique invincible. Le puissant potentiel stratégique de missiles nucléaires créé par le travail plein d’abnégation de l’ensemble du peuple soviétique est de fait détruit.

L’armée de la Russie ne peut pratiquement rien opposer aux 11 groupes de porte-avions de choc des Forces navales des États-Unis , aux 14 sous-marins nucléaires équipés de missiles balistiques intercontinentaux qui sillonnent les vastes étendues de l’océan Mondial, lorsqu’une seule salve de chacun d’eux peut frapper 200 cibles et plus sur le territoire de la Russie. L’aviation de l’OTAN est à présent basée sur les aérodromes des pays de la Baltique, dont les avions sont équipés d’armes nucléaires tactiques d’une portée pouvant atteindre Moscou et Leningrad à respectivement 600 et 150 km en moins de 30 à 20 minutes de vol jusqu’à la cible.

En installant la clique nationale-fasciste au pouvoir en Ukraine, les USA et l’OTAN achèvent l’encerclement de la Russie, n’ayant plus qu’à choisir le moment et à trouver le motif pour porter le premier coup sur la Russie et déclencher la guerre mondiale, laquelle sera, n’en doutons pas, thermonucléaire.

Nous nous adressons à la classe ouvrière, aux travailleurs, de l’Ukraine pour les appeler à uni leurs forces et à s’engager dans la lutte contre la racaille fasciste.

MAYEVSKI, Secrétaire du C.C. du. P.C.B.tUS. Le 28 février 2014 Sturmabteilungen (SA), — mot allemand qui signifie ’sections d’assaut’ de l’Allemagne nazie. (N.d.T.) En réalité ; ce n’est pas l’« Ukraine » qui a signé, mais bien les usurpateurs fascistes du « gouvernement » putschiste, fantoche, dit aussi « intérimaire » pour les besoins de la rhétorique occidentale. Cette signature est donc dépourvue de toute Valeur juridique et n’engage en rien le peuple, les travailleurs d’Ukraine. Elle doit être en bon droit considérée comme nulle et non avenue. (J. L.)

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0