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"D’Andropov à Poutine" ? Quel saut ou quel " trou d’air " dans l’histoire de la Russie et dans l’histoire du monde ?

jeudi 28 avril 2022

"D’Andropov à Poutine" ? Quel saut ou quel " trou d’air " dans l’histoire de la Russie et dans l’histoire du monde ? (*)

"D’Andropov à Poutine", et si, précisément, on en revenait au 21e siècle ? Quand la "gauche", elle, radote ses poncifs déjà éculés au 20e siècle pour justifier sa complaisance et sa pseudo "compatibilité antifasciste" avec le macronisme…

Parler d’antifascisme ou d’anticapitalisme à la manière du 20e siècle fait-il encore sens aujourd’hui ?

Ce qui fait la force et la singularité de Poutine, c’est précisément qu’il a assimilé à la fois les leçons historiques du 20e siècle et les caractéristiques économiques et géoéconomiques du 21e siècle.

Il les a assimilées du point de vue de la bourgeoisie nationale russe, mais il les a assimilées, dans cette limite, avec un maximum de lucidité et d’efficacité.

Ce que sont encore complètement incapables de faire les "théoriciens" pseudo-"marxistes" de l’"extrême-gauche" actuelle.

Faire une sorte de "saut historique" d’Andropov à Poutine est donc particulièrement caractéristique de cette incapacité, me semble-t-il.

La bourgeoisie bureaucratique nationale khrouchtchevienne représentait un recul contre-révolutionnaire déjà considérable par rapport au socialisme stalinien, aussi imparfait fut-il.

La bourgeoisie bureaucratique nationale maoïste représentait, à la même époque, l’espoir d’une libération des nations opprimées du tiers monde.

Pourtant, les USA ont su attirer la Chine dans leur camp en la "compradorisant" dès 1972.

La bourgeoisie maoïste "compradorisée" s’est parfaitement intégrée aux flux de la nouvelle mondialisation capitaliste-impérialiste du dernier quart du 20e siècle, au point d’y fourbir son propre "bas de laine" capitaliste-impérialiste et effectivement de chercher à mordre la main qui l’avait nourrie jusque-là.

De son côté, la bourgeoisie nationale bureaucratique russe, désormais incapable d’assumer un costume historique devenu trop grand pour elle, s’en est débarrassée au profit d’une fraction compradore-mafieuse elle-même incapable d’assumer son minable rôle. La période Gorbatchev-Eltsine n’est pas seulement la fin formelle de l’URSS, elle est un énorme trou d’air dans l’existence de la Russie en tant que nation.

Mais l’histoire du capital n’est pas seulement l’histoire des diverses factions de bourgeois en lice pour des luttes de pouvoir, elle est d’abord et avant tout l’histoire d’un mode de production.

Comme tout mode de production il est d’abord et avant tout lié à la technologie des forces productives qui en sont la base.

C’est le rapport particulier du capital variable par rapport au capital fixe, et les rapports particuliers entre eux entre valeurs d’échange et valeurs d’usage qui ont permis l’essor de la société industrielle du 19e au 20e siècle.

Mais à mesure que les technologies évoluent, ces rapports eux-mêmes évoluent. Parler d’"anticapitalisme" et d’"antifascisme" à la façon du 20e siècle ne fait évidemment plus sens aujourd’hui, sauf à la rigueur par analogie "symbolique" de tel ou tel aspect, mais risque surtout d’entraîner vers de multiples formes de confusionnisme.

À l’échelle actuelle des forces productives mondialisées, pour ce qui concerne les plus avancées, il n’existe plus de capital fixe capable de se renouveler en dehors du cycle de création monétaire banco-centralisée et d’accroissement de la dette mondiale.

La plus-value encore extraite du capital variable n’est plus la base essentielle, et encore moins, exclusive, d’élargissement du "grand capital". Il ne survit plus que par l’interaction des marchés financiers et des Banques Centrales, mais où les Banques Centrales ont le dernier mot, avec leurs outils de politique monétaire.

L’évolution totalitaire du Nouvel Ordre Mondial vient de ce que les Banques Centrales ont besoin de contrôler complètement l’économie et la vie sociale pour sauvegarder le système de domination de classe, y compris et surtout contre l’incapacité des monopoles eux-mêmes à assurer leur propre survie économique sans béquilles monétaires. C’est la grande leçon de la crise de productivité de 2007-2008, et renouvelée en 2020-2021, pour ceux, hélas nombreux, même et surtout "à gauche", qui n’avaient pas encore compris !

Ce nouveau pouvoir banco-centraliste surclasse donc encore de beaucoup celui des monopoles et celui des États-nations, réduits au rôle de simples services d’ordres locaux du N.O.M., et donc totalitaires par nature, quelques soient leurs apparences et oripeaux de "démocratie".

Mais ce n’est pas le cas des quelques nations du tiers monde qui tentent encore de résister à une intégration complète à ce système de domination mondiale.

À l’arrivée au pouvoir de Poutine, la Russie eltsinienne "compradorisée" par les mafias rescapées des goulags en était réduite à l’état de pays du tiers monde, et ce n’est précisément qu’avec Poutine que la bourgeoisie nationale russe à pu commencer à relever la tête et à rêver d’indépendance.

C’est en ce sens qu’elle a progressivement été contrainte de réenfiler le costume historique de chef de file des nations rebelles, et donc aujourd’hui, rebelles au Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste.

On a bien vu, au moment de la réélection de Loukachenko, en 2020, la valse-hésitation de Poutine, tiraillé entre la fraction oligarchique prête à sacrifier le Bélarus sur l’autel du commerce international et les rappels de Loukachenko signalant fort justement la place géostratégique de son pays comme porte d’accès au cœur de la Russie.

En soutenant finalement Loukachenko contre les oligarques, Poutine avait déjà objectivement choisi la voie de l’affrontement avec l’Occident.

Dès lors, l’Occident a cru pouvoir parler d’un "changement" dans l’attitude de Poutine, alors que même si toujours à la recherche de compromis "diplomatiques" pour la survie indépendante de son pays, il n’en a jamais voulu brader les fondamentaux.

Le Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste est par nature un système qui exige, pour sa simple survie, la maîtrise de l’ensemble des ressources naturelles planétaires. Il n’existe que par et pour la maîtrise du cycle du capital fixe, c’est à dire, d’abord et avant tout, de son renouvellement, exigeant en matières premières et en sources d’énergie.

La survie de poches locales nationales de développement capitaliste endogène est donc une remise en cause potentielle de sa pseudo-legitimité "historique" à se substituer complètement aux États-nations.

Non seulement la Russie est une de ces "poches", mais quelle poche ! Le plus grand pays du monde, et quasiment, au centre des terres émergées, un continent à lui tout seul. Et une des principales réserves de ressources naturelles de la planète !

