Selon la plupart des pseudos-« marxistes » et bon nombre de chroniqueurs « analystes » et « théoriciens » de la supposée « extrême-gauche » il existerait une sorte de tropisme qui emmènerait inéluctablement, de crise en crise, le capitalisme vers sa « crise finale » à l’issue de laquelle une voie serait ouverte quasi-« spontanément » pour une révolution prolétarienne communiste.
Quand ces « théories enflammées » ne ressortent pas tout simplement d’une sorte d’« illumination messianique », elles tentent de se référer, et assez justement, à une logique déterministe du développement des forces productives.
Or ce que ce déterminisme montre, c’est l’arrivée au pouvoir politique de nouvelles classes dominantes en fonction de l’évolution des forces productives, et donc l’arrivée au pouvoir des classes qui maîtrisent et dominent les nouveaux rapports de production établis par cette évolution.
Et c’est typiquement ce qui est en train de se passer sous nos yeux avec l’arrivée des nouvelles technologies, de la numérisation, de l’automatisation et de la robotisation de la production et des services.
La classe banco-centraliste domine déjà la classe capitaliste financière devenue dépendante du financement de la dette mondiale, toujours croissante, et plus vite que le capital, par les Banques Centrales.
Avec l’avènement des MNBC (Monnaies Numériques de Banque Centrale), cette domination sera évidemment absolue au point d’une quasi disparition des résidus des classes dominantes précédentes.
Et le « rôle historique du prolétariat industriel » semblera tout à fait tombé dans les oubliettes de l’histoire…
À chaque stade du développement des forces productives l’abolition du système de domination de classe ne dépend que de la conscience de classe, de la conscience sociale des classes laborieuses opprimées, et non pas de telle ou telle situation de crise.
Évidemment, et en toute logique, Marx a pu penser que le surgissement massif du prolétariat industriel paupérisé allait favoriser l’émergence d’une conscience de classe bien plus aiguë qu’avec les modes de production précédents, mais il a aussi et néanmoins déjà très bien vu les processus d’« embourgeoisement » de la classe ouvrière, déjà en son temps…
À présent on voit bien que la « fenêtre de tir » historique du prolétariat industriel est en train de se refermer, et qu’il y a très peu de chances qu’il arrive encore à jouer un rôle politique majeur à lui tout seul.
Le surgissement d’une nouvelle conscience de classe ne peut être que celui de l’ensemble des classes sociales en voie de paupérisation et de prolétarisation, et non pas essentiellement le fait du prolétariat industriel, devenu minoritaire, parcellisé et divisé.
Et cette nouvelle conscience de classe se forgera autour de la construction d’une alternative au nouveau rapport de forces imposé par le banco-centralisme et non par le « miracle » d’une énième « crise finale du capitalisme » qui a déjà eu lieu, en fait, et en plusieurs épisodes, depuis 2007-2008, 2020-2021, et, quasi juridiquement « consacrée », en temps réel, par le procès de Karlsruhe en 2020.
L’émergence d’une nouvelle conscience de classe passe donc bien par l’analyse du déterminisme de l’évolution des forces productives, et non par le radotage de propos « messianiques » pseudo-« marxistes » sur la « crise finale du capital ».
L’analyse collective de ce déterminisme en l’état actuel du rapport de forces, c’est ce qui permettra réellement l’ébauche d’une force politique de Résistance durable et de contre-offensive, face au banco-centralisme.
L’apparition de la classe banco-centraliste n’est pas déterminée par un goût particulièrement « excessif » du pouvoir, mais par les contraintes qui s’imposent à une fraction relativement « éclairée » de la classe dominante, et qui profite de sa propre « conscience de classe » pour élaborer une stratégie de survie, en tant que classe dominante, à la crise de productivité du capital, en termes de plus-value réelle sur le travail productif, et non pas en termes de « crise de surproduction ».
Le levier de domination est la maîtrise du capital fixe par le cycle de la dette, et non plus la maîtrise du capital « productif », même « financiarisé ».
L’élimination des populations surnuméraires dans ce nouveau rapport de forces ne peut évidemment se faire que de manière relativement progressive, en comparaison des deux précédents holocaustes mondiaux des deux premières guerres mondiales. Ce qui n’exclut pas, selon les nécessités du système, des stratégies d’accélération du processus.
La « crise du Covid », avec ses périodes de confinement, à été un facteur de retour en force statistiquement reconnu de la grande pauvreté et de la famine dans le monde.
Malheureusement, avec le levier des sanctions économiques, la guerre en Ukraine peut être un nouveau facteur d’accélération de ce phénomène.
