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Edwy Plenel ne respecte pas les principes dont il se prévaut... (vidéos)

jeudi 21 décembre 2023, par a_suivre

Publié le 19 décembre 2023

Par Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS

Dans votre courte interview d’Edwy Plenel (EP), ce 13 décembre 2023 (voir ci-dessous), ce dernier reprend des accusations infondées à mon égard et réaffirme son mépris en m’associant à Didier Raoult qu’il semble détester au plus haut point. Il manifeste par ailleurs son ignorance des questions scientifiques et médicales.

Aussi, lorsqu’il remarque que «  le réel parfois ne rentre pas dans nos convictions et notre rôle c’est d’apporter des informations qui obligent une partie de notre public à penser contre lui-même », on se dit qu’il ferait bien de s’appliquer à lui-même son propre principe de temps en temps.

Un cas particulier qui illustre un phénomène général

Je ne connais pas personnellement EP mais son opinion me semble emblématique de la façon dont une bonne partie de la gauche intellectuelle et politique s’est comportée durant la crise du Covid. Et comme c’est également ma famille politique, il m’importe de lui répondre et je remercie Kairos de me le permettre.

J’ajoute en préambule que j’ai été un soutien et un abonné de Mediapart dès sa création, et j’y ai tenu pendant douze ans un blog. Je ne renie rien de tout cela. C’est un journal qui fait de l’investigation, ce qui est essentiel. Mais c’est aussi un journal d’opinion. Il réalise donc des investigations ciblées, des investigations orientées par des positions idéologiques. Je le respecte et je pense même que c’est inévitable.

Mais chacun comprend aussi la limite qui est consubstantielle à la démarche : on ne trouve de réponses qu’aux questions qu’on s’est posées. Si on refuse de poser certaines questions, alors on laisse dans l’ombre une partie de la réalité, et cette partie qui demeure obscure est peut-être plus importante que celle que l’on a mise en lumière.

Donc, plus on a des convictions idéologiques fortes, plus on devrait faire attention à ce que son investigation ne soit pas partielle voire partiale.

La meilleure preuve du caractère idéologique de la position d’ED est son incapacité à la mettre en discussion. Bien qu’il ne connaisse manifestement pas grand-chose aux questions médicales et scientifiques concernées, son propos est péremptoire, l’homme est sûr de lui, et il a trop d’orgueil pour reconnaître qu’il a pu se tromper.

C’est banal. Ce qui l’est moins, c’est que EP en a tellement (de l’orgueil) qu’il n’a jamais voulu ne serait-ce que discuter de tout cela. J’ai raconté dans l’épilogue du tome 2 de ma Doxa du Covid comment j’ai tenté de dialoguer avec la rédaction de Mediapart puisque je réalisais une grande enquête collective et que celle-ci était très suivie par le lectorat du journal. Or, en retour, je n’ai récolté d’abord qu’un silence méprisant (aucune réponse à mes messages proposant de discuter), ensuite beaucoup d’agressivité sur les réseaux sociaux (notamment celle de Fabrice Arfi sur Twitter) et enfin une censure brutale qui a visé d’abord certains de nos articles en particulier, puis la totalité de mon blog que Mediapart a menacé de fermer purement et simplement.

L’objectif d’Edwy Plenel (EP) : détruire la crédibilité de Didier Raoult (DR)

EP dénonce l’« autoritarisme » de DR, « c’est un mandarin » disait-il dès 2020. Et c’est vrai, c’est une réalité. Mais c’est tellement répandu dans le monde académique, notamment en médecine, qu’on s’étonne beaucoup de voir EP utiliser un tel argument. Ça ne peut pas être de la naïveté. C’est donc que sa réflexion est parasitée par une émotion. Cela traduit sa très forte animosité contre la personne de DR.

Et c’est l’erreur de base qu’on fait énormément de personnes. Comment peut-on sérieusement prétendre analyser une crise sanitaire mondiale et discuter des politiques publiques à adopter en ayant une pensée à ce point polluée par des questions de personnalité individuelle ?

C’est très mauvais intellectuellement. Et quand ce sont des sociologues qui pensent et agissent comme ça (et j’en connais beaucoup), c’est encore plus grave car c’est profondément anti-sociologique.