On comprend donc l’acharnement des uns et des autres à vouloir se l’accaparer d’une manière ou d’une autre.

Alors que de par sa place géopolitique et géostratégique, de par son histoire même, la Russie se trouve être quasiment le leader naturel des nations en quête de libération et d’indépendance.

A condition, évidemment, qu’elle assume pleinement ce rôle, mais c’est précisément ce qu’elle fait, et de plus en plus, ces dernières années. Un choix de plus en plus assumé et incarné par Poutine lui-même, ce que l’Occident ne lui pardonne pas.

Poutine n’est donc pas un clone ou un substitut pour les grands leaders nationaux et/ou révolutionnaires du siècle passé, mais bien le premier grand chef d’Etat d’envergure historique du 21e siècle.

Le fascisme du 21e siècle, c’est le Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste et non pas les velléités souverainistes de quelques fractions de la petite bourgeoisie relayées par quelques financiers déçus de se voir dépossédés par les Banques Centrales.

Pour l’instant ce qui reste du mouvement ouvrier organisé est asservi à la gauche mondialiste bourgeoise, objectivement banco-centraliste, ou même pleinement assumée comme telle, dans le cas de Jean-Luc Mélenchon.

"Lutter contre le fascisme", aujourd’hui, cela ne peut valablement signifier que lutter contre le Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste.

Le mouvement ouvrier, même s’il parvient à se reconstruire de manière indépendante, n’aura pas la force, à lui tout seul, de construire une alternative crédible au nouveau système de domination de classe banco-centraliste.

Cela ne tient pas seulement à la longue histoire des "trahisons" de la gauche bourgeoise, mais aussi et surtout à l’évolution du système productif lui-même, qui pousse inexorablement à la domination de la part du capital fixe sur le variable, sur le prolétariat industriel.

Il s’agit donc bien de constituer un front uni de toutes les forces qui s’opposent au Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste. L’orientation sociale de ce front ne se dessinera qu’en fonction de la place que le prolétariat y prendra en tant que classe organisée, et cela n’est possible qu’en fonction de la conscience, même rudimentaire, au départ, qu’il peut acquérir de l’évolution actuelle du mode de production mondialiste banco-centraliste.

Luniterre

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(* Ce fil de réflexions m’a évidemment été suggéré par le commentaire de J-P Cruse :

« Sous la direction éclairée d’Andropov, et du KGB, l’URSS peut enfin amorcer une stratégie de sortie de crise, sous la forme d’une retraite/restructuration organisée dans la longue durée, plus ou moins maîtrisée, jusqu’à ce que Poutine stabilise. »

http://mai68.org/spip2/spip.php?article11449#forum9775

…Et la réponse du camarade Do :

« Tu passes un peu vite d’Andropov à Poutine, entre temps, quand même, le traitre Gorbatchev a détruit l’URSS et a signé sa disparition. Poutine ne se dit pas communiste ! Quant à la diplomatie du ping-pong de la Chine, je considère que c’est une trahison de Mao qui s’allie avec Nixon contre l’URSS. »

http://mai68.org/spip2/spip.php?article11449#forum9776 )

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MELENCHON, LE CHANTRE DE LA DETTE PERPETUELLE !!!

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EN REPONSE AU POST DE J-P CRUSE >>>

http://mai68.org/spip2/spip.php?article11482#forum9785

Histoire de la NEP, récapitulatif :

Le vocable/acronyme NEP n’apparait vraiment qu’en Mars 1921, au moment où la Russie, pas encore URSS, émerge à peine de la guerre civile.

Il s’agit précisément de sortir du « communisme de guerre », une politique économique basée essentiellement sur les réquisitions, et on comprend facilement pourquoi, dans une Russie déjà pas super-développée, à l’époque, et donc ravagée, en plus, par sept années de guerre, depuis 1914.

Le concept économique, lui, date de Mai 1918, à une période où Lénine pensait que la guerre civile allait trouver rapidement une issue favorable.

« Sur l’infantilisme "de gauche" et les idées petites-bourgeoises - Lénine - 5 mai 1918 »

http://ekladata.com/TxLr74LKsxRMiMPcllQXqi_hKFU/05_MAI_1918_Lenine_sur-linfantilisme-de-gauche.pdf

Projet que Lénine ressort donc quasiment à l’identique en Mars 1921, et qu’il défend dans les mêmes termes, les mois suivants.

Il s’agit donc de réutiliser provisoirement la dynamique spontanée du marché pour relancer essentiellement la production agricole.

Concernant l’industrie, cette dynamique « libérale », capitaliste, ne peut donc concerner que les secteurs non essentiels, alors que les essentiels, eux, sont, pour leur part, déjà socialisés.

Pour quelques secteurs essentiels encore déficients, néanmoins, un partenariat type « joint-venture » est proposé, avec participation possible de capitaux étrangers, donc, mais cela ne concernera jamais, en pratique, qu’une part infinitésimale de l’économie soviétique.

Il y a toujours débat historique sur le fait de savoir si Lénine voulait faire de la NEP un système pérenne ou non. Certains de ses derniers articles paraissent aller dans ce sens, mais sans amputer, pour autant, le secteur économique socialiste, déjà dominant en URSS, depuis 1918.

Mais Lénine est déjà gravement affaibli par sa maladie et meurt en 1924, alors que la première crise de ce « renouveau » du capitalisme, dite « crise des ciseaux », commence à peine à se résorber. Et une autre crise du même type, dite « crise des grains », démarre peu après, en1926, et qui sera donc fatale à la NEP.

Le « débat historique » a donc été tranché par la pratique…

Avec la fin de la NEP commence réellement l’essor de l’économie socialiste en URSS, qui permettra, quasiment en une seule décennie, de par le fait, 1930-1940, de hisser l’URSS à un niveau de développement et d’industrialisation qui lui permettra de vaincre le nazisme, reposant, lui, sur l’une des industries les plus anciennes et les plus avancées, technologiquement, de son temps !

Une période qui fait encore la fierté de la Russie, aujourd’hui, et notamment de Poutine, ce qui a le don d’ « énerver » le bobo occidental, sans même parler du banco-centraliste, qui en fait encore carrément des cauchemars…

Accessoirement, Wikipédia nous dit :

« Léon Trotski avait proposé la NEP dès 1920, mais l’idée n’avait alors pas été retenue. Lénine la proposa de nouveau en 1921. »

Comme on vient de le voir, c’est encore un mensonge « historique » de plus au sujet de l’histoire de l’URSS… !

