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Robotisation : totale, ou pas ?

mardi 1er novembre 2022, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 1er novembre 2022).

A PROPOS DE …

Travailler avec les robots, une évidence

ET DE …

Robots : le mirage du grand remplacement

Très bon sujet de discussion, effectivement !

En espérant que le débat sur ce sujet de fond s’anime un peu, et surtout, positivement en termes d’auto-formation des participants, s’il en est… !

Déjà, il y a un décalage entre le bref article et l’étude de fond qu’il est censé présenter. En fait il se présente comme une sorte de synthèse conclusive de l’étude, ce qui induit au départ un biais de lecture pour aborder la dite étude.

Ce procédé induit donc aussitôt le préjugé que cette « synthèse-conclusion » découlerait comme une évidence des faits présentés dans l’étude, et dans l’étude l’objectif de justifier ce titre revient comme un leitmotiv, une sorte d’injonction subliminale, mais pourtant sans un lien logique rigoureux avec les fait présentés, si on les analyses dans leurs conséquences et leurs interactions.

En somme une très habile opération d’enfumage et d’agit-prop en vue non seulement d’endormir l’esprit critique du lecteur, mais, tant qu’à faire, également d’obtenir son « adhésion » à la robotisation… !

Avec en prime quelques affirmations qui relèvent, peu ou prou, du simple mensonge, mais toujours placées dans la bouche des supposés « témoins » interviewés, pour leur fournir une relative crédibilité…

A commencer par le syndicaliste :

« Il y a eu des rationalisations, de l’automatisation, comme cela avait d’ailleurs déjà été le cas les décennies précédentes. Mais il y a toujours d’autres professions qui se créent », approuve Daniel Lampart, chef économiste de l’Union syndicale suisse (USS). Qui cite la logistique ou la santé. Puis, « c’est remarquable le nombre de professeurs de yoga qui ont émergé », pointe-t-il, plaisantant à peine.

De nouveau sérieux, il poursuit : « au niveau de l’entreprise individuelle, des postes sont malheureusement supprimés. Les employeurs doivent trouver aux personnes concernées une autre activité. » Loin de souhaiter freiner le progrès, il rappelle néanmoins que les avancées technologiques sont aussi celles qui permettent l’augmentation du pouvoir d’achat et des niveaux de vie.

La Suisse est donc peut-être située sur une autre planète, à moins que ce ne soit ce syndicaliste…

Mais, bon, un autre « expert » admet qu’il y a quelques « exceptions »… :

« …ce qui apparaît partout, c’est que l’automatisation a tendance à accroître les inégalités, ajoute ce spécialiste de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Pour faire simple, ce sont les travailleurs les moins qualifiés, donc les moins rémunérés, qui ont tendance à être confrontés à la concurrence des robots. Leur salaire a donc peu de chance de progresser. C’est même plutôt l’inverse. Mais l’expert en est certain : « Le travail va rester la partie la plus importante de l’économie. » Robot ou non, « ce n’est pas près de changer ».

…Et dans la foulée, un petit mensonge peut donc en cacher un gros…

Car « ce qui n’est pas prêt de changer », manifestement, c’est bien au contraire la réduction de la part du travail dans l’économie, et singulièrement, la part du travail productif, comme on vient de le voir récemment :

Banco-centralisme : Le sens retrouvé du combat social en France

https://mai68.org/spip2/spip.php?article13007

Mais que l’on se comprenne bien : il ne s’agit pas ici de combattre par principe toute forme de modernisation des forces productives, bien au contraire, et ce qui serait d’ailleurs tout à fait vain, au regard de l’histoire du développement humain, mais de comprendre précisément comment le progrès technique pourrait être remis au service du progrès social, et non au service de la seule « élite » qui monopolise les moyens de production à son profit, sous une forme ou sous une autre.

Le besoin qu’éprouve l’« élite » à nous faire accepter la robotisation repose précisément sur cette duperie fondamentale que l’automatisation de la production ne sera jamais totale et qu’il y aura toujours des emplois « autour », et y compris et surtout pour des services « techniques » autour des machines robotisées…

Car à l’évidence, pour qui veut bien ouvrir les yeux et raisonner logiquement, si la production robotisée peut se passer de main-d’œuvre « annexe », il est clair que l’« élite » n’a plus besoin d’une population de travailleurs « improductifs », même et surtout assurant les services, sociaux et autres, dont ces travailleurs « improductifs » ont évidemment besoin pour continuer à survivre, en dehors des secteurs d’activité réellement productifs !

