Réponse de Luniterre :
Si l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme, ce n’est pas parce que les bourgeois d’un pays impérialiste sont spécialement plus riches que les autres, mais parce qu’ils ne se contentent pas d’investir leurs capitaux sur le territoire de leur pays, qu’ils exploitent déjà, mais qu’ils exportent leur surplus de capitaux dans d’autres pays pour y exploiter d’autres prolétaires, d’autres ressources naturelles.
Un pays capitaliste est donc dit impérialiste si la balance de son mouvement de capitaux est excédentaire. C’est à dire s’il exporte nettement plus de capitaux qu’il n’en importe.
Selon cette définition de base, la Russie n’est aucunement un pays impérialiste, vu que ses mouvements de capitaux avec l’étranger sont extrêmement réduits, en valeur absolue, et encore plus, en proportion de sa taille.
Mais de plus, et surtout, la balance globale de ce mouvement est carrément déficitaire.
La Russie importe peu de capitaux, mais plus qu’elle n’en exporte.
De plus, encore, la plupart des capitaux "exportés" ressortent de l’évasion fiscale, et non pas de placements réellement productifs.
La Russie est donc un pays capitaliste nationaliste bourgeois, mais aucunement un pays impérialiste.
De plus, encore, c’est un pays au développement limité, en proportion de sa taille, en grande partie à cause des sanctions qui le frappent depuis des années, mais c’est un des rares pays réellement indépendants, avec une dette extrêmement réduite (limite zéro, selon certains modes de calcul), et elle n’a donc de compte à rendre à aucune Banque Centrale étrangère, et la sienne reste sous contrôle étatique, contrairement à ce qui se passe chez nous, où la BdF est, statutairement, sous le contrôle de la BCE, même si elle appartient formellement à l’État français.
Pour autant, ce n’est donc pas le paradis, en Russie, vu la guerre économique et autre quasi permanente que cela implique, mais Poutine a réellement besoin du soutien de son peuple, contrairement à Macron, et il fait donc les concessions sociales nécessaires, dans la limite de ses moyens.