VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Liban : le gouvernement Mikati face à l’immense défi de la crise (...)

Liban : le gouvernement Mikati face à l’immense défi de la crise économique

dimanche 12 septembre 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 12 septembre 2021).

https://assawra.blogspot.com/2021/0…

Dimanche 12 septembre 2021

Assawra - الثورة (La Révolution)

Site du Mouvement Démocratique Arabe
موقع الحركة العربية الديمقراطية

Najib Mikati à la sortie de la mosquée al-Omari de Beyrouth, le 10 septembre 2021. AFP

Au Liban, le premier Conseil des ministres du gouvernement nommé vendredi doit se tenir lundi 13 septembre 2021. Chargée de redresser un pays à genoux, la nouvelle équipe était attendue depuis plus d’un an, pour succéder à celle qui a démissionné au lendemain de la terrible explosion du port de Beyrouth, en août 2020.

Face à une crise économique et sociale sans précédent, le nouveau gouvernement libanais, attendu depuis treize mois, doit relever plusieurs défis pour remonter la pente et rétablir dans un premier temps les équilibres économiques. Dirigé par Najib Mikati, il est composé de 24 ministres, qui ont désormais une lourde tâche : redresser le pays.

Le quotidien des Libanais est aujourd’hui marqué par des pénuries diverses, à commencer par des coupures d’électricité. Mais pour une partie de la population, le nouveau gouvernement n’incarne pas l’espoir d’une gestion transparente et d’une lutte sans concession contre la corruption. C’est l’avis de Josiane, une esthéticienne de Beyrouth, mère de trois enfants, interrogée par Paul Khalifeh, correspondant de Rfi à Beyrouth.

"Non, je ne pense pas que quelque chose va changer. Ce sont toujours les mêmes personnes au pouvoir, la corruption est toujours là. Donc, je ne vois vraiment pas comment ils pourraient changer les choses. L’électricité n’est pas là, tout est cher, on ne trouve plus rien dans les supermarchés… Je ne pense pas que cette équipe va faire quelque chose, c’est impossible. C’est trop, et trop profond."

Il est reproché par exemple au nouveau ministre des Finances, Youssef Khalil, qui était jusqu’ici haut cadre de la Banque centrale du Liban, de faire partie de ceux qui ont couvert des décennies de déficits publics. Mais d’autres voix le dédouanent et mettent en cause le conseil central de la Banque, composé du gouverneur, de quatre vice-gouverneurs et des directeurs généraux de trois ministères : Finances, Économie et Commerce.

Youcef Khalil a du pain sur la planche et son action est très attendue : le pays est en dépression économique et le montant de sa dette avoisine les 100 milliards de dollars. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur. Walid, 46 ans, travaille à Beyrouth dans le secteur des services médicaux ; il n’y croit pas beaucoup non plus, et s’apprête même à quitter le pays pour s’installer en France.

"Ce sont les mêmes personnes qui sont revenues : les mêmes visages, les mêmes noms… On espère que ça va changer, mais on n’a pas trop d’espoir. Nous, on n’a pas changé d’avis, on quitte le pays dans 48 heures, j’ai inscrit mes enfants à l’école en France. Il n’y a pas de transports scolaires cette année. Il n’y a pas d’électricité. Il n’y a presque plus d’Internet. L’annonce de la formation du gouvernement est une bonne nouvelle, mais ce n’est pas suffisant pour me faire changer d’avis vu que les écoles commencent la semaine prochaine et que je ne vois pas de solution dans les jours qui viennent."

À peine nommé, le nouveau gouvernement libanais doit donc déjà faire face, en plus d’une situation catastrophique, à un lourd scepticisme dans la population, qui s’exprime également dans la presse du pays. Il devra, avant toute chose, rassurer sur sa capacité à faire faire aux immenses enjeux qui se présentent devant lui.

Paul Khalifeh
Rfi du 12 septembre 2021

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0