Imaginez que je prenne position sur l’évolution des politiques de sécurité en France à partir de mon opinion sur la personnalité de tel ou tel grand chef de police. Ce serait ridicule. Donc, accuser DR d’être un affreux mandarin autoritariste est idiot : les facultés de médecine regorgent de mandarins. Les médias aussi d’ailleurs… C’est tristement banal et ça ne devrait pas être un argument.

L’histoire de « la gripette » est également très hypocrite.

Oui DR a sous-estimé l’ampleur de l’épidémie et la virulence du Sars-Cov‑2 au tout début du mois de février 2020. C’est vrai. Mais là encore, quelle hypocrisie de ne le reprocher qu’à lui alors que la quasi-totalité des commentateurs faisaient de même à ce moment-là. Il faut se souvenir que fin janvier 2020 la ministre de la santé, Agnès Buzyn, disait encore que le virus ne sortirait peut-être pas de Chine et l’OMS disait ne pas savoir si la transmission interhumaine était avérée.

Le 10 mars 2020, le très médiatique médecin Michel Cymès déclarait encore dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC que« ça reste une maladie virale comme on en a tous les ans ». Bref, si la plupart des commentateurs se sont trompés au tout début de la crise, alors il est malhonnête intellectuellement de n’en faire reproche qu’à un seul.

Troisième erreur d’EP : DR n’a jamais dit ou écrit nulle part qu’il avait un remède « miracle » contre la Covid.

Ce sont des formules de journalistes sensationnalistes, et EP devrait le savoir. DR a dit que le protocole de soins de l’IHU permettait de diminuer rapidement la charge virale et donc les risques d’aggravation de la maladie si on la traitait dès l’apparition des premiers symptômes.

Et au-delà du protocole en question, il a surtout (avec d’autres, comme Christian Perronne) incarné la résistance de médecins à qui, pour la première fois de l’histoire, un gouvernement réputé démocratique a voulu interdire de soigner les gens (« Restez chez vous, prenez du doliprane »), ce qui a eu des conséquences mortifères terribles.

C’était ça le débat de fond (que j’ai essayé de valoriser autant que j’ai pu) : comment soigner les gens pour réduire le nombre de malades et le nombre de morts ? Or, en concentrant toute son énergie à vouloir détruire la personne de DR, Mediapart a contribué de façon importante à empêcher la tenue d’un débat contradictoire sur cette question qui était pourtant cruciale. Il a ainsi été un des acteurs majeurs de la grande diversion que constitue à mon sens la « polémique Raoult » (voir le tome 1 de ma Doxa du Covid).

Edwy Plenel ne connaît pas les questions médicales et scientifiques concernées

Il est navrant d’entendre EP déclarer : « nous avons montré combien le vaccin restait la protection la plus sûre »

La réalité est que Mediapart n’a jamais investigué cette question [du vaccin], n’a jamais organisé le moindre débat contradictoire sur cette question et n’a jamais sorti la moindre information originale sur cette question.

Mediapart a simplement repris à son compte ce que d’autres disaient. Sur ce sujet, il a fait état du même conformisme et de la même crédulité que les autres médias. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est encore une grosse erreur. Car, au fil des mois, tout ce que j’ai écrit avec mon équipe sur le sujet à partir de l’été 2021 se confirme. Je rappellerai au moins quatre choses.

1) La récente technologie de l’ARN messager n’avait jusqu’à présent été expérimentée sur l’homme que dans le cadre de traitements contre le cancer et avec des résultats plus que décevants. Des sociétés comme Moderna et BioNTech ont poussé depuis dix ans à son transfert vers la beaucoup plus lucrative et beaucoup moins légalement encadrée production de vaccins, mais cela n’avait jamais été testé sur les humains.

Nous avons bien affaire à un produit expérimental et à une expérimentation à l’échelle mondiale. Et la moindre des choses aurait dû être d’adopter une attitude extrêmement prudente (principe de précaution).

Hélas, EP est à l’image de toutes ces élites intellectuelles et politiques qui n’ont pas réellement de formation scientifique et qui invoquent « la Science » avec un S majuscule, comme on invoquerait un Dieu. C’est une posture idéologique. Cela s’appelle le scientisme.

Or, la science ce n’est pas le scientisme. La science, c’est une démarche de recherche et de découverte progressive du réel, qui requiert de façon sine qua non la liberté d’investiguer, la liberté de s’exprimer et le débat collectif contradictoire. Le scientisme est un dogme, la science en est par définition le contraire.