Il est donc fondamental, psychologiquement, pour la bourgeoisie, de maintenir le mythe que la robotisation totale de la production est impossible, alors que c’est l’évidence du contraire qui est vraie.

Il était utopique de penser que les robots allaient nous remplacer. Il y a encore beaucoup de choses que l’humain ne sait pas faire faire à la machine. » Le phénomène était bien visible pendant la pandémie : « Nous avons d’ailleurs bien vu pendant la crise du covid que ni les machines ni les entreprises ne fonctionnaient sans les êtres humains. »

…Et dans la conclusion :

« Cette peur, aussi ancienne que les robots eux-mêmes, n’est pas près de disparaître. Elle rejaillit même à chaque vague d’innovation technologique. Elle se nourrit aussi des crises comme celle du covid, où l’on a vite estimé – à tort – que les robots profiteraient des impératifs de santé pour s’engouffrer dans de nouveaux secteurs.

Ils auraient pu : l’hôtellerie, le tourisme ou la restauration sont autant de secteurs où, post-covid, les humains manquent largement à l’appel. Le développement de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage par les machines sera probablement l’occasion de ranimer cette peur. »

…Pourtant, le lecteur attentif, s’il en est, aura gardé ceci en mémoire, quelques pages plus haut :

« Avec le covid, beaucoup d’entreprises chargées de produire des éléments indispensables se sont rendu compte qu’elles étaient très dépendantes du personnel. Depuis deux ans, on sent une accélération des investissements dans les chaînes de production élémentaires, pour réduire cette dépendance. »

De fait, ces oracles avaient raison sur un point : l’utilisation de robots et de machines augmente. Après une pause en 2020, l’installation de tels outils a littéralement bondi en 2021. Plus d’un demi-million de robots industriels ont été installés autour du monde, un record, selon de nouvelles statistiques de la Fédération internationale de la robotique (IFR). Il y a désormais 3,5 millions d’« unités » de robots installées dans le monde.

Le fait est donc que comme tout processus évolutif la robotisation n’est pas un phénomène linéaire et sans à-coups, ni même sans reculs provisoires, y compris dus aux imperfections provisoires du développement technologique.

Il s’agit donc bien là d’une manipulation du lecteur, en ce qu’il a généralement plutôt besoin d’être « rassuré » par rapport à ses perspectives d’avenir social !

Le plus simple, à cet effet, étant donc d’affirmer que le problème est déjà réglé :

« La révolution numérique a pourtant bien lieu, souligne Anne Donou, directrice pour la Suisse romande de Von Rundstedt, un cabinet qui aide notamment des employés licenciés à retrouver du travail. Et elle est bien plus importante et profonde que la révolution industrielle. »

Circulez, braves gens, il n’y a rien à voir…

« C’est donc un modèle hybride qui s’impose et qui s’imposera encore : des usines où se côtoient humains et robots. Ces derniers remplaceront de plus en plus les premiers. Mais des employés resteront là pour les programmer et les surveiller. »

Il n’est effectivement pas illogique de penser que dans la période de « transition » une sorte de synergie « humain-robot » puisse maintenir un niveau d’emploi relativement élevé, y compris en fonction de l’évolution démographique, notamment avec le vieillissement de la population, mais le bon sens nous dit qu’il ne suffit pas de regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, mais bien de savoir s’il est plutôt en train de se remplir ou de se vider…

On a vu qu’en ce qui concerne le travail productif proprement dit la pente est déjà carrément radicale, mais même en ce qui concerne globalement la situation de la part du travail dans l’économie, l’évolution principale est déjà depuis longtemps à la réduction.

Cette question essentielle fait évidemment débat parmi les économistes, et on comprend bien pourquoi. Et là aussi on a affaire à un phénomène évolutif qui peut varier largement en fonction, notamment, des conditions économiques locales de chaque pays, mais l’essentiel reste toujours de comprendre la tendance de fond sur le temps long.

