Sputnik, 10 novembre 2022 :
Le général Sergueï Sourovikine, commandant des forces russes en Ukraine, a annoncé le 9 novembre 2022 qu’« organiser la défense sur la rive gauche du Dniepr était "l’option la plus rationnelle" dans des circonstances où l’armée russe avait du mal à approvisionner ses troupes sur la rive droite. » En outre, ces dernières ont été exposées au risque d’une inondation d’ampleur à cause d’une possible destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka par l’armée ukrainienne.
La décision de retirer les troupes découle d’une stratégie russe de guerre d’usure. Dans ce cadre, le contrôle du territoire n’est pas important, ce qui importe c’est de minimiser ses propres pertes, d’augmenter celles de l’ennemi et de détruire l’économie de l’adversaire.
Garder Kherson aurait été possible, mais coûteux. Recentrer la ligne de front sur le Dniepr, en pilonnant en profondeur le territoire ukrainien est plus avantageux.
"Guerre d’usure", "retrait tactique" : que cache le départ russe de Kherson ?
https://fr.sputniknews.africa/20221…
10 novembre 2022
Le retrait russe de Kherson est une manœuvre militaire tactique qui va permettre de se recentrer sur d’autres objectifs, expliquent des spécialistes militaires algérien, malien et russe à Sputnik. La protection de la Crimée est, en particulier, en jeu.
Le départ des troupes russes vers la rive droite du Dniepr est un mouvement stratégique, qui s’explique par diverses raisons. Ce retrait devrait notamment permettre aux forces russes de se redéployer vers des objectifs plus cruciaux, comme l’explique à Sputnik Mokhtar Saïd Mediouni, ancien colonel de l’armée de l’air algérienne.
"Ce retrait de Kherson et de la rive droite du Dniepr est un retrait tactique et même stratégique, qui permettra aux forces russes de travailler sur d’autres cibles beaucoup plus importantes […]. Je ne suis pas dans la tête des stratèges russes, mais je pense que l’armée russe est capable de gérer cette situation", déclare-t-il ainsi.
Un constat repris par Daouda Kinda, expert malien en sécurité internationale, qui rappelle que la Crimée a toujours été dans la ligne de mire de Kiev. À l’objectif de sauver des vies militaires et civiles s’ajoute donc celui de protéger la Crimée, région historiquement russe, explique-t-il.
"C’est stratégique car la Russie veut remettre le réel combat à plus tard. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, le Président Zelensky l’a dit, Kherson n’est pas l’objectif final, c’est la Crimée qui en vue", souligne le spécialiste.
"Guerre d’usure"
Le repli russe illustre aussi la stratégie de Moscou qui mise désormais sur l’usure. Garder Kherson aurait été possible, mais coûteux, explique ainsi à Sputnik Vasily Kashin, expert militaire russe. Recentrer la ligne de front sur le Dniepr, en pilonnant en profondeur le territoire ukrainien est plus avantageux.
"La décision de retirer les troupes découle d’une stratégie russe de guerre d’usure. Dans ce cadre, le contrôle du territoire n’est pas important, ce qui importe c’est de minimiser ses propres pertes, d’augmenter celles de l’ennemi et de détruire l’économie de l’adversaire", affirme le spécialiste.
La Russie vise à asphyxier l’Ukraine en détruisant progressivement ses infrastructures et en augmenter les coûts pour ses alliés occidentaux, ajoute-t-il.
Ces dernières semaines, Moscou a notamment ciblé les centrales électriques ukrainiennes, provoquant d’importantes coupures de courant à Kiev et dans plusieurs grandes villes.
Le retrait de Kherson est "une décision stratégique sage"
https://fr.sputniknews.africa/20221…
10 novembre 2022
Outre l’objectif de sauver les vies des militaires et des civils, le retrait des troupes russes de Kherson vise à épuiser les troupes de l’ennemi qui manquent déjà de détermination, a indiqué à Sputnik un ex-officier de l’armée américaine, Scott Bennett
La Défense russe a confirmé ce jeudi que son groupement de troupes quittait la rive droite du Dniepr pour se déployer sur sa rive gauche. Annoncée hier par le général Sergueï Sourovikine, cette manœuvre témoigne de la "sagesse" de l’état-major de l’armée russe qui cherche à préserver les vies de ses militaires et des civils de la ville de Kherson, a déclaré à Sputnik Scott Bennett, officier américain à la retraite et expert de la lutte antiterroriste.
"Ce que [les militaires russes, ndlr] font, cela épuise Kiev et les mercenaires des États-Unis et de l’Otan. C’est une sorte de ‘danse’ au cours de laquelle ils manœuvrent autour des Ukrainiens qui s’essoufflent. Ils manquent d’énergie et de combativité. L’hiver qui approche ne fera qu’affaiblir leur détermination. Je crois que vous verrez l’effondrement de l’armée [ukrainienne, ndlr] avec les premiers flocons de neige. Donc c’est une décision stratégique sage".
D’après l’expert, à la différence du début du confit lorsque les professionnels étaient majoritaires au sein de l’armée ukrainienne, actuellement ce sont plutôt des soldats récemment mobilisés, car les forces russes ont éliminé les meilleurs militaires ukrainiens.
Retrait de Kherson
Le général Sergueï Sourovikine, commandant des forces russes en Ukraine, a annoncé le 9 novembre 2022 qu’« organiser la défense sur la rive gauche du Dniepr était "l’option la plus rationnelle" dans des circonstances où l’armée russe avait du mal à approvisionner ses troupes sur la rive droite. » En outre, ces dernières ont été exposées au risque d’une inondation d’ampleur à cause d’une possible destruction du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka par l’armée ukrainienne.