Un mensonge ad hoc pour servir la soupe à la « gauche » actuelle éprise d’ « économie de marché » qu’il soit chinois ou autre…

Mais un demi-mensonge, seulement, en un sens, vu que Trotsky était lui-même réellement épris de l’économie de marché, comme on l’a vu lors du débat avec le « camarade Viriato », sur TML, en son temps !

Une évidence que les Trotskystes dissimulent plus ou moins, au gré des circonstances, comme dans la période post-soixante huitarde, où il était plutôt de bon ton de rappeler l’ « alliance » de Trotsky avec l’ « opposition de gauche » : c’était la grande époque du « Tout sauf Staline ! ».

C’est aussi l’époque où Michel Raptis, dit « Pablo », un des derniers réels compagnons de route de Trotsky, se fait vouer aux gémonies pour avoir simplement rappelé cette évidence du « socialisme de marché », façon Trotsky.

« Sur les conceptions économiques de Léon Trotsky - Michel Raptis »

http://ekladata.com/JGqbaWPSmjBD1wmX6F6pBLVPkRI/Sur_les_conceptions_economiques_de_Leon_Trotsky-Michel_Raptis.pdf

Trotsky était donc tout à fait le précurseur du « socialisme à la chinoise », quant au fond, ou « économie de marché socialiste », façon J-C Delaunay/Hervé Fuyet.

C’est-à-dire du capitalisme le plus « libéral » qui soit, en fait, fondé précisément sur la « main du marché », même si désormais gantée, en Chine comme ailleurs, par le pouvoir de la Banque Centrale PBoC, dont le PCC n’est plus que la façade « politique ».

« En acceptant ou en rejetant les marchandises, le marché, arène de l’échange, décide si elles contiennent ou ne contiennent pas de travail socialement nécessaire, détermine ainsi les quantités des différentes espèces de marchandises nécessaires à la société, et, par conséquent, aussi la distribution de la force de travail entre les différentes branches de la production. » L. Trotsky – Le marxisme et notre époque - 1939

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1939/04/lt19390418b.htm

Pour Trotsky, ce qui constituait encore l’industrie socialiste, sous la NEP, et qui dominait encore plus, en 1936, aurait selon lui du se plier à la loi du marché… :

« L’assainissement des relations économiques avec les campagnes constituait sans nul doute la tâche la plus urgente et la plus épineuse de la Nep. L’expérience montra vite que l’industrie elle-même, bien que socialisée, avait besoin des méthodes de calcul monétaire élaborées par le capitalisme. Le plan ne saurait reposer sur les seules données de l’intelligence. Le jeu de l’offre et de la demande reste pour lui, et pour longtemps encore, la base matérielle indispensable et le correctif sauveur. »

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revtrahie/frodcp2.htm

Mais, heureusement, Trotsky et ses adeptes ayant perdu le pouvoir, l’industrialisation rapide de l’URSS a donc permis la défaite du nazisme.

Aujourd’hui la situation est bien différente et la problématique actuelle est de faire échec au banco-centralisme, ce qui implique, pour l’ensemble des classes sociales concernées par cette lutte, de prendre le contrôle de la création monétaire (le crédit) et de la rediriger, de façon démocratique, vers les forces productives répondant à la satisfaction des besoins sociaux réels et urgents.

Cela équivaut donc à une planification démocratique de tous les secteurs essentiels, et non à leur « libéralisation ». Dans ce processus il y a encore une place importante pour la survie des TPE-PME actuellement broyées par le banco-centralisme, dans la mesure, évidemment, où ces TPE-PME joueront le jeu démocratique de contribuer à répondre aux besoins sociaux.

Par la suite, la possibilité d’accéder à un véritable socialisme du 21e siècle ne dépend plus que du niveau de conscience et du degré de mobilisation des forces populaires et prolétariennes.

Contrôler démocratiquement la création monétaire et le crédit, cela n’est possible qu’en reprenant, nationalement, le contrôle de la Banque de France, actuellement statutairement sous la coupe réglée de la BCE. Ce n’est pas le concept de « frexit » qui est déterminant, en soi, mais bien la pratique directe du « BCExit », comme résultat d’une mobilisation de masse de toutes les compétences qui seront acquises au cours de la lutte sociale.

Luniterre

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PS >>> Encore une précision historique nécessaire, sur la NEP, à propos du post de M. J-P Cruse. En effet il nous dit :

« Il[Lénine] conçoit donc la N.E.P., "Nouvelle Politique Économique", dans le cadre, écrit-il, d’un " capitalisme d’Ètat sous dictature du prolétariat". »

Ce qui sous-entend que la politique économique léniniste se résumerait au « capitalisme d’Etat » !

Or ce n’est pas du tout ce que Lénine a dit ou écrit. Pour Lénine le « capitalisme d’Etat » n’était qu’un de cinq éléments constitutifs de l’économie de transition :

« Mais que veut dire le mot transition ? Ne signifie-t-il pas, appliqué à l’économie, qu’il y a dans le régime en question des éléments, des fragments, des parcelles, à la fois de capitalisme et de socialisme ? Tout le monde en conviendra. Mais ceux qui en conviennent ne se demandent pas toujours quels sont précisément les éléments qui relèvent, de différents types économiques et sociaux qui coexistent en Russie. Or, là est toute la question. Enumérons ces éléments :

1. l’économie patriarcale, c’est-à-dire, en grande mesure, l’économie naturelle, paysanne ;

2. la petite production marchande (cette rubrique comprend la plupart des paysans qui vendent du blé) ;

3. le capitalisme privé ;

4. le capitalisme d’Etat ;

5. le socialisme.

La Russie est si grande et d’une telle diversité que toutes ces formes économiques et sociales s’y enchevêtrent étroitement. Et c’est ce qu’il y a de particulier dans notre situation. »

« Sur l’infantilisme "de gauche" et les idées petites-bourgeoises - Lénine - 5 mai 1918 »

http://ekladata.com/TxLr74LKsxRMiMPcllQXqi_hKFU/05_MAI_1918_Lenine_sur-linfantilisme-de-gauche.pdf

