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Camarade collapsologue* : « je ne veux pas arrêter de consommer ! » (vidéo_2h51’)

vendredi 5 août 2022, par a_suivre

https://www.youtube.com/watch?v=xrm… Dominique Pagani ▷II Pablo Servigne - 12 mars 2019 - vidéo_2h51’ -Réalisation/Montage : Aliocha & Hugo Chièze

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Analyse de la conférence "Un avenir sans pétrole ?" du collapsologue Pablo Servigne par le philosophe Dominique Pagani. L’analyse est faite en direct sans information préalable sur la vidéo et l’orateur.


*La collapsologie est la théorie de l’effondrement global et systémique de la civilisation industrielle, considéré comme inéluctable à plus ou moins brève échéance, et des alternatives qui pourraient lui succéder. (On dit aussi effondrisme, de l’anglais to collapse, s’effondrer).

La collapsologie s’inscrit dans l’idée que l’homme altère son environnement durablement, et propage le concept d’urgence écologique, lié notamment au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité…

La collapsologie est un courant de pensée transdisciplinaire apparu dans les années 2010 qui envisage les risques, causes et conséquences d’un effondrement de la civilisation industrielle.

En France, l’étude d’un possible effondrement de la civilisation « thermo-industrielle » est initiée par l’Institut Momentum cofondé par Yves Cochet et Agnès Sinaï. Ces derniers définissent l’effondrement comme « le processus irréversible à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ».

La collapsologie est nommée et portée à la connaissance du grand public par Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur essai, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes publié en 2015.

La collapsologie s’inscrit dans l’idée que l’homme altère son environnement durablement, et propage le concept d’urgence écologique, lié notamment au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité.

Les collapsologues estiment cependant que l’effondrement de la civilisation industrielle pourrait provenir de la conjonction de différentes crises : crise environnementale, mais aussi crise énergétique, économique, géopolitique, démocratique, etc.

La collapsologie se présente comme un exercice transdisciplinaire faisant intervenir l’écologie, l’économie, l’anthropologie, la sociologie, l’écosophie, la psychologie, la biophysique, la biogéographie, l’agriculture, la démographie, la politique, la géopolitique, la bioarchéologie, l’histoire, la futurologie, la santé, le droit et l’art.

Bien que certaines critiques réfutent son caractère scientifique[Qui ?], l’étude des risques d’effondrement civilisationnel est qualifiée de « champ de recherche [scientifique] intégré » par un collectif de chercheurs rassemblé autour d’une équipe de l’Université de Cambridge dédiée à l’étude et l’atténuation des risques d’extinction de l’humanité et d’effondrement civilisationnel. De nombreux centres de recherche universitaires consacrent des recherches à ce sujet.

Étymologie

Le mot «  collapsologie  » est un néologisme inventé « avec une certaine autodérision »9 par Pablo Servigne, ingénieur agronome et Raphaël Stevens, expert en résilience des systèmes socio-écologiques. Il apparaît dans leur ouvrage publié en 2015, Comment tout peut s’effondrer.

C’est un mot-valise issu du latin collapsus, participe passé de collabi, « tomber d’un bloc, s’écrouler, s’affaisser »  (qui a donné to collapse en anglais) et du suffixe « -logie  », logos, mis pour « étude », lequel est destiné à nommer une démarche à caractère scientifique.

Depuis, d’autres néologismes ont été proposés pour distinguer la diversité d’approches et de postures sur le sujet. Ainsi, la collapsosophie désigne l’approche philosophique de l’effondrement, la collapso-praxis ou l’effondrisme se réfère à l’approche politique et idéologique de la question, ou encore le terme collapsonautes pour désigner les personnes qui vivent avec l’idée d’effondrement. En juin 2020, le mot « collapsologie » fait son entrée dans le dictionnaire Le Petit Robert.

Fondements scientifiques

En 1972, le rapport Meadows, intitulé The Limits of Growth et réalisé par des chercheurs du MIT, alerte des risques d’une croissance démographique et économique exponentielle sur une planète aux ressources limitées.

