La tour Eiffel, du haut de ses 324 mètres, est aussi « l’un des plus grands monuments aux morts du monde : depuis le début de sa construction, en 1887, on estime à environ 370 le nombre de personnes qui y ont péri ».
Source : https://djalia.dz/fr/la-tour-eiffel…
Extraits :
Dans cet article, nous allons vous évoquer, sur la base de documents authentiques, écrits par des Français, comment comment le trésor de la Casbah, pillé après la capitulation du dey, le 5 juillet 1830, a permis de lancer, en France, l’industrie sidérurgique, celle-là qui a été essentielle à la construction de la tour Eiffel. Un trésor immense estimé à plus de 5 milliards d’euros d’aujourd’hui.
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Nous allons vous conter enfin, comment des dizaines de manœuvres sont morts sur les chantiers de la tour Eiffel, dont une majorité d’Algériens, dont certains ont été chargés de faire le travail ingrat : casser la pierre, la tailler, battre le fer ou couler le béton.
Des dizaines d’Algériens sont tombés des étages successifs de la Tour, qui montait vers le ciel le ciel à vue d’œil. De ces manœuvres, simples salariés au nom anonyme, on en saura jamais rien.
L’institution de la Tour Eiffel ayant toujours à l’esprit de construire un ouvrage d’art de haute civilisation et de grande culture qu’aucune goutte de sang ne viendrait entacher.
Donc, l’apport de l’Algérie pour la construction de la Tour Eiffel vient par trois voies : l’argent, le fer et la main-d’œuvre bon marché ramené d’Algérie vers Paris.
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Qu’est-il advenu de cette immense fortune que des navires entiers ont fait sortir d’Alger ? Une partie, soit 43 millions de francs, a été versée dans les caisses de l’État, 5 autres millions sont revenus au corps expéditionnaire.
Le reste ? « La plus grande partie du trésor de la régence et des pillages opérés dans la Casbah, dans la ville et dans les environs d’Alger a donc abouti dans les poches des militaires, de fonctionnaires des Finances, de banquiers, de négociants et d’aventuriers mais aussi dans celles du roi des Français », indique Pierre Péan.
Quant à la maison Seillière et à Adolphe Schneider, son représentant à Alger, en plus de contrats passés avec le ministère de la Guerre, ils auraient recyclé dans les circuits bancaires l’or et l’argent que les bateaux de leur armada ont fait sortir d’Alger.
Et ce n’est pas tout. « Leur position et leurs relations leur ont aussi permis d’acquérir, à de très bonnes conditions, les marchandises et produits divers pillés dans les magasins, ainsi que les biens des Turcs obligés de quitter la régence. »
À combien s’élève leur bénéfice s’interroge l’auteur ? « Apparemment suffisamment pour prendre un nouvel essor et devenir les plus grands sidérurgistes de l’industrie française », répond-il.
Voilà, Péan a répondu à une question essentielle, celle de savoir comment l’argent algérien a permi l’essor de la siderurrgie et des aciéries en France.
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Gustave Eiffel n’a pas choisi n’importe quel fer. Il voulait un fer pur, qui ne pouvait être que celui des mines de Zaccar et de Rouïna.
Les mines de Zaccar se trouvent à Miliana, au nord de l’Algérie, celles de Rouïna à quelques kilomètres de là.
Le fer puddlé, débarrassé de l’excès de carbone, de la tour Eiffel a été produit dans les forges et aciéries Dupont et Fould de Pompey, en Lorraine, disent les sources officielles, à la suite d’un appel d’offres remporté par l’entreprise. Mais rien n’est certain, la propagande française cherchant à démontrer à l’époque que la réalisation de cet ouvrage d’art est une parfaite illustration du savoir-faire technique de la France, sans aucun apport étranger.
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Cependant, il serait vain de nier que la France importait en grandes quantités des mines de Zaccar et de celles de Rouïna. C’est un fait historique établi. Gustave Eiffel avait à l’époque été ravi par la pureté du fer de cette région.
Pour remercier la ville, l’ingénieur avait offert une horloge montée sur une tour métallique à l’école du village d’El Abadia, dans wilaya d’Aïn Defla.
Dans son excellent livre « L’Aventure de la Tour Eiffel : réalisation et financement », l’auteur, Michel Lyonnet du Moutier, nous explique comment la Société générale algérienne et la haute finance ont pu par des montages approvisionner la sidérurgie française par les minerais d’Algérie.
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Des Algériens à 30, 40 et 50 mètres du sol
Combien d’Algériens sont-ils morts en participant à la construction de la Tour Eiffel ? On ne le saura peut-être jamais.