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14 Messages de forum

  • Le fond de l’affaire : la N.E.P. de Lénine, et la Nouvelle N.E.P. ( " N.N.E.P.") de Mao, Zhou Enlai, Deng, et Xi. A l’approche de la mort, épuisé, Lénine a une intuition exceptionnelle. Il comprend que l’URSS,naissante, saignée à blanc par la guerre civile, ne s’en sortira pas sans des formules nouvelles. Il comprend que le concept collectiviste-militariste-Étatiste imposé au jeune état socialiste par les contraintes de la guerre civile, des interventions impérialistes, et d’une conception sommaire du socialisme, empêche les forces productives de l’URSS de se développer. Il faut des capitaux, pour permettre la pleine libération des forces, créatrices, de l’imagination et du travail. Il faut des capitaux, et une libération des capacités d’initiative économique, dans le cadre de rapports de production socialistes. Il conçoit donc la N.E.P., "Nouvelle Politique Économique", dans le cadre, écrit-il, d’un " capitalisme d’Ètat sous dictature du prolétariat". Cette politique s’amorce. Des capitaux, venus, notamment, des États-Unis s’investissent en Union soviétique.L’économie frissonne…Mais les conditions mondiales ne sont pas mûres.Lénine meurt, Staline donne, à juste titre, la priorité à l’industrialisation socialiste sur l’indusctrie légère, et la consommation. il prépare l’affrontement défensif, à venir, avec le nazisme hitlérien, ; dont la priorité est de détruire l’URSS, foyer du communisme mondial, encore, à cette époque. Survient la guerre, la défaite de Hitler, la phase de l’impérialisme US dominant, déferlent les luttes de Libération Nationale…Début 1968, voyant l’impérialisme U.S. saigné à blanc face à la stratégie, chinoise, puis vietnamienne, de " guerre populaire prolongée", invincible, nos camarades communistes chinois, et de nouvelles forces communistes, dans le monde, à leur écoute, attentive, comprennent que le moment est venu d’une ouverture tout azimuth avecun monde capitalisme affaibli. Cette ouverture se déploie avec la " diplomatie du ping-pong",l’invitation de Kissinger, puis Nixon,à Beijing…Sur un plan stratégique, elle permet aussi à la Chine socialiste de desserrer l’étau, au Nord, face à l’agressivité, dangereuse, de l’URSS dégénérée, révisionniste, social-impérialiste. Et l’ouverture géopolitique déployée rend enfin possible la" Nouvelle N.E.P." ( N.N.E.P.), chinoise, qui libère le socialisme chinois de l’attraction du modèle révisionniste de Moscou. Cette " N.N.E.P." s’avère, à la longue, un succès extraordinaire, confirmé, de nos jours avec Xi jinping. Souhaitons-nous un retour en arrière ? Une régression ? le monde n’en prend pas le chemin. Tour à tour, le Vietnam, puis Cuba, d’autres encore, maintenant, libèrent le socialisme des conceptions étatistes bureaucratiques des débuts. Le socialisme redevient une libération des forces productives sous ferme direction d’un État socialiste, d’un Parti authentiquement communiste, dans une nouvelle dialectique CAPITAL/TRAVAIL, incluant CAPITAL et TRAVAIL…. Le tout permet aussi une nouvelle politique internationale, fondée sur le refus de toute politique de blocs, stérile, datant d’une " guerre froide", stérile, dépassée, hors sujet, le non-alignement,les compromis " gagnant-gagnant", pacifiques. et c’est aussi ce qui va nous permettre, à tous, de sortir par le haut de la crise en Ukraine engendrée par les provocations des " néo-conservateurs" de Washington, disciples de Léo Strauss, de la CIA et des Nazis Bandéristes à son service. Étudions, donc, toujours plus intensément, et modestement, les expériences du plus puissant parti communiste que la terre eut jamais porté, étudions minutieusement, modestement, les œuvres philosophiques et politiques du grand refondateur, asiatique, du marxisme-léninisme, Mao, dégageons-nous des vieux schémas, européo-centrés, du marxisme-léninisme occidental des XIX ème et XX ème siècle, immergeons-nus, chaque jour, plus profondément, dans les mouvements de masse prolétariens du monde contemporain, préparons le retour des Gilets Jaunes et l’Acte II de la bataille sur les Retraites, avec un contre-projet, unitaire, dans l’esprit N.E.P., et N.N.E.P.,soumis à contre-référendum de type R.I.C ; imposé par la BASE de façon organisée, et libérons-nous des débats sclérosés, fossilisés, des conceptions dogmatiques, défaitistes, source d’opportunisme de droite, de repli dans les grimoires. Français, encore un effort pour devenir RÉVOLUTIONNAIRES ! Camarades du monde entier, unissons-nous dans le cours nouveau, autour de la CHINE ROUGE, du VIETNAM HÉROÏQUE, de CUBA d’après CASTRO, toujours REBELLE, de la RÉSISTANCE PALESTINIENNE INVINCIBLE ! Jean-Paul CRUSe. L’ ESPOIR http://www.espoir2013.blogspot.fr

    • Histoire de la NEP, récapitulatif :

      Le vocable/acronyme NEP n’apparait vraiment qu’en Mars 1921, au moment où la Russie, pas encore URSS, émerge à peine de la guerre civile.

      Il s’agit précisément de sortir du « communisme de guerre », une politique économique basée essentiellement sur les réquisitions, et on comprend facilement pourquoi, dans une Russie déjà pas super-développée, à l’époque, et donc ravagée, en plus, par sept années de guerre, depuis 1914.

      Le concept économique, lui, date de Mai 1918, à une période où Lénine pensait que la guerre civile allait trouver rapidement une issue favorable.

      « Sur l’infantilisme "de gauche" et les idées petites-bourgeoises - Lénine - 5 mai 1918 »

      http://ekladata.com/TxLr74LKsxRMiMP…

      Projet que Lénine ressort donc quasiment à l’identique en Mars 1921, et qu’il défend dans les mêmes termes, les mois suivants.

      Il s’agit donc de réutiliser provisoirement la dynamique spontanée du marché pour relancer essentiellement la production agricole.

      Concernant l’industrie, cette dynamique « libérale », capitaliste, ne peut donc concerner que les secteurs non essentiels, alors que les essentiels, eux, sont, pour leur part, déjà socialisés.

      Pour quelques secteurs essentiels encore déficients, néanmoins, un partenariat type « joint-venture » est proposé, avec participation possible de capitaux étrangers, donc, mais cela ne concernera jamais, en pratique, qu’une part infinitésimale de l’économie soviétique.

      Il y a toujours débat historique sur le fait de savoir si Lénine voulait faire de la NEP un système pérenne ou non. Certains de ses derniers articles paraissent aller dans ce sens, mais sans amputer, pour autant, le secteur économique socialiste, déjà dominant en URSS, depuis 1918.

      Mais Lénine est déjà gravement affaibli par sa maladie et meurt en 1924, alors que la première crise de ce « renouveau » du capitalisme, dite « crise des ciseaux », commence à peine à se résorber. Et une autre crise du même type, dite « crise des grains », démarre peu après, en1926, et qui sera donc fatale à la NEP.

      Le « débat historique » a donc été tranché par la pratique…

      Avec la fin de la NEP commence réellement l’essor de l’économie socialiste en URSS, qui permettra, quasiment en une seule décennie, de par le fait, 1930-1940, de hisser l’URSS à un niveau de développement et d’industrialisation qui lui permettra de vaincre le nazisme, reposant, lui, sur l’une des industries les plus anciennes et les plus avancées, technologiquement, de son temps !

