Peinture du dimanche
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4 octobre 2020
Assawra
مظهر نزار - اليمن.
Mazhar Nizar - Yémen
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Sur la ligne d’horizon
Il faudra qu’un jour rendre compte de cette guerre. Juger et condamner les responsables. Les rois, les princes héritiers, les émirs, les seigneurs de guerre, les détenteurs d’immenses fortunes, les propriétaires d’insondables comptes bancaires, les bourreaux, les tueurs et les assassins d’un peuple entier. Homme, femmes, enfants meurent sous les bombes larguées sur leurs têtes nues, les toits de leur maisons éventrées, leurs misères d’une vie inachevée, leurs sourdes pauvretés, leurs cris de désespoir, leurs yeux grands ouverts sur un ciel assombri par les engins de la mort qui passent comme des monstres volants, crachent le feu, l’acier et faisant jaillir le sang.
Du nord au sud, d’est en ouest, les routes sont inexorablement barrées. Toutes les perspectives sont obstruées par le crime quotidien qui se perpétue d’année en année.
Les objets-consciences se sont pétrifiés sans retour. Le Yémen est sacrifié sur l’autel d’une humanité hypnotisée, tétanisée, déshumanisée.
Et puis, en marge de ce gigantesque chaos, perché sur une branche invisible, sur la ligne d’horizon, le peintre a posé un oiseau.
Roland RICHA
Dimanche, 04 octobre 2020
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