Quelques liens et graphiques sur le sujet :

(https://img.over-blog-kiwi.com/1/45…)

(https://blogs.alternatives-economiq…)

http://www.blog-illusio.com/2017/04/comment-expliquer-la-chute-de-la-part-du-travail-dans-le-revenu-national.html

( Cet article montre que le processus est également en cours en Chine, et qu’il y est même ancien, ce que l’on a pu vérifier, par chance, sur d’autres traces retrouvées sur le net, y compris officielles chinoises *)

https://www.rtbf.be/article/les-dividendes-explosent-dans-le-monde-mais-les-salaires-ne-vont-pas-augmenter-en-proportion-10883356

https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2014/03/19/baisse-tendancielle-de-la-part-des-salaires-dans-la-valeur-ajoutee-du-taux-de-profit-12

https://www.caminteresse.fr/societe/oit-part-des-salaires-dans-valeur-ajoutee-baisse-depuis-30-ans-1156634/

(https://tra.img.pmdstatic.net/fit/h…)

Il est donc bien évident qu’il s’agit d’une évolution sur le temps long, mais qui peut connaître aussi bien de brusques coups d’accélérateur, comme avec le covid, que des coups de frein « techniques » dans certains domaines, ou tout simplement « tactiques » de la part du système, qui ne veut pas dévoiler son jeu sur le long terme, pour mieux endormir les travailleurs et « noyer le poisson », mais ne voir que le verre à moitié plein sans voir qu’il se vide, lentement mais surement, cela procède donc bien du déni de réalité, et c’est bien ce genre de déni que cette « étude » introduit :

Le fantasme d’une arrivée soudaine et massive des robots dans les usines, voire dans les magasins, ne se réalise pas. Car tout cela prend du temps. « Il faut en moyenne dix à vingt ans pour qu’une innovation soit développée en laboratoire, testée puis adoptée par des industries, affirme Aude Billard, professeure à l’EPFL et directrice du Laboratoire d’algorithmes et systèmes d’apprentissage, le LASA, où œuvrent 25 chercheurs. Auparavant, un robot pouvait effectuer une tâche précise dans un contexte bien défini et le moindre changement dans son environnement le paralysait. Maintenant, les machines sont plus souples, elles sont par exemple capables, sur des chaînes de montage, d’aller chercher des pièces à des endroits imprévus. »

Aude Billard donne un exemple bien précis. « Depuis peu, les machines sont capables de trier des objets très différents : vous pouvez déverser des champignons devant un robot, il sera capable visuellement de les reconnaître par variété, de les prendre délicatement et de les classer selon leur qualité et leur forme, et de jeter les moins bons. » Avec comme objectif que des robots manipulent de plus en plus des fruits et légumes, par exemple.

L’exemple cité nous montre bien, à moins d’être stupides au point de ne pas le comprendre, qu’il n’y a aucune limite réelle à la robotisation de la production et que le processus complet d’exclusion du travail humain productif est déjà, pour ce qui le concerne, réellement « en marche » !

Pour l’« élite » qui contrôle les moyens de production il est clair que la satisfaction de ses besoins personnels, même les plus luxueux, se passera, à terme, de la main-d’œuvre productive et de toute la société et la vie sociale qui va avec.

Entretenir et « gérer » cette société dont elle n’a plus besoin, c’est clairement, pour elle, un « gaspi écologique » qui empiète sur la part des ressources naturelles nécessaire à la satisfaction de ses fantasmes et de ses goûts de luxe sans limite.

Réduire cette population à une dépendance totale à l’égard du système de domination de classe banco-centralisé, c’est, en un sens, encore une étape de « transition » vers son « exclusion »-élimination, sauf quelques larbins de prestige éventuels.

Savoir ce que nous voulons, ce n’est pas seulement savoir ce que nous voulons pour les générations futures, c’est déjà, simplement, savoir si nous voulons que la vie humaine sur terre ait le sens que cette « élite » est en train de lui donner, ou un autre, qu’il nous reste à déterminer, pourvu que nous y soyons, nous-mêmes, dès maintenant, déterminés !

Luniterre

( * https://cn.ambafrance.org/IMG/pdf/bulletin_economique_chine_no25_mai_2010_-2.pdf

http://french.peopledaily.com.cn/Economie/6983091.html

>>> récupéré en cache >>>

https://cc.bingj.com/cache.aspx?q=part+des+salaires+dans+le+pib&d=4638483234905760&mkt=fr-FR&setlang=fr-FR&w=SUWU_FTszD09VsBH5vyYbwSP8iUo4hPV )

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POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE BANCO-CENTRALISME >>>

Banco-centralisme : Le sens retrouvé du combat social en France

https://mai68.org/spip2/spip.php?article13007

Dette banco-centralisée : quand c’est fini, ça recommence…!

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12347

http://cieldefrance.eklablog.com/dette-banco-centralisee-quand-c-est-fini-ca-recommence-a212959483

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Face au banco-centralisme : pleurnicher, rêver, ou agir ? Que faire ???