      Une période qui fait encore la fierté de la Russie, aujourd’hui, et notamment de Poutine, ce qui a le don d’« énerver » le bobo occidental, sans même parler du banco-centraliste, qui en fait encore carrément des cauchemars…

      Accessoirement, Wikipédia nous dit :

      « Léon Trotski avait proposé la NEP dès 1920, mais l’idée n’avait alors pas été retenue. Lénine la proposa de nouveau en 1921. »

      Comme on vient de le voir, c’est encore un mensonge « historique » de plus au sujet de l’histoire de l’URSS… !

      Un mensonge ad hoc pour servir la soupe à la « gauche » actuelle éprise d’ « économie de marché » qu’il soit chinois ou autre…

      Mais un demi-mensonge, seulement, en un sens, vu que Trotsky était lui-même réellement épris de l’économie de marché, comme on l’a vu lors du débat avec le « camarade Viriato », sur TML, en son temps !

      Une évidence que les Trotskystes dissimulent plus ou moins, au gré des circonstances, comme dans la période post-soixante huitarde, où il était plutôt de bon ton de rappeler l’ « alliance » de Trotsky avec l’ « opposition de gauche » : c’était la grande époque du « Tout sauf Staline ! ».

      C’est aussi l’époque où Michel Raptis, dit « Pablo », un des derniers réels compagnons de route de Trotsky, se fait vouer aux gémonies pour avoir simplement rappelé cette évidence du « socialisme de marché », façon Trotsky.

      « Sur les conceptions économiques de Léon Trotsky - Michel Raptis »

      http://ekladata.com/JGqbaWPSmjBD1wm…

      Trotsky était donc tout à fait le précurseur du « socialisme à la chinoise », quant au fond, ou « économie de marché socialiste », façon J-C Delaunay/Hervé Fuyet.

      C’est-à-dire du capitalisme le plus « libéral » qui soit, en fait, fondé précisément sur la « main du marché », même si désormais gantée, en Chine comme ailleurs, par le pouvoir de la Banque Centrale PBoC, dont le PCC n’est plus que la façade « politique ».

      « En acceptant ou en rejetant les marchandises, le marché, arène de l’échange, décide si elles contiennent ou ne contiennent pas de travail socialement nécessaire, détermine ainsi les quantités des différentes espèces de marchandises nécessaires à la société, et, par conséquent, aussi la distribution de la force de travail entre les différentes branches de la production. » L. Trotsky – Le marxisme et notre époque - 1939

      https://www.marxists.org/francais/t…

      Pour Trotsky, ce qui constituait encore l’industrie socialiste, sous la NEP, et qui dominait encore plus, en 1936, aurait selon lui dû se plier à la loi du marché… :

      « L’assainissement des relations économiques avec les campagnes constituait sans nul doute la tâche la plus urgente et la plus épineuse de la Nep. L’expérience montra vite que l’industrie elle-même, bien que socialisée, avait besoin des méthodes de calcul monétaire élaborées par le capitalisme. Le plan ne saurait reposer sur les seules données de l’intelligence. Le jeu de l’offre et de la demande reste pour lui, et pour longtemps encore, la base matérielle indispensable et le correctif sauveur. »

      https://www.marxists.org/francais/t…

      Mais, heureusement, Trotsky et ses adeptes ayant perdu le pouvoir, l’industrialisation rapide de l’URSS a donc permis la défaite du nazisme.

      Aujourd’hui la situation est bien différente et la problématique actuelle est de faire échec au banco-centralisme, ce qui implique, pour l’ensemble des classes sociales concernées par cette lutte, de prendre le contrôle de la création monétaire (le crédit) et de la rediriger, de façon démocratique, vers les forces productives répondant à la satisfaction des besoins sociaux réels et urgents.

      Cela équivaut donc à une planification démocratique de tous les secteurs essentiels, et non à leur « libéralisation ». Dans ce processus il y a encore une place importante pour la survie des TPE-PME actuellement broyées par le banco-centralisme, dans la mesure, évidemment, où ces TPE-PME joueront le jeu démocratique de contribuer à répondre aux besoins sociaux.

      Par la suite, la possibilité d’accéder à un véritable socialisme du 21e siècle ne dépend plus que du niveau de conscience et du degré de mobilisation des forces populaires et prolétariennes.

      Contrôler démocratiquement la création monétaire et le crédit, cela n’est possible qu’en reprenant, nationalement, le contrôle de la Banque de France, actuellement statutairement sous la coupe réglée de la BCE. Ce n’est pas le concept de « frexit » qui est déterminant, en soi, mais bien la pratique directe du « BCExit », comme résultat d’une mobilisation de masse de toutes les compétences qui seront acquises au cours de la lutte sociale.

      Luniterre

      • PS >>> Encore une précision historique nécessaire, sur la NEP, à propos du post de M. J-P Cruse. En effet il nous dit :

        « Il[Lénine] conçoit donc la N.E.P., "Nouvelle Politique Économique", dans le cadre, écrit-il, d’un " capitalisme d’Ètat sous dictature du prolétariat". »

        Ce qui sous-entend que la politique économique léniniste se résumerait au « capitalisme d’Etat » !

        Or ce n’est pas du tout ce que Lénine a dit ou écrit. Pour Lénine le « capitalisme d’Etat » n’était qu’un de cinq éléments constitutifs de l’économie de transition :

        « Mais que veut dire le mot transition ? Ne signifie-t-il pas, appliqué à l’économie, qu’il y a dans le régime en question des éléments, des fragments, des parcelles, à la fois de capitalisme et de socialisme ? Tout le monde en conviendra. Mais ceux qui en conviennent ne se demandent pas toujours quels sont précisément les éléments qui relèvent, de différents types économiques et sociaux qui coexistent en Russie. Or, là est toute la question. Enumérons ces éléments :

        1. l’économie patriarcale, c’est-à-dire, en grande mesure, l’économie naturelle, paysanne ;

        2. la petite production marchande (cette rubrique comprend la plupart des paysans qui vendent du blé) ;

        3. le capitalisme privé ;

        4. le capitalisme d’Etat ;

        5. le socialisme.

        La Russie est si grande et d’une telle diversité que toutes ces formes économiques et sociales s’y enchevêtrent étroitement. Et c’est ce qu’il y a de particulier dans notre situation. »

        « Sur l’infantilisme "de gauche" et les idées petites-bourgeoises - Lénine - 5 mai 1918 »

        http://ekladata.com/TxLr74LKsxRMiMP…

        **********************************************

    • Jean-Paul

      je suis d’accord sur ce que tu écris, dictature du prolétariat sur le capital, mais il reste un question, qu’est-ce qui garantit que le parti du prolétariat ne passe pas dans le camp de la bourgeoisie ? En quoi le PCC offre-t-il la garantie d’être un parti de la classe ouvrière ? La lutte de classe et la lutte entre les deux lignes comment est-elle menée en Chine aujourd’hui ?