Approche systémique, la collapsologie s’appuie sur des études de prospective telles que The Limits of Growth, mais également sur l’état des tendances mondiales et régionales dans le domaine environnemental, social et économique (comme les rapports du GIEC, de l’IPBES ou du Global Environment Outlook (GE) périodiquement publiés par la division de l’alerte rapide et de l’évaluation du PNUE de l’ONU…). Elle s’appuie également sur de nombreux travaux scientifiques1 ainsi que sur diverses études, telles que « A safe operating space for humanity » et « Approaching a state shift in Earth’s biosphere », publiées dans Nature en 2009 et 2012, « The trajectory of the Anthropocene : The Great Acceleration »16 publiée en 2015 dans The Anthropocene Review, ou encore « Trajectories of the Earth System in the Anthropocene » publiée en 2018 dans les Comptes-rendus de l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique).

Certains scientifiques estiment qu’un effondrement systémique global est probable si rien n’est mis place pour l’éviter.

La collapsologie s’intéresse principalement aux causes anthropiques, c’est-à-dire des causes liées aux activités humaines, pouvant provoquer un ou des effondrements. Différentes disciplines scientifiques sont en mesure d’établir que pour certaines populations et certains écosystèmes, des effondrements sont en cours ou se sont déjà produits.

Temporalité de l’effondrement

L’effondrement de la civilisation thermo-industrielle peut être considéré soit comme un processus qui s’étalerait sur plusieurs années ou plusieurs décennies, soit comme le résultat final de ce processus.

D’un point de vue général, toute prévision scientifique bute sur une impossibilité théorique due aux « cygnes noirs », qui sont des événements rares impossibles à prévoir. Selon le mathématicien et ancien opérateur boursier Nassim Nicholas Taleb, les méthodes classiques d’évaluation des risques s’appliquent très mal à ces « cygnes noirs » ainsi que pour les systèmes complexes. Bertrand Russell, repris par Taleb, illustre cet aspect des choses avec ce qu’il a appelé le « problème de la dinde inductiviste » selon lequel dans un élevage de dindes, où la température est constante et idéale, et l’apport en nourriture régulier, s’il existait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, elle dirait le 23 décembre qu’il n’y a pas de souci à avoir pour l’avenir !.

Cependant, pour sonder l’avenir, il est possible de faire appel à des modèles mathématiques et informatiques à l’instar de ceux utilisés pour l’étude du changement climatique. Ceux-ci ne permettent pas de prédire l’avenir avec certitude mais donnent des indications sur le comportement et l’évolution des systèmes et des sociétés. Ainsi les projections établies par le modèle World du Club de Rome évoquaient le début d’un possible effondrement vers 2030 dans l’hypothèse d’un « Business as usual ».

En plus des projections établies par des modèles mathématiques, la collapsologie sonde le futur à l’aide de scénarios à l’instar de ceux formulés par les spécialistes de la prospective. Dans ce contexte, de nombreux collapsologues considèrent que l’effondrement de la civilisation industrielle est inévitable, notamment en raison de l’épuisement des ressources naturelles, mais qu’il subsisterait une inconnue : les délais qui nous séparent des crises à venir.

Pour Yves Cochet, l’effondrement est « possible dès 2020, probable en 2025, certain vers 2030 ». Il estime qu’il « n’y aura plus de voiture en 2040. Il y aura quelques calèches, avec des chevaux, oui. Il n’y aura plus de voiture, il n’y aura plus d’avions. Le mode de transport du futur, c’est le cheval ! ».

Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle estiment quant à eux que « l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle [est] une évolution géographiquement hétérogène qui a déjà commencé, mais n’a pas encore atteint sa phase la plus critique, et qui se prolongera pendant une durée indéterminée. C’est à la fois lointain et proche, lent et rapide, graduel et brutal. Cela ne concerne pas seulement les événements naturels, mais aussi (et surtout) des chocs politiques, économiques et sociaux, ainsi que des événements d’ordre psychologique (comme des basculements de conscience collective) ».

Comme l’écrit Dmitry Orlov : «  L’effondrement peut se produire à différents moments pour différentes personnes. Vous ne saurez peut-être jamais tout à fait que l’effondrement s’est produit, mais vous saurez que c’est arrivé à vous personnellement, ou à votre famille, ou à votre ville. Grâce aux efforts des historiens, il se peut que le tableau d’ensemble ne se dessine que beaucoup plus tard. Individuellement, il se peut que nous ne sachions jamais ce qui nous frappe et, en tant que groupe, que nous ne soyons jamais d’accord sur une seule réponse. Regardez l’effondrement de l’URSS : certaines personnes se disputent encore pour savoir pourquoi c’est arrivé ».

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Colla…

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