Construite pour l’Exposition universelle de Paris de 1889, la Tour Eiffel connut une construction pleine d’accidents et de problèmes. Les mouvements de grève déclenchés épisodiquement, et qui agaçaient au plus haut point Gustave Eiffel, n’étaient pas uniquement motivés par des revendications salariales, mais également par les accidents mortels dont on fait ici mention.
Commencée en 1887, celle-ci s’achèvera le 31 Mars 1889, après deux ans et deux mois de construction, 18 038 pièces métalliques, et 2 500 000 rivets.
L’ingénieur Gustave Eiffel, qui a été certainement un grand architecte, mais aussi un grand escroc devant l’Eternel (comme le prouve son implication dans la scandale financier du Panama), a toujours cherché à tenir sous le boisseau les informations négatives sur sa construction.
La tour Eiffel devait surtout apparaitre à l’exposition universelle de 1889, comme la vitrine du savoir-faire technique français. Donc, interdiction formelle de parler de morts sur les chantiers.
C’est justement ces accidents, retards et problèmes qui ont fait que Gustave Eiffel, qui avait prévu douze mois de travaux, révisera à la hausse la durée de construction, qui atteindra le double. La phase de construction qui débute le 28 janvier 1887, s’achèvera finalement en mars 1889, juste avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.
Cette Tour de 330 mètres a été le témoin du travail et de la sueur des Algériens sur ses chantiers. Certains y ont été emmenés par mesure disciplinaire, punition, pour faire les menus travaux, la sale besogne, celle que les Français ne pouvaient réaliser.
Déjà les fondations s’élevaient à 33 mètres, et le premier étage à 57 mètres. Des conditions de travail pénible, surtout pendant l’hiver et le verglas. De ce fait, les chutes du haut des échaffaudages étaient nombreuses et les morts suivaient les morts.
Curieusement, les Annales de la Tour Eiffel font état d’un seul mort : un Italien qui se serait suicidé en se jetant lui-même du haut de la Tour ! Donc impossible de revenir aux archives de la Tour Eiffel pour faire ses recherches.
Recrutement de jeunes algériens dans un « Bureau arabe » à Alger
Mais il est plus utile de fouiller dans les feuilles jaunies des anciens journaux d’époque pour trouver la trace de ces « morts sur les chantiers de la Tour ».
Sur les colonnes de vice.com, Robin Cannone rapportait que la tour Eiffel, du haut de ses 324 mètres, est aussi « l’un des plus grands monuments aux morts du monde : depuis le début de sa construction, en 1887, on estime à environ 370 le nombre de personnes qui y ont péri ». Mais il donne des indications « hors circuit » et ne nous ai d’aucun secours, malheureusement.
On a souvent avancé en France, le chiffre de 300 morts sur les chantiers de la Tour Eiffel. Mais ces chiffres sont aussitôt attaqués par la France officielle, comme s’il s’agissait d’une affaire d’Etat. On l’a vu par exemple, avec le député Karl Olive.
En effet, en pleine polémique sur les morts des chantiers de la coupe du monde, en aout 2022, le député des Yvelines Karl Olive avait déclaré que la France aussi avait eu plus 300 morts sur les chantiers parisiens.
Mais immédiatement, le député a été obligé de se rétracter, reconnaissant avoir fait une déclaration erronée en évoquant 300 morts sur le chantier de la construction de la tour Eiffel.
Ce qui est certain c’est que le nombre des ouvriers algériens en France était important au moment de la construction de la tour Eiffel. Si vous consultez le livre « L’immigration algérienne en France : histoire et actualité », de Pierrette Meynier et Gilbert Meynier (Dans Confluences Méditerranée 2011/2, n° 77, pages 219 à 234), vous serez édifié sur le sujet.
Dès les années 1880, le patronat français fait appel aux ouvriers algériens pour briser les grèves. En 1914, Gérard Noiriel estime à 3000 le nombre des travailleurs algériens en France ; la majeure partie vit dans les Bouches du Rhône, mais il existe aussi des foyers d’immigration dans le Nord-Pas de Calais, à Paris, puis à Lyon-Saint Étienne.
Il est vraisemblable que le chiffre réel dut être nettement plus important, pour atteindre au moins 13 000 ouvriers algériens, souvent sans qualification spéciale, et utilisés surtout pour les travaux manuels où l’effort, la force physique et la sueur sont convoqués.
Source de l’article complet : https://djalia.dz/fr/la-tour-eiffel…