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Comaguer 533 - 16 octobre 2023 - contrôle des armes chimiques (PDF)

mardi 17 octobre 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 octobre 2023).

Version PDF : IMG/pdf/Comaguer533.pdf

Bulletin Comaguer 533

16 Octobre 2023

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Contrôle international des armements :

La Russie a entrepris un audit général

Après ses mises en garde concernant la ratification du traité d’interdiction des essais nucléaires (notre bulletin 532) la Russie s’intéresse maintenant au traité sur l’interdiction des armes chimiques et à l’organisme de contrôle qu’il a mis en place : l’OIAC (en anglais OPCW)

Elle le fait posément sans proférer de menaces mais démontre quelle est, sur tous les terrains, soucieuse du respect des signatures.

Le traité sur le développement, la production, le stockage et l’utilisation des armes chimiques a été adopté le 3 septembre 1992 par la Conférence sur le désarmement de l’ONU, transmis à l’Assemblée générale des Nations Unies qui l’a adopté et a demandé au secrétaire général de le soumettre à la signature des Etats membres. Ce qui fut fait à partir du 13 Janvier 1993.

Le traité signé par une très grande majorité des Etats est entré en vigueur le 29 Avril 1997. Il a été signé et ratifié ensuite par la très grande majorité des Etats y compris les Etats-Unis, la Russie, la Chine l’Iran l’Inde le Pakistan…

Les non signataires sont au nombre de 3 : Corée du Nord, Egypte, Sud Soudan. Un seul Etat l’a signé mais ne l’a pas ratifié donc ne s’engage pas à le respecter : Israël.

Considérant cette non ratification par Israël donc la persistance de la menace, la Syrie avait pris la même position que l’Egypte mais elle a revu sa position en 2013. En effet, accusée d’avoir utilisé des armes chimiques contre son propre peuple, la Syrie a adhéré au traité en 2013 et son stock d’armes chimiques a été en totalité livré et détruit par l’OPCW.

La Palestine a adhéré au traité en 2018.

Ces données rappelées comment expliquer le renouveau d’intérêt de la Russie pour le traité alors même que les Etats-Unis pour une fois ont signé et ratifié. Lisons ce que déclare le 14 Octobre à l’agence Tass Alexandre Shulgin ambassadeur de Russie à La Haye où siège l’OIAC (OPCW).

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Aucune émotion ne doit prévaloir dans les discussions sur le retrait de la Russie de l'OIAC

Shulgin a rappelé que la Russie était l'un des initiateurs de l'OIAC, qui continue à jouer un rôle de premier plan dans la prévention de l'apparition de nouvelles armes de destruction massive.

LA HAYE, 14 octobre /TASS/. /Lorsque l'on discute de l'adhésion de la Russie à l'OIAC, il ne faut pas prendre de décisions émotionnelles, car il est nécessaire de peser soigneusement le pour et le contre, a déclaré à TASS Alexander Shulgin, représentant permanent de la Russie auprès de l'OIAC et ambassadeur de Russie aux Pays-Bas.

  1. Shulgin a déclaré que ces dernières années, la réputation de l'OIAC en tant qu'autorité technique internationale indépendante "a été sérieusement ternie par les tentatives des États-Unis et de leurs alliés d'exploiter cet important mécanisme international de désarmement et de non-prolifération pour leurs propres intérêts politiques mercantiles et à court terme".

Néanmoins, en ce qui concerne la question de savoir si nous devons rester dans l'OIAC ou “claquer la porte”, nous devons peser le pour et le contre très attentivement", a souligné le diplomate. "La convention sur les armes chimiques (CAC) ne porte pas seulement sur la destruction des armes chimiques, mais elle prévoit également une coopération internationale, des échanges de technologies et d'équipements, ainsi que le commerce de biens à double usage. Nous devons examiner la question en profondeur afin de prendre une décision sans émotion et de ne pas nous nuire à nous-mêmes. Dans ce contexte, M. Shulgin a rappelé que la Russie était l'un des initiateurs de l'OIAC, qui continue de jouer un rôle de premier plan dans la prévention de l'apparition de nouvelles armes de destruction massive.

"En restant au sein de l'organisation, nous nous efforçons non seulement d'empêcher qu'elle ne devienne un instrument au service des ambitions politiques des pays euro-atlantiques, mais aussi de lui redonner un statut technique indépendant et d'en faire un lieu où prévalent les principes du respect mutuel des intérêts de tous les États membres sans exception et de la prise de décision par consensus", a-t-il déclaré.

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En clair il n’est pas question pour l’instant d’un retrait de la Russie du traité mais suite à des manipulations ou à des « enterrements » de rapports d’experts mandatés pour vérifier la présence d’armes chimiques en Syrie après l’adhésion de ce pays au traité et son application sous haute surveillance elle met très sérieusement en cause la neutralité de la direction de l’organisation. Elle met ainsi l’accent sur le fait que les Etats-Unis n’hésitent jamais à utiliser toutes les formes d’ingérence et de menace possibles dans le fonctionnement même des institutions internationales dont ils sont membres. Souvenons-nous de Mike Pompeo décrivant en 2019 la « morale » de la CIA qu’il a dirigée avant de devenir Secrétaire d’Etat de Trump : "Nous avons menti, nous avons triché, nous avons volé… »

Etat voyou ? vous avez dit : Etat voyou ?

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