2) Les industries pharmaceutiques ont des pratiques criminelles qui sont archi-connues, et Mediapart a eu à traiter plusieurs scandales sanitaires au fil des ans.

Croire au miracle vaccinal de Pfizer et Moderna, au point d’empêcher même qu’on puisse avoir un débat contradictoire à ce sujet, est donc une naïveté et/ou un dogmatisme absolument confondants.

3) En 2021 et 2022, toute la propagande vaccinale a reposé sur un argument moral, la culpabilisation : « vaccinez-vous pour protéger les autres ». Or, nous avons écrit dès juillet 2021 qu’il était clair statistiquement que ces produits n’empêchaient nullement ni d’attraper et de transmettre le virus, ni de tomber malade du Covid par la suite (quel que soit le nombre de doses).

Cela se voyait dans les données statistiques, tout simplement. Et c’est aujourd’hui une évidence empirique que personne ne peut contester. Du reste, Pfizer lui-même a reconnu devant le Parlement européen qu’il n’avait pas conçu son produit pour ça et qu’il ne l’avait jamais testé en ce sens. Ce discours moral repris en cœur par la quasi-totalité des médias reposait donc en réalité sur… du vent.

Je dirais à Edwy Plenel qu’il ferait bien de se poser de temps en temps deux ou trois questions sur son attitude durant la crise du Covid.

On ne peut pas se gargariser de mots comme « liberté de la presse », « indépendance », « liberté d’expression » et en même temps avoir de tels partis-pris idéologiques et pratiquer une telle ostracisation et une telle censure des gens qui ne pensent pas comme vous

4) Nous avons écrit dès août 2021 que toutes les bases de pharmacovigilance signalaient un nombre extrêmement élevé d’effets indésirables (EI) légers comme graves. Et là encore, ceci est une évidence que chacun peut vérifier et qui n’a fait que se confirmer depuis.

Les EI graves sont désormais très documentés dans la littérature scientifique, qu’il s’agisse d’allergies sévères, d’hypertension, de dérèglements du système immunitaire (syndromes de Guillain-Barré par exemple), de thromboses, de dérèglements du cycle menstruel notamment chez les jeunes femmes, de maladies cardiaques (myocardites, péricardites) notamment chez les jeunes hommes, de la réactivation de cancers chez les personnes plus âgées, de paralysies et autres affections neurologiques… la liste est très longue.

De fait, il est aujourd’hui établi dans la bibliographie scientifique que la protéine Spike passe dans le sang et se répand dans tout l’organisme. Et je redis ici que les lendemains seront très compliqués pour tous les journalistes qui, pour des raisons diverses, n’ont pas la présence d’esprit ou le courage de mettre un minimum à distance le narratif des industries et des gouvernements occidentaux.

Ce dossier des effets indésirables graves des thérapies à ARNm va fatalement revenir sur le devant de la scène tôt ou tard, parce que la réalité ne pourra pas être cachée ou travestie éternellement.

Quand un défenseur auto-proclamé de la liberté la refuse aux autres

Pour finir, quand EP dit que « Laurent Mucchielli disait des choses radicalement fausses », on aimerait bien savoir lesquelles et pouvoir en discuter. Mais là encore, c’est typique d’un rejet global, par principe, qui révèle que derrière l’aspect intellectuel il y a une dimension subjective, émotionnelle ou idéologique.

Il y a des choses que j’avais le droit de dire et d’autres que je n’avais pas le droit de dire parce qu’elles sont taboues.

J’ai écrit deux livres, dont un avec 30 autres collègues chercheurs et médecins, qui donnent plus de 700 pages et plusieurs centaines de références scientifiques en bibliographie. Or je n’ai jamais lu nulle part une analyse de ce travail, même hypercritique. Encore une fois, il n’y a pas de débat contradictoire et pas d’échanges constructifs d’arguments. Il n’y a que des postures d’autorité et de l’ostracisation globale. Ce n’est pas sérieux intellectuellement et c’est très grave parce que le sujet est très grave.

Pour conclure, je dirais à EP qu’il ferait bien de se poser de temps en temps deux ou trois questions sur son attitude durant la crise du Covid.