      Bruno

      • Bruno,

        Très judicieuses questions.

        En politique, il n’existe guère des garanties. Il y a des risques à prendre, des coups à prendre.

        Digne successeur de Mao, Zhou, et…Deng, Xi représente, semble-t-il, à cet instant, fragile, le meilleur point d’équilibre. Ses opposants font feu de tout bois, sur les deux ailes : opportunistes néo-conservateurs, autour de Zhang Ze Min ( pardon pour l’orthographe, je vais vite…), groupe de Shanghai, d’une part ; opposition gauchiste, militariste, néo-poutinienne, dans la lignée de Lin Biao, de la Veuve Noire, et de la Bande des 4, de l’autre.

        Donc, la direction du PCC est bien gênée par le coup de force russe en terre d’Ukraine. Mais peut aussi l’utiliser pour un rebond à revers. Il n’y a pas de formule magique. La clef reste la ligne de masse, contre opportunismes et dogmatismes consistant à s’écouter soi-même, en restant sourd aux tendances affleurantes, autour de nous.

        Mais la ligne de masse est un art délicat, dans lequel l’écoute n’est que la base, et la capacité à jauger, à faire le tri, à choisir, à partir de l’expérience historique condensée en pensée, l’essentiel.

        JP

  • Mais l’histoire du capital n’est pas seulement l’histoire des diverses factions de bourgeois en lice pour des luttes de pouvoir, elle est d’abord et avant tout l’histoire d’un mode de production.

    Comme tout mode de production il est d’abord et avant tout lié à la technologie des forces productives qui en sont la base.

    C’est exactement cela, le Capital sert à financer l’outil technologique industriel. Les bourses ont été créées pour ça au tout début de la révolution industrielle. Ceci me montre que Capital et mode de production, c’est-à-dire l’outil de travail, sont inséparables.

    Dans ce couple Capital-outil de travail, le Capital est le point fort des bourgeois car c’est un excellent outil économique dans le sens qu’il a survécu à tous les problèmes et toutes les crises qu’il a créés et qu’en plus il est imbattable au jeu de corrompre et récupérer à son profit toute contestation qui joue sur son terrain. Les luddites avaient donc tout compris, eux qui s’en prenaient à l’outil de travail des riches, les machines, et qui les sabotaient.

    Il s’agit donc bien de constituer un front uni de toutes les forces qui s’opposent au Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste. L’orientation sociale de ce front ne se dessinera qu’en fonction de la place que le prolétariat y prendra en tant que classe organisée, et cela n’est possible qu’en fonction de la conscience, même rudimentaire, au départ, qu’il peut acquérir de l’évolution actuelle du mode de production mondialiste banco-centraliste.

    Je suis pour abolir le prolétariat, ceci car le prolétaire est et sera toujours l’esclave de la machine industrielle. Il ne peut pas en être autrement car le mode de production techno-capitaliste implique une division du travail telle que les enfants esclaves aux fond des mines, dans les plantations et dans les centres de "recyclage", de même que les actionnaires et les hauts fonctionnaires dans leur tour d’ivoire, ne disparaitront que le jour où ce mode de production, toujours financé par le Capital, aura disparu.

    De plus, une révolution qui met en avant une classe sociale par rapport aux autres se condamne elle-même à échouer. Parce que faire une révolution, ce n’est pas faire une grève d’un jour et tendre l’autre jour le reste du temps, c’est livrer une véritable guerre asymétrique contre le système établi. Pour pouvoir livrer une telle bataille, il faut que tous les gens qui veulent arrêter cette société mortifère, inégalitaire et guerrière s’unissent. Les prolétaires bien sur, mais aussi les pacifistes, les écolos, les féministes, les putes, les paysans, etc., etc.

    Pour faire cette union, il faut que ce qui reste de ces mouvements se concentrent sur le principal, lequel est de gagner. Tactiquement, la guerre en Ukraine montre que nous sommes vraiment nuls ceci car elle représente une opportunité, l’opportunité de créer un véritable mouvement pacifiste et anti-guerre, un mouvement qui, au lieu de crier des slogans nationalistes comme "Vive l’Ukraine", renoue avec les slogans comme "Non aux guerres des riches" et "US Go Home" du temps de la guerre du Vietnam et en plus mettent les politiques face à leurs responsabilités d’aujourd’hui en les obligeant à démanteler le secret d’état et son complexe militaro-industriel.

    Car il faut savoir que le complexe militaro-industriel absorbe à lui seul plus de 50 % des matières premières extraites de force de la Terre. C’est donc plus de 50 % de tous les problèmes sociaux et environnementaux causés par le techno-capitalisme. En politique, la fin justifie les moyens. Il est donc impératif pour les mouvements sociaux comme pour les mouvements écologiques de créer un véritable mouvement anti-guerre. Ceci aussi car cela permettra de poser les bonnes questions : Comment peut-on justifier un complexe militaro-industriel qui, de par sa seule ampleur, est l’origine directe de plus de la moitié des problèmes sociaux et environnementaux ?

    Cela permettra aussi de dire que le pacifisme, cela n’a jamais consisté à faire des grèves d’un jour en espérant que le temps sera beau et à tendre l’autre joue le reste du temps, mais qu’il consiste à exiger des politiques qu’ils cessent de nous mener en bateau et à l’abattoir avec leurs guerres criminelles, injustifiables et incessantes, tout cela pour alimenter à marche forcée un mode de production qui nous réduit en esclavage, transforme tant de gens en victimes de pub décervelées et nique le vivant.

    Autrement dit, le pacifisme bien compris doit être une composante majeure de nos luttes, quelles qu’elles soient, car il peut grandement aider à nous unir. Qui souhaite la guerre ? à part les fous dangereux, personne.

    Comme in fine, si nous continuons à laisser faire, personne ne va échapper à la facture écologique d’un vivant en train de se faire exterminer à une vitesse qui continue d’accélérer avec chaque nouvelle technologie industrielle globalisée, nous devons utiliser le pacifisme pour nous unir. Pas un pacifisme de mauviettes qui renoncent sans combattre, mais un pacifisme de lutte qui demande des comptes et pose des exigences aux politiques, un pacifisme qui se donne les moyens de faire passer ses revendications en étant solidaire de toutes les formes de lutte qu’un tel bras de fer implique.