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12242

Pour info : un courtier US en métaux précieux nous explique de l’intérieur même du système le principe banco-centraliste du nouvel ordre mondial, depuis 2008 déjà !

http://cieldefrance.eklablog.com/pour-info-un-courtier-us-en-metaux-precieux-nous-explique-de-l-interie-a212882787

Charles Gave Vs Banques Centrales : un match au cœur du système de domination de classe ! Quelles conséquences pour les luttes sociales ?

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12016

Du village primitif au monopole banco-centraliste, cinq formes du capital et trois stades du capitalisme

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/du-village-primitif-au-monopole-241522

La fin du capitalisme signifie-t-elle nécessairement la fin du système de domination de classe ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article11679

“Le Crime du Garagiste” – Le Casse Banco-centraliste !

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-crime-du-garagiste-le-casse-231389

« Great Reset » : le banco-centralisme est-il un « complot pervers » ou simplement la conséquence incontournable d’une évolution systémique ?

http://interfrsituation.eklablog.com/great-reset-le-banco-centralisme-est-il-un-complot-pervers-ou-simpleme-a209547684

« Aux âmes damnées (…du banco-centralisme), la valeur n’attend point le nombre des années (…pour disparaître !)…

http://interfrsituation.eklablog.com/aux-ames-damnees-du-banco-centralisme-la-valeur-n-attend-point-le-nomb-a210192128

« Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/merveilleux-monde-d-apres-un-225066

Paradoxe et suspense économique en 2021 : le Capital atteindra-t-il, ou non, le Nirvana par la Dette Mondiale ?

http://interfrsituation.eklablog.com/paradoxe-et-suspense-economique-en-2021-le-capital-atteindra-t-il-ou-n-a209197288

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10 Messages de forum

  • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 13:52, par Dominique

    Cet article du Temps s’explique par le fait que la Suisse est un des pays, peut-être même le pays, qui par rapport à sa population, produit le plus d’invention. Ceci dit, les syndicats en Suisse ont signé la paix du travail il y a de nombreuses décennies. Ils sont réunis dans l’USS et cette paix du travail leur assure une situation de rentiers (ils s’asseient à la table des patrons, la loi favorise, même quand les patrons n’en veulent pas, la création de convention collective et que chaque ouvrier d’un secteur où de tells conventions existe esst obligé de cotiser auprès des synddicats. En échange, ils renoncent à faire grève saauf circonstances extraordinaires. Bref, le service d’ordre en moins musclé, ils sont peut-être encore pires que la CGT dans le genre collabos et casseurs de grèves autogérées. Le plus riche d’entre eux, UNIA, va bientôt se retrouver milliardaire si ça continue comme ça…

    "il rappelle néanmoins que les avancées technologiques sont aussi celles qui permettent l’augmentation du pouvoir d’achat et des niveaux de vie."

    Ce qui a permis en Europe autant les avancées techniques que celles des pouvoir d’achat et des niveaux de vie sont d’une part la disponibilité de nombreuses matières premières et sources d’énergies importées à des pris ridiculement bas, entre autre de Russie, ainsi que d’autre part ces dernières décennies, la main d’oeuvre bon marché dans des pays comme la Chine. ça leur "chef économiste de l’USS" ne le rapelle pas. Et pourtant l’immigration est une bonne partie du fond de commerce de la gauche productiviste… Passont.

    "Mais que l’on se comprenne bien : il ne s’agit pas ici de combattre par principe toute forme de modernisation des forces productives, bien au contraire, et ce qui serait d’ailleurs tout à fait vain, au regard de l’histoire du développement humain, mais de comprendre précisément comment le progrès technique pourrait être remis au service du progrès social, et non au service de la seule « élite » qui monopolise les moyens de production à son profit, sous une forme ou sous une autre."

    Voilà qui montre tout le pathétique de la situation actuelle. D’un coté nous avons une histoire du développement humain qui, de l’instant où nos aancêtres sont descendus de l’arbre, est aussi une histoire du progrès technique. De l’autre nous avons une première partie de cette épopée humaine où le progrès technique est au service de la communauté, c’est la préhistoire, laquelle dure quand même plusieurs millions d’années et n’est toujours pas terminée pour certains peuples de la forêt qui refusent toujours la civilisation. De cet autre coté nous avons aussi une deuxième partie de l’épopée humaine où le progrès technique devient, depuis tout au plus quelques milliers d’années, de plus en plus controlé et au service d’une petite minorité, c’est la civilisation et sa trinité progrès matérialiste, travail obligatoire et monnaie.