On ne peut pas se gargariser de mots comme « liberté de la presse », « indépendance », « besoin d’investiguer », « liberté d’expression », « protection des lanceurs d’alertes », « esprit critique », « surveillance de l’action des puissants de ce monde », etc., et en même temps avoir de tels partis-pris idéologiques et pratiquer une telle ostracisation et une telle censure des gens qui ne pensent pas comme vous, a fortiori lorsqu’ils se réclament par ailleurs exactement des mêmes valeurs que vous !

La moindre des choses serait d’accepter d’en discuter tranquillement avec eux. EP le refuse et, comme d’habitude, il le fait de surcroît en se posant en donneur de leçons.

La réalité est que, face à la censure dogmatique de Mediapart, c’est un autre média indépendant, politiquement lui aussi très clairement de gauche, Quartier Général créé et dirigé par Aude Lancelin, qui m’a accueilli. Et elle ne l’a pas fait avant tout par adhésion enthousiaste à telle ou telle de mes analyses sur la crise du Covid, elle l’a fait par principe ou pour le principe.

Je terminerai donc en disant simplement ceci à Edwy Plenel : affirmer à l’oral des grands principes, c’est très bien ; mais la seule chose qui révèle qui vous êtes, c’est la façon dont vous agissez lorsque vous êtes en situation. Et si vos actes ne sont pas en cohérence avec vos discours, alors il y a un problème.

Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS

Source : https://www.kairospresse.be/edwy-pl…

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[INTERVIEW] Laurent MUCCHIELLI répond à Edwy PLENEL

18_décembre_2023 - vidéo_25’25’’

https://odysee.com/@Kairospresse:0/…

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Kairos était présent à Paris le 30 novembre dernier pour les Etats généraux de la presse indépendante. L’occasion d’interviewer Edwy Plenel, lequel a relayé pendant la crise Covid nombreuses des « vérités scientifiques » du gouvernement français… ses certitudes actuelles ne nous rassurent pas.

La conférence complete (vidéo_4h) ici : https://crowdbunker.com/v/mhrCY62F

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE — oui, mais pas pour tous !

30 novembre 2023 - vidéo_2’59’’ :

https://odysee.com/@Kairospresse:0/…

[INTERVIEW] Edwy PLENEL : La liberté de la presse…

30 novembre 2023 - vidéo_3’06’’ :

https://odysee.com/@Kairospresse:0/…

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Laurent Mucchielli, né le 25 mai 1968 à Nice (Alpes-Maritimes), est un sociologue français directeur de recherche au CNRS, spécialisé dans la sociologie de la délinquance et des politiques de sécurité.

Pendant la pandémie de Covid-19, il est l’auteur de propos controversés et de fausses nouvelles sur la dangerosité du virus, la gestion institutionnelle de la crise ainsi que sur des effets secondaires de la vaccination, participant à la désinformation sur la pandémie de Covid-19.

Biographie

Formation

Laurent Mucchielli naît le 25 mai 1968 à Nice1. Il est le fils du psycho-sociologue Roger Mucchielli. Il commence ses études universitaires à Paris VII - Diderot, puis les poursuit à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) où il soutient le 13 janvier 1996 une thèse d’histoire intitulée « De la nature à la culture. Les fondateurs français des sciences de l’homme (1870-1940) » sous la direction d’Ernest Coumet2.

Le 2 octobre 2004, il soutient à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne une habilitation à diriger les recherches (HDR) en sociologie intitulée « De l’histoire des sciences de la déviance à la sociologie du crime »3, sous la direction de Jean-Michel Chapoulie.

Chercheur et enseignant

En 1996, Laurent Mucchielli est chargé d’études au groupe de recherche « Louis Dirn » que dirige Henri Mendras à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui dépend de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP)4. En 1997, il est recruté comme chargé de recherche en sociologie au CNRS, affecté au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP)5.

Mucchielli travaille dans le cadre du CESDIP de 1996 à 2010, et participe Groupe européen de recherche sur les normativités (GERN)6. Il dirige le CESDIP de 2004 à 2009.

En 2006, il reçoit la médaille de bronze du CNRS (en sociologie) récompensant les travaux de « jeunes chercheurs »7,8.

Au 1er novembre 2010, Laurent Mucchielli est rattaché au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES), à Aix-en-Provence, partie de la Maison méditerranéenne des Sciences de l’homme (MMSH). Il enseigne alors à l’université d’Aix-Marseille.