Et on voit bien qu’avec la malléabilité actuelle des populations dominées par la peur, ce ne sont pas les opportunités d’élimination « progressive » des populations qui risquent de manquer.
Pour le système, c’est juste une question de « réglage de la pression démographique », en quelque sorte, tel qu’amorcée avec la dictature pseudo-« sanitaire », entre autres stratégies de manipulation des masses.
La « morale » et la culture écolo-maso-puritaine qu’ils essayent d’inculquer aux populations depuis quelques décennies font parties de ces moyens manipulatoires.
Manifestement, ils ne se les appliquent pas à eux-mêmes…!
L’évolution des « valeurs morales » officiellement promues ne fait donc que suivre l’évolution des valeurs économiques !
Et dans la mesure où il y a analyse et anticipation, de la part des économistes et des stratèges du système, ce qui est manifestement le cas, il y a donc également anticipation de l’évolution des "valeurs culturelles" à inculquer au peuple !
C’est aussi également ce que l’on voit.
La tragédie, c’est l’incapacité de ceux qui prétendent résister au système à en faire au moins autant, en analysant les stratégies les plus évidentes de l’adversaire et en construisant une alternative unitaire sur quelques objectifs simples et évidents, constitutifs des bases d’une contre-culture révolutionnaire de masse, en opposition au système.
Il est donc évidemment improbable que les banco-centralistes tentent en quelque sorte de « rallumer les fours crématoires »…! Le truc est comme qui dirait éventé… Malheureusement, l’expérience de la « crise du Covid » nous montre qu’ils sont capables de manipuler les foules au point de pouvoir les envoyer à la mort « de leur plein gré »…
Ils peuvent donc régler la pression démographique comme ils règlent l’expansion de la masse monétaire, en fonction de ce qu’ils pensent être leurs propres besoins en tant que classe dominante.
La classe banco-centraliste n’est ni plus ni moins « moralisatrice » ou « perverse » que les classes dominantes qui l’ont précédé. Elle ne fait, comme les autres avant elle, que s’adapter à l’évolution des forces productives « modernes » de son temps. La différence apparente, du moins pour ceux qui en ont conscience, c’est qu’en fonction de cette évolution elle a besoin de plus de soumission des populations et de moyens d’élimination des surnuméraires, encore, que la classe capitaliste, car elle n’a en réalité rien à réellement « négocier socialement », comme compromis de rapport de force provisoire. Pour durer elle doit absolument arriver à contrôler l’ensemble du processus production-consommation en tant que monopole de toutes valeurs d’usages, comme on l’a vu dans les différentes études sur le sujet (*). D’où la nécessité des MNBC.
Même en termes de domination, elle n’a besoin que d’une fraction restreinte de la population mondiale, à terme, et en fonction de l’évolution des processus de robotisation et d’automatisation de la production et des services. Et elle est consciente de cette problématique depuis 1995, déjà, au moins, en fonction de la « théorisation » du « tittytainment ».
Autrement dit, le Nouvel Ordre Mondial banco-centraliste ne fait que répondre aux besoins de domination de cette classe, en fonction de ses nécessités, et il se trouve qu’elle est donc évidemment elle-même le produit d’une situation qui lui a logiquement donné à la fois naissance et les moyens de son accession au pouvoir. Pour assurer la pérennité de sa domination elle a donc déjà tous les moyens qui lui ont permis cette accession plus tous ceux qu’elle a déjà expérimenté et qu’elle continue de se donner pour durer, surtout si nous lui laissons !
Il faut donc absolument en finir avec l’illusion que la fin du capitalisme aurait pu automatiquement amener l’avènement du communisme, et avec lui, la disparition de l’argent.
En son temps, déjà, Marx anticipait une phase de transition, selon les conditions de son époque, et qui nécessitait, quoi qu’il en soit, l’intervention politique consciente du prolétariat.
A présent, en fonction de l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe, il nous faut donc construire une nouvelle stratégie révolutionnaire de transition, en fonction des nouvelles réalités.
Luniterre
(* Du village primitif au monopole banco-centraliste, cinq formes du capital et trois stades du capitalisme
http://mai68.org/spip2/spip.php?article11589 )
*************
L’ARTICLE Du village primitif au monopole banco-centraliste, cinq formes du capital et trois stades du capitalisme DANS SA VERSION ACTUELLE + LES POSTS SUR LA 1re VERSION (AGORAVOX) EN DOC PDF >>>
http://ekladata.com/dV7LK1POJuZ1FcTVvnd-rBHNKzA/Du-village-primitif-au-monopole-banco-centraliste-cinq-formes-du-capital-et-trois-stades-du-capitalisme.pdf