    Enfin, vu l’importance logistique et financière du complexe militaro-industriel, aucun mouvement social ou écologique digne de ces noms et donc porteur d’avenir n’échappera à cette lutte contre le plus réactionnaire des secteurs du techno-capitalisme. Donc autant organiser le pacifisme pour qu’il nous aide à nous réunir et à gagner.

    • Une nuance, pourtant basique, mais qu’il semble donc encore utile de préciser :

      Le prolétariat, en général, c’est l’ensemble des gens qui n’ont que leur force de travail à vendre pour survivre. … Toutes catégories confondues, donc. Un concept unitaire des catégories populaires les plus pauvres, en quelque sorte, c’est à dire la base sociale la plus déterminante du front unitaire de lutte anti-banco-centraliste, s’il vient un jour à se constituer…

      Bon, clairement un rêve lointain, pour l’instant…

      Très lointain, même, semble-t-il, vu les réactions ici…

      Poutine a vraiment un immense mérite à continuer le combat…

      Et le peuple russe à le comprendre et à le suivre…

      Bon, mieux vaut arrêter là, car je me sens dériver carrément vers des propos racistes, du genre russophile….

      En tout cas, donc, hors une victoire aussi rapide que possible de la Russie dans cette guerre, guère d’espoir, et manifestement pas dans les "contestataires" à la française…

      (… même en Suisse, ce très joli pays…)

      Décidément, je m’égare…

      Pour finir avec la précision encore donc indispensable, malgré tout, la notion de prolétariat industriel, quant à elle, recouvre assez bien la notion de classe ouvrière, également largement galvaudée par les pseudo-"marxistes" de tous poils…

      Bon, vu que la précision n’est encore jamais suffisante dans le monde actuel des idées pas claires :

      Ouvrier, au sens marxiste = prolétaire industriel = le gars ou la fille qui bosse en usine, directement sur une ligne de production, et pas dans les bureaux, donc…

      …et de la sueur desquels est directement issue ce qui constitue réellement la plus-value, en tant que processus "naturel" d’élargissement du capital, et qui vient donc à "manquer naturellement" avec la robotisation/automatisation généralisée des processus productifs.

      (Cf. Marx, Grundrisse, le plan de base du système et de son évolution…

      Bon, mais "Que faire ?", comme disait l’autre… That is the question…)

      Luniterre

    • "organiser le pacifisme"…

      L’expérience montre que le pacifisme, très fort avant 1914 et 1939, a été retourné par "la fleur au fusil" et la "défense de la ligne Maginot" en moins de 15 jours. Tel est le poids des moyens de communication et du nationalisme inculqué dès petit dans les cerveaux des gens. Jaurès, la figure politique du pacifisme a été eliminé par des moyens militaires.

      Autrement, le Capital "sert" à se reproduire avec une plusvalue et "l’outil de production" n’est qu’un de leurs moyens, comme le sont aussi, la vente des drogues et les "produits de destruction", les armes.

      Cette confusion, determine toutes les conclusions du message de Dominique.

      Le mal élu président est totalement subordonné à la politique de guerre des US/OTAN et s’avancera vers la guerre. Les dernières livraisons d’armes lourdes le montrent.

      Les US de même vont envoyer du matériel lourd ainsi que divers autres pays. Le risque d’une guerre européenne généralisée pour le plus grand bénéfice des US est un danger réel. Il y aura une réunion de guerre présidé par les US, tous les mois à venir.

      Tout pointe vers une généralisation de la guerre ou la capitulation de la Russie.

      Ainsi, la nécessité d’un Mouvement pour la Paix est criante.

      Mais pas n’importe quel mouvement, surtout pas un dominé par les politiciens bourgeois, larmoyant, utilisé par eux, sans portée ni résultats.

      Un mouvement combatif, anti-impérialiste, de masses pour la paix et le socialisme. De vrai combat contre les guerres impérialistes.

      • Le Capital n’est lui aussi, qu’un moyen. Car pour construire et développer le progrès matérialiste, dès Gilgamesh, le plus ancien mythe connu, il faut 2 choses : le travail obligatoire et la monnaie. Le Capital sous toutes ses formes est la monnaie du capitalisme et, depuis que ce dernier est devenu du techno-capitalisme avec la révolution industrielle, il est financiarisé. Hé oui, fait têtu, les bourses servent à financer l’industrialisation et ça, dès le tout début de la catastrophe industrielle.

        Laquelle est une double catastrophe à la fois sociale et environnementale. On a vu lors du tout début de Mai 68 ce que valent les gauchistes qui me traitent de petit bourgeois et disent des trucs comme "Ouvrier, au sens marxiste = prolétaire industriel = le gars ou la fille qui bosse en usine, directement sur une ligne de production, et pas dans les bureaux, donc…" : Ils ont mis une semaine, alliés avec ce braillard opportuniste de Con Bandit, l’ancêtre de tous les green washeurs, pour transformer les "Non à la guerre" et les "Non à la société de consommation" en Business as Usual sur fond d’augmentations de salaire même pour les ouvriers = prolétaires industriels qui fabriquent les armes de guerre.

        L’écologie ne s’en est jamais remise et aujourd’hui, fait têtu, leurs antifas ont fait un amalgame monstrueux entre des groupuscules fascistes et la majorité de celles et ceux qui manifestaient contre les mesures COVID, et autre fait têtu, aujourd’hui ils crient Vive l’Ukraine, renouant ainsi avec les pires heures de la gauche du siècle passé quand des socialistes se sont mis à crier Vive l’Allemagne.

        En résumé, la gauche ne sert qu’à nous diviser et à nous faire perdre temps et énergie, ceci quand elle n’est pas l’avant-garde du fascisme. Bibeau a un article là-dessus, il m’arrive d’être d’accord avec lui même si en matière d’écologie il n’a pas compris que l’industrialisation ne sera jamais ni démocratique (dans le sens de contrôlée par la communauté, la hiérarchie du travail industriel s’y oppose totalement), ni durable (La foret se fiche de savoir l’origine du capital qui paie l’ouvrier, le résultat sera toujours le même, la mort de la foret et de ses habitants. De plus les nouvelles technologies n’ont jamais fait qu’ajouter leurs nuisances à celles des anciennes.).

        Je préférerais qu’il soit possible de réformer le techno-capitalisme, mais malheureusement, il est à l’image de son outil économique, le capital, non réformable. Enfin, le capitalisme est le point fort de l’ennemi car il est imbattable au jeu d’absorber et travestir toute former de contestation. On le voit aussi bien avec une écologie transformée en Business as Usual et en Green Washing, même du Green Dreaming grâce à Green Pisse, qu’avec une gauche qui a toujours été, dès ses syndicats naissants lors de la révolte des luddites, qu’une bande de collabos qui ne savent que nous dire de nous battre contre le point fort de l’ennemi.