Début 2011, Laurent Mucchielli crée l’Observatoire régional de la délinquance et des contextes sociaux (ORDCS), programme de recherche transversal de la MMSH, conventionné avec le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA)9. Il propose une mise en réseau des différents chercheurs, enseignants-chercheurs et étudiants avancés, et réunit le directeur, deux ingénieures d’étude, douze enseignants-chercheurs, sept doctorants, six post-doctorants et quatre chercheurs contractuels10. Fin 2012, Laurent Mucchielli publie dans la Revue de sciences criminelles et de droit pénal comparée un bilan de cette expérimentation, qui critique l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales11.

Responsabilités éditoriales

En 1994, il crée avec Claude Blanckaert la collection « Histoire des sciences humaines » aux éditions L’Harmattan12.

En 1997, sur proposition de Philippe Robert, Laurent Mucchielli intègre le comité éditorial de la revue internationale francophone Déviance et société. Il en sera par la suite le directeur scientifique de 2000 à 2004 en compagnie du sociologue Dominique Duprez13.

En 1999, il crée la Revue d’histoire des sciences humaines (RHSH) éditée aux Presses universitaires du Septentrion14, puis par les éditions Sciences Humaines15. Il codirige ensuite la revue en compagnie du sociologue Olivier Martin16.

Autres responsabilités

Il dirige le conseil scientifique de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), une instance qualifiée par certains de ses membres de « dormante », chargée de vulgariser des travaux de recherche traitant des questions scolaires. Quatre membres de ce conseil démissionnent en 2021 pour protester contre l’absence de réaction de la FCPE aux prises de positions anti-vaccins de Laurent Mucchielli17,18.

Travaux de recherche

  • Mesure statistique de la délinquance

Alors que les statistiques policières mettent en avant une augmentation de la violence urbaine depuis le début des années 1980 et une hausse de la délinquance des mineurs entre 1996 et 2005, Laurent Mucchielli conteste ces chiffres et réfute « la thèse d’une aggravation (« augmentation », « durcissement », « rajeunissement ») de la violence des mineurs19. » Ces statistiques, selon lui, ne seraient nullement le reflet de la réalité, mais le résultat de la nouvelle incrimination de comportements qui autrefois n’auraient pas été considérés comme des infractions et de la pression qui serait exercée sur la justice et la police pour « accentuer les poursuites pénales à l’encontre des mineurs afin de lutter contre « le sentiment d’impunité »19. »

Le politologue Sebastian Roché commentant ces prises de position parle de sociologie « militante » qui ne veut voir dans le sentiment d’insécurité des populations victimes qu’une réaction purement irrationnelle20. Pour les causes elles-mêmes de cette violence, Laurent Mucchielli souligne le rôle de l’environnement socio-économique, notamment ghettoïsation, taux de chômage et échec scolaire, responsables, selon lui de ces dérives. Ces thèses sont largement contestées par Sebastian Roché pour qui l’origine et la situation sociale n’expliquent pas tout21 et qui analyse également les relations parents-enfants et le rapport à l’école.

Positions polémiques lors de la pandémie de Covid-19

Sur son blog Mediapart, Laurent Mucchielli diffuse à partir du 29 mars 2020 des articles favorables au traitement du Covid-19 par l’hydroxychloroquine soutenu par Didier Raoult22,23.

En septembre 2020, il cosigne plusieurs tribunes qualifiées de « rassuristes », avec des personnalités comme Jean-François Toussaint, Laurent Toubiana et Louis Fouché, appelant à un changement de stratégie sanitaire. Ces initiatives sont critiquées notamment par Axel Kahn, qui dénonce leurs effets délétères sur l’adhésion de la population au respect des gestes barrières24,25.

Libération note que l’on retrouve Laurent Mucchielli « en tête d’affiche sur Bas les masques, un site (…) où l’on retrouve les thèses « rassuristes » classiques »26. Il fait aussi partie du conseil scientifique indépendant du collectif Réinfocovid, fondé par Louis Fouché, et participe notamment à plusieurs de ses réunions publiques diffusées en vidéo sur le site du collectif27. L’ONG Conspiracy Watch pointe ses entretiens accordés à FranceSoir, le site complotiste27 né du licenciement de l’intégralité de la rédaction de l’ancien quotidien du même nom par son dernier acquéreur en date, Xavier Azalbert.