    Nos ancêtres ont globalisé de force le suprématisme européen et son mode de vie lors des colonisations, puis ils ont industrialisé tout ça. Aujourd’hui, nous savons que le techno-capitalisme est une catastrophe, d’abord sociale car les conditions sociales déterminent la quasi totalité de notre vie et de nos possibilités d’épanouissement, ensuite environnementales car chaque nouvelle technique industrielle ajoute ses destructions globalisées à celles des autres techniques industrielles.

    Sur la catastrophe sociale qu’est le techno-capitalisme, les écolos, les vrais pas les adorateurs du Business as Usual que sont les v.V.erts, nous font remarquer qu’une technique industrielle ne peut pas être démocratique car d’une part elles ne sont pas contrôlées par la communauté mais par des superstructures corporatistes et d’autre part, elle dépendent et entrainent toutes une spécialisation du travail autoritaire qui va des esclaves au fond des mines aux actionnaires dans leurs tours d’ivoire et leurs yachts militarisés.

    Tout cela implique que ce son malheureusement des groupes comme Earth First ou Deep Green Resistance (DGR) qui ont raison. Le progrès technologique sans fin promis par les afficionados du techno-capitalisme n’aura pas lieu, ceci simplement car le vivant est en train d’être exterminé à une vitesse supérieure à celle des grandes extinctions d’espèces qui nous ont précédés et que pour le meilleur comme pour le pire, nous faisons partie de ce vivant.

    Une alternative serait que les docteurs Folamour qui président au développement technologique libère les robots. Une fois ainsi libérés, ils pourraient continuer à massacrer le vivant et nous avec et finir de transformer la planète bleue en caillou. Clic, clic, clic ! Mais bon, ce n’est pas ce qu’ils veulent, ils sont plutôt, comme dans Gilgamesh, aveuglés par une quête illusoire de l’immortalité.

    Le problème aujourd’hui est aussi qu’après 3 siècles de "révolution industrielle", nous, la plupart d’entre nous, ne savons plus vivre autrement. Donc le problème le plus important à résoudre n’est pas d’arrêter la machine, ça c’est la partie facile, on la débranche ou on la sabote, mais c’est de développer des alternatives au techno-capitalisme. C’est d’autant plus difficile que les élites du techno-capitalisme ne veulent pas d’alternatives, ceci à tel point que dans des démocraties comme la France et la Suisse, les premiers endroits où les autorités ont déployé des blindés contre des populations pacifiques furent les ZAD.

    Sans parler de ces dimensions écologiques urgentes et impérieuses, je considère que tout ce qui est dit sur ce qui se passe aujourd’hui n’est au mieux qu’arguties qui ne changeront rien d’important, au pire manipulations hors sol car dénuées de tout contact avec la réalté. La réalité, avant les machines, c’est le vivant dont nous faisons partie pour le meilleur comme pour le pire.

    https://deepgreenresistance.fr/la-g…
    DGR on connaît, ou pas. Leur point faible est qu’ils ne disent pas grand chose sur comment développer des alternatives durables et viables au techno-capitalisme et sur comment aider les gens à le faire. Je suis de plus totalement opposé à leur vision abolitionniste de la prostitution car ce n’est pas avec plus d’état que l’on résoudra ce problème, mais bel et bien en se débarassant du techno-capitalisme, de ses superstructures et de son suprématisme.

    Ce qui nous amène au rapport de l’homme avec la nature. C’est ce qui conditionne notre façon de voir les choses, ce qui à son tour conditionne tous les autres rapports humains. Cela est très bien décrit en page 2 de la bible : "Domine la terre et toutes ses créatures." Nous devons donc poser d’autres concepts de civilisations, des concepts basés sur le respect plutôt que sur la domination.

    Les élites se sont toujours fichus des pacifistes. De plus quand on les voit crier "Vive l’Ukraine" alors que nous savons tous et toutes comment cela a fini quand des gauchistes se sont mis à crier "vive l’Allemagne" au siècle passé, oui fait têtu, dans nazi il y a socialisme, je sais que les pacifistes n’ont jamais été autant décervelé qu’aujourd’hui. C’est bien pour cela que la stratégie de DGR me semble bonne. De plus le pacifisme, c’est pas compliqué :

    Non aux guerres des riches !

    US Go Home !

    Non à la guerre !

    et aussi : Démantèlement du complexe militaro-industriel (lequel détruit et pollue autant que tout le reste, ceci en temps de paix), de ses services secrets et de ses secrets d’état.