        Malheureusement, au point où nous en sommes, c’est DGR qui a raison, gauche et droite ne sont que les deux faces de la dualité qui nous oppose et la seule réaction porteur d’avenir, même si c’est pas celui que l’on pourrait souhaiter, est de renouer avec l’action directe sous forme d’une véritable guérilla avec tout ce que cela implique.

        Voir aussi https://dgrnewsservice.org/

        Pourquoi Deep Green Resistance ?

        La civilisation industrielle est en train d’exterminer toute la vie sur notre planète, entraînant l’extinction de 200 espèces par jour, et elle ne s’arrêtera pas de son plein gré.
        https://deepgreenresistance.fr/a-pr…

        • Ce qui est très caractéristique, et en réalité plutôt comique, c’est que Dominique veut avoir réponse à tout pour tenter de justifier son projet de Deep Green Résistance et nous le refiler au passage…

          Ce faisant, dès les premières lignes, il s’emmêle les pinceaux dans des affirmations qui n’ont déjà plus qu’un rapport pour le moins très distancié avec la réalité actuelle.

          En répondant, on le suppose, à Viriato, sur le problème du lien entre capital et production, il repose le problème façon l’oeuf et la poule, à savoir qui est le premier des deux.

          Ensuite il lie comme allant de soi production et travail, puis travail et monnaie…

          Le tout scellé sous le sceau de Gilgamesh, histoire de donner à cet hypothétique "concept" une sorte d’autorité historique génétiquement acquise depuis l’Antiquité…

          Confusion sincère et innocente ou procédé manipulatoire, essayons d’y voir plus clair…

          Déjà, sans même remonter à Gilgamesh, Dominique retarde littéralement d’un siècle, vu que le lien entre travail et production est déjà pour le moins plus que distendu, comme on vient encore récemment de le voir :

          Banco-centralisme : Le sens retrouvé du combat social en France

          https://mai68.org/spip2/spip.php?article13007

          Et aussi :

          Robotisation : totale, ou pas ?

          http://mai68.org/spip2/spip.php?article13133

          Un point, tout de même, sur lequel Dominique a raison, c’est le lien entre financiarisation et industrialisation. C’est un point, ceci dit, déjà parfaitement éclairci par Lénine, dans son célèbre petit bouquin sur l’impérialisme, mais qui reste encore incompris de beaucoup de pseudos-"marxistes", depuis plus d’un siècle, donc, déjà, également…

          Mais de fait, c’est déjà également un point dépassé par le banco-centralisme, même s’il reste nécessaire de le comprendre pour comprendre l’apparition de ce nouveau système de domination de classe.

          La secte DGR de Dominique propose comme "voie écologique" un retour radical à la vie des tribus primitives, ce qui implique une réduction drastique de la population mondiale.

          Les banco-centralistes aussi proposent une voie écologique radicale impliquant une réduction drastique de population, même si avec un mode de vie assez différent pour leur propre tribu.

          A terme, les deux modes de vie seront probablement compatibles, chacun dans son coin de la planète dépeuplée !

          Les quelques pseudos-" bons sauvages" survivants dans leurs cabanes en forêt, d’un côté, les "élites" banco-centralistes et leurs affidés dans leurs cités-bulles pseudo-"écolos", "durables", "soutenables" ou tout ce qu’il voudront prétendre, de l’autre…

          Cohabitation "pacifique" ou non, peut importe, ce qui est clair, d’ici là, c’est que la majorité des gens qui veulent simplement vivre dignement seront donc passés de vie à trépas !

          Pour l’instant cette "majorité silencieuse" est même carrément endormie, et, le système faisant tout pour qu’elle le reste, il est probable qu’elle trépassera sans même prendre conscience de ce qui lui arrive (…vu pendant le confinement !), mais une conception rationnelle de la vie humaine sur Terre ne peut pas complètement abdiquer tout espoir, tant qu’elle trouve encore à s’exprimer, comme c’est le cas sur VLR, et c’est pourquoi je continue à y écrire de temps à autre.

          Luniterre

          • Luniterre, Il faut être gentil avec les gens. sinon ils se ferment et n’écoutent pas. On ne perd rien à être gentil.

            • Très franchement, il y a longtemps que je n’essaye même plus d’être "gentil" sur le net, et surtout dans les posts en réponse, où il n’y a généralement que de la "communication" à sens unique, et seulement très rarement une réelle volonté d’échange.

              J’essaye simplement de rester rationnel et logique jusqu’au bout, qui n’est peut être plus très loin, pour moi.

              Si quelques lecteurs de passage profitent de la polémique pour s’informer un tant soit peu sur les sujets évoqués, c’est évidemment tant mieux, mais je n’ai plus trop d’illusions à ce sujet, au fil des années.

              Personnellement, quand un sujet qui fait polémique m’interpelle, j’entreprends une recherche documentaire sur le net, pour aller plus loin et apprendre des notions nouvelles sur des sujets nouveaux, et sans tenir compte de mes préjugés antérieurs et plus ou moins approximatifs, sur les sujets que je connais mal.

              Autrement dit, je profite de l’occasion de la polémique pour approfondir, même si je n’ai pas d’espoir réel de faire avancer l’interlocuteur dans une démarche logique et rationnelle.

              Continuer à apprendre, c’est ce qui me motive encore, même si je n’ai pas la possibilité de partager, sur le net ou ailleurs.

              Je republie encore une partie de mes recherches, de temps à autre, principalement sur VLR, à toute fin utile. Mais c’est à chacun de faire sa propre recherche, au lieu de radoter sempiternellement le même crédo qui finit inexorablement par être complètement dépassé par la réalité.

              La plupart des internautes ont juste besoin de se rassurer et pour cela de voir réaffirmer leurs croyances sur le net, et comme on n’est jamais mieux servi que par soi- même, de les y recoller une fois de plus, tant qu’à faire !

              Les banco-centralistes, eux, n’ont pas de préjugés, étudient, analysent et cherchent des solutions pour maintenir et renforcer leur nouvelle domination de classe, et rien que depuis 2008 déjà, ils on fait un bout de chemin impressionnant, même s’ils avaient évidemment déjà une grande maîtrise de leurs "outils", financiers et monétaires, auparavant.

              Et pourtant, ces banquiers centraux, ils ne sont pas nombreux…

              Qu’est-ce qui empêche les "anti-systèmes" de tous poils de s’auto-former et de commencer à élaborer des stratégies et, dans la foulée, de commencer à les mettre en œuvre, pour en tirer le bilan et améliorer…?

              Rien, en réalité… Mais actuellement, l’essentiel est juste pour chacun de faire briller sa petite boutique sur le net, et pas davantage.

              Ce qui stérilise à peu près tous les embryons d’initiative.

              Luniterre

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