Début août 2021, le média en ligne Mediapart supprime un billet du blog de Laurent Mucchielli, hébergé par le site, affirmant qu’il « contrevenait à [sa] charte de participation qui prohibe la diffusion de fausses nouvelles »28,22,29,18. La rédaction du journal publie une analyse de ce billet de blog dans laquelle elle indique en conclusion que « c’est bien à une fausse information qu’aboutit cette prétendue démonstration, en se fondant sur des calculs erronés et des spéculations fantaisistes »22.

Dans d’autres publications de blog, Laurent Mucchielli affirme qu’il existe une dissimulation d’une mortalité inédite liée à la vaccination ; elles sont analysées et critiquées par des médias comme Le Soleil30 et La Tronche en biais23.

Le 19 août, les sociologues Gérald Bronner, Alain Ehrenberg, Jean-Louis Fabiani, Olivier Galland, Nathalie Heinich et Jean-Claude Kaufmann publient une tribune dans Le Monde dans laquelle ils estiment que le billet de Laurent Mucchielli relève d’une « erreur d’interprétation inadmissible » et « d’arrière-pensées idéologiques ». Ils appellent le CNRS à une « réaction plus ferme »31.

Le 21 août 2021, Le Journal du dimanche publie un communiqué de presse de l’association Citizen4Science adressé aux dirigeants du CNRS « pour qu’il prenne ses responsabilités face à la science instrumentalisée auprès du public » par Laurent Mucchielli. L’association appelle à une série d’actions et interpelle également Frédérique Vidal32,33.

Le 24 août, le CNRS « déplore les prises de position publiques de certains scientifiques, souvent plus soucieux d’une éphémère gloire médiatique que de vérité scientifique, sur des sujets éloignés de leurs champs de compétences professionnelles »34,18. En effet, le CNRS demande désormais à ses chercheurs de préciser à quel titre ils interviennent « dans l’espace public », en qualité de spécialiste de la question ou au titre de « citoyen engagé, voire de militant »34. Sylvestre Huet, ancien journaliste scientifique au Monde, écrit alors que « Laurent Mucchielli […] fraude les mots. […] présente comme des « données », une présentation volontairement fausse de la réalité. Laurent Mucchielli […] ment. »35.

Le Journal international de médecine doute aussi de la sincérité des erreurs de Laurent Mucchielli36.

En juin 2022, le quotidien L’Express estime que Laurent Mucchielli a « sombré dans des fantasmes conspirationnistes » et le qualifie de personnalité « antivax »37.

Publications

Ouvrages personnels

  • La Découverte du social : naissance de la sociologie en France,1870-1914, Paris, La Découverte, coll. « Textes à l’appui », 1998, 571 p. (ISBN 2-7071-2826-0, BNF 36700604)
  • Violences et insécurité : fantasmes et réalités dans le débat français, Paris, La Découverte, coll. « Sur le vif », 2001, 141 p. (ISBN 2-7071-3408-2, BNF 37743563)
  • Mythes et histoire des sciences humaines, Paris, La Découverte, 2003 (ISBN 2707142050)
  • Le Scandale des « tournantes » : dérives médiatiques, contre-enquête sociologique, La Découverte, 2005 (ISBN 2707145424)
  • L’Invention de la violence, Fayard, 2011, 344 p. (ISBN 9782213636603)
  • Vous avez dit sécurité ?, Nîmes, Champ social, 2012
  • Délinquance et criminalité à Marseille : fantasmes et réalités, Paris, Fondation Jean-Jaurès, coll. « Les Essais », 2013, 63 p. (ISBN 978-2-36244-066-3, BNF 43741862)
  • La France telle qu’elle est : Pour en finir avec la complainte nationaliste, Fayard, 2020 (ISBN 9782213716800)
  • La Doxa du Covid / Tome 1 : Peur, santé, corruption et démocratie, Bastia, Éolienne, 2022 (ISBN 978-2-37672-039-3)
  • La Doxa du Covid / Tome 2 : Enquête sur la gestion politico-sanitaire de la crise du Covid, Bastia, Éolienne, 2022 (ISBN 9782376720416)
  • Défendre la démocratie  : une sociologie engagée, Bastia, Éolienne, 2023 (ISBN 9782376720522)