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    • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 16:22

      DGR = Deep Green Resistance

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    • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 19:47, par do

      Salut Dominique,

      Il me semble que tu te contredis. D’un côté tu dis :

      « DGR on connaît, ou pas. Leur point faible est qu’ils ne disent pas grand chose sur comment développer des alternatives durables et viables au techno-capitalisme et sur comment aider les gens à le faire. Je suis de plus totalement opposé à leur vision abolitionniste de la prostitution car ce n’est pas avec plus d’état que l’on résoudra ce problème, mais bel et bien en se débarassant du techno-capitalisme, de ses superstructures et de son suprématisme. »

      De l’autre tu dis quand même :

      « C’est bien pour cela que la stratégie de DGR me semble bonne. »

      Par contre, je suis tout à fait d’accord avec ton importante remarque :

      « D’un coté nous avons une histoire du développement humain qui, de l’instant où nos ancêtres sont descendus de l’arbre, est aussi une histoire du progrès technique. De l’autre nous avons une première partie de cette épopée humaine où le progrès technique est au service de la communauté, c’est la préhistoire, laquelle dure quand même plusieurs millions d’années et n’est toujours pas terminée pour certains peuples de la forêt qui refusent toujours la civilisation. De cet autre coté nous avons aussi une deuxième partie de l’épopée humaine où le progrès technique devient, depuis tout au plus quelques milliers d’années, de plus en plus controlé et au service d’une petite minorité, c’est la civilisation et sa trinité progrès matérialiste, travail obligatoire et monnaie. »

      Je pense que c’est le néolithique qui marque cette séparation :

      http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

      Amicalement,
      do
      http://mai68.org

      Répondre à ce message

  • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 18:21

    Salut Luniterre,

    Quand tu dis : « Il est donc fondamental, psychologiquement, pour la bourgeoisie, de maintenir le mythe que la robotisation totale de la production est impossible, alors que c’est l’évidence du contraire qui est vraie. »

    Ou : « ne voir que le verre à moitié plein sans voir qu’il se vide, lentement mais surement, cela procède donc bien du déni de réalité »

    C’est très bien vu.

    Par contre, quand tu dis : « Réduire cette population à une dépendance totale à l’égard du système de domination de classe banco-centralisé, c’est, en un sens, encore une étape de « transition » vers son « exclusion »-élimination, sauf quelques larbins de prestige éventuels. »

    Je ne crois pas qu’ils tiennent à nous éliminer. Car "ils" ne sont riches que par comparaison. Et, plus il y a de pauvres, plus ils ont l’impression d’être très riches.

    Non, ils laisseront tout simplement les très pauvres se démerder tout seuls, comme ils font en Afrique depuis des dizaines d’années. Ils les laisseront à leur triste sort sans prendre le risque d’une révolte de ceux qui verraient bien qu’on est en train de les exterminer.

    En plus, il leur faut des humains pour faire diverses expériences, comme tester des vaccins.

    Je pense que si la première citation est exacte, c’est parce que le travailleur se dit que s’il n’a pas de travail, il n’a pas de fric pour vivre. Ils veulent donc éviter une nouvelle révolte des canuts.

    Voici par contre ce à quoi je crois :

    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

    Amicalement,
    do
    http://mai68.org

    Répondre à ce message

    • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 20:08, par Luniterre

      Bonjour, camarade !

      Personnellement, je n’ai pas de "croyance", et encore moins, de certitude absolue sur tel ou tel point de prospective.

      Il y a de grandes tendances de fond de l’économie qui induisent un certain nombre de possibilités pour l’avenir des classes dominantes, et, malheureusement, un nombre de possibilités nettement plus limitées, dans le rapport de forces actuel, pour les classes populaires et prolétariennes.

      Concernant les classes dominantes, il y a une convergence entre suffisamment de leurs fractions pour poursuivre une accentuation du banco-centralisme, avec une mise en dépendance directe et stricte des classes sociales dites "inférieures", notamment à travers les MNBC-CBDC, les monnaies numériques de banque centrale.

      Actuellement, cela fait une différence avec les populations du tiers-monde, qui sont encore nettement plus pauvres que les classes "pauvres" d’Occident, mais pas encore susceptibles de devenir rapidement dépendantes d’un système banco-centralisé, sauf extension drastique du banco-centralisme "à la chinoise"…

      Donc, pour l’instant, les possibilités restent ouvertes, mais pour la classe banco-centraliste occidentale, il n’est donc pas impossible d’envisager de sa part une "exclusion"-élimination en réalité "progressive", plutôt que massive et brutale, des populations "excédentaires", à ses yeux, et donc par des processus n’impliquant pas nécessairement un risque de révolte populaire massive.

