Anis Naccache, ancien activiste de gauche, personnalité forte et véritable, est décédé le 22 février dernier, à Damas, des suites du coronavirus. Libanais de naissance, il est enterré le lendemain à Beyrouth.
Adolescent, il s’est engagé dans le Fatah, l’un des mouvements de libération de la Palestine. Il a combattu les forces armées israéliennes dans les années 1970. Puis, il a rejoint la résistance iranienne en 1978 et a célébré la révolution iranienne de l’imam Khomeini en 1979.
En juillet 1980, il reçoit mission, de Khomeini lui-même, d’aller assassiner à Paris Chapour Bakhtiar, le dernier Premier ministre du Shah d’Iran, réfugié politique en France depuis avril 1979.
La tentative d’assassinat est manquée. Finalement arrêtés, Anis Naccache et ses acolytes sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité le 10 mai 1982, par la Cour d’Assises de Paris.
« J’ai servi de monnaie d’échange pour la libération de vos compatriotes, le journaliste Jean-Paul Kauffmann, deux hauts fonctionnaires des Affaires étrangères, Marcel Fontaine et Marcel Carton, otages détenus au Liban (avec le sociologue Michel Seurat, décédé). Ceux-ci, après de longues démarches et négociations engagées par Jean-Charles Marchiani (NDLA : ancien officier du SDECE, devenu aujourd’hui DGSE, proche du ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua), mandaté par le Premier ministre d’alors Jacques Chirac, ont été libérés le 4 mai 1988 et pas moi, ni mes amis ». Et de m’ajouter : « A ce propos vous devez savoir qu’ils auraient dû être libérés deux mois plus tôt. Mais Chirac les a de facto maintenus en détention pour les voir libérés, grâce à lui, entre les deux tours des élections présidentielles de 1988, dans l’espoir par cette démarche de battre le Président sortant, François Mitterrand ! ».
Cliquer ici pour l’article et les commentaires