Direction d’ouvrage

  • Histoire de la criminologie française, Paris, L’Harmattan, 1995, 535 p. (ISBN 2-7384-3136-4, BNF 36685469)
  • Avec Massimo Borlandi, La Sociologie et sa méthode : les règles de Durkheim un siècle après, Paris, L’Harmattan, 1995, 415 p. (ISBN 2-7384-4033-9, BNF 35804890)
  • Avec Dominique Duprez, Les Désordres urbains : regards sociologiques, Chêne-Bourg-Genève, Médecine et hygiène, 2000, 440 p. (ISBN 2-8257-0726-0, BNF 37733537)
  • Avec Philippe Robert, Crime et sécurité : l’état des savoirs, Paris, La Découverte, coll. « Textes à l’appui », 2002, 438 p. (ISBN 2-7071-3620-4, BNF 38811277)
  • Gendarmes et voleurs : de l’évolution de la délinquance aux défis du métier, Paris, L’Harmattan, 2007
  • Avec Véronique Le Goaziou, Quand les banlieues brûlent : retour sur les émeutes de novembre 2005, Paris, La Découverte, 2e édition 2007
  • Avec Marwan Mohammed, Les Bandes de jeunes : des blousons noirs à nos jours, Paris, La Découverte, 2007
  • La Frénésie sécuritaire : retour à l’ordre et nouveau contrôle social, Paris, La Découverte, 2008
  • Avec Pieter Spierenburg, Histoire de l’homicide en Europe, de la fin du Moyen Âge à nos jours, Paris, La Découverte, 2009
  • Avec Xavier Crettiez, Les Violences politiques en Europe : un état des lieux, Paris, La Découverte, 2010, 336 p. (ISBN 9782707164582)
  • Avec Christian Mouhanna,La police contre les citoyens ?, Nîmes, Champ social, coll. « Question de société », 2011, 182 p. (ISBN 978-2-35371-105-5)

En collaboration

  • Laurent Mucchielli et Daniel Becquemont, Le Cas Spencer : religion, science et politique, Paris, Presses universitaires de France, 1998, IX-358 p. (ISBN 2-13-049107-3, BNF 36704468)
  • René Lévy, Laurent Mucchielli et Renée Zauberman, Crime et insécurité, un demi-siècle de bouleversements : mélanges pour et avec Philippe Robert, Paris, L’Harmattan, 2006, 461 p. (ISBN 978-2-296-01776-4, BNF 40966407)
  • Nacira Guénif-Souilamas (dir.), Laurent Mucchielli, Christine Delphy et Joëlle Marelli, La République mise à nu par son immigration, Paris, La Fabrique, 2006, 220 p. (ISBN 2-913372-50-3)38
  • Laurent Mucchielli et Véronique Le Goaziou, La Violence des jeunes en question, Nîmes, Champ social, 2009, 419 p. (ISBN 978-2-35371-069-0, BNF 42499608)
  • Altergouvernement, ouvrage collectif réunissant Paul Ariès, Geneviève Azam, Marc Dufumier, Marie Duru-Bellat, Claude Egullion, Jean-Baptiste Eyraud, Susan George, Franck Lepage, Jean-Marie Harribey, Philippe Leymarie, Aline Pailler, Nathalie Péré-Marzano, Fabien Piasecki, Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Clarisse Taron, et Jacques Testart, éditions Le Muscadier, 2012

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Laure…

1 Message

  • « Le phénomène Raoult et le populisme médical »

    Ariane Chemin, journaliste de nombreuses années au quotidien "Le Monde" (au service politique & société & grand reporter), dans cet entretien avec Valérie Igounet et Rudy Reichstadt, taille un costard pour l’hiver à Didier Raoult et donne raison à Edwy Plenel.

    Les Déconspirateurs – l’émission : hors-série avec Ariane Chemin [podcast] - ConspiracyWatch - 21_décembre_2023 - audio_46’40’’ :
    https://www.youtube.com/watch?v=ecV…

    Vérifier 3 ans après, si l’hydroxychloroquine a véritablement soigné des patients contre les coronavirus devrait être un jeu d’enfant.
    Et bien, non, sur un sujet aussi simple, où toutes les données ont été vérifiées par des huissiers*, nos journalistes de la presse de grand chemin n’arrivent toujours pas à admettre que ce traitement fonctionnait.

    Quoi penser du sérieux de leur travail sur le reste de l’actualité ?

    ---

    *Raoult : Re-Publication de l’étude qui prouve l’efficacité de son traitement contre le covid (vidéo, PDF) - lundi_20_nov._2023
    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

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