      C’est probablement la leçon que cette classe de m… a retenu de l’expérience du confinement, de la "vaccination" et du "pass", qui n’a pas entraîné de révolte réellement massive et radicale, et a même, malheureusement, réussi à entraîner une Kollaboration passive, et parfois active, d’une bonne partie de la population, et sans « oublier » celle de l’essentiel de la classe politique, de « gauche » comme de droite.

      Le gros problème, en outre, et là aussi, malheureusement, c’est que l’"élite", contrairement à la maigre Résistance, est capable de tirer assez rapidement les leçons de son expérience et d’"améliorer", à son profit, son système d’oppression, alors que la Résistance "encaisse" ses échecs sans, malheureusement, se renforcer significativement, voire même, en s’affaiblissant et en se divisant encore plus.

      Ce processus de délitement de la Résistance se poursuivra, inexorablement, tant que ne sera pas possible un débat de fond qui ne s’arrête pas aux frontières étroites des chapelles et des idéologies.

      Pourtant un tel débat est possible, vu que nous le pratiquons, ici, sur VLR, depuis des années, déjà, même si à une échelle encore bien trop réduite, même par rapport aux nécessités immédiates, évidemment.

      Luniterre

      PS : En tout cas, et par rapport aux éléments de discussion dans l’article que tu as mis en lien, il reste donc nécessaire de rappeler, pour ceux qui sont dans le déni, que les processus « darwiniens » d’adaptation de la vie sur Terre ont commencé avec des capacités cognitives ultra-réduites, et très loin, même, des capacités de nos ordis les plus rudimentaires. Dès qu’une machine informatisée, même dotée de capacités cognitives limitées, sera dotée d’une autonomie d’action suffisante pour se recharger en énergie sans passer par l’intervention humaine, c’en sera possiblement fini, et rapidement, de notre « règne » sur cette planète… Le processus, à partir de ce point, peut déjà être ultra-rapide, avec toutes les possibilités d’« adaptation », et d’« évolution » offertes aux machines, avec les technologies actuelles.

      **************************

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      • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 20:34, par do

        Salut Luniterre,

        Mon argument essentiel qui fait que je ne crois pas à la volonté d’élimination des humains par la classe dominante est psychologique :

        « "ils" ne sont riches que par comparaison. Et, plus il y a de pauvres, plus ils ont l’impression d’être très riches. »

        Par ailleurs, ils n’arrêtent pas de faire de la pub pour faire des gosses. ils prétendent que la population viellit, qu’il n’y aura plus assez de jeunes pour financer les retraites.. ETC.

        Bien à toi,
        do
        http://mai68.org

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        • Robotisation : totale, ou pas ? 1er novembre 2022 21:13, par Luniterre

          Re…

          De toutes façons, leur méthode de "communication", en termes d’enfumage médiatique, est nécessairement pleine de "contradictions", en vue de "rassurer" un peu tout le monde, et il ne faut donc pas trop s’y fier.

          Cet enfumage peut aussi avoir une fonction "interne" au sens d’"apaiser" des contradictions avec les fractions traditionnalistes les plus réactionnaires de leur classe, tandis que les fractions "bobocratiques" et pseudo-"progressistes", genre "Libération", se satisfont des sermons "écologistes", "wokistes", "LGBTQ+", "climato-réchauffistes", etc…

          Les "débats" et discussions réellement importantes pour la classe dominante, là où se dessinent ses orientations fondamentales réelles, se déroulent évidemment loin des médias, dans les conseils des gouverneurs des Banques Centrales, et même certainement d’autres lieux plus "intimes" auxquels très peu ont accès, et les seules bases solides qui nous permettent de conjecturer un tant soit peu sont les éléments d’analyses économiques, encore relativement accessibles, même si parfois en cherchant longtemps…!

          Le gros problème restant que la plupart des "opposants au système" n’ont le plus souvent pas envie de chercher réellement à comprendre l’évolution économique réelle du système, surtout si cela dérange leurs "croyances" idéologiques, ce qui n’est donc fort heureusement pas ton cas.

          Reste donc à espérer que le débat réel prenne de l’extension…

          Bien à toi,

          Amicalement,

          Luniterre

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          • Robotisation : totale, ou pas ? 2 novembre 2022 02:03, par do

            Salut Luniterre,

            Tu dis : « Les seules bases solides qui nous permettent de conjecturer un tant soit peu sont les éléments d’analyses économiques »

            NON, il y a aussi la psychologie !

            Pourquoi évacues-tu l’argument psychologique : « "ils" ne sont riches que par comparaison. Et, plus il y a de pauvres, plus ils ont l’impression d’être très riches. » ?

            Car, il n’y a pas de classe dominante sans classe dominée. Et une classe dominée nombreuse montre à la classe dominante qu’elle est très dominante. Et, les banco-centralistes font tout ça pour continuer à être une classe dominante :

            http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

            Amicalement,
            do
            http://mai68.org

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          • Robotisation : totale, ou pas ? 4 novembre 2022 04:42, par do

            Salut Luniterre,

            Comme Biden, Macron et Zelensky, PBLV est complètement WOKE (transexualisme, etc.). Or, PBLV fait de la propagande pour faire des gosses. PBLB vient encore d’en faire le 3 novembre 2022. Comme ils sont tous (Biden, Macron, Zelensky, PBLV) des agents manipulés par le mondialisme banco-centraliste, si PBLV veut des enfants, on peut quand même supposer que les banco-centralistes aussi ? J’ai du mal à croire que ce soit pour rassurer certains secteurs qu’ils font ça.

            Je pense soudain une chose, ce ne serait pas parce que la Chine est devenue banco-centraliste qu’elle a cessé sa politique de l’enfant unique ?

            Amicalement,
            do
            http://mai68.org

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            • Robotisation : totale, ou pas ? 4 novembre 2022 06:15, par Luniterre

              Bonjour, camarade !

              Je pense qu’il est très difficile de percer à jour la « psychologie des banquiers centraux ». En effet, même si ce milieu est numériquement hyper réduit, et même dans un rapport rarement connu, sinon jamais, dans l’histoire de l’humanité, ce n’en est pas moins un groupe composite et pas forcément unifié sur cette question du sort à venir pour la masse de la population.

              Un autre point essentiel est que ce groupe ne peut survivre, en tant que classe dominante, qu’en manipulant des groupes intermédiaires destinés à devenir une sorte de « classe moyenne » chargée d’encadrer une population résiduelle de larbins encore utiles, ou simplement de « prestige », de « luxe », à la façon de la domesticité des derniers aristos et des premiers grands bourgeois industriels au début du XXe siècle.

              Pour l’instant, ces groupes intermédiaires, il les trouve dans les débris de la classe capitaliste « classique » dont certains ont une idéologie encore réellement traditionnaliste bourgeoise, sur ce genre de question. Et il me semble donc logique de penser qu’ils ne veulent pas trop vite « dévoiler leur jeu ». (La destruction des « Georgia Guidestones » va peut-être dans ce sens là…).

              Les nazis, en leur temps, surfaient sur la vague de l’antisémitisme, mais ils n’ont jamais proclamé haut et fort leur intention génocidaire, particulièrement violente et macabre, et qui aurait pu leur aliéner, si dévoilée « prématurément », une partie des soutiens dont ils avaient le plus grand besoin.

              En ce qui concerne la Chine, le problème de la politique de l’enfant unique, c’est qu’elle aboutissait, en pratique, à « sélectionner » une descendance mâle dans les familles, et qui ne trouvait donc plus suffisamment à se reproduire… Le risque était donc un vieillissement accéléré de la moyenne d’âge de la population. Phénomène qui se produit quand même, du fait de l’élévation du niveau de vie, comme il se produit « naturellement » dans les sociétés industrielles avancées. Il ne me semble donc pas que la Chine ait une politique particulièrement « nataliste », au-delà de cette « rectification ».

              La relativement bonne natalité, en France, vient essentiellement du « sang neuf », et non pas des familles traditionnelles françaises, ou de ce qu’il en reste. En Chine, il n’y a pas un tel phénomène, car la fonction de « main d’œuvre à bon marché » est celle des mingongs, qui sont des chinois marginalisés par le système, depuis l’ère maoïste, et dont les conditions et le style de vie implique plutôt une faible natalité, voire même inférieure à la moyenne chinoise.

              D’après certaines études, même avec la libéralisation du nombre d’enfant par famille, la population chinoise continue de vieillir, et même de stagner, voire de régresser…

              Le stress du « zéro-covid » n’est probablement pas non plus une incitation à la natalité, vu l’ambiance carcérale que cela induit dans les rapports humains et en termes de perspectives d’avenir.

              La Chine aussi est dans une période de « transition » vers une accentuation du banco-centralisme, alors qu’une révolution sociale devrait plutôt logiquement commencer par une égalité des droits des travailleurs !

              Bien à toi,

              Amicalement,